J'ai réussi à en voir 3 alors que ce n'était vraiment pas joué (merci à la grève SNCF qui m'a empêché de partir en Week-end
)
Premier pas sur le continent (1932)
Ce "mélodrame portuaire" (remake de
Dock of New York de Von Sternberg ) est assez décevant.
Le début partait pourtant bien avec une introduction assez jolie qui présentait l'héroïne dans un joli travelling portée par une chanson mélancolique. Même chose pour le personnage masculin qui apportait un souffle "documentaliste" assez réussi, bien mis en valeur par une belle photographie en extérieur et quelques cadrages fort esthétiques.
Mais l'histoire s'enfonce rapidement dans des clichés bien mélo qui ont atrocement vieillis. Quant aux rebondissements , ils sont totalement absurdes et idiots pour faire plaisir au public et ils cassent totalement la fin qui semblait pourtant relever le niveau.
Reste quelques fulgurances (surtout des affrontements dont un se déroulant dans l'obscurité d'une boîte de nuit) qui viennent réveiller le spectateur d'une torpeur dangereuse.
Ainsi va l'amour (1938)
Celui-ci est bien mieux réussi. C'est encore un mélodrame mais le ton y est bien moins stéréotypé, consensuel et commercial. L'écriture est bien plus originale avec l'ajout de personnages secondaires qui viennent dédramatiser la situation par leurs regards extérieurs comme le couple qui loue l'appartement du couple en crise ou le responsable qui fait passer des entretiens d'embauches. Le film se fait même très frais voire très drôle quand la jeune sœur du mari vient rendre visite à sa belle-sœur. Le frère et la sœur s'envoient alors des répliques bien piquantes qui rendent le film naturel, spontanée et finalement assez moderne.
Ces personnages extérieur comme la courte durée ( 57 minutes) ne parviennent pas cependant à empêcher que le film tourne en peu en rond sur la fin avec des séquences répétitives. Fort heureusement, le charme général du film, son ton personnel et un peu décalé, les acteurs bien attachants et l'humanisme de Shimizu (jamais dégoulinant ni détaché) en font une comédie dramatique assez réussie qui rappelle furieusement le cinéma d'Ozu et ses problèmes de compréhension d'une génération à l'autre sur les questions de marriages.
Encore mieux pour ne pas dire excellent
les trois prétendants (1937)
C'est cette fois une pure comédie et Shimizu s'y montre très à l'aise avec une écriture la aussi très moderne et surprenante qui joue beaucoup sur les ellipses et les changements de personnage central. Même si le titre lance donc des pistes, il est difficile de prévoir où nous emmène le film.
Ca commence comme le précédent avec un mari looser au chômage qui profite de sa femme pour ne pas avoir à chercher un travail. Après un ultimatun, il passe un entretien où il rencontre deux autres chômeurs.
La narration passera alors de l'un à l'autre avec pour effet de ne pas montrer ce qui se passe dans la vie du personnage qu'on suivait initialement. D'où quelques surprises vers la fin du film.
C'est très astucieux, original et rondement bien mené à quelques petites baisses de régime qui s'efface vite devant quelques scènes vraiment irrésistibles où l'on rit de bon cœur : l'entretien d'embauche et la mise en situation avec une "cliente", la technique pour ramener 20 clients en quelques secondes, le sans-gêne de l'un des 3 prétendants, le retour d'une soirée bien arrosée où un des héros ne reconnait plus son apart'... et donc la conclusion.
Les acteurs sont épatants avec un jeu très frais et naturels que la mise en scène limpide et précise transcende à chaque fois.
Un petit bijou qui a en plus l'intelligence de ne durer qu'à peine plus d'une heure.
La nouvelle Brucette (
) qui n'a jamais vu de films japonais (et surement bien peu de films des années 30 tout court) a trouvé
Ainsi a l'amour vraiment pas mal. Elle a même voulu rester pour
les trois prétendants qu'elle a bien aimé aussi.
Lors de la rétro Sochiku j'avais pu voir
Yaé, notre petite voisine (cf l'avis d'époque)
Sinon Un ami a aussi vu
Okoto et Sasuke qu'il a trouvé assommant comme rarement.