Up.Nestor Almendros a écrit :Le film ressort à Paris le 24 novembre, mais déjà visible mardi prochain au cinéma Le Saint Germain des Prés (à Paris).
Un "petit" complément: le test de dvdbeaver du dvd US sorti en 2003
The Swimmer (Frank Perry - 1968)
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Re: The Swimmer (Franck Perry)
Meilleur topic de l'univers
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
Je reconnais des qualités à THE SWIMMER mais je n'ai pourtant pas adhéré au film. Permettez donc moi de tempérer vos avis élogieux
Il y a quelque chose qui m'a gêné ici que je rapprocherais d'un certain théâtre moderne américain qui a tendance (lui aussi) à me laisser de marbre. Il y a cette ambiance particulière qui nage entre réel et rêve qui m'a constamment dérangé, questionné: on explore une personnalité réelle dans une histoire qui stagne autour d'une frontière indéterminée pleine de symbolique, de métaphore. Les remarques d'IMDB sont tout à fait crédibles, j'y ai moi même pensé: ce parcours initiatique (qui en rappelle d'autres comme celui d'APOCALYPSE NOW) pourrait être celui d'un mort (la remarque sur TWILIGHT ZONE n'est pas idiot, surtout avec cette fin) comme il peut être celui d'un fou, d'un amnésique, ou plus simplement être un rêve, un fantasme (quand il marche dans la forêt avec la jeune fille, on ne les voit jamais parler - le dialogue pourrait être imaginé par le héros - le réalisateur préférant montrer la nature et suggérer la rencontre agréable. C'est aussi cette multiplicité des réponses que j'ai du mal à accepter car elles ne vont pas toutes dans la même logique. Si les sous-textes sont nombreux, je trouve que l'histoire ne prend pas assez parti pour certaines d'entre elles, ajoutant des contradictions à un personnage déjà opaque. Disons que je n'ai pas été convaincu par la cohérence de l'histoire et que n'ayant pas pied, je ne m'y suis jamais senti très à l'aise.
Ensuite, même si le film est souvent cinématographique (comme on l'a déjà souligné: le jeu des focales, etc.), la structure du scénario apparait finalement trop comme un procédé mécanique qui va offrir au spectateur, systématiquement, épisode par épisode, un peu d'éclairage sur un personnage principal mystérieux. Malgré une idée de départ très intéressante (le pari), le concept finit un peu par battre de l'aile, à la longue. Heureusement que certains partis pris enrichissent cette idée de base, notamment de voir ce bellâtre viril, au début, finir peu à peu par perdre de son magnétisme - avec également le temps ensoleillé du début qui fait place à la tempête de la fin.
Un article de Philippe Azoury (de Libération) pointe pertinemment certains points du scénario. Si la critique de la bourgeoisie américaine, de la société de consommation, du matérialisme est évidente (ce que je reproche aussi au film car c'est un peu trop voyant, en regard du reste), le critique a également vu une mise à mal du héros américain classique - qu'incarnait Burt Lancaster dans TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES (la fameuse scène de la plage avec Deborah Kerr). Je n'y avais pas pensé, pourtant le héros de THE SWIMMER est l'exacte réplique physique du film de Zinnemann: l'Amérique est en pleine révolte et le film dénonce (et renverse) aussi bien les travers de la société que ses mythes.
J'aime bien, sans plus, Burt Lancaster (que j'ai hâte de revoir dans LE GUEPARD, merci Père Noël), acteur dont le sourire carnassier m'indispose de temps en temps. Il a aussi un jeu, un phrasé très spécial que je remarque trop. Pourtant, dans THE SWIMMER, certains de ses regards pleins de mélancolie me font dire qu'il était un grand acteur.
Il y a quelque chose qui m'a gêné ici que je rapprocherais d'un certain théâtre moderne américain qui a tendance (lui aussi) à me laisser de marbre. Il y a cette ambiance particulière qui nage entre réel et rêve qui m'a constamment dérangé, questionné: on explore une personnalité réelle dans une histoire qui stagne autour d'une frontière indéterminée pleine de symbolique, de métaphore. Les remarques d'IMDB sont tout à fait crédibles, j'y ai moi même pensé: ce parcours initiatique (qui en rappelle d'autres comme celui d'APOCALYPSE NOW) pourrait être celui d'un mort (la remarque sur TWILIGHT ZONE n'est pas idiot, surtout avec cette fin) comme il peut être celui d'un fou, d'un amnésique, ou plus simplement être un rêve, un fantasme (quand il marche dans la forêt avec la jeune fille, on ne les voit jamais parler - le dialogue pourrait être imaginé par le héros - le réalisateur préférant montrer la nature et suggérer la rencontre agréable. C'est aussi cette multiplicité des réponses que j'ai du mal à accepter car elles ne vont pas toutes dans la même logique. Si les sous-textes sont nombreux, je trouve que l'histoire ne prend pas assez parti pour certaines d'entre elles, ajoutant des contradictions à un personnage déjà opaque. Disons que je n'ai pas été convaincu par la cohérence de l'histoire et que n'ayant pas pied, je ne m'y suis jamais senti très à l'aise.
Ensuite, même si le film est souvent cinématographique (comme on l'a déjà souligné: le jeu des focales, etc.), la structure du scénario apparait finalement trop comme un procédé mécanique qui va offrir au spectateur, systématiquement, épisode par épisode, un peu d'éclairage sur un personnage principal mystérieux. Malgré une idée de départ très intéressante (le pari), le concept finit un peu par battre de l'aile, à la longue. Heureusement que certains partis pris enrichissent cette idée de base, notamment de voir ce bellâtre viril, au début, finir peu à peu par perdre de son magnétisme - avec également le temps ensoleillé du début qui fait place à la tempête de la fin.
Un article de Philippe Azoury (de Libération) pointe pertinemment certains points du scénario. Si la critique de la bourgeoisie américaine, de la société de consommation, du matérialisme est évidente (ce que je reproche aussi au film car c'est un peu trop voyant, en regard du reste), le critique a également vu une mise à mal du héros américain classique - qu'incarnait Burt Lancaster dans TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES (la fameuse scène de la plage avec Deborah Kerr). Je n'y avais pas pensé, pourtant le héros de THE SWIMMER est l'exacte réplique physique du film de Zinnemann: l'Amérique est en pleine révolte et le film dénonce (et renverse) aussi bien les travers de la société que ses mythes.
J'aime bien, sans plus, Burt Lancaster (que j'ai hâte de revoir dans LE GUEPARD, merci Père Noël), acteur dont le sourire carnassier m'indispose de temps en temps. Il a aussi un jeu, un phrasé très spécial que je remarque trop. Pourtant, dans THE SWIMMER, certains de ses regards pleins de mélancolie me font dire qu'il était un grand acteur.
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
Je me joins d'ailleurs à toi dans tes gênes par rapport au film que j'ai bien aimé mais sans adhérer autant que beaucoup ici.Nestor Almendros a écrit :Je reconnais des qualités à THE SWIMMER mais je n'ai pourtant pas adhéré au film. Permettez donc moi de tempérer vos avis élogieux
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
The swimmer est un film délicat à appréhender... Perso, j'ai adoré, j'ai marché à fond la caisse, du début à la fin (j'en avais assez longuement parlé ici) !
Sincèrement, je pense que soit on y rentre, soit on n'y rentre pas, c'est aussi simple que ça. Pour ma part, vos avis ne m'étonnent pas, car il m'aurait semblé curieux que ce film fasse l'unanimité. Mais force est d’avouer que c'est une oeuvre qui peut sans difficulté exciter toutes les exégèses possibles. J'avais envie d'aller le revoir en salles à Paris, mais je n'ai pas pu.
Sincèrement, je pense que soit on y rentre, soit on n'y rentre pas, c'est aussi simple que ça. Pour ma part, vos avis ne m'étonnent pas, car il m'aurait semblé curieux que ce film fasse l'unanimité. Mais force est d’avouer que c'est une oeuvre qui peut sans difficulté exciter toutes les exégèses possibles. J'avais envie d'aller le revoir en salles à Paris, mais je n'ai pas pu.
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
Je comprends que l'on puisse ne pas du tout accrocher à The Swimmer qui est, comme le dit Julien Léonard, un film auquel on accroche ou pas. Le film repose sur un scénario très particulier et le concept de base peut lasser ça c'est sur et certain. Si en plus Nestor, tu n'es pas spécialement un amateur de Lancaster, je comprends tout à fait que tu n'aies pas accroché. Par contre je pense que tu sauras l'apprécier dans Le Guépard, je le trouve très très bon dans ce film
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
Fabuleux même.feb a écrit : Par contre je pense que tu sauras l'apprécier dans Le Guépard, je le trouve très très bon dans ce film
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
Je n'osais pas le dire mais tu as raison, le terme convient parfaitement pour ce rôle : de la classe et du charisme...et une scène de balJeremy Fox a écrit :Fabuleux même.feb a écrit : Par contre je pense que tu sauras l'apprécier dans Le Guépard, je le trouve très très bon dans ce film
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
Alors là, je claque la bise aux classikiens qui m'ont donné envie de découvrir ce film dont j'ignorais absolument tout. Je connaissais juste vaguement Frank Perry et sa réputation de cinéaste mineur. Je viens de me le passer en VO non sous-titrée (because télécommande morte) ce qui m'a obligé à me concentrer deux fois plus. Eh beh, quel OVNI !
J'écris ça à chaud mais le premier résumé qui me vient c'est : "Buzzatti revu par Richard Brooks".
La ligne directrice est d'une originalité rare, quasi surréaliste et au final, on ne sait plus sur quel pied danser. Est-ce le délire d'un homme en train de mourir ou d'un schizophrène ? Un long et émouvant cauchemar ? Une descente infernale où chaque piscine représenterait un des cercles des Enfers ?
Remarquable au point que je pardonne les quelques maladresses de mise en scène (qui sont parfois là pour renforcer le malaise) : ralentis, zooms, appuis musicaux et même un faux raccord flagrant lors d'une des plus fortes séquences (Lancaster et son ex-maîtresse incarnée par une remarquable Janice Rule).
Audacieux à un point incroyable et en décalage radical avec le mainstream américain de l'époque, surtout avec une telle tête d'affiche. Shin Cyberlapinou a raison, Perry semble avoir zieuté encore plus du côté de l'avant-garde européenne (Antonioni, Skolimowski...) que des jeunes loups du Nouvel Hollywood. C'est limite du Gus Van Sant avant l'heure.
Quant à Lancaster, il y est tout simplement prodigieux. Le parcours de cet immense acteur fut vraiment unique.
[edit] Une p'tite erreur sur le titre du topic : c'est Frank et non pas Franck Perry.
J'écris ça à chaud mais le premier résumé qui me vient c'est : "Buzzatti revu par Richard Brooks".
La ligne directrice est d'une originalité rare, quasi surréaliste et au final, on ne sait plus sur quel pied danser. Est-ce le délire d'un homme en train de mourir ou d'un schizophrène ? Un long et émouvant cauchemar ? Une descente infernale où chaque piscine représenterait un des cercles des Enfers ?
Remarquable au point que je pardonne les quelques maladresses de mise en scène (qui sont parfois là pour renforcer le malaise) : ralentis, zooms, appuis musicaux et même un faux raccord flagrant lors d'une des plus fortes séquences (Lancaster et son ex-maîtresse incarnée par une remarquable Janice Rule).
Audacieux à un point incroyable et en décalage radical avec le mainstream américain de l'époque, surtout avec une telle tête d'affiche. Shin Cyberlapinou a raison, Perry semble avoir zieuté encore plus du côté de l'avant-garde européenne (Antonioni, Skolimowski...) que des jeunes loups du Nouvel Hollywood. C'est limite du Gus Van Sant avant l'heure.
Quant à Lancaster, il y est tout simplement prodigieux. Le parcours de cet immense acteur fut vraiment unique.
[edit] Une p'tite erreur sur le titre du topic : c'est Frank et non pas Franck Perry.
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
C'est pas con du tout ça.Federico a écrit : J'écris ça à chaud mais le premier résumé qui me vient c'est : "Buzzatti revu par Richard Brooks".
Découvert également grâce aux louanges lues ici. J'ai mis quelques minutes avant de bien saisir l'enjeu du film et surtout le but du personnage principal. En gros, toute la partie de la "première piscine" où Lancaster réalise qu'il peut rentrer chez lui "à la nage". Originalité bien sûr mais perplexité.
Mais alors, ça n'a vraiment pas duré longtemps. J'ai adhérer complètement au film et Lancaster est effectivement (j'allais dire "affectivement") remarquable.
La scène de la piscine publique, à la toute fin, m'a soufflé. Perry arrive a faire passer tellement de tension...
J'en profite donc également pour remercier du fond du coeur les classikiens. Je renouvellerai ma cotisation cette année
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
Aah si j'étais Jeremy Fox ou Julien Leonard, j'en écrirais des tartines
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Re: The Swimmer (Franck Perry - 1968)
Avec des captures d'écran en cascade...Père Jules a écrit :Aah si j'étais Jeremy Fox ou Julien Leonard, j'en écrirais des tartines
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
C'est Jeremy les captures en cascade ! Moi je préfère les pavés indigérables.
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
Dans les commentaires du blog de Bertrand Tavernier, un des contributeurs (Michael Rawls) a donné une précision très intéressante quant à la participation de Sydney Pollack au film de Perry. D'après la bio de Lancaster écrite par Gary Fishgall, Pollack n'aurait dirigé qu'une seule séquence... mais quelle séquence ! Celle entre Lancaster et son ex-maîtresse jouée par Janice Rule. Au départ, Perry avait tourné cette séquence avec Barbara Loden mais le passage d'un avion la rendit inexploitable et Lancaster, qui (si j'ai bien compris) aurait eu quelques problèmes (d'ego ?) avec Loden aurait exigé de la refaire mais cette fois avec Janice Rule. Perry aurait refusé et c'est Pollack qui s'en chargea.
http://www.tavernier.blog.sacd.fr/festi ... ment-10767
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
Découvert le film il y a une semaine, et d'une certaine façon, il me trotte encore dans la tête aujourd'hui.
Sous des abords a priori étranges mais relativement simples (l'histoire, le personnage de Lancaster), on se dirige vers une complexité de plus en plus vaste et énigmatique, c'est vraiment réussi.
Dans l'ensemble, je me place largement parmi ceux qui ont apprécié le film. Bon, je n'ai que peu aimé certains des effets techniques déjà signalés ici (les ralentis - la scène du saut de haies, c'est pas top quand même, et celle avec le cheval - parfois la surabondance de musique), mais face à l'intelligence et l'émotion du tout, ça ne prête finalement que peu à conséquence.
Bien sûr, j'ai remarqué la description plutôt acerbe et humoristique de la société aisée, et cependant je n'arrive pas à y voir une réelle critique, ou disons qu'elle reste toujours comme confinée entre gens du même milieu, sans exposer de désir de changement. Ainsi, le personnage principal continue bel et bien à rêver de ce style de vie privilégié. Mais franchement je préfére ce genre de piques, légères mais cependant pas anodines, qu'à un constat plus lourd et agressif.
Burt Lancaster est très bon dans le rôle, ses différents aspects.
Et sinon je ne connais pas Buzzati, mais ça ne m'étonne pas du tout que le point de départ soit un court texte de Cheever ; le film est vraiment une juste retranscription de l'univers de cet écrivain : les riches Américains de l'Est, l'humour, la mélancolie, même la part de surnaturel, et surtout, en fin de compte, une grande tristesse.
Sous des abords a priori étranges mais relativement simples (l'histoire, le personnage de Lancaster), on se dirige vers une complexité de plus en plus vaste et énigmatique, c'est vraiment réussi.
Dans l'ensemble, je me place largement parmi ceux qui ont apprécié le film. Bon, je n'ai que peu aimé certains des effets techniques déjà signalés ici (les ralentis - la scène du saut de haies, c'est pas top quand même, et celle avec le cheval - parfois la surabondance de musique), mais face à l'intelligence et l'émotion du tout, ça ne prête finalement que peu à conséquence.
Bien sûr, j'ai remarqué la description plutôt acerbe et humoristique de la société aisée, et cependant je n'arrive pas à y voir une réelle critique, ou disons qu'elle reste toujours comme confinée entre gens du même milieu, sans exposer de désir de changement. Ainsi, le personnage principal continue bel et bien à rêver de ce style de vie privilégié. Mais franchement je préfére ce genre de piques, légères mais cependant pas anodines, qu'à un constat plus lourd et agressif.
Burt Lancaster est très bon dans le rôle, ses différents aspects.
Et sinon je ne connais pas Buzzati, mais ça ne m'étonne pas du tout que le point de départ soit un court texte de Cheever ; le film est vraiment une juste retranscription de l'univers de cet écrivain : les riches Américains de l'Est, l'humour, la mélancolie, même la part de surnaturel, et surtout, en fin de compte, une grande tristesse.