Brian De Palma

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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someone1600
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Re: Brian De Palma

Message par someone1600 »

Jericho a écrit :Et si c'est possible, pense à faire l'impasse sur sa période années 2000. Sinon, tu risques tomber de haut.
J'ai deja vu la Dahlia Noire, je l'avais trouvé plutot pas mal.

Regarder Pulsions hier soir... bien apprécié, mais j'ai bien eu peur au depart, parce que les premieres 20 min, sont longues, mais longues avec surtout ces quelques 8 minutes a voir Angie Dickinson faire le tour du musée. On se reveille quelque peu avec la scene dans le taxi... mais bon le film ne decole vraiment que lorsque Angie sort de l'appartement du type... ensuite on a droit a un tres bon film d'enquete ou on se sent un peu comme dans Psychose. Bien réussi en tout cas, mais en dessous d'Obession. :wink:
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Re: Brian De Palma

Message par Amarcord »

someone1600 a écrit : Regarder Pulsions hier soir... bien apprécié, mais j'ai bien eu peur au depart, parce que les premieres 20 min, sont longues, mais longues avec surtout ces quelques 8 minutes a voir Angie Dickinson faire le tour du musée.
Ces minutes-là sont pour moi l'un des plus beaux moments du cinéma de De Palma !!! :D :fiou: J'en garde un souvenir intact (bien que plus vu du tout depuis une douzaine d'années) : à l'époque, j'étais fasciné de voir comment De Palma, dans cette séquence, fait parfaitement le lien entre la grande leçon de son maître Hitchcock (les moments sans dialogues sont ceux où le suspense est le plus fort) et l'audace plastique formelle d'un Antonioni (chez qui c'est quand rien ne se passe que tout se passe...) qui le conduiront logiquement, dans le film suivant, à un (excellent) remake pur et simple du chef-d'oeuvre d'Antonioni (Blow Up), devenu chez De Palma Blow Out.
Mais bon, je comprends parfaitement qu'un tel parti-pris (je parle des fameuses 8 minutes dans le musée, dans Pulsion) laisse perplexe, voire fasse peur... Moi, c'est précisément Le Dahlia Noir qui m'avait assommé dès les premières images...
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Re: Brian De Palma

Message par julien »

Le meilleur truc que De Palma ait fait, c'est la séquence du théâtre happening dans Hi Mom !, tournée sous forme de reportage. Pour le reste, c'est surtout de la photocopie de luxe.
Image
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Re: Brian De Palma

Message par Strum »

Découvert Obsession (1976) ce week-end.

J'ai été déçu par Obsession. Esthétiquement, j'ai trouvé que le filtre appliqué par Vilmos Zsigmond pour donner aux images du film l'apparence du rêve était utilisé avec une libéralité excessive. Conjugé avec le jeu assez particulier de Clift Robertson qui à force de rechercher l'intensité m'a paru manquer de nuances, et à la musique élégiaque et rêveuse de Herrmann, cela donne au film une atmosphère qui est certes bien à lui. Mais j'aurais préféré que cette atmosphère soit concentrée sur quelques séquences seulement au lieu de pénétrer, indistinctement, l'ensemble du film.

Florence est cependant filmée avec beaucoup de sensibilité, et on retrouve très bien les couleurs un peu décaties de la ville historique. C'était également une très bonne idée de choisir l'église San Miniato Al Monte (voir image) comme lieu de rencontre entre Robertson et Geneviève Bujold. C'est l'église la plus étrange de Florence. Surplombant la ville de l'autre côté de l'Arno, solitaire le long de la route qui part du Belvédère, elle fait une très étrange impression à qui la contemple. On se demande ce qu'elle fait là, à l'écart, et on a l'impression qu'elle vous regarde, comme un monstre tapi.

Sans déflorer l'intrigue d'Obsession, on en pressent malheureusement assez vite les rebondissements, peut-être parce que d'autres films sont passés par là, dont, bien sûr, Vertigo auquel le film est un hommage direct. L'hommage est peut-être trop appuyé d'ailleurs, comme si le film n'arrivait pas à sortir de l'ombre longue de son glorieux ainé. Dès lors, tel un promeneur assis au bord du chemin, on assiste impuissant aux déambulations de Robertson, marcheur à demi-éveillé, en sachant par avance ce qui va lui arriver, et on a toujours un coup d'avance sur lui. Désagréable sentiment qui m'a empêché pour ma part de rentrer tout à fait dans l'atmosphère de rêve que cherche à imposer le film. Lot de consolation malgré tout : le film dans son final évite le scabreux, contrairement à un Old Boy.
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Message par Federico »

Strum a écrit :Découvert Obsession (1976) ce week-end.

Sans déflorer l'intrigue d'Obsession, on en pressent malheureusement assez vite les rebondissements, peut-être parce que d'autres films sont passés par là, dont, bien sûr, Vertigo auquel le film est un hommage direct. L'hommage est peut-être trop appuyé d'ailleurs, comme si le film n'arrivait pas à sortir de l'ombre longue de son glorieux ainé. Dès lors, tel un promeneur assis au bord du chemin, on assiste impuissant aux déambulations de Robertson, marcheur à demi-éveillé, en sachant par avance ce qui va lui arriver, et on a toujours un coup d'avance sur lui.
Procédé on ne peut plus hitchcockien, s'il en est.
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Message par Strum »

Federico a écrit :Procédé on ne peut plus hitchcockien, s'il en est.
C'est vrai, mais chez Hitchcock, il y a aussi deux choses que je n'ai pas retrouvées dans Obsession, et qui font que ce que l'on sait d'avance nous implique davantage dans les films du maître : (i) en général, du suspense et de l'excitation, grâce à la vitesse du découpage (certes, Vertigo et son côté languide est un contre-exemple) et surtout (ii) de l'empathie pour les personnages (ici, Vertigo est le maitre exemple) ; or dans Obsession, le jeu de Robertson est tel que je n'ai ressenti aucune empathie pour lui.
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Message par Demi-Lune »

Strum a écrit :Sans déflorer l'intrigue d'Obsession, on en pressent malheureusement assez vite les rebondissements, peut-être parce que d'autres films sont passés par là, dont, bien sûr, Vertigo. Dès lors, tel un promeneur assis au bord du chemin, on assiste impuissant aux déambulations de Robertson, marcheur à demi-éveillé, en sachant par avance ce qui va lui arriver, et on a toujours un coup d'avance sur lui.
De Palma voulait au départ intituler son film Déjà-vu. Ce qui en dit long sur sa démarche, qui ne vise pas tant à être riche en surprises (quoique je trouve le twist efficace), qu'à être méditative, à questionner l'héritage hitchcockien, en particulier ici celui de Vertigo. Toute la réflexion de De Palma vis-à-vis d'Obsession est contenue dans cette scène à l'église San Miniato avec la métaphore picturale : Bujold restaure la fresque de Bernardo Daddi mais, trouvée sous elle, existe une ébauche laissant apparaître quelque chose de complètement différent. Cette métaphore condense une très large partie du rapport qu'entretient De Palma avec Hitchcock. On peut considérer, dans la mesure où De Palma fait dire aux deux personnages, qui s'accordent là-dessus, qu'il faut préserver le chef-d'oeuvre originel (fresque de Daddi = Vertigo), que De Palma ne vise pas le moins du monde à rivaliser avec Hitchcock, du moins, à faire du bête copiage. Son sincère respect pour l'œuvre hitchcockienne (respect qui s'effilochera peu à peu - sans doute moins à cause de ce qu'il pense des films d'Hitchcock que de la réputation de plagieur qu'on lui colle systématiquement - mais qui demeure présent, y compris dans le radical Body Double) le fait donc s'attaquer, non pas frontalement au chef-d'oeuvre, mais à ce qu'il peut tirer sous ses craquelures, cette possibilité d'une autre vision de ce même chef-d'oeuvre. Cette métaphore de la fresque et de son ébauche (c'est-à-dire, de ce qu'il est possible de retravailler, tel un historien de l'art, tel un scientifique, tel un exégète), ça devient du coup tout l'axe depalmien. Luc Lagier voyait d'ailleurs ce concept dual (fresque/ébauche) apparaître déjà dans la métaphore du générique de Sisters (1973), où les photos de fœtus nous montraient un corps, puis, dans la toute dernière image, deux corps (body double) : De Palma se détachait symboliquement de Hitchcock. Tout ça peut sembler capillotracté, et il est vrai que la démarche de De Palma a toujours suscité des incompréhensions, mais il y a énormément matière à creuser dans les films de De Palma.
Dernière modification par Demi-Lune le 14 févr. 11, 19:07, modifié 1 fois.
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Message par Strum »

Demi-Lune a écrit :Toute la réflexion de De Palma vis-à-vis d'Obsession est contenue dans cette scène à l'église San Miniato avec la métaphore picturale : Bujold restaure la fresque de Bernardo Daddi mais, trouvée sous elle, existe une ébauche laissant apparaître quelque chose de complètement différent. Cette métaphore condense une très large partie du rapport qu'entretient De Palma avec Hitchcock. On peut considérer, dans la mesure où De Palma fait dire aux deux personnages, qui s'accordent là-dessus, qu'il faut préserver le chef-d'oeuvre originel (fresque de Daddi = Vertigo), que De Palma ne vise pas le moins du monde à rivaliser avec Hitchcock, du moins, à faire du bête copiage. Son sincère respect pour l'œuvre hitchcockienne (respect qui s'effilochera peu à peu - sans doute moins à cause de ce qu'il pense des films d'Hitchcock que de la réputation de plagieur qu'on lui colle systématiquement - mais qui demeure présent, y compris dans le radical Body Double) le fait donc s'attaquer, non pas frontalement au chef-d'oeuvre, mais à ce qu'il peut tirer sous ses craquelures, cette possibilité d'une autre vision de ce même chef-d'oeuvre. Cette métaphore de la fresque et de son ébauche (c'est-à-dire, de ce qu'il est possible de retravailler, tel un historien de l'art, tel un scientifique), ça devient du coup tout l'axe depalmien.
Oui, la scène de la restauration de la fresque dont la métaphore est explicite (trop explicite même, une mise en abyme qui n'avait pas forcément lieu d'être dans le cadre du film) m'a tout de suite fait penser au rapport entre De Palma et Hitchcock, Obsession/Vertigo. Le problème, c'est qu'au delà de ces considérations intellectuelles, amusantes pour le cinéphile (et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre, qui aime les idées au cinéma), je n'ai pas trouvé que le film marchait si bien que cela en tant qu'entité autonome, en tant qu'histoire autonome, même si le fait d'avoir vu Vertigo énormément de fois a peut-être parasité le plaisir que j'aurais pu éprouver devant le De Palma.
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Re: Brian De Palma

Message par Demi-Lune »

Strum a écrit :je n'ai pas trouvé que le film marchait si bien que cela en tant qu'entité autonome, en tant qu'histoire autonome, même si le fait d'avoir vu Vertigo énormément de fois a peut-être parasité le plaisir que j'aurais pu éprouvé devant le De Palma.
Je comprends. Personnellement, même si j'ai vu Vertigo de nombreuses fois et que c'est mon Graal, j'adore Obsession. Sa fin, bouleversante, est inoubliable.
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Un petit montage trouvé sur le net.Si quelqu'un pouvait me dire de quelle musique il s'agit en deuxième partie de video,ce serait sympa. :D
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Message par Demi-Lune »

semmelweis a écrit :
Un petit montage trouvé sur le net.Si quelqu'un pouvait me dire de quelle musique il s'agit en deuxième partie de video,ce serait sympa. :D

"Push it to the limit", Paul Engemann.
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Message par semmelweis »

Demi-Lune a écrit :
semmelweis a écrit :
Un petit montage trouvé sur le net.Si quelqu'un pouvait me dire de quelle musique il s'agit en deuxième partie de video,ce serait sympa. :D

"Push it to the limit", Paul Engemann.
Merci Demi Lune.Tu fais un heureux.Je vais peut etre songer à faire gagner To live and die in LA comme film du mois :mrgreen:
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Message par Demi-Lune »

semmelweis a écrit :Je vais peut etre songer à faire gagner To live and die in LA comme film du mois :mrgreen:
Tu dois ! 8) :wink:
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Re: Brian De Palma

Message par Demi-Lune »

Hi, Mom ! (1970)

Un film assez (d)étonnant, pas forcément pleinement abouti mais intéressant. Il y a d'abord la forme, témoignant d'une richesse et d'une volonté d'exploitation de différentes textures qui attestent que De Palma est un grand expérimentateur, manipulant l'image, ses formats, ses potentialités, avec une audace et une maîtrise évidentes : la mise en scène est vériste dans la partie "fictionnelle", documentaire dans la partie en noir et blanc, et toujours inventive, fraîche, enthousiaste, discrètement virtuose. Hi, Mom ! est d'ailleurs passionnant à cet égard car tout amateur du cinéaste ne peut que constater que le rapport de De Palma à l'image, à la part de mensonge qu'elle véhicule, à sa manipulation, est déjà contenu dans ce film-brûlot, instantané d'un New-York fin 60's peu reluisant. Je pense bien sûr à ce petit chef-d'oeuvre dans le film qu'est Be Black Baby, vrai/faux documentaire en Super 8 d'une dizaine de minutes qui pose une situation cocasse (les Noirs échangent leur couleur de peau avec les Blancs) et dégénère progressivement dans un cauchemar et un doute malaisants (est-ce encore de la mise en scène ? est-on témoin sur le vif d'une horrible réalité ?) où la mise en abyme est totale et où s'exprime déjà radicalement l'obsession de De Palma pour le point de vue et la dualité vérité/mensonge véhiculée par l'image. Ici s'opère la jonction avec le fond. Même si le ton est caustique, acide et même franchement drôle (par exemple, toute la section où De Niro chronomètre les préliminaires avec Jennifer Salt, qui se passent absolument pas comme prévu), De Palma imprime un contexte urbain et social en ébullition, entre un personnage principal vétéran du Vietnam cinglé et voyeur, sa petite amie naïve et pas très futée, une association de Noirs - "Be Black Baby" - qui utilise des méthodes extrêmes pour faire partager à des volontaires Blancs leur expérience quotidienne de Noirs dans la société, l'omniprésence de médias aliénants, des badauds autistes et des voisins épiés aux mœurs étranges. Tout ce microcosme new-yorkais grouillant est capté par le réalisateur (dont la démarche s'exprime avec ce plan de générique, avec les appartements qui prennent vie comme des vignettes) dans une ferveur générale et une authenticité qui font du film, à ce titre, un excellent témoignage historique. Le film est très politique, très 70's dans son esprit - il sera d'ailleurs classé X. Le jeu électrique de De Niro, déjanté, annonce déjà le Travis Bickle de Taxi Driver. Reste que Hi, Mom !, explosif et plein de vitalité, paraît souvent décousu à cause de sa construction en collages ; De Palma bâtit son film en saynètes à intérêt variable, avec une alternance fiction/documentaire rendant le rythme hachuré. La fin laisse un goût d'inachevé.
Bref, un bon film, respirant une liberté revigorante, mais qui part un peu trop dans tous les sens.
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Re: Brian De Palma

Message par semmelweis »

1/Hi,Mom!(1970)

Pour commencer ma rétrospective sur De Palma (enfin,avec les films que j'ai),j'ai donc commencé par Hi,Mom!C'est une véritable curiosité, un film bien ancré dans son époque.C'est toujours rafraichissant de voir les premiers films de grands cinéastes.Ils tentent, ils ne sont pas encore contraints par l'industrie cinématographique(quelque soit le niveau de liberté du cinéaste initialement).Hi,Mom est ainsi porteur d'un humour assez ravageur,en particulier les séquences entre le producteur et De Niro.On sent deja que De Palma n'est pas très à l'aise avec l'industrie hollywoodienne(dont il refera une critique plus acerbe dans Phantom of the Paradise).Mais le film montre surtout à quel point tout les obsessions du cinéaste sont déjà là.De Palma n'a finalement pas changé et ne fait qu'approfondir, dériver les memes questionnements.Ici , en particulier, avec la premiere partie du film qui cite Fenetre sur Cour et apporte une réflexion sur l'image, le voyeurisme et l'aspect (toujours) tronquée , mensongère de celle ci.De Niro est d'ailleurs déjà là , ce qui fera sa renommée (en particulier avec Scorsese) est patent.
Comme le disait Demi Lune, on sent cette ambiance new yorkaise des années 70 qui sera la marque de fabrique de Taxi Driver.La deuxième partie est quant à elle orientée politique avec la lutte pour les droits civiques.Et dans ce cadre, s'il n'y avait qu'une chose à retenir de ce film, c'est la séquence du théatre "be black baby".En effet,De Palma y mélange une réflexion sur la manipulation de l'image (à un moment , je me suis demandé si les acteurs noirs n'allaient pas commettre l'irréparable envers les bien pensants blancs) avec une dénonciation politique forte (veine que le cinéaste quittera par la suite,en tout cas de manière moins voyante).Finalement , on pourrait rapprocher le film de son dernier opus Redacted qui retrouve une certaine liberté et une rage (en plus désabusée ) contestataire.Un éternel retour en quelque sorte...
Comme soulignait Demi Lune, le principal problème est l'effet pot pourri, collage/montage du film qui le rend difficilement cohérent et on finit par s'y perdre(tout le monde n'est pas Godard sur ce coup).
En somme , une découverte aux sources de ce que sera le cinéma de palmien qui me permet de me préparer à la suite de la rétro.6/10
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