The Hot Spot (Dennis Hopper - 1990)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Demi-Lune
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The Hot Spot (Dennis Hopper - 1990)

Message par Demi-Lune »

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Play-boy et filou, hors-la-loi au coeur tendre, Harry Madox (Don Johnson) débarque au Texas. Il se fait engager par le riche vendeur de voitures George Harshaw. La femme de ce dernier, une blonde explosive (Virginia Madsen), fait vite les yeux doux à Harry, qui lui préfère, d'une part, la jolie secrétaire du garage, Gloria (Jennifer Connelly), de l'autre, la petite banque de la ville, qu'il projette bientôt de cambrioler.

Pas de topic pour ce petit film attachant qu'est Hot Spot ? Ni même (plus curieux) consacré à Dennis Hopper ? Eh bien, j'en ouvre donc un.
Appâté par l'enthousiasme de Major Tom, puis par ricochet par les avis plutôt positifs des autres forumeurs, j'ai donc visionné hier soir ce Hot Spot qui me faisait de l'œil depuis déjà belle lurette, en bon fan du noir que je suis. Canevas respectueux des figures incontournables du genre, convoquant femmes fatales, ambiance délétère et pauvre type perdu dans la fatalité de son destin, le scénario est l'œuvre de Charles Williams, qui adaptait ici son propre roman. Son travail de réécriture remontait déjà au début des années 1960, lorsqu'il était question d'un film avec Robert Mitchum. Finalement, le projet ne se concrétisera qu'à la fin des années 1980, avec l'enfant terrible du Nouvel Hollywood Dennis Hopper aux commandes. Après la déchéance des 70's, les années 1980 marquent un retour en grâce progressif du trublion, qui entre seconds rôles chez Coppola, Peckinpah ou Lynch, et cures de désintoxication, revient progressivement sur les écrans au point de repasser derrière la caméra en 1980 pour Out of blue et en 1988 pour Colors. The Hot Spot, que le cinéaste voit comme un "Dernier Tango [à Paris] au Texas", cherche à renouer avec le meilleur du film noir dans une démarche en forme d'hommage - et avec un enrobage évidemment bien plus torride que celui des œuvres classiques envers lesquelles il paie son tribut - qui n'est pas sans évoquer La fièvre au corps (1981) de Lawrence Kasdan ou Le facteur sonne toujours deux fois (1981) de Bob Rafelson. Comme Kasdan, Hopper ressuscite les fascinants codes et stéréotypes du genre (le mec un peu dur à cuire qui se fait joyeusement embobiner dès qu'on lui agite une paire de seins sous les yeux ; la petite ville campagnarde où l'on s'ennuie ; le mari encombrant...) et les retravaille à sa sauce. L'essence du noir est continuellement préservée via un savoureux look rétro qui enveloppe la ville et les protagonistes dans une bulle 50's (voir les réclames Coca-Cola peintes sur les murs, les voitures rutilantes, la garde-robe de Maddox) alors que l'action est pourtant bien contemporaine. On nage entre deux époques au point que la temporalité devient diffuse, abstraite, aussi trouble que l'ambiance caniculaire qui pèse sur le film. Les fantômes du noir ressurgissent avec bonheur sous nos yeux tandis que Hopper prend soin, toujours dans cette logique d'hommage retravaillé, de moderniser, de "contemporaniser" la tension sexuelle qui lie les amants maudits des films noirs. Il s'entoure pour cela de deux bombes incendiaires qui se montreront peu avares de leurs charmes : Jennifer Connelly (smiley du mec qui a la bave aux lèvres) et Virginia Madsen. L'ingénue et la perverse, la douce et la nympho, tandem antinomique de choc qui va faire perdre la boule à un Don Johnson hébété face à tant de cuisses ouvertes et qui troquait ici la moiteur de Miami pour celle d'un bled paumé au fin fond du Texas. Avec son trio et les embrouilles qui montrent vite le bout de leur nez, Hopper retrouve un peu de la magie des grands classiques du noir qu'il contamine par un érotisme frontal, bien loin des sous-entendus salaces d'un Bogart ou d'une Bacall. En résulte un néo-noir très plaisant, délivrant son quota de scènes chaudes, mais dont la limite est sans doute l'absence d'originalité dans la démarche érotisante, plusieurs années après les hommages pervers de Kasdan, De Palma ou Rafelson. A l'image de la chaleur qui écrase les protagonistes, la lenteur du film peut aussi éventuellement écraser l'intérêt du spectateur qui regrettera un film plus concis. Reste que l'exercice de style demeure réussi, pas forcément mémorable (et que j'ai d'ailleurs tendance à légèrement sur-noter pour la seule présence de la miss Connelly), mais proposant une atmosphère agréablement anxiogène et quelques plans dénudés qui accompagneront avec bonheur le spectateur célibataire dans son sommeil.
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par homerwell »

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Major Tom
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Major Tom »

Demi-Lune a écrit :Image Image Image

Appâté par l'enthousiasme de Major Tom, puis par ricochet par les avis plutôt positifs des autres forumeurs, j'ai donc visionné hier soir ce Hot Spot qui me faisait de l'œil depuis déjà belle lurette, en bon fan du noir que je suis.
Je suis bien content d'avoir pu le faire découvrir à divers forumeurs, mais de mon côté, c'est grâce à yaplusdsaison qui m'avait prêté son DVD. Donc rendons à César...
Bonne critique encore, Demi-Lune. ;)

Fais péter la screenshot...
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Demi-Lune
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Demi-Lune »

Ouh, mais c'est qu'il y a du polisson, sur classik... :mrgreen: Les masques tombent ! :uhuh:

Deux réponses, deux screenshots... ça reste soft, j'en garde pour la suite. :mrgreen:
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bronski
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par bronski »

On veut le screen avec les deux paires de seins.
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Anorya »

bronski a écrit :On veut le screen avec les deux paires de seins.
+1. :mrgreen:
Screen mythique s'il en est.
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jacques 2
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par jacques 2 »

Demi-Lune a écrit : Restent que l'exercice de style demeure réussi, pas forcément mémorable (et que j'ai d'ailleurs tendance à légèrement sur-noter pour la seule présence de la miss Connelly), mais proposant une atmosphère agréablement anxiogène et quelques plans dénudés qui accompagneront avec bonheur le spectateur célibataire dans son sommeil.
D'accord pour Jennifer Connelly (surtout à l'époque car même si ça la regarde, elle a trop maigri désormais ... :cry: ) mais Virginia Madsen, c'était quelque chose aussi ...

Et puis, pourquoi seulement "le spectateur célibataire" ? Les autres n'ont pas le droit de fantasmer aussi ? :wink: :lol:

Très bon film par ailleurs ...
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Federico »

Demi-Lune a écrit : Restent que l'exercice de style demeure réussi, pas forcément mémorable (et que j'ai d'ailleurs tendance à légèrement sur-noter pour la seule présence de la miss Connelly).
Ouaip... Je vais me faire taper dessus mais j'ai toujours trouvé Dennis Hopper (cinéaste, acteur, photographe, peintre, chéri de la hype qui n'adore rien de plus que de s'encanailler en côtoyant un personnage un peu sulfureux etc.) de assez à très surévalué selon les cas. J'aime bien Easy Rider et son personnage dans L'ami américain de Wenders mais c'est presque tout.
Bon, maintenant que j'ai fait mon coming-out :lol: , je dois aussi avouer qu'une des rares (la seule ?) raison qui m'évite de zapper quand The hot spot repasse à la télé, c'est pour le plaisir des yeux de Jennifer Connelly (oui, parce qu'elle a aussi une sacrément jolie paire de mirettes :wink: ).
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Demi-Lune »

Pour Federico : je n'ai vu de Dennis Hopper qu'Easy Rider et Hot Spot et si ce dernier m'apparaît ma foi fort sympathique, je n'aime guère Easy Rider (pas fan du road-movie à la base). Je comprends très bien l'engouement qu'il a pu susciter si on le replace dans son contexte (1968, la révolution sexuelle, le flower-power, etc) mais reste que je trouve que ce n'est pas très adroitement filmé et que le scénario ne vaut pas tripette. Nicholson, encore une fois, bouffe l'écran, mais sa participation est bien maigre sur 1h30 de métrage. Bref, un phénomène culturel intéressant à décortiquer mais une œuvre de cinéma qui m'a passablement ennuyé. Film-témoin emblématique de son époque, peut-être a-t-il pris un coup de vieux. En revanche, je trouve que Hopper, acteur, possède un magnétisme animal assez stupéfiant. Son regard me fascine. Dans ces conditions, difficile de ne pas être hypnotisé par ses apparitions chez Coppola (Apocalypse Now, Rusty James) ou Lynch (Blue Velvet).

Bref, revenons à nos moutons... quatre réponses, quatre screenshots. :mrgreen: A commencer par une scène surréaliste où Don Johnson, le flingue braqué sur lui, se fait presque violer par une Virginia Madsen sûrement adepte du lapsus à la Dati.
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Federico »

Oui, j'avais oublié sa belle prestation dans Apocalypse Now même si (voilà que je la ramène encore :wink: ) elle est encore surpassée par celle d'un acteur de sa génération dont le talent protéiforme est, lui, proportionnel à sa discrétion : Robert Duvall.

Merci pour les zoulies captures. Elles illustrent parfaitement ce que je disais sur les deux superbes... yeux de miss Connelly. :oops:

Tiens, pour me faire pardonner d'avoir médit d'Hopper, je veux bien le placer dans le cas présent comme un des précurseurs de ... la 3D :lol: .
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Demi-Lune »

Federico a écrit :Oui, j'avais oublié sa belle prestation dans Apocalypse Now même si (voilà que je la ramène encore :wink: ) elle est encore surpassée par celle d'un acteur de sa génération dont le talent protéiforme est, lui, proportionnel à sa discrétion : Robert Duvall.
Entièrement d'accord, et je profite d'ailleurs que tu cites cet extraordinaire acteur qu'est Duvall pour souligner toute mon admiration à l'égard de sa filmographie. Un acteur trop rare, humble et discret, mais que je place au niveau d'un Nicholson, d'un De Niro ou d'un Pacino parmi les monstres sacrés apparus avec le Nouvel Hollywood. Malheureusement, comme souvent, c'est probablement au moment de son décès qu'on "redécouvrira" l'étendue de son talent et que l'on chantera ses louanges (un peu comme Hopper, en fait).
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Dunn »

Non je ne réponds pas à ce topic pour quémander un screenshot :fiou: mais pour te dire bravo pour cette critique car comme toi j'adore ce film et j'en garde d'excellents souvenirs dont...hum très coquins du temps de ma pleine période adolescente, j'avoue que miss Connely a fait chauffer mon boxer et tout ce qui a dedans :P :mrgreen: ..
Cela dit, serieusement, le film est un pur bijou du film noir avec un Don Johnson au diaposon, personnage très malin sauf avec une femme :D
Le thème est archi classique mais fait ses preuves..la plus grande faiblesse de l'homme reste et restera toujours la femme :|
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Federico »

Demi-Lune a écrit :
Federico a écrit :Oui, j'avais oublié sa belle prestation dans Apocalypse Now même si (voilà que je la ramène encore :wink: ) elle est encore surpassée par celle d'un acteur de sa génération dont le talent protéiforme est, lui, proportionnel à sa discrétion : Robert Duvall.
Entièrement d'accord, et je profite d'ailleurs que tu cites cet extraordinaire acteur qu'est Duvall pour souligner toute mon admiration à l'égard de sa filmographie. Un acteur trop rare, humble et discret, mais que je place au niveau d'un Nicholson, d'un De Niro ou d'un Pacino parmi les monstres sacrés apparus avec le Nouvel Hollywood. Malheureusement, comme souvent, c'est probablement au moment de son décès qu'on "redécouvrira" l'étendue de son talent et que l'on chantera ses louanges (un peu comme Hopper, en fait).
Le plus tard possible, je l'espère pour lui. Mais c'est comme si j'entendais déjà les réflexions de téléspectateurs devant les (probablement brèves) annonces du décès de Duvall dans les principaux journaux, du style :

"Ah oui, je l'ai vu dans plein de films mais j'ai jamais su comment il s'appelait"
"Il jouait pas dans Le Parrain ? Mais il faisait quoi ?"


ou pire (version Un Pernaud et au lit) :

"J'aurais du me souvenir de son nom, il était un peu Français, non ?"

La honte...
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Demi-Lune »

Tu multiplies les messages pour avoir autant de screenshots, hmmm ? :o :mrgreen:
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Re: The Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)

Message par Federico »

Demi-Lune a écrit :Tu multiplies les messages pour avoir autant de screenshots, hmmm ? :o :mrgreen:
Même pas vrai en plus :lol:. Je suis comme l'agneau qui vient de naître, vétu de probité candide et de lin blanc comme neige au soleil.
Il y a eu un bug au moment de l'envoyer et v'la le résultat.
mais si ça peut compter pour les screenshots, l'agneau qui vient de naître, vétu de probité candide et de lin blanc comme neige au soleil n'est pas contre...
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