Notez les films Janvier 2011

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Mama Grande!
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Mama Grande! »

Love et autres drogues

Le début en forme de satire du marketing pharmaceutique, efficace à défaut d'être mordante, n'est pas déplaisant. Puis Anne Hathaway n'est pas désagréable à regarder non plus. Mais malheureusement, ça ne suffit pas à faire passer une comédie romantique à l'eau de rose lourde de pathos et moralisatrice (non seulement le marketing sur les médocs, c'est pas bien, mais le sexe sans sentiments c'est pas bien non plus). Les moments romantiques sensés être émouvants, alors que je ne suis pas très difficile à émouvoir, m'ont donné envie de me pendre. Le seul moment marrant, c'est quand Jake Gyllenhall accompagne Anne Hathaway à une réunion de parkinsoniens et que le mari d'une parkinsonienne lui décrit toutes les horreurs qui arriveront à Hathaway. Là je me suis dit "tiens on dirait du un roman russe!", et la réplique suivante est "croyez moi, ce n'est pas un conte de fées, c'est un roman russe". A ce moment j'ai un peu ri même si c'était pas sensé être drôle. Mais à part ça RAS, c'est juste navrant. En même temps, le film cible plus des lycéennes de 15 ans qui veulent voir les fesses de Gyllenhall donc suis-je bien placé pour juger?
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Demi-Lune
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Demi-Lune »

Jordan White a écrit :
Demi-Lune a écrit :Police Academy (Hugh Wilson, 1984)
une Kim Cattrall du temps de sa splendeur

Je la trouve encore plus sexy de nos jours
Je ne te suivrai pas sur ce terrain... :fiou: :uhuh:
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J'avoue, j'ai soigneusement choisi les clichés.
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Flol
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Flol »

Jordan dit ça parce qu'il ne l'a sûrement pas vu topless dans le Hold-Up d'Alexandre Arcady.
Jordan White
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Jordan White »

Demi-Lune a écrit : Je ne te suivrai pas sur ce terrain... :fiou: :uhuh:
Je n'y peux rien. J'aime ses petites rides sexy de cinquantenaire.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Profondo Rosso »

Somewhere de Sofia Coppola
Un certain sentiment de pilotage automatique se dégage dans l'écriture de ce nouveau film qui décalque avec quelques variantes l'intrigue de "Lost in translation". Le couple platonique Murray/Johansson deviennent les père et fille StephenDorff/ Ella Fanning, l'égarement et la solitude à l'étranger passe à celui d'un star system désincarné (la touche de débauche sexuelle en plus) et on a même droit au pic émotionnel (qu'on sent bien venir) juste avant la séparation. C'est dommage qu'on ait cette impression que Sofia Coppola joue "la sécurité" après l'accueil mitigé de "Marie Antoinette" mais cette capacité à distiller les moments d'émotions suspendus, tout en silence, posture et regard est intact. Si le début dilatant le vide de l'existence de Dorff finit par être poussif et que la fin est prévisible, toute la partie où le père et la filles partagent des moments ensemble est vraiment magnifique Ella Fanning a une présence lumineuse (on est décidément très doué dans la famille) et Stephen Dorff avec son regard s'illuminant de la vraie découverte de sa progéniture est tout aussi touchant. Très agréable donc même si on espère un peu plus de prise de risque pour le prochain. Bande son très sympathique comme souvent (la démo de "you only live once" des Strokes lors de la scène à la piscine splendide) par contre le score de Phoenix on est pas loin du foutage de gueule (à moins que des parties aient été coupés au montage) puisqu'ils se contentent de distiller des moments épars dans le film (ça marche très bien ceci dit) du morceau à rallonge "Love like a sunset" de leur dernier album. 4/6
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Profondo Rosso »

Le Solitaire de Michael Mann (1981)

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À Chicago, Frank, bandit de haut vol, pactise avec un caïd sans foi ni loi, dans l'espoir de réaliser son rêve, fonder une famille.


S'il a est parvenu à signer de grands films dans des genres très divers, le polar reste le domaine de prédilection de Michael Mann et celui qui où chaque incursion constitua une étape charnière de sa carrière. Le Solitaire marque ses grands débuts au cinéma (après une première reconnaissance pour son téléfilm Comme un homme libre), Heat est le film de la consécration qui fera changer bien des regards sur lui et le définira pour de bon comme un auteur au yeux de la critique et Collateral sera l'oeuvre de la remise en question esthétique qui marquera les Miami Vice et Public Enemies à suivre. On peut y ajouter la série Miami Vice qu'il produisit, vrai terrain de jeu thématique et esthétique et Manhunter moins définitif mais très réussi néanmoins.

Le Solitaire est pourtant le meilleur de ses polars, idéalement équilibré par rapport à l'hypertrophié Heat et au trop épuré et conceptuel Collateral ce qui n'enlèvent rien à leurs immenses qualités. La force de Thief, c'est de définirs tout les motifs visuels et thématiques mannien à l'état brut. Heat est certes plus flamboyant et stylisé, Collateral le plus immersif mais Thief s'avère plus intense et immédiat dans son côté direct, à l'image de son personnage principal. Le héros chez Michael Mann est un personnage obsessionnel, un professionnel acharné qui ne laisse aucune distraction interférer avec ses objectifs. C'est lorsqu'il se laisse gagner par une certaine humanité qu'il signe indirectement sa perte (De Niro perdant un temps précieux dans sa cavale pour sa petite amie dans Heat, Tom Cruise voyant sa détermination légèrement vaciller dans le lien qu'il noue avec Jamie Foxx dans Collateral). Ici c'est James Caan (mine taciturne côtoyant le regard le plus perdu, formidable) braqueur professionnel et dur à cuire qui ne s'en laisse pas compter. C'est sa grande force, une farouche indépendance acquise à la dure école de la prison dès le plus jeune âge et qui le rend imprévisible s'il est menacé.Pourtant le sort dramatique d'un ami encore détenu (magnifique Willie Nelson) va lui faire comprendre combien son existence est incomplète... On trouve aussi déjà le désir d'ailleurs du héros défini par un objet innocent bien ici, avec le collage de photos fait en prison par Caan représentant sa vie rêvée avec une famille et qui anticipe celle accompagnant Jamie Foxx dans son taxi durant Collateral.

Dès les premières minutes la force de l'atmosphère nocturne et urbaine typique de Michael Mann frappe, la ville (Chicago) est un personnage à part entière où les héros doivent apprendre à se mouvoir avec discrétion. Les planques se font dans des box impersonnels, les rendez vous d'affaires dans des parking désertiques et les comptes se règlent dans des entrepôt sordides. Tout action au grand jour n'est que manoeuvre d'intimidation ou stratégiques (Caan allant menacer un sous fifre, les tentatives de corruptions des flics). La maniaquerie légendaire du réalisateur apparaît dans les méticuleuse scène de cambriolage, celle ouvrant le film donne le ton mais c'est surtout la seconde à la préparation distillée dans le détail qui frappe, de la marque du coffre aux outils spécifiques fabriqués pour en venir à bout. Recrutant d'ex criminels comme conseillers sur ses plateaux (Edward Bunker himself fut dépêché sur Heat), il ne laisse aucun détail au hasard et ici la présence dans son premier rôle cinéma (en homme de main patibulaire) de l'ex flic Dennis Farina n'est sûrement pas un hasard et il retrouvera Mann dans la série Crime Story.

La vraie force de Thief repose néanmoins dans sa puissance émotionnelle. Le couple entre Tuesday Weld et James Caan est vraiment touchant et le rendez vous galant manqué virant à leur touchantes confessions respective sur leurs existences fracassée est un des plus beaux moments du film, petit bijou de séquence intimiste.N'en déplaise aux allergiques de musiques marquées 80's, le score de Tangerine Dream (qui offriront des scores tout aussi épatant pour La Forteresse Noire) fusionne idéalement avec les tonalités urbaines métalliques de Mann, lardent de riffs de guitares martiaux les pérégrinations des personnages, mais aussi dans l'émotion lorsque des nappes de synthés viennent accompagner le seul moments apaisé du film, le bonheur simple suivant le second braquage. La conclusion est une des plus poignantes de Mann. Sa quête de bonheur l'ayant rendu vulnérable, Caan fait tout voler en éclat dans un terrible renoncement lors d'un dernier échange poignant avec Tuesday Weld. Seul la revanche (fomidable Robert Posky en caïd odieux) peut assouvir cette douleur c'est sous les tourbillons de guitares épiques de Tangerine Dream que Mann déploie un de ses gunfights les plus flamboyants. 6/6
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Demi-Lune
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Demi-Lune »

La Putain du Roi (Axel Corti, 1990)

Des libertés avec l'Histoire, que l'on peut pardonner dans la mesure où Jeanne de Luynes n'est certainement pas un personnage très connu du grand public. Comme pour le Anne des mille jours de Jarrott sur un sujet similaire, la mise en scène est froidement fonctionnelle (belle photographie toutefois), mais la relation orageuse et dévastatrice entre le souverain piémontais Victor-Amédée et la comtesse française de Luynes qui ne s'abandonne pas tout à fait à lui donne lieu à une page très cruelle. Le roi a tranché : il a subitement jeté son dévolu sur la fidèle épouse de son chambellan et s'est mis en tête de gagner ses faveurs par n'importe quel moyen. Commence alors pour la jeune femme un authentique calvaire, où dans la prison d'une Cour complaisante où tout se sait (même la Reine l'implore à genoux de donner satisfaction à son royal mari), son refus catégorique et courageux de se donner en pâture pour le bon plaisir d'un roi obnubilé par elle, doit faire face à la déception déchirante de voir sa propre famille, y compris son mari, fermer les yeux voire l'inciter pour mieux conserver leur position sociale. Ainsi devient-elle par fureur et dépit la "putain du roi", ne lui donnant que son corps mais pas son cœur, et manipulant les sentiments exacerbés du roi à son égard pour se venger de l'hypocrisie de son entourage. Comme l'Anne Boleyn de Jarrott, Jeanne de Verua, née de Luynes, est un personnage de femme forte dont le cran la conduit à malmener impitoyablement son souverain (certaines répliques sont vraiment très cruelles) ; mais l'attrait du pouvoir (elle eut un véritable rôle politique) et les sentiments qu'elle tente de refouler désespérément pour Victor-Amédée font d'elle un être ambivalent, complexe, rendu d'autant plus intéressant par la prestation brillante de la divine Valeria Golino. Un beau portrait de femme nuancé et fiévreux, et une belle histoire d'amour vache. Dans le rôle du souverain piémontais tourmenté, Timothy Dalton est également plutôt inspiré. Je regrette cependant que le film fasse certains choix malheureux, qui n'en font à mes yeux qu'une semi-réussite. Par exemple, les débuts sont lents, paraissent mal fagotés, mal racontés. Et les emprunts musicaux à Kubrick (le trio de Schubert de Barry Lyndon, la marche de la Musique funèbre pour la Reine Mary de Purcell d'Orange mécanique) passent mal tant ils dénotent une certaine facilité.
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par magobei »

Somewhere, de Sofia Coppola

Cinéaste de la déprime (suicidaire, jetlaguée), Sofia Coppola reste en terrain connu avec Somewhere: on y voit Johnny Marco, acteur en crise, "womanizer" qui aligne les coups d'un soir. La chair est triste (scènes pathétiques de pole-dancers), les plans sont fixes, le cadre est lâche (à l'image de la séquence d'ouverture, la Ferrari qui sort, rentre et ressort du champ). Le propos, appuyé par la répétition et la longueur, est limpide: la vie de Johnny est vide, stagnante, l'action se déroule hors-champ (le comble pour un acteur). "I'm nothing, I'm not even a person", déclare-t-il.

Ça s'anime un peu avec l'arrivée de Cleo, sa fille de onze ans que son ex lui envoie dans les pattes. Quelques jolis moments d'apesanteur, mais certes pas la poussée nécessaire à faire décoller le film.

Formellement, ça se veut radical (peu de mouvements de caméra, scènes qui traînent en longueur), mais ça sent surtout le procédé: Somewhere ressemble à un film indé formaté, sans nerf, cool, mais inconséquent. Un cinéma de l'inconséquence, du vide, avec une jolie BO. Adéquation de la forme et du sujet, dirons-nous.

Et le coup de grâce vient de la scène finale:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Johnny veut changer de vie; il roule, roule et roule sur le ruban d'asphalte US; puis il range sa Ferrari sur le bas-côté, arrête le moteur, sort et se met à marcher: Johnny a changé de vie. On dirait une pub californienne pour la Prius.
Dommage, parce que quand S. Coppola s'éloignait de son "cinéma d'ambiance" et poussait à outrance ses petites tendances décoratrices, jusqu'au kitsch dans Marie-Antoinette, son cinéma avait plus de caractère.

4/10
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Message par frédéric »

Shoot'em Up

Une énorme bd ultra violente et complètement délirante à prendre au 3 voire 4 ou 5ème degré. C'est totalement fun, jouissif et assumé comme tel avec des fusillades complètement surréalistes mais diablement trouvées. Clive Owen s'en sort très bien accompagné d'un Paul Giamatti déjanté. Bref, un bon gros délire comme on en voit pas si souvent (à peu près dans un autre registre comme le récent Aja).
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Message par nobody smith »

SOMEWHERE de Sofia Coppola
Comme l’a dit quelqu’un, Coppola n’a plus rien à dire mais le fait bien. J’ai pourtant beaucoup aimé le premier acte. Coppola ne manque pas d’idées pour d’écrire un personnage principal insignifiant, vide et sans but. Economie de dialogues et mise en scène bien fignollée m’ont tout à fait convaincu. Mais malheureusement, la suite ne prend plus. Il y a effectivement des choses belles dans la relation entre Stephen Dorff et Elle Fanning (très bons tous les deux) mais on reste tellement dans une logique de l’insignifiance qu’on ne sent aucune véritable évolution des personnages. Du coup, la fin où Dorff part à la recherche de lui-même apparaît comme un cheveu sur la soupe, tant la mécanique narrative sans but n'arrive pas à justifier une telle conclusion. Bilan mitigé donc. Le genre de film qui s’appréciera surement plus par petits bouts que d’un seul tenant.
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Message par frédéric »

Mon beau père et nous

Cela reste amusant, mais les Furnickers s'essoufflent, les scénariste peinant vraiment à renouveler les gags et situations. Reste quand même Jessica Alba dans un numéro vraiment réjouissant qui rehausse un peu le film, dispensable sans plus.
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Nestor Almendros »

MEME LA PLUIE de Icíar Bollaín

Pour moi, c'est plutôt raté. Une belle déception.

On ne fait pas forcément un bon film en se contentant de bonnes intentions. Malgré la thèmatique fort louable et intéressante, je trouve le résultat maladroit et le film mal fait (malgré une belle photo). Le scénario est inégal, mal ficelé. Ca commence par la peinture de l'équipe de tournage qui ne m'a pas convaincu. Une équipe de 10 personnes tout au plus, pas de techniciens, 3-4 acteurs: niveau réalisme on repassera, en même temps je comprends que le scénario réduise logiquement le nombre des personnages. Soit, mais cela a suffi à ne pas me faire rentrer dans le film tout de suite (si tant est que j'y sois rentré, ce qui est loin d'être sûr).
Le parti-pris de l'histoire est de nous faire vivre un drame national et humain à travers le regard de cette équipe "occidentale" (en tout cas d'un pays développé). Sauf qu'on ne nous présente l'enjeu des boliviens qu'en 2-3 scènes seulement. N'est pas Kubrick (par exemple) qui veut: cela n'a pas suffi à Icíar Bollaín (épouse de Paul Laverty, le scénariste) pour rendre vraiment palpable cet enjeu pourtant vital. Il faut davantage que des scènes de manifestation contre les autorités pour cristalliser un enjeu et le rendre primordial pour le spectateur.
Je ne suis pas non plus convaincu par la caractérisation des personnages. Tout cela est presque manichéen, d'ailleurs: le producteur près de ses sous avec un regard tiers-mondiste, les acteurs plus ou moins utopiques (par rapport à la démarche de leurs personnages), etc. J'ai surtout eu du mal à croire aux revirements de la fin de ces figures jusque-là trop ancrées dans leurs positions.
Je comprends ces démarches, cette volonté d'inscrire la relation particulière de cette équipe isolée dans un pays étranger en crise et prise à parti dans un enjeu humaniste. J'ai relevé de nombreuses bonnes idées qui sont malheureusement mal faites ou mal exprimée, mal amenées. Il y a l'exemple des scènes du film tourné. Elles servent en quelque sorte de flashback historique, reconstituant (de façon très crédible) le destin des indiens du XVe siècle. Sauf que ces scènes sont incluses assez maladroitement, voire platement: aucune mise en perspective, le lien avec les évènements contemporains est laissé au bon vouloir du spectateur. J'aurais certainement voulu une plus grande implication émotionnelle (qui n'y est pas) et un jeu plus fourni avec le spectateur.

Je suis peut-être passé à côté, qui sait? Curieux d'avoir d'autres avis... :wink:
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Profondo Rosso »

Sound of Noise de Ola Simonsson et Johannes Stjarne Nilsson

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Une bande de musicien déjanté bridé dans leur créativité décident de mettre à sac la ville avec leur création "Music for one city and six drummers". C'est une suite musicale en quatre mouvements qu'ils vont éxécuter lors d'happening en forme de terrorisme musical et sonore dans les endroits les plus incongrus et avec les intruments les plus inattendus mais un flics allergique à la musique se met sur leur piste. Le concept peut laisser craindre une oeuvre une peut trop expérimentale mais il n'en est rien le pitch prometteur surprend constamment par ses élans de comédies déjantées (la présentation des 5 batteurs plus frappés les un que les autres est grandiose) notamment les fameux concerts improvisés bruitistes assez géniaux et mine de rien assez entêtant musicalement. Les personnages sont très attachants notamment le policier qui amène un certain équilibre par rapport aux terroristes musicaux et dont l'allergie permet d'apprécier l'incroyable travail sur la bande son, vrai personnages à par entière. On en prend plein les oreilles, c'est drôle et très original excellent ! 5/6
riqueuniee
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par riqueuniee »

Vu sur CinéCinémaClub l'anniversaire de Leïla (Rashid Mashwari,2009) Une chronique de la Palestine d'aujourd'hui,à travers la journée vécue par un chauffeur de taxi. de Ramallah.Cette balade se transforme en véritable état des lieux,avec toutes les situations vécues dans le héros.Le tout est traité avec humour,et même un certain sens de l'absurde (avec un style toutefois assez différent de celui d'Elia Suleiman,moins allusif,plus documentaire).
Et hier soir sur CinéClassic l'Expédition (Satyajit Ray,1962),où coïncidence,le héros est également chauffeur de taxi.Le style du film est celui de la chronique néo-réaliste,et celui-ci rend certainement très bien compte de certains aspects de la société indienne de l'époque .
Deux belles découvertes.
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Colqhoun
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Re: Notez les films Janvier 2011

Message par Colqhoun »

The Lovely Bones / Peter Jackson
Tout, mais alors vraiment tout pourri.
Si les 20 premières minutes font illusion, Jackson se met vite à faire n'importe quoi et à ne plus maîtriser du tout son récit, son montage, son rythme et ses acteurs. Stanley Tucci en fait des tonnes, Wahlberg et Weisz sous-jouent et la gamine et sa voix-off noient le tout d'un ton vaguement mystérieux qui ne fonctionne jamais. Un ratage total.

Monsters / Garreth Edwards
Petite merveille. Un concept minimaliste, quelques sfx utilisés avec intelligence et parcimonie, un duo d'acteurs en parfaite harmonie, une réalisation qui oscille entre le néo-documentaire (façon vbs.tv etc..) et une approche plus classique, un script béton... enfin bon, je me suis laissé totalement transporté par le film et j'ai été ébahi d'un bout à l'autre. La relation entre ces deux personnages, les quelques apparitions des créatures (lovecraftiennes en diable et jamais ridicule = tour de force !), la musique, tout fonctionne à merveille (même si l'on peut se laisser tenter par quelques critiques inutiles sur la qualité des cgi... rappelons que le film a été tourné pour moins de 1 million de $) et s'avère même plutôt émouvant. Totalement conquis par ce film de genre qui n'en est pas un. Et ça m'a donné envie d'aller en Amérique du Sud.

The Hole / Joe Dante
Concept super cool, ambiance résolument 80s, beaucoup de séquences qui fonctionne parfaitement, mais il manque un truc. Ou plutôt, on dirait que le film a été sérieusement charcuté au montage, enchaînant certaines séquences de manière très abrupte, comme s'il manquait quelque chose pour les lier. Est-ce un problème de production ou un montage mal torché, j'en sais rien. En l'état, ça se suit, c'est divertissant et même un peu inquiétant par moments. Le final très Beetlejuice est assez casse-gueule mais Dante s'en tire plutôt bien et n'hésite pas à traiter finalement d'un sujet assez douloureux sans verser dans le gnangnan ou le ridicule. Reste donc ce soucis de montage mal géré qui plombe un peu le film, mais Dante signe à nouveau un film à la fois divertissant, adaptés aux gamins sans les prendre pour des pommes et qui fait tout à fait sens dans sa finalité. Par contre, Navarette à la musique fait un peu n'importe quoi.

Centurion / Neil Marshall
Revu en blu-ray, ça a de la gueule. L'action est bordélique mais pas autant que dans Doomsday, les combats sont super sanglants (donc super drôles) et malgré une fin trop facile, ça reste un gros survival bien énervé qui ne fait jamais dans la demie-mesure.
"Give me all the bacon and eggs you have."
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