Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Major Tom
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Major Tom »

Demi-Lune a écrit :Celui de La Neuvième Porte est celui de Saint-Martin dans le film, mais je n'arrive pas à retrouver son vrai nom. Il est de plus petite taille. Major Tom pourrait sans doute nous renseigner.
C'est le Château de Ferrières-en-Brie, en Seine-et-Marne. ;)
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Phnom&Penh
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Phnom&Penh »

Major Tom a écrit :C'est le Château de Ferrières-en-Brie, en Seine-et-Marne.
:) Ben, dans ce cas, on peut dire que c'était pas mal vu de penser que les deux lieux de tournage étaient le même château.
Ferrière est le premier, construit dans les années 1830 par l'architecte Joseph Paxton pour James de Rotschild. C'est un château XIXe dont la particularité était d'être extrèmement moderne et confortable (taille des appartements, électricité, eau chaude...)

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Et Mentmore Towers...a été construit dans les années 1850 par l'architecte Joseph Paxton pour Mayer de Rotschild

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D'après mes souvenirs, le second visitant le château du premier, a dit à l'architecte, "construisez moi le même, mais en deux fois plus grand". Il est possible que Kubrick n'ait pas choisi ce château par hasard, tant il est symbolique de la mentalité de la grande bourgeoisie du XIXe :lol:
Federico a écrit :Je ne sais pas où Michel Chion voit de l'optimisme ici car comme dans tous les films de Kubrick, les personnages sont pris dans un cercle infernal dantesque avec une porte qui une fois franchie laisse peu d'espérance sur son seuil
A mon avis aussi, optimisme il y a, tout simplement parce que les deux héros du film ne sont pas seuls.
Stark a écrit :Personnellement, j’y vois davantage un acte de foi, profondément sincère, en la permanence du sentiment amoureux et sa capacité à briser les forces qui menacent l’équilibre conjugal. Après avoir traversé les forêts de feu, l’homme et la femme acceptent leur part obscure respective, prennent acte des difficultés qu’il y a à vivre durablement ensemble, et s’engagent prudemment sur la voie de la continuation ("Pas de promesse", demande Alice). Il ne s'agit pas de croire que tout est gagné, mais de prendre la décision de continuer à vivre un amour conjugual réel, malgré les menaces qui pèsent sur lui. La réplique qui clôt le film est limpide : la meilleure façon de s’aimer, c’est encore de se le montrer. La vertu du couple est dans son exploration mutuelle, constante, chaque jour reconsidérée. Alice ne souhaite plus (se) mentir, et sait que l'équilibre conjugal est d'autant plus fragile si l'on s'enferme dans le déni (qu'ait une origine personnelle, morale, sociétale ou autre) : à travers son aventure Bill le comprend à son tour. C’est la morale sans doute modeste, mais infiniment touchante, de ce chef-d’œuvre testamentaire. Une morale qui vient en contre-point aux vertiges dédaléens que Kubrick nous a fait explorer pendant plus de deux heures et demie.
Comme le dit très bien Stark ici.

Sur le plan "amour conjugal", je pense qu'il y a deux façons de voir le film;

La première, la plus courante, c'est de penser à ce pauvre Bill, qui semble frustré et qui reviendra de ses aventures aussi frustré. Pauvre vieux mari coincé qui n'a pas su tirer son coup. C'est un peu court à mon avis, d'autant que les attractions que Bill rencontre ne sont guère sexy et puent la mort. Et que Kubrick n'est quand même pas le dernier des ânes à vouloir consacrer un film sur un sujet aussi flasque à touts points de vue.

La seconde, c'est de voir que Bill:
- comme la plupart des gens, vit en couple mais "eyes wide shut". Il a réussi ce qui est le petit rêve bourgeois de 95% des gens, mais il n'en est même pas heureux.
- comme beaucoup, se réveille un jour en découvrant que la personne qui vit avec lui est un être humain, donc doté d'imagination, de réalité, de personnalité, de désirs...que l'autre est un Autre. Comme beaucoup, il fuit "eyes wide shut" devant cette découverte traumatisante.
- puis, comme certains, plus rares, il a l'occasion de se dire que vivre avec un Autre et le respecter en tant qu'être humain égal à lui-même, est peut-être l'expérience la plus riche et la plus intense qu'il aura l'occasion de connaître dans sa courte vie.

Après, ça parle aussi de fidélité. Je ne pense pas que Fidelio soit cité à un moment crucial du film par hasard. C'est un opéra dont le thème central est la fidélité et il est de Beethoven, qui n'est pas la dernière des inspirations de Kubrick. La fidélité, on peut la voir de deux manières.

La fidélité contraignante, ce pauvre Bill torturé par l'angoisse d'imaginer que sa femme le trompe et qui erre, de pute en bordel géant pour tenter de s'en remettre, et qui, pauvre petit bourgeois, ne parvient même pas à tromper sa femme et revient chez lui la queue basse. Pas très convaincant pour moi.
Ca me rappelle les écrits de Catherine Millet, qui dans un premier livre nous racontait sa vie sexuelle de femme libérée pour qui le comble du bonheur était de se faire mettre par trois inconnus à l'arrière d'une camionnette en bas de l'Avenue Foch. Et qui dans un second livre, nous confiait son malheur de femme jalouse à qui son mari avait accordé la liberté sexuelle et qui ne supportait pas de le voir sauter la bonne.
En deux bouquins mal écrits, elle avait parfaitement résumé la médiocrité de notre époque et le fait qu'un petit bourgeois, même quand il est échangiste, reste un parfait petit bourgeois.

On peut aussi voir la Fidélité au sens philosophique du terme. La Fidélité est don qui apporte la confiance. Et la confiance est, pour beaucoup mais pas pour tous, c'est vrai, facteur de stabilité, qui permet, surtout pour un être aussi inquiet, instable, émotif, intuitif et de fait un peu paranoïaque que peut l'être un grand artiste, de trouver la force de créer.

Quand à celui qui verrait ici de la naïveté et du sentimentalisme, je lui répondrait de regarder un peu dans le détail la vie des grands politiques et hommes d'affaires de notre temps comme du passé. Il est bien rare que derrière une grande réussite, il n'y ait pas de fort longues histoires de fidélité. Pouvoir se reposer sur quelqu'un est d'une valeur sans équivalent même s'il faut savoir en être conscient afin de ne pas être trahi. Une relation de fidélité de ce type est offerte à Bill quand il "rend service" à Ziegler. Mais Bill est médecin, créateur et artiste au sens où Schnitzler l'entend. Son véritable soutien, c'est l'amour, pas le pouvoir.

Donc oui, je pense que ce film est, avec raison, très pessimiste sur l'état du monde, et très optimiste sur les deux héros du film puisqu'ils ont appris à vivre les yeux ouverts et qu'ils sont deux.
En revanche, je suis tout à fait d'accord, la chanson de Gainsbourg correspond très bien :wink:
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par AtCloseRange »

Phnom&Penh a écrit :
Major Tom a écrit :C'est le Château de Ferrières-en-Brie, en Seine-et-Marne.
:) Ben, dans ce cas, on peut dire que c'était pas mal vu de penser que les deux lieux de tournage étaient le même château.
Je me demande alors si le choix de Polanski est un hasard vu la concordance dans les scènes entre la 9ème Porte et Eyes Wide Shut.
D'ailleurs, je viens de tomber là-dessus:
http://makingthemovie.info/2009/12/eyes ... -gate.html
Polanski a-t-il par ailleurs déjà parlé du Kubrick?
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Rockatansky »

Pour avoir été un peu au fait du tournage, je pense quand même que c'était un des château les plus pratiques à tourner en RP.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Phnom&Penh »

AtCloseRange a écrit :Je me demande alors si le choix de Polanski est un hasard vu la concordance dans les scènes entre la 9ème Porte et Eyes Wide Shut.
D'ailleurs, je viens de tomber là-dessus:
Là, je ne peux rien te dire, je ne connais pas le film de Polanski :wink:
Et inutile de dire que l'avis de ce M. Vallée me paraît bien bas du front :uhuh:

Je ne suis pas très connaisseur de l'oeuvre de Polanski, mais, si on oublie la mise en scène, je verrai volontiers un lien entre les deux dans la façon de donner de la valeur au dérisoire, éventuellement sans crainte de tomber dans le grotesque, pour mieux faire tomber les masques et révéler l'essentiel.
Ainsi dans The Ghost Writer, cette façon de tomber dans la culture du soupçon pour faire un film sur notre fascination pour le "complot", qui nous fait ne pas voir que le pouvoir est affaire de connivences et qu'un travail journalistique correct permet de mettre ça en évidence. Quelque chose comme ça, quoi :mrgreen:
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par AtCloseRange »

Phnom&Penh a écrit :
AtCloseRange a écrit :Je me demande alors si le choix de Polanski est un hasard vu la concordance dans les scènes entre la 9ème Porte et Eyes Wide Shut.
D'ailleurs, je viens de tomber là-dessus:
Là, je ne peux rien te dire, je ne connais pas le film de Polanski :wink:
Et inutile de dire que l'avis de ce M. Vallée me paraît bien bas du front :uhuh:
J'ai juste listé cet avis parce qu'il fait le lien direct entre les 2 films mais d'autres sites ou articles en parlent.
Quant à trouver le Kubrick ridicule, j'ai déjà dit plus haut que sur un certain nombre de points, ça me semble être le cas et pas forcément toujours volontairement. Qu'on soit dans un conte pour adultes avec une forte dimension onirique ne me semble pas justifier que certains choix entraînent du côté du ridicule (le vieux beau sorti tout droit des Feux de l'Amour ou la scène du château). Si c'est volontaire (comme je le pense souvent), ça me semble plutôt jouer en défaveur du film et désamorce pour ma part la dimension émotionnelle du film.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Watkinssien »

Le vieux beau est surtout une référence au personnage joué par Vittorio De Sica dans Madame de... (1953) de Max Ophüls, l'un des trois cinéastes favoris de Kubrick et la séquence du château est l'une des plus envoûtantes jamais filmées ces quinze dernières années.

Maintenant, le sentiment de ridicule est tout à fait subjectif (autant que l'envoûtement)... :wink:
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par AtCloseRange »

Watkinssien a écrit :Le vieux beau est surtout une référence au personnage joué par Vittorio De Sica dans Madame de... (1953) de Max Ophüls
Et une fois qu'on a dit ça?
Comment croire une seule seconde à cette scène? Je le pense d'ailleurs volontairement grotesque mais je ne vois jamais dans cette scène et gloablement dans le film, où Kubrick veut en venir. Surtout tout cela me semble terriblement vieillot avec un cinéaste se croyant encore dans l'air du temps comme il a pu l'être dans les années 70 sauf que ce n'est plus le cas.
A ce titre, l'orgie du chateau, Nicole Kidman sur le trône, la fille nue chez Pollack ou le dernier "Fuck" sonnent terriblement d'arrière-garde et so 70s alors qu'on était en 2000.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Watkinssien »

Une fois qu'on a dit cela, on se rend compte du charme dépassé de ce séducteur romanesque, qui emploie une méthode suranné pour aguicher la femme Harford. Cette séquence de séduction est mis en parallèle avec celle, plus directe, brute et courte, des deux mannequins qui proposent un plan à trois au mari. Ce couple-protagoniste se voit de suite mis à l'épreuve avec deux manières opposées, variables. Les enjeux du film se trouvent disséminer, amenant de manière bien évidente la fameuse discussion, en mode joint, des deux protagonistes.

De plus, je n'arrive pas à trouver une marque chronique précise dans Eyes Wide Shut : le film semble ne pas vouloir poser une situation temporelle. Mais il demeure une oeuvre éminemment contemporaine, vu que le film a les apparats d'un rêve/cauchemar éveillé, dont les différences de mode (cf la séquence de séduction parlée ci-dessus) s'imbriquent, où le vieillot et le moderne fusionnent.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par AtCloseRange »

Watkinssien a écrit :Une fois qu'on a dit cela, on se rend compte du charme dépassé de ce séducteur romanesque, qui emploie une méthode suranné pour aguicher la femme Harford. Cette séquence de séduction est mis en parallèle avec celle, plus directe, brute et courte, des deux mannequins qui proposent un plan à trois au mari. Ce couple-protagoniste se voit de suite mis à l'épreuve avec deux manières opposées, variables. Les enjeux du film se trouvent disséminer, qui amène de manière bien évidente la fameuse discussion, en mode joint, des deux protagonistes.
Sauf que ce séducteur est le comble du ringard vu de 2000 et donc sa "séduction" de Kidman complètement de l'ordre de l'irrationnel.
Watkinssien a écrit :De plus, je n'arrive pas à trouver une marque chronique précise dans Eyes Wide Shut : le film semble ne pas vouloir poser une situation temporelle. Mais il demeure une oeuvre éminemment contemporaine, vu que le film a les apparats d'un rêve/cauchemar éveillé, dont les différences de mode (cf la séquence de séduction parlée ci-dessus) s'imbriquent, où le vieillot et le moderne fusionnent.
Je ne parle pas d'une esthétique ou de marques temporelles estampillées 70s. Le problème me semble justement que Kubrick plaque une thématique ou des préoccupations datées et vieillottes dans un environnement contemporain.
Son erreur de mon point de vue ets d'avoir déplacé l'action de la nouvelle aujourd'hui. Comme en plus, il y ajoute un "esprit" 70s (les exemples cités plus haut), les enjeux de l'histoire deviennent dérisoires.
Et je n'ai pas parlé non plus des visions fantasmées (en noir et blanc) et au ralenti de Kidman avec son marin qui sont sans doute la plus grosse faute de goût de toute la carrière de Kubrick.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Demi-Lune »

AtCloseRange a écrit :Et je n'ai pas parlé non plus des visions fantasmées (en noir et blanc) et au ralenti de Kidman avec son marin qui sont sans doute la plus grosse faute de goût de toute la carrière de Kubrick.
C'est fait exprès. Je ne vais pas reprendre le déroulement de mon commentaire, mais Kubrick filme cette scène fantasmée à la manière d'un téléfilm rose de M6, pour bien souligner sa prise de distance ironique vis-à-vis de Harford, puisque c'est ce qu'il imagine lui. Or, la manière dont Harford s'imagine cette scène de sexe est parfaitement ridicule. Cela participe de la dureté générale de Kubrick envers le personnage masculin, qui est aussi bien ridiculisé par les femmes que par le cinéaste.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par AtCloseRange »

Demi-Lune a écrit :
AtCloseRange a écrit :Et je n'ai pas parlé non plus des visions fantasmées (en noir et blanc) et au ralenti de Kidman avec son marin qui sont sans doute la plus grosse faute de goût de toute la carrière de Kubrick.
C'est fait exprès. Je ne vais pas reprendre le déroulement de mon commentaire, mais Kubrick filme cette scène fantasmée à la manière d'un téléfilm rose de M6, pour bien souligner sa prise de distance ironique vis-à-vis de Harford, puisque c'est ce qu'il imagine lui. Or, la manière dont Harford s'imagine cette scène de sexe est parfaitement ridicule. Cela participe de la dureté générale de Kubrick envers le personnage masculin, qui est aussi bien ridiculisé par les femmes que par le cinéaste.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Phnom&Penh »

AtCloseRange a écrit :J'ai juste listé cet avis parce qu'il fait le lien direct entre les 2 films mais d'autres sites ou articles en parlent.
Quant à trouver le Kubrick ridicule, j'ai déjà dit plus haut que sur un certain nombre de points, ça me semble être le cas et pas forcément toujours volontairement.
Quand je disais "bas du front", je pensais seulement à l'avis très court et très caricatural de ce M. Vallée sur Eyes Wide Shut (en ce qui concerne le rapprochement entre les deux films, je ne peux pas en juger, n'ayant pas vu le second mais j'avais bien compris que c'était la raison du lien). Pour le reste, je comprends qu'on puisse être insensible au film, voire qu'on puisse en trouver certaines scènes ridicules. A mon avis, elles le sont volontairement puisque destinées à montrer le grotesque des choses dérisoires. Mais on peut très bien ne pas être sensible à cela, je ne voulais pas dire que c'était idiot de ne pas apprécier le film :wink:
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par Gounou »

AtCloseRange a écrit :
Demi-Lune a écrit : C'est fait exprès. Je ne vais pas reprendre le déroulement de mon commentaire, mais Kubrick filme cette scène fantasmée à la manière d'un téléfilm rose de M6, pour bien souligner sa prise de distance ironique vis-à-vis de Harford, puisque c'est ce qu'il imagine lui. Or, la manière dont Harford s'imagine cette scène de sexe est parfaitement ridicule. Cela participe de la dureté générale de Kubrick envers le personnage masculin, qui est aussi bien ridiculisé par les femmes que par le cinéaste.
Si tu le dis...
En l'occurrence, si l'on a été un minimum attentif au film, ce que relève Demi-Lune est complètement exact. D'ailleurs, tu as certes buté sur ce que tu jugeais être une faute de goût mais tu en as du même coup (et comme souvent dans ce cas) dénaturé ton souvenir : les séquences ne sont pas filmées en noir et blanc mais dans un bleu très prononcé... couleur qui jalonne le parcours de Bill et y tient un rôle bien particulier.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)

Message par AtCloseRange »

Gounou a écrit :
AtCloseRange a écrit :Si tu le dis...
En l'occurrence, si l'on a été un minimum attentif au film, ce que relève Demi-Lune est complètement exact. D'ailleurs, tu as certes buté sur ce que tu jugeais être une faute de goût mais tu en as du même coup (et comme souvent dans ce cas) dénaturé ton souvenir : les séquences ne sont pas filmées en noir et blanc mais dans un bleu très prononcé... couleur qui jalonne le parcours de Bill et y tient un rôle bien particulier.
Ce n'était pas l'idée de la couleur qui était problématique mais plutôt le ralenti. J'ai revu le film il y a peu de temps et le fait que ça soit bleu ou noir et blanc n'a pas d'influence sur mon opinion sur la laideur de ces séquences.
Et la réponse de Demi-Lune ne me convainc pas le moins du monde puisque, à tout ce qui pourrait être considéré par certains comme une faute de goût, on peut toujours répondre par un définitif: "c'est fait exprès".
A ce compte-là, il ne sert plus à rien d'émettre le moindre jugement.
En ce qui me concerne, le plus mauvais Kubrick (je ne compte pas ceux avant l'Ultime Razzia que je ne connais pas) qui succédait déjà à un Full Metal Jacket peu glorieux. Le simple fait que formellement, il soit aussi réussi que ce qu'il a pu faire dans le passé ne réussit pas à me faire apprécier l'inanité de l'ensemble.
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