Lucio Fulci (1927-1996)
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Re: Lucio Fulci
Prévu pour la fin du mois :
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Re: Lucio Fulci
il est ENFIN sorti!:Boubakar a écrit :Prévu pour la fin du mois :
http://www.bazaaretcompagnie.com/index. ... &Itemid=27
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Re: Lucio Fulci
Test du dvd zone 1 de "le porte del silenzio"/"door into silence",le dernier film réalisé par Fulci:
http://www.mondo-digital.com/fulci2.html
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Re: Lucio Fulci
Et il vaut quoi? Car la concurrence avec le livre Beyond Terror (certes épuisé) risque d'être rude, et j'avais été un peu déçu par Tolérance Zéro du même éditeur...mannhunter a écrit :il est ENFIN sorti!:Boubakar a écrit :Prévu pour la fin du mois :
http://www.bazaaretcompagnie.com/index. ... &Itemid=27
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2009
Soirée Fulci à la cinémathèque..
Seven Notes in Black (Lucio Fulci)
Je commence par la révision, celle de Seven Notes in Black (ou The Psychic), excellent giallo dernière période qui se plait à laisser tomber le simple whodoneit pour une jeu malin et pervers avec le spectateur car... (je ne dis rien). C'est d'ailleurs le défaut de la qualité et inversement, car pendant toute la première partie du film on assiste sans grande passion à une succession d'informations et d'idées qui (sur le moment) n'ont ni queue ni tête. Mais après ce passage laborieux, Fulci récompense les plus patients en manipulant ces mêmes informations tout en s'amusant des croyances trop vite acquises par le spectateur. C'est jouissif au final mais avec le recul plus que casse gueule. Cela dit, plus je revois le film et plus que me dis que Fulci n'est pas qu'un réalisateur "culte pour bisseux" mais un vrai metteur en scène avec ses obsessions et ses talents de créateur (parmi eux, le fait de jouer sur les croyances du spectateur de cinéma en lui donnant ce qu'il veut pour au dernier moment dire l'inverse avec cohérence... le deuxième film ci-joint joue aussi là-dessus).
A Lizard in a Woman's Skin (Lucio Fulci)
J'attendais avec impatience de découvrir A Lizard in a Woman's Skin, jugé par beaucoup comme l'un des meilleurs films de son auteur (qui en plus est doté d'un score monstrueux de Morricone).
Mad Movies en parle comme un "chef d'œuvre méprisé"... ce qui peut être vrai mais pas mon sentiment (la VF kitchissime handicapante peut en être la cause principale). C'est un très bon film, c'est certain, mais trop inégal pour crier au génie. La faute à un scénario lambda qui s'autorise des scènes qui n'ont pour but que de remplir les 1h30 et faire poireauter le spectateur avant le final révélateur (après recherche, il s'avère que les producteurs ont obligé Fulci a rationaliser son film).
Mais à coté de cela (qui fait vieillir le film très bien dans mon esprit), il y a des idées de cinéma absolument magnifiques. Fulci (qui passait une épreuve privé difficile... la perte de sa femme) laisse aller son imagination et filme des scènes fantasmagoriques bluffantes de beauté et une scène de plus de 15 minutes se déroulant dans une église inoubliable (c'est LE morceaux de génie, d'un point de vue mise en scène, de la carrière de Fulci).
Même avec ses défauts, le film est fascinant d'un bout à l'autre... oh et puis zut, oui c'est un film génial !!!!
Seven Notes in Black (Lucio Fulci)
Je commence par la révision, celle de Seven Notes in Black (ou The Psychic), excellent giallo dernière période qui se plait à laisser tomber le simple whodoneit pour une jeu malin et pervers avec le spectateur car... (je ne dis rien). C'est d'ailleurs le défaut de la qualité et inversement, car pendant toute la première partie du film on assiste sans grande passion à une succession d'informations et d'idées qui (sur le moment) n'ont ni queue ni tête. Mais après ce passage laborieux, Fulci récompense les plus patients en manipulant ces mêmes informations tout en s'amusant des croyances trop vite acquises par le spectateur. C'est jouissif au final mais avec le recul plus que casse gueule. Cela dit, plus je revois le film et plus que me dis que Fulci n'est pas qu'un réalisateur "culte pour bisseux" mais un vrai metteur en scène avec ses obsessions et ses talents de créateur (parmi eux, le fait de jouer sur les croyances du spectateur de cinéma en lui donnant ce qu'il veut pour au dernier moment dire l'inverse avec cohérence... le deuxième film ci-joint joue aussi là-dessus).
A Lizard in a Woman's Skin (Lucio Fulci)
J'attendais avec impatience de découvrir A Lizard in a Woman's Skin, jugé par beaucoup comme l'un des meilleurs films de son auteur (qui en plus est doté d'un score monstrueux de Morricone).
Mad Movies en parle comme un "chef d'œuvre méprisé"... ce qui peut être vrai mais pas mon sentiment (la VF kitchissime handicapante peut en être la cause principale). C'est un très bon film, c'est certain, mais trop inégal pour crier au génie. La faute à un scénario lambda qui s'autorise des scènes qui n'ont pour but que de remplir les 1h30 et faire poireauter le spectateur avant le final révélateur (après recherche, il s'avère que les producteurs ont obligé Fulci a rationaliser son film).
Mais à coté de cela (qui fait vieillir le film très bien dans mon esprit), il y a des idées de cinéma absolument magnifiques. Fulci (qui passait une épreuve privé difficile... la perte de sa femme) laisse aller son imagination et filme des scènes fantasmagoriques bluffantes de beauté et une scène de plus de 15 minutes se déroulant dans une église inoubliable (c'est LE morceaux de génie, d'un point de vue mise en scène, de la carrière de Fulci).
Même avec ses défauts, le film est fascinant d'un bout à l'autre... oh et puis zut, oui c'est un film génial !!!!
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2009
Je te déteste!Kevin95 a écrit :Soirée Fulci à la cinémathèque..
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Re: Lucio Fulci
Chronique du dernier livre français consacré à Lucio Fulci:
http://www.filmsactu.com/dossier-cinema ... e-7920.htm
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Re: Lucio Fulci
L'Au-Delà (1981)
1927, Nouvelle-Orléans. Un peintre est châtié par des notables, dans le sous sol d’un hôtel de la ville, pour avoir peint l’Enfer. Cinquante quatre ans plus tard, Liza hérite de cet hôtel et décide de s’y installer. Elle lance des travaux, mais des événements étranges se produisent.
Mon premier Fulci, son film le plus réputé apparemment. J'en sors scotché. Et également fasciné par le numéro d'équilibriste qui est opéré par Fulci tout du long. En effet, alors qu'il aurait dû être irréversiblement plombé par les nombreux défauts qu'il contient (un jeu actoral des plus limités ; des personnages sans aucune épaisseur ; une mise en scène parfois un peu bis, usant et abusant de zooms superflus et grossiers ; un scénario quasi inexistant aux dialogues d'une pauvreté patente...), L'Au-Delà réussit le prodige de n'être pratiquement pas affecté par les éléments négatifs que je viens de citer. Exemple typique d'un tout largement supérieur à la somme de ses parties, L'Au-Delà survit avec force et conviction aux caractéristiques qui auraient pu faire de lui un nanar bis. Si sa mise en scène revêt par moments les atours d'une série Z craignos, Fulci crée dans le même temps une atmosphère unique qu'il impose dès les premières images en sépia, et dont le pouvoir hypnotique ne sera pas altéré par les réguliers débordements gore - bien au contraire. Photographie sublime, cadrages maîtrisés et accomplis, rythme à la fois lancinant et soutenu, la réalisation de Fulci tient du paradoxe puisqu'elle peut aussi bien être par moments risible et datée que franchement inspirée (la scène nocturne où l'aveugle est attaquée chez elle par des zombies) et esthétiquement incroyable. Il est difficile de savoir si le résultat était intentionnel, mais le minimalisme, voire l'abstraction, de cette histoire horrifique, couplé à un montage tout autant elliptique qu'énigmatique, concourt à faire du film une sorte de cauchemar insensé et effroyable, duquel on ne peut se réveiller ni s'échapper, et dans lequel, logiquement du coup, c'est moins la cohérence et la rigueur narratives que la puissance de l'imaginaire qui importe.
La circularité du film ou son rythme dilué nous renvoyant vers le rêve, le lovecraftien L'Au-Delà est un monde à lui seul, à la géographie et la temporalité incertaines, qui fonctionne ainsi en idées visuelles, rassemblées en grandes scènes mises bout à bout autour d'un noyau scénaristique vague (les Sept Portes de l'Enfer). Dans cet ordre d'idées, comme le disait fort pertinemment Anorya, il pourrait y avoir quelque chose à creuser du côté de la peinture, à la fois élément déclencheur de l'intrigue, représentation concentrique (l'ouverture et le finale nous y renvoient toutes deux), et démarche filmique de Fulci, qui compose son film comme une succession de tableaux aux accents macabres nauséeux, plastiquement frappants et recherchés. Malgré des effets de maquillage qui sentent parfois bon le latex (et qui permettent, en un sens, de mieux "supporter" les visions ultra-violentes que nous assène le cinéaste sans vergogne), il se dégage en effet de cette symphonie visuelle de l'horreur, craspec et putrescente, parfois insoutenable, une esthétisation du macabre qui fascine. Anorya me disait que L'Au-Delà ne donne jamais envie de rire. C'est vrai. Même dans ces trucages un peu vieillis, il ne vient pas l'envie d'esquisser un sourire. Le film est trop pesant, trop suffocant, trop horrible. D'un univers suintant par tous ses interstices, à l'image des sous-sols inondés de l'hôtel, Fulci tire une ode au morbide, à la décomposition, à la pourriture, qui n'exclue pas une forme de poésie lugubre, à l'image de cet inoubliable finale, qui fait rentrer le film dans la fantasmagorie pure. En résulte un film tout à fait incroyable, s'élevant au-delà de ses quelques caractéristiques assez nanardesques ; un film blindé de moments dégueulasses et mémorables ; un film à l'atmosphère à la fois oppressante et sublime. Bref, un très grand film d'horreur/fantastique à mes yeux.
Dernière modification par Demi-Lune le 24 août 10, 19:37, modifié 1 fois.
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Re: Lucio Fulci
Très jolie chronique : bravo ...
J'aime notamment l'idée que le tout vaut plus que la somme des parties : ce film transforme finalement le plomb en or.
Par une alchimie savante ou involontaire ? That's the question ...
J'aime notamment l'idée que le tout vaut plus que la somme des parties : ce film transforme finalement le plomb en or.
Par une alchimie savante ou involontaire ? That's the question ...
Dernière modification par jacques 2 le 24 août 10, 22:45, modifié 1 fois.
- Demi-Lune
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Re: Lucio Fulci
Merci.jacques 2 a écrit :Très jolie chronique : bravo ...
Pour ma part, je serai bien en peine de me prononcer de façon catégorique.jacques 2 a écrit :J'aime notamment l'idée que le tout vaut plus que la somme des parties : ce film transforme finalement le plomb en or Par une alchimie savante ou involontaire : that's the question ...
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Re: Lucio Fulci
C'est assez surprenant, j'ai le souvenir d'un film vraiment laid au point que le visionnage en avait été difficile mais quand je vois les screenshots que tu as mis j'ai l'impression d'avoir vu un autre film. Peut-être une très mauvaise copie alors.
Si je n'avais que peu aimé, j'avais néanmoins été complétement fasciné par le dernier plan, sublime.
(De toute façon, le récent visionnage de mon premier Argento tend à confirmer que ce n'est définitivement pas un style de cinéma que j'apprécie.)
Si je n'avais que peu aimé, j'avais néanmoins été complétement fasciné par le dernier plan, sublime.
(De toute façon, le récent visionnage de mon premier Argento tend à confirmer que ce n'est définitivement pas un style de cinéma que j'apprécie.)
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Re: Lucio Fulci
Plans 1 (l'aveugle sur la route) et 3 (la marée sanglante) également inoubliables, je trouve ...Demi-Lune a écrit :
Ce film, c'est un peu aussi un de ces "fumetti per adulti" très sanglants d'autrefois mis en images avec, en commun, les débordements gore et l'absence de logique du récit ... mais qui aboutit ici à une véritable poésie du macabre !
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Re: Lucio Fulci
un Fulci de fin de carrière cheap et mineur,mais rendu néanmoins assez sympathique par son humour noir bien méchant...le cinéaste a fait pire!
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Re: Lucio Fulci
L'Au-Delà, je l'ai découvert l'été dernier avec un pote pas du tout cinéphile (on était en vacances à la mer, j'avais amené quelques dvd, dont celui-là). Moi j'ai trouvé ça plutôt pas mal (notamment pour l'ambiance) mais quand même bien cheap sur les bords (la scènes avec les araignées frise un peu le ridicule tant elle est inutilement longue et dévoile ses effets complètement datés par ses gros plans grossiers), mais lui je crois qu'il a trouvé ça complètement nul. Et je dois avouer que j'avais du mal à défendre franchement ce film, à part en soulignant l'âge et le petit budget du métrage. C'est quand même un type de cinéma très spécial, et qui ne vieillit pas très bien.
- hellrick
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Re: Lucio Fulci
Quitte a me faire une fois de plus défenseur du bis je trouve que ça vieillit plutôt bien...c'est daté mais agréable...tout ce cinéma bis gore italien des 70's et début 80's me plait de toutes façons de manière irrationnelle.
Je pense que le cinéma d'horreur actuel ne fonctionnant que sur des bimbos et du gore numérique va bien plus mal vieillir et ce déjà dans 5 ans (à moins que le genre ne se nullifie encore davantage qu'aujourd'hui)...Exemple récent: Night of the demons qui n'a aucun charme comparé à l'original.
Je pense que le cinéma d'horreur actuel ne fonctionnant que sur des bimbos et du gore numérique va bien plus mal vieillir et ce déjà dans 5 ans (à moins que le genre ne se nullifie encore davantage qu'aujourd'hui)...Exemple récent: Night of the demons qui n'a aucun charme comparé à l'original.