Labyrinth (Jim Henson - 1986)
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- Demi-Lune
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Labyrinth (Jim Henson - 1986)
Eh bien, cinéphage et Gounou vont être contents : j'ai trouvé le film pas mal. Oh, bien sûr, ce n'est pas un chef-d’œuvre, ce n'est pas un grand film, et les mauvaises langues pourront facilement le trouver ringard et risible. Mais je n'ai pas boudé mon plaisir face à ce divertissement familial de qualité, assez symbolique de cette époque où les trouvailles, nombreuses, accompagnaient un vrai soin artistique pour un produit soigné et efficace.
Dans une phase où tout lui réussit, George Lucas parraine ce projet du papa de Dark Crystal qui dénote d'ailleurs sa fascination pour les figures et trajectoires mythologiques (ou comment le puissant motif du labyrinthe renvoie à tout un cortège de symboles inconscients). Dans la mesure où le film s'adresse à tous les âges, on peut voir dans ce postulat ludique - une adolescente subit l'épreuve du labyrinthe pour payer sa méchanceté envers son petit frère - autant le prétexte de créer toute une faune de créatures excentriques dans un univers enchanté, que la classique métaphore du passage à l'âge adulte, recette récurrente du cinéma fantastique (et Jennifer Connelly s'y connaît), l'épreuve imposée et ses embuches symbolisant un éveil à la prise de responsabilités de la part d'une adolescente jusqu'ici rêveuse et colérique.
Sauf que l'esprit consensuel de Lucas fait un peu aboutir le film sur une fin en demi-teinte, le rêve étant partie intégrante, désormais, de la réalité. Le film se mord un peu la queue car la transformation du personnage féminin, l'enseignement qu'elle tire de cette aventure, restent limités.
Le scénario du Monty Python Terry Jones entraîne le film vers quelque chose de déluré et qui n'est pas avare de péripéties (Labyrinth, c'est un peu Ravensburger qui rencontre Lewis Caroll). Le rythme est soutenu, on ne s'ennuie pas. Jennifer Connelly est toujours aussi fascinante et malgré ses apparitions saugrenues, sa perruque de hard-rocker 80's et son pantalon moule-bite, David Bowie reste quand même plutôt charismatique même si on sent qu'il vient surtout encaisser son chèque.
Où est le problème, alors ? Eh bien, le film nécessite un regard dépouillé de tout cynisme... car il s'adresse à notre imaginaire dans ce qu'il a de plus enfantin. Du coup, d'aucuns trouveront les séquences bien con-con, grinceront des dents face à la musique opportuniste de Trevor Jones (avec les chansons de Bowie qui s'intègrent mal à l'histoire et donnent plus l'impression de participer d'une stratégie commerciale qu'autre chose), s'esclafferont face aux marionnettes old-school de Jim Henson et Brian Froud ou seront affligés par certains gags puérils. Il faut reconnaître que l'ensemble est assez bancal et qu'il prolonge par certains aspects le Lucas infantile du Retour du Jedi avec toutes sortes de marionnettes et de séquences calibrées pour plaire aux plus petits.
En ce qui me concerne, j'ai plutôt bien pénétré dans le film et dans sa démarche, mais je pense qu'il faut sans doute avoir à l'esprit, avant de le découvrir, que Labyrinth est un film d'aventures à l'ancienne, familial mais 80's, quoi. C'est-à-dire habile, façonné avec savoir-faire, regorgeant d'idées visuelles et sachant bien les vendre auprès du public. D'une part, on sent l'amour que porte Henson pour son bestiaire, à l'interaction assez impressionnante avec les acteurs en chair et les décors (je regrette cependant que les marionnettes soient dans l'ensemble assez peu réalistes, fassent trop peluches ou plastiques, contrairement à un Yoda dont je finis par oublier qu'il ne vit pas). La mise en scène ne fait donc effet que de manière subtile, via les artifices optiques, les angles, permettant de faire vivre toutes les marionnettes sans que la mise en images en soit étouffée, confinée.
D'autre part, soulignons aussi la somptueuse direction artistique d'Elliott Scott (Indiana Jones et le Temple maudit), qui d'enchevêtrements angulaires en escaliers d'Escher, dessine un univers très imaginatif et stimulant. Le chef op' Alex Thomson (Excalibur, Legend) emballe le tout avec classe. Jennifer rules !
Dernière modification par Demi-Lune le 21 avr. 13, 11:04, modifié 4 fois.
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Demi-Lune a écrit :Dans une phase où tout lui réussit, George Lucas...
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Ah oui, je l'avais oublié celui-là.
Pas vu d'ailleurs.
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Re: Jim Henson (1936-1990)
C'est un film dont j'usais la VHS quand j'étais gamin (j'étais bien le seul, je pense)... Pas de souvenir néanmoins (flashouilleur de MIB?) mais en revoyant un extrait sur YouTube récemment, j'ai pris peur.
Pour Labyrinth, pas grand chose à dire, à part que je n'ai jamais réussi à aller jusqu'au bout sans m'endormir.
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Rien que pour la mullet géante de David Bowie, j'aimerais bien découvrir ce film. Et je me souviens encore d'un article dans un vieux numéro de l'Ecran fantastique que je possédais quand j'étais tout jeune (il y avait même un article sur Terminus avec Johnny...encore un autre film qui me fascinait à cette époque), dont les photos me faisaient rêver (j'avais déjà une attirance particulière pour les mullets, apparemment).
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Ah ouais quand même.
Ça les avait pas gênés à l'époque, de montrer leurs animatiques dans le générique du début ?
Ça les avait pas gênés à l'époque, de montrer leurs animatiques dans le générique du début ?
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Parce que je sens que l'ami Demi-Lune va se lancer dans un cycle Jim Henson...
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Pas vu Howard..., mais le film (qui n'a pas marché du tout) n'a pas bonne réputation.Major Tom a écrit :C'est un film dont j'usais la VHS quand j'étais gamin (j'étais bien le seul, je pense)... Pas de souvenir néanmoins (flashouilleur de MIB?) mais en revoyant un extrait sur YouTube récemment, j'ai pris peur.
Pour Labyrinth, pas grand chose à dire, à part que je n'ai jamais réussi à aller jusqu'au bout sans m'endormir.
En ce qui concerne Labyrinth, j'étais allée le voir surtout parce que Bowie jouait dedans et avait composé les chansons. Je ne l'ai pas revu depuis, mais à ce moment-là, je ne l'avais pas trouvé mauvais -et pas seulement à cause de la présence de Bowie. Pour moi, c'est une sorte de variation sur les thèmes du Magicien d'Oz et de Alice au pays des merveilles. (je parle des romans originels ). Et il y a Jennifer Connelly, dans un de ses premiers rôles.
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Non, en fait je voulais créer un topic plus généraliste sur le cinéaste, pour ouvrir la possibilité d'échanger sur ses autres œuvres (et notamment Dark Crystal). Mais peut-être devrais-je effectivement recentrer l'intitulé spécifiquement autour de Labyrinth.Ratatouille a écrit :Parce que je sens que l'ami Demi-Lune va se lancer dans un cycle Jim Henson...
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Ce qui est gênant (pour Bowie), c'est cette musique quand même.Ratatouille a écrit :Ah ouais quand même.
Ça les avait pas gênés à l'époque, de montrer leurs animatiques dans le générique du début ?
Quelle cata... J'avais tenu 5 ou 10 minutes après ça. On est très très loin du magnifique Dark Crystal.
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Le pire, c'est que c'est le seul CGI du film. C'est encore très balbutiant et très loin de la magnificence du premier, historiquement, conçu par ILM pour Le Secret de la Pyramide. Je ne comprends d'ailleurs pas très bien l'intérêt de cet effet spécial high-tech qui jure au côté des trucages old-school du film (matte-paintings, miniatures, marionnettes, animatronics...), si ce n'est pour en mettre plein la vue à l'époque (regardez, mon hibou en images de synthèse, comme il est beau!), sauf que rétrospectivement, ce n'est plus très convaincant. Mais ce n'est pas non plus, à mon avis, la catastrophe décrite par AtCloseRange, pour le générique comme pour le film d'ailleurs (qu'il n'a donc pas vu ).Ratatouille a écrit :Ça les avait pas gênés à l'époque, de montrer leurs animatiques dans le générique du début ?
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Re: Labyrinth (Jim Henson - 1986)
C'est un point de vue de contemporains, voyons. A l'époque c'était génial. Vous semblez oublier cette horreur de générique pour les Amazing Stories de Spielberg (avec un John Williams dans ses pires travers):
C'est vrai que c'est quand même moche.
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Non, non je te rassure tu n'étais pas le seul!!! Je me souvient encore très bien de ma VHS dans un boitier blanc, j'ai usé la bobine pour de vrais, un jour que j'ai voulu le revoir m'a mère m'avait alors dit l'avoir jeté car elle était illisible, le crise que j'ai piqué!!Major Tom a écrit :C'est un film dont j'usais la VHS quand j'étais gamin (j'étais bien le seul, je pense)... Pas de souvenir néanmoins (flashouilleur de MIB?) mais en revoyant un extrait sur YouTube récemment, j'ai pris peur.
Je l'ai revu l'année dernière en Divx qualité VHS, le film est vraiment un nanar et kitschissime! Par contre les effets spéciaux sont encore plutôt pas mal du gros pour le monstre à la fin du film qui ressemble étrangement au Rancor dans Return of the Jedi
"Mad Max II c'est presque du Bela Tarr à l'aune des blockbusters actuels" Atclosetherange
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Re: Jim Henson (1936-1990)
Une catastrophe esthétique, ça se voit (et s'entend) très très vite... mais on va dire que tu as raison, je ne devrais pas donner mon avis sur ce machin.Demi-Lune a écrit :Le pire, c'est que c'est le seul CGI du film. C'est encore très balbutiant et très loin de la magnificence du premier, historiquement, conçu par ILM pour Le Secret de la Pyramide. Je ne comprends d'ailleurs pas très bien l'intérêt de cet effet spécial high-tech qui jure au côté des trucages old-school du film (matte-paintings, miniatures, marionnettes, animatronics...), si ce n'est pour en mettre plein la vue à l'époque (regardez, mon hibou en images de synthèse, comme il est beau!), sauf que rétrospectivement, ce n'est plus très convaincant. Mais ce n'est pas non plus, à mon avis, la catastrophe décrite par AtCloseRange, pour le générique comme pour le film d'ailleurs (qu'il n'a donc pas vu ).Ratatouille a écrit :Ça les avait pas gênés à l'époque, de montrer leurs animatiques dans le générique du début ?
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