Michael Powell (1905-1990) / Emeric Pressburger (1902-1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Demi-Lune
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Demi-Lune »

Je garde un souvenir d'enfance très fort d'Une question de vie ou de mort, et ai très envie de le redécouvrir. Que vaut l'édition dvd française parue chez Seven 7 ? L'image est-elle convenable ? Les sons de cloche sur la toile sont très dissonnants à ce sujet, j'aimerais donc savoir vraiment ce qu'il en est. Merci d'avance :)
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Phnom&Penh
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Phnom&Penh »

Demi-Lune a écrit : Que vaut l'édition dvd française parue chez Seven 7 ?
Je ne suis pas très bon juge en la matière, mais la qualité de l'image du DVD m'avait paru très honorable et pas gênante du tout au visionnage. Par contre, le DVD déconnait complètement sur un vieux lecteur pourri que j'avais avant (arrêt réguliers, impossible de voir la fin du film car il y avait un arrêt définitif 20 mn environ avant la fin...) mais qui ne me faisait presque jamais d'ennuis de ce genre. Sur mon nouveau lecteur, il passe très bien.
Je ne saurais pas dire pourquoi mais peut-être a t-il un défaut qui fait qu'il ne se visionne pas bien si le lecteur n'est pas de bonne qualité, ça pourrait peut-être expliquer les avis très divergents?
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Demi-Lune
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Demi-Lune »

Phnom&Penh a écrit :
Demi-Lune a écrit : Que vaut l'édition dvd française parue chez Seven 7 ?
Je ne suis pas très bon juge en la matière, mais la qualité de l'image du DVD m'avait paru très honorable et pas gênante du tout au visionnage. Par contre, le DVD déconnait complètement sur un vieux lecteur pourri que j'avais avant (arrêt réguliers, impossible de voir la fin du film car il y avait un arrêt définitif 20 mn environ avant la fin...) mais qui ne me faisait presque jamais d'ennuis de ce genre. Sur mon nouveau lecteur, il passe très bien.
Je ne saurais pas dire pourquoi mais peut-être a t-il un défaut qui fait qu'il ne se visionne pas bien si le lecteur n'est pas de bonne qualité, ça pourrait peut-être expliquer les avis très divergents?
Un célèbre site de tests dvd, que nous ne nommerons pas, avait l'air de dire, au sujet de l'édition Seven 7 de 2007, que la copie était minable, floue, avec un Technicolor fatigué et une remasterisation inexistante. Un autre site clame complètement l'inverse. :?
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Demi-Lune
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Demi-Lune »

Le coffret zone 1 Michael Powell, sorti au début de l'année chez Sony, propose des suppléments (contrairement au zone 2) et des stf, mais la colorimétrie des séquences terrestres est largement modifiée : http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... ddeath.htm Qu'en penser ?
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Phnom&Penh
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Phnom&Penh »

Demi-Lune a écrit :Un célèbre site de tests dvd, que nous ne nommerons pas, avait l'air de dire, au sujet de l'édition Seven 7 de 2007, que la copie était minable, floue, avec un Technicolor fatigué et une remasterisation inexistante. Un autre site clame complètement l'inverse. :?
Je l'ai trouvé d'une qualité inférieure aux coffrets Lumière, mais vraiment pas gênante à regarder. En plus s'agissant d'un film moitié N&B et moitié couleur, si les couleurs étaient vraiment nulles, ça devrait sauter aux yeux.
Si tu as envie de voir le film, ne te prends pas la tête, il est tout à fait regardable, en tout cas :wink:

Je parle de celui-ci:

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Sur Critikat, ils en disent ceci:
"Cette nouvelle édition d’Une question de vie ou de mort ne propose malheureusement aucun bonus susceptible de pouvoir nous éclairer sur la richesse relativement complexe de cette œuvre totalement fantasque. Tout au plus, les bonus nous éclairent sur les filmographies respectives des acteurs et nous offrent une galerie de photos peu emballantes. En contrepartie, notons le soin apporté à la restauration de l’image et du son qui se suffisent à justifier l’achat de ce film injustement oublié".

Et ça correspond à ce que j'ai éprouvé. C'est peut-être moins bon qu'il ne le dit, mais ce n'est surement pas un désastre non plus. En plus, il est sorti depuis plus d'un an, donc il ne coute pas cher.
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Re: Notez les films naphtas - Avril 2010

Message par Profondo Rosso »

The Small Back Room de Michael Powell et Emeric Pressburger(1943)

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Sammy Rice, un jeune chercheur pourtant brillant, manque singulièrement de confiance en lui. Spécialiste des armes de guerre, il laisse son supérieur, le colonel Waring, tirer parti de son travail alors que lui reste dans l'ombre. Cette mise à l'écart lui pèse et s'ajoute aux complexes que lui donne une amputation du pied. Son infirmité et sa propension à boire rendent ses rapports avec son amie Susan souvent houleux, jusqu'au jour où il est chargé d'une difficile et dangereuse mission de déminage...

Venant juste après la flamboyance et l'explosion de couleur des "Chaussons Rouges", le duo opère un revirement surprenant avec ce film qui est presque son exact inverse. Là où le précédent n'était que sentiment exacerbé porté par un récit hypertrophié et fastueux, l'adaptation du roman de Nigel Balchin (qui signe le scénario en personne) les voie emprunter une voix plus intimiste.Le récit dépeint les tourments d'un jeune scientifique joué par David Farrar en pleine crise. Miné par le manque de confiance en soi suite à une infirmité du pied, il se laisse marcher sur les pieds dans le cadre de ses recherches et se réfugie dans l'alcool au grand désespoir de sa petite amie (jouée par Kathleen Byron (la nonne meurtrière du "Narcisse Noir"). Même si en apparence plus en retenue, la forme s'avère tout aussi spectaculaire, inventive et approprié à son sujet que ne pouvait l'être les parti pris des "Chaussons rouges". Powell confère à leur film une atmosphère étouffante et opaque, porté par une photo de Christopher Challis assez incroyable dans son jeu sur le clair obscurs, le côté absorbant des noirs et plusieurs idées folles destiné à nous faire partager l'état d'esprit perturbé de David Farrar.Le jeu sur les son notamment, avec un mix très agressif et déstabilisant tel cette séquence de réunion au sommet où des grincement et bruit de travaux viennent constamment interrompre les débats. De même les séquences en club nocturne ou dans le bar où se saoule Farrar rendent le monde extérieur et l'agitation alentour menaçant, formant un magma sonore informe qui nous enfonce en permanence. Powell et Pressburger se lâchent tout de même le temps d'une séquence digne de la scène d'hallucination de "La Maison du Docteur Edwards" (conçue par Dali et le film est sorti 2 ans plus tard Hitchcock aurait il été influencé ?) avec un David Farrar tentant de résister à l'appel d'un bouteille de whisky en évidence et qui hallucine : la bouteille se démultiplie, devient gigantesque, le décor devient totalement abstrait en forme de piège infernal, un grand moment de cinéma. David Farrar, parfois cantonné aux rôles très affirmé dans leur masculinité (le châtelain rustre de "La renarde" forcément) est vraiment étonnant en homme handicapé et doutant de lui. Le couple formé avec Kathleen Byron qui le ousse à bout pour qu'il se prenne en main est vraiment touchant et réussi avec des échanges magnifiquement écrits. La conclusion offre une des meilleurs scènes jamais filmée par Powell/Pressburger, lorsque Farrar décide de se mettre à l'épreuve et d'aller désamorcer un modèle de bombes allemandes qui à causer bien des dégâts depuis le début du film. Une séquence tendue à bloc et stressante à souhait, qui n'a absolument pas à rougir face à des scènes du même type dans le récent "Démineurs". Bref dans une veine moins spectaculaire ça fait autant son effet que leur titre plus ouvertement aguicheurs et reconnu.5/6
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2010

Message par Profondo Rosso »

Age of Consent de Michael Powell (1969)

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Un vieil artiste ayant perdu toute inspiration part s'exiler sur une île à la recherche d'une nouvelle muse.

Avant dernier film de Michael Powell qui poursuivit là son périple australien entamé dans son précédent "They're weird mob". La vision pittoresque des moeurs australienne laisse cette fois la place à un récit plus existentiel avec cette adaptation d'un roman de Norman Lindsay. James Mason (co producteur également) joue ici un peintre en panne d'inspiration, usé par des mécènes ignorants, les mondanités et les vautours en ayant après son portefeuille. Il décide donc de s'isoler dans un île déserte afin de raviver sa flamme créatrice, qui va s'incarner sous les traits (et les formes) d'une jeune fille à la beauté sauvage incarné par Helen Mirren. Hormis les apartés comique dans la lignée de "They're weird mob" dû au personnage escroc joué par Jack McGowran, le ton est essentiellement intimiste, feutré et dédié à la beauté des paysages et de Helen Mirren. Celle ci dans son premier rôle pour le cinéma est d'une beauté ravageuse et irréelle, avec un personnage nature et insouciant qui provoque l'attachement immédiat. Le cadre paradisiaque associé à son allure d'amazone moderne émerveille et fait comprendre crée l'empathie avec le regard de l'artiste James Mason qui retrouve progressivement l'envie et la verve artistique. Mason est parfait dans un de ses personnages les plus attachants et positif, l'allure fatiguée et le regard usé s'animant de plus en plus, le flegme british laissant place peu à peu à la pure exaltation artistique. Le ton intimiste et la narration lente n'ennuie jamais et malgré le récit ne tombe pas dans l'abstraction en invoquant des enjeux bien réels, comme l'émancipation de Helen Mirren coincée dans une prison dorée à cause d'une grand mère alcoolique et vénale. La relation plus charnelle qui s'insinue entre la muse et le créateur est idéalement amenée, les sentiments accompagnant le retour de l'inspiration pour Mason, et le plaisir de l'avoir ranimée pour Helen Mirren. Un très beau moment, certes loin de l'ambition de ses plus grand chef d'oeuvre mais le charme reste intact, tout comme le goût de l'aventure du réalisateur parti filmer dans une vrai île déserte à la barrière de corrail. 5/6

Quant à Helen Mirren j'étais amoureux depuis longtemps grâce à Excalibur et là :oops:

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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Rick Blaine »

The Fire Raisers (Les Incendiaires), 1934

Un des quota-quickies du début de carrière de Powell, ce film ne présente pas vraiment grand intérêt autre que d'être l'un des premiers films d'un immense réalisateurs. Sur un scénario qui aurait pu être intéressant, racontant une histoire d'escroquerie à l'assurance sur fond de crise - bien exploité, on aurait obtenu un beau film social dans l'esprit Warner -, mais qui est mal mis en œuvre dans le film, Powell tourne un petit film noir sans rythme et sans vraiment d'intérêt, à l'exception d'une interprétation correcte (notamment Carol Goodner et Francis L. Sullivan) et d'un final un peu meilleur, le moment où Stedding cherche à faire parler Bates étant une très belle idée de mise en scène à mon sens.
Il ne faut pas chercher grand chose d'autre ici, Powell ayant visiblement fait avec très peu de temps et de moyens. Les décors sont bâclés, les effets aussi (l'explosion du bateau est assez effarante, et on sent bien que certaines scènes ont été tournées trop rapidement. Les scènes d'intérieur sont mieux réussi. C'est assez court, on n'a donc pas vraiment le temps de s'ennuyer (il se passe quand même un certain nombre de chose), ce qui sauve un peu ce film assez faible.

A voir par intérêt historique, à la fois pour le réalisateur et la méthode de production.
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Sybille »

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Peeping Tom / Le voyeur
Michael Powell (1960) :

C'est la seconde fois que je regarde ce film. Lorsque j'avais fini de le découvrir il y a deux ans, il m'avait presque déçue. L'histoire émouvante de cet étrange assassin, de cet homme à l'esprit malade d'apparence si inoffensive, m'avait parue au bout du compte assez quelconque, l'explication psychologique facile. Mon avis n'a guère changé sur ce point, mais la réflexion tirée en parallèle sur le cinéma - ceux qui le font et ceux qui le regarde - est beaucoup plus passionnante. Les scènes en noir et blanc, celles où Mark est un petit garçon terrorisé par son père, sont malgré tout captivantes, aptes à éveiller la curiosité et le malaise du spectateur. J'ai aimé les personnages : celui de Mark, de la jeune fille, de sa mère aveugle (une femme particulièrement inquiètante) car les acteurs sont tous très bons. L'ouverture en caméra suggestive où l'on voit même s'afficher le cadre de l'objectif se révèle une excellente idée, parfaitement bien employée - et quel superbe et ingénieuse 'entrée' dans un film ! Bien sûr les séquences où éclatent le talent de metteur de scène de Powell ne manquent pas, de même à propos de la beauté trouble des décors, particulièrement bien photographiés.

Très bon malgré mes réserves. 8/10
someone1600
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par someone1600 »

J'ai lu un résumé de ce film dans un livre et autant j'aimerais le voir, autant ce que l'auteur en disait me cause un malaise... :?
Alligator
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Alligator »

someone1600 a écrit :J'ai lu un résumé de ce film dans un livre et autant j'aimerais le voir, autant ce que l'auteur en disait me cause un malaise... :?
Mais depuis quand il faudrait suivre l'opinion des autres? Hum? Regarde et fais ton propre jugement. Et ne te casse donc plus la tête. Mais vas-y donc. Il te tend la main ce dvd! Mais si, vas-y, ne te taraude donc point ainsi ! C'est trop dur. Devant tout le monde en sus, c'est indécent.
someone1600
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par someone1600 »

Ce n'est pas l'avis de l'auteur qui me causait un malaise, mais plutot
Spoiler (cliquez pour afficher)
Le fait que dans le film le "voyeur" assasinnait" les victimes avec sa caméra, donc que le moment ou il tue, c'est comme si c'etait moi qui le faisait.
``

Mais bon comme je n'ai pas vu le film, je ne peux pas dire si c'est comme ca.
Alligator
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Alligator »

Je ne crois pas que cette sensation soit vraiment pénétrante. En tout cas, je n'ai pas souvenir d'avoir ressenti cela.
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par someone1600 »

Je le regarderai et je t'en reparlerai. :wink: :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger

Message par Jeremy Fox »

En redécouvrant Les Chaussons rouges hier soir, je me demandais comment il se faisait qu'il n'existait pas de copies digne du travail somptueux de Cardiff contrairement à celle du Narcisse Noir dans la même collection (Institut Lumière). Je me disais qu'avec un master du niveau de ce dernier, ma note aurait pu être encore plus forte. Avez vous entendu parler d'une future restauration pour The Red Shoes ?
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