Le Cinéma muet

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Re: Le cinéma muet

Message par Federico »

joe-ernst a écrit :
M le maudit a écrit :Avec "Asphalt", le cinéma muet en est à ses derniers balbutiements
Je ne suis pas sûr que la période du cinéma muet ne soit qu'un (long) balbutiement... :|
Eh bien peut-être que si, finalement. Au temps du muet, des acteurs disaient leur texte, d'autres le balbutiaient ou disaient carrément n'importe quoi. Ce qui posa paraît-il des problèmes lorsque il arriva que des spectateurs capables de lire sur le mouvement des lèvres s'aperçurent que des petits rigolos en profitaient pour proférer des cochoncetés bien gratinées ! :lol:

A l'inverse, il y a eu des balbutiements dans le parlant avec la mode de la post-synchro du cinéma italien où certains réalisateurs demandèrent à leurs acteurs de dire tout autre chose que le texte (par exemple en comptant). Fellini l'a pratiqué très longtemps.

cf cet article très intéressant sur le doppiaggio (qui tint parfois du casino :wink: ) :

http://www.objectif-cinema.com/spip.php?article4337
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joe-ernst
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Re: Le cinéma muet

Message par joe-ernst »

Federico a écrit :
joe-ernst a écrit :
Je ne suis pas sûr que la période du cinéma muet ne soit qu'un (long) balbutiement... :|
Eh bien peut-être que si, finalement. Au temps du muet, des acteurs disaient leur texte, d'autres le balbutiaient ou disaient carrément n'importe quoi. Ce qui posa paraît-il des problèmes lorsque il arriva que des spectateurs capables de lire sur le mouvement des lèvres s'aperçurent que des petits rigolos en profitaient pour proférer des cochoncetés bien gratinées ! :lol:

A l'inverse, il y a eu des balbutiements dans le parlant avec la mode de la post-synchro du cinéma italien où certains réalisateurs demandèrent à leurs acteurs de dire tout autre chose que le texte (par exemple en comptant). Fellini l'a pratiqué très longtemps.

cf cet article très intéressant sur le doppiaggio (qui tint parfois du casino :wink: ) :

http://www.objectif-cinema.com/spip.php?article4337
Je trouve étrange que tu rattaches le cinéma muet au texte, aux dialogues alors que c'est tout sauf cela... Il fallait faire passer tout un tas de choses en l'absence de paroles. C'était un art sophistiqué et non pas un balbutiement. :? Je crois que c'était Mary Pickford qui avait dit qu'on aurait dû commencer par le cinéma parlant avant d'arriver au cinéma muet. A méditer...
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

Julien Léonard a écrit :Désolé de venir quelque peu polluer le topic avec cette question, mais, étant donné que j'aimerais procéder à certains achats concernant Douglas Fairbanks, je souhaiterais savoir quelles éditions DVD vous me conseillez pour les films suivants :

Le voleur de Bagdad
Robin des bois
Les trois mousquetaires
Le pirate noir
Le masque de fer
Le signe de Zorro


Ou bien est-ce encore Bach Films qui détient les copies les plus propres ? Bref, qu'en pensez-vous ?
Je ne connais pas cet éditeur. Bach est à éviter. La seule édition des films de Fairbanks qui les respecte est celle de Kino aux USA.
Image
http://www.amazon.com/Douglas-Fairbanks ... 303&sr=1-1
Dernière modification par Ann Harding le 19 oct. 10, 10:16, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

joe-ernst a écrit : Je crois que c'était Mary Pickford qui avait dit qu'on aurait dû commencer par le cinéma parlant avant d'arriver au cinéma muet. A méditer...
Exact. Et Federico ferait bien de méditer les paroles de Pickford...
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Re: Le cinéma muet

Message par Jack Carter »

Julien, pour Le Voleur de Bagdad, il y a l'edition Arte, si tu recherches uniquement des editions avec stf

Image ou Image
meme edition, le 1er est une reedition du second
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Le cinéma muet

Message par Federico »

Ann Harding a écrit :
joe-ernst a écrit : Je crois que c'était Mary Pickford qui avait dit qu'on aurait dû commencer par le cinéma parlant avant d'arriver au cinéma muet. A méditer...
Exact. Et Federico ferait bien de méditer les paroles de Pickford...
J'ai peur que vous n'ayez pris mon 2d degré au 1er :wink: .
Je suis évidemment 100% d'accord avec la remarquable et très audacieuse réflexion attribuée à Mary Pickford.
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Re: Le cinéma muet

Message par Julien Léonard »

Ann Harding, Jack Carter, merci pour vos précieux conseils. Je vais aller voir ça de ce pas ! :D
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Re: Le cinéma muet

Message par Music Man »

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A QUI LA FAUTE (Nju) de Paul CZINNER – Allemagne – 1924
Avec Emmil JANNINGS, Elizabeth BERGNER, Conrad VEIDT

Nju, une riche bourgeoise s’ennuie auprès de son vieux mari. Elle le quitte pour un amant plus jeune. Prises de remords et malgré les supplications de son mari qui est prêt à l’accueillir de nouveau chez lui, elle se suicide.

Ce film de Paul Czinner est pour moi une très grosse déception. Je l’ai vu dans des conditions si déplorables (images floues) qu’on avait du mal à reconnaître les acteurs principaux. La bande figurant des intertitres en espagnol et en anglais (pour une exploitation aux USA) semblait sortir d’une poubelle. Heureusement qu’une belle illustration sonore venait rattraper ce film si endommagé qu’il était pénible pour la vue.
Pire, il semblait comporter d’innombrables coupures. Les 52 mns restantes se bornaient à raconter un drame de la bourgeoisie. Connu comme la quintessence du théâtre intimiste (kammerspiel) a beaucoup vieilli. On a du mal à comprendre les motivations de l’épouse fragile comme une poupée de chiffon et les raisons de son suicide : un des intertitres à la fin du film résume « et sur le pas de la porte, elle perdit l’esprit ». Les intertitres sont d’ailleurs fréquents dans ce film : en principe, un bon muet devrait en comporter le moins possible. La réalisation de m’a pas paru exceptionnelle alors que Mlle Else du même Paul Czinner m’avait emballé. Le seul élément excellent du film reste la touchante et belle interprétation d’Emmil Jannings (l’ange bleu) en mari trompé. Alors qu’on a souvent reproché à ce comédien d’en faire des tonnes, il est parfait ici : sa composition sauve le film ou du moins le peu qu’il en reste : pour l’apprécier à sa juste valeur, encore faudrait-il le voir au complet !
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Re: Le cinéma muet

Message par Addis-Abeba »

Pour les spécialistes, quelqu'un connait l'éditeur Grapevine ?
Ils font des muets, mais j'ai un peu peur de la qualité.
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

Addis-Abeba a écrit :Pour les spécialistes, quelqu'un connait l'éditeur Grapevine ?
Ils font des muets, mais j'ai un peu peur de la qualité.
Grapevine, du tant de la VHS, c'était le degré zéro de la qualité. On avait l'impression de voir des transfers de 16 mm miteux noyés dans le brouillard. Maintenant, avec le DVD, la qualité est quand même un peu meilleure. Mais, n'attendez pas des miracles. Ce ne sont que des copies 16 mm de qualité moyenne qui sont transférées en DVD. Tu peux voir qq captures ici de l'un de leurs DVDs récents: A Gentleman of Paris.
Dernière modification par Ann Harding le 30 oct. 10, 17:01, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma muet

Message par Addis-Abeba »

Ann Harding a écrit :
Addis-Abeba a écrit :Pour les spécialistes, quelqu'un connait l'éditeur Grapevine ?
Ils font des muets, mais j'ai un peu peur de la qualité.
Grapevine, du tant de la VHS, c'était le degré zéro de la qualité. On avait l'impression de voir des transfer de 16 mm miteux noyés dans le brouillard. Maintenant, avec le DVD, la qualité est quand même un peu meilleure. Mais, n'attendez pas des miracles. Ce ne sont que des copies 16 mm de qualité moyenne qui sont transférées en DVD. Tu peux voir qq captures ici de l'un de leur DVD récent: A Gentleman of Paris.
Ok merci bien Ann, je tenterai peut-être le coup.
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Message par Ann Harding »

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Afgrunden (L'Abîme, 1910) de Urban Gad avec Asta Nielsen, Poul Reumert, Hans Neergard et Robert Dinesen

Madga (A. Nielsen) rencontre par hasard un jeune homme, Knud (R. Dinesen) dans un tramway. Il l'invite à passer l'été avec ses parents à la campagne. Magda s'ennuit en compagnie de cette famille de vicaire. Elle rencontre un artiste de cirque (P. Reumert) et décide de le suivre...

En ce début des années 10, une nouvelle étoile apparaît au firmament du cinéma : la danoise Asta Nielsen. Son image de femme libre tranche avec les drames bourgeois qui sont produits en France à la même époque. Au Danemark, on aborde les sujets qui fâchent avec beaucoup plus de vérité. Asta Nielsen, certes, porte un corset et des chapeaux volumineux, mais, elle choisit son destin et ses partenaires comme le ferait une femme moderne. Il n'est que de comparer avec le personnage de Mistinguett dans La Doctoresse (1910, Pathé) qui doit rapidement renoncer à son emploi incompatible avec son rôle de femme mariée. Ici, de mariage point, Magda flirte avec un jeune homme qu'elle trouve finalement fade. Elle se tourne alors vers Rudolf, un artiste de cirque qui l'enlève sur son cheval. Mais, le romantisme est de courte durée ; elle découvre que l'homme qu'elle aime est surtout un coureur de jupons porté sur la bouteille. Nous assistons à un numéro de danse assez hallucinant pour 1910 (et même quelques décades plus tard !) où Asta se déhanche d'une manière suggestive face à son partenaire qu'elle a étroitement ligoté. Certes, le final montre que la pécheresse va être punie par la société. Mais, dans l'ensemble, Asta offre un personnage féminin hors du commun. Délaissant son corset, elle porte une robe moulante pour sa danse à l'érotisme torride. Cette actrice avait un charisme certain qui a résisté au temps. A une époque où le gros plan n'existe pas encore, une actrice se doit d'exister 'en pied' avec de rares plans américains (comme ci-dessus). Ce film de Gad est remarquable à plus d'un titre. C'est l'un des tous premiers longs métrages quelques années avant sa généralisation (vers 1912). Une date dans l'histoire du cinéma. Le film est visible dans le DVD du Danish Film Institute dédié à Asta Nielsen.

Image
Den sorte drøm (Le Rêve Noir, 1911) de Urban Gad avec Asta Nielsen, Valdemar Psilander et Gunnar Helsengren

Stella (A. Nielsen), une écuyère de cirque, tombe amoureuse du Comte Waldberg (V. Psilander). Mais, un riche joaillier Hirsch (G. Helsengren) la convoite aussi provoquant la jalousie de Waldberg...

Asta Nielsen est une nouvelle fois une femme libre qui, par amour, est prête à tous les sacrifices. Son partenaire est la grande star masculine danoise de l'époque, Valdemar Psilander. A partir d'une intrigue de mélodrame somme toute assez banal, Gad crée un film original et très bien mis en scène. On suit le développement psychologique de Stella de femme libre en femme amoureuse. Elle va commettre un vol pour tenter de sauver Waldberg. Mais, ce vol va se retourner contre elle car Hirsch a tout vu dans un miroir (voir ci-dessus). Elle se retrouve alors la proie de cet homme qui la révulse. Nielsen utilise son corps flexible et sa haute taille avec un maximum d'efficacité. Il y a une grande sensualité dans ses étreintes avec son partenaire Psilander. Comme pour Afgrunden (1910), Gad filme en partie en extérieurs utilisant intelligemment un parc et les rues de Copenhague. Dans ce début des années 10, le cinéma danois est certainement l'un des plus inventifs et les plus modernes du monde.
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

Image Oscar Micheaux (1884-1951)

Within Our Gates (1920, Oscar Micheaux) avec Evelyn Preer, Flo Clements et Charles D. Lucas

Sylvia Landry (E. Preer), une jeune institutrice afro-américaine, part pour les états du sud. Elle est embauchée dans une école tenue par un pasteur qui veut éduquer les afro-américains illétrés...

En 1915, The Birth of a Nation provoque des émeutes et même une campagne de presse contre lui. Certes, ceux qui sont horrifiés par le racisme du film ne gagneront pas la partie. Après tout, Griffith a même reçu l'approbation du Président des Etats-Unis. Néanmoins, le film provoque un électrochoc parmi la population noire éduquée. Ils veulent voir des films où ils ne seront pas simplement représentés comme des violeurs, des bon-à-rien ou des domestiques sans éducation. Immédiatement, des sociétés de production cinématographiques dirigées par des afro-américains se créent. Oscar Micheaux va devenir son propre producteur-réalisateur. Il arrive du Dakota du Sud où il était fermier et écrivain. Une société voulait lui acheter un de ses romans, mais, il refuse: il veut réaliser le film lui même. Ce parfait autodidacte se lance donc dans l'aventure. Il a la fibre commerciale car il réussit très bien. Ses films sont distribués (par ses soins) dans environ 200 cinémas (réservés à la population noire) à travers le pays.
Bon nombre de ses films muets sont perdus. Son film le plus ancien qui ait survécu est Within Our Gates où il attaque bille en tête le racisme des Etats du Sud, les lynchages (plus de 100 afro-américains sont encore tués ainsi en 1900 aux USA!) et prend le contrepieds de Birth of a Nation. Micheaux utilise son film pour propager des idées progressistes : l'éducation est la condition numéro un pour permettre aux afro-américains de ne plus être des citoyens américains de deuxième classe. Et ce n'est pas pour rien que son héroine est une institutrice qui a étudier dans le Nord et qui revient dans le Sud pour aider ceux qui en ont besoin. Micheaux ne prend pas de gants pour montrer un lynchage particulièrement violent. Les blancs sont armés de gourdins et vont pendre un fermier innocent ainsi que sa femme. Pendant ce temps, leur fille adoptive est victime d'une tentative de viol de la part d'un fermier blanc qui est une réponse directe à la fameuse scène de Birth of a Nation où Mae Marsh est poursuivi par un noir. Les séquences sont tellement graphiques que même certains cinémas de Chicago (réservés aux noirs) demandent à Micheaux de couper le lynchage. Mais, il le conserve précieusement pour le remettre plus tard. Son film est extrêmement précieux car il permet de voir la société américaine des années 20 sous un autre angle que celui généralement offert par Hollywood. Ici, les personnages afro-américains font partie de la classe moyenne et ne correspondent pas du tout au stéréotype du domestique qui roule les yeux. L'héroine est victime de ses origines, mais va néanmoins réussir à sauver l'école en trouvant des subsides auprès d'une richissime donatrice dans le Nord. Le film tord le coup aux préjugés. Mais, il contient lui aussi quelques caricatures comme le personnage du domestique noir, ami des blancs, qui va dénoncer un des siens (injustement) avant de se trouver lui-même victime des lyncheurs. Micheaux s'attaque aussi aux méfaits d'une religiosité excessive qui endort les populations noires pauvres avec des pasteurs qui leur conseillent de ne rester tels qu'is sont.
Comme réalisateur, Micheaux n'est certes pas un grand innovateur. Mais, il sait mettre son message en images d'une manière efficace. Ses acteurs ont tendance par moment à surjouer dans le registre mélodramatique, mais Evelyn Preer dans le rôle principal est tout à fait crédible. Enfin, pour tous ceux qui s'intéressent au cinéma muet américain, c'est un film à voir.
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Re: Le cinéma muet

Message par Music Man »

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BROKEN HEARTS OF BROADWAY de Irving CUMMINGS -1923
Avec Colleen MOORE et Johnnie WALKER

Une jeune actrice tente sa chance à Broadway. Contrairement à sa co-locataire qui n’hésite pas à sortir avec des producteurs pour promouvoir sa carrière, la jeune fille sage finit par être renvoyée d’une revue pour ne pas avoir été assez conciliante avec un monsieur haut placé.

Le thème de l’aspirante vedette a été traité des centaines de fois au cinéma, et souvent de façon plus remarquable. Si l’interprétation est correcte et l’histoire se laisse suivre, la réalisation d’I Cummings est assez insipide ; vers la fin du film, il a pris la curieuse option d’utiliser d’interminables cartons pour raconter certains évènements (comme l’emprisonnement de Colleen Moore soupçonnée de meurtre) qu’il aurait été plus judicieux de filmer. Les scènes de revue sont tournées de biais des coulisses, les aptitudes comiques de la facétieuse Colleen Moore ne semblent exploitées qu’occasionnellement, au détour de quelques gros plans. En définitive, ce n’est pas désagréable, mais on aurait pu mieux faire.
Dernière modification par Music Man le 5 déc. 10, 14:59, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

Quo Vadis? (1923-24, G. Jacoby & G. d'Annunzio) avec Emil Jannings, Rina de Liguoro et Lilian Hall-Davis

Cette version de Quo Vadis? tournée en Italie par un réalisteur allemand (avec un co-réalisateur italien) est une grosse machine mal ficelée. L'incendie de Rome ne semble être qu'une petite maquette qui fume. Les grands mouvements de foule sont mal exploités. Et surtout, il y a le cabotinage HENAURME de Jannings en Néron. Même Laughton et Ustinov paraissent sobres en comparaison ! :mrgreen: Laissé sans direction ni contrôle, le gros Emil remplit l'écran avec sa lourde silhouette et ses moues boudeuses. Mais, c'est le grand final avec les chrétiens dans l'arène qui a retenu mon attention. Après avoir envoyé une première fournée de chrétiens aux lions, Néron-Jannings fait attacher quelque chrétienne de choix derrière un quadrige où elle sera traînée jusqu'à ce que mort s'en suive. Mais, devant mon regard médusé, je vis la chrétienne arriver à se hisser sur le char et prendre le contrôle du char et des quatre chevaux. :o :shock: :uhuh: D'un seul coup, on est passé de Quo Vadis? à Ben-Hur, incroyable! D'autant plus que la demoiselle ne ressemblait pas à Hope Emerson (style armoire à glace) mais plutôt à May McAvoy (1,50m et très mince). Enfin s'il n'y avait pas eu ce final, je crois que je me serais endormie avant la fin du film.
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