Outland (Peter Hyams - 1981)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Frank Bannister
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Message par Frank Bannister »

odelay a écrit : Mais bon d'un autre coté, il s'agit aussi du réalisateur de D'Artagnan...
c'est quand meme dommage de réduire le grand Peter Hyams au "réalisateur de D'Artagnan". Peter Hyams c'est surtout le réalisateur de bons films de SF tels que 2010, OUTLAND et surtout CAPRICORN ONE.
bogart
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Message par bogart »

William Munny a écrit :
odelay a écrit : Mais bon d'un autre coté, il s'agit aussi du réalisateur de D'Artagnan...
c'est quand meme dommage de réduire le grand Peter Hyams au "réalisateur de D'Artagnan". Peter Hyams c'est surtout le réalisateur de bons films de SF tels que 2010, OUTLAND et surtout CAPRICORN ONE.
Oui pour Outland et Capricorn One :)
Non pour 2010
Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Up !!

Revu aujourd'hui !! Et bien en ce moment je revois des films que je n'avais pas vu depuis des années, et y'a de sacrées redécouvertes (la plus importante : "Ben-Hur"... qui m'avait laissé un souvenir très très ennuyeux voire franchement bof, mais qui aujourd'hui trouve toute sa démesure royale à mes yeux, a very big chef-d'oeuvre !!)...

Bref, "Outland"... Je me rappelais d'un film trop longuet, mal fichu, avec des décors un peu trop "Alien"... Aujourd'hui, en le revoyant, il remonte sacrément dans mon estime :

-Mise en scène magnifique (le meilleur de Peter Hyams à mon sens... quel chemin entre "Outland" et le pitoyable "La fin des temps"... oulala).
-Montage très efficace.
-Photographie et éclairage très proches d'Alien (en moins bien, mais tout de même très bons).
-Décors très proches de ceux du Nostromo et de LV4-26 côté humain bien sûr...
-Musique très réussie du grand Jerry Goldsmith (allez zou, il me faut la B.O.).
-Une hallucinante poursuite dans les coursives de la station spatiale.
-Une traque finale très intense et rondement menée.
-Une esthétique d'ensemble qui fonctionne merveilleusement.
-Un Sean Connery royal !!
-Un suspense très habilement entretenu.
-Une science du rythme maitrisée de A à Z.

Si "Outland" n'est pas un chef-d'oeuvre, il est en tout cas un excellent film de SF (thriller/action), très proche d'"Alien" (qui le surpasse à tous les niveaux cela dit), et surtout très bien fait !!

Et, chose hyper rare (mais une fois n'est pas coutume)... On connait mon amour du cinéma naphtaliné et notamment du western... "Le train sifflera trois fois" est peut-être un classique génial (auquel j'accroche très moyennement), mais je lui préfère "Outland"... :wink:


PS : Le DVD est pas mal fichu (un DVD Warner assez ancien pourtant), avec bonne image (un ensemble très joli) et bon son... Une bande-annonce et des notes de production pour tout bonus... :wink:
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mynameisfedo
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Message par mynameisfedo »

un film qui se laisse agréablement regarder.
un film de SF mais policier en fait.

à moins de 10 euros le DVD, c'est du tout bon! 8)
Melmoth
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Message par Melmoth »

J'ai toujours beaucoup aimé ce film, son espèce de faux rythme un peu nonchalant par moments, la présence d'un excellent Sean Connery, l'esthétique globale, le récit bien mené, il serait dommage de passer à coté de ce petit plaisir sans prétention.
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Anorya
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Message par Anorya »

Sympathique film de SF pour ma part, Sean Connery est toujours aussi bon dans le rôle d'un Shérif censé protéger la mine spatiale d'IO et découvre de sombres travers...
La musique est excellente et rythme bien le côté western du film, quand au scénario, il reste toujours aussi prenant.
Je reste soufflé par les décors du film, surtout vers la fin avec le combat en extérieur sur fond étoilé avec Jupiter qui se dessine, gigantesque...

Je ne sais pas pour vous, mais la scène de la serre m'a fait penser à Silent Running... :)
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Film de Sf hautement sympathique, avec un Connery toujours aussi charismatique dans le rôle d'un Gary Copper spacial, dirigé par le ni très bon ni très mauvais Peter Hyams.

Faudrait que je me chope le dvd !
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Message par frédéric »

Est-ce quelqu'un a vu A SOUND OF THUNDER au passage ?
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Nestor Almendros
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Re:

Message par Nestor Almendros »

Ma fois, c'était plutôt sympathique. On sent encore la période post-ALIEN (le générique, la station minière, etc.) mais le film arrive quand même à s'en démarquer rapidement. On remarque assez vite la différence de moyens alloués à Hyams ainsi que l'inspiration limitée de celui-ci quand il s'agit de proposer une vision futuriste: on est à des lieues de Ridley Scott.
Mais, à sa décharge, OUTLAND se veut en même temps plus un western spatial qu'un film d'horreur ou d'anticipation, et également un projet assez minimaliste dans son ambiance et ses péripéties. OUTLAND est un film bancal à l'image de ces ambitions, et probablement plombé par un réalisateur qui préfère travailler les scènes de suspense. J'aime l'idée de l'enquête et de la traque dans cette base isolée où les cohabitations sont purement opportunistes, mais je trouve que l'intrigue se contente trop de sa trame principale et en oublie les petits détails qui enrichissent l'ensemble. On n'explore pas assez le potentiel, et c'est pareil avec un aspect visuel limité par des responsables visiblement pas assez concernés. Film agréable, ceci dit, auquel il manque un scénario plus solide et un réalisateur plus efficace. C'est néanmoins la première fois que je prend autant de plaisir à le voir, la prochaine sera peut-être la bonne :fiou:
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Re: Outland (Peter Hyams, 1981)

Message par Jericho »

C'est néanmoins la première fois que je prend autant de plaisir à le voir, la prochaine sera peut-être la bonne
Avant de le revoir récemment, tu l'avais vu combien de fois ?

Sinon, dans les grandes lignes je suis d'accord avec ta critique (après l'avoir vu qu'une seule fois :) ).
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Nestor Almendros
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Re: Outland (Peter Hyams, 1981)

Message par Nestor Almendros »

Jericho a écrit :Avant de le revoir récemment, tu l'avais vu combien de fois ?
Je l'avais vu une ou deux fois, je pense: le précédent visionnage remontant au tout début des 2000's.
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Re: Notez les films de décembre 2009

Message par hansolo »

Outland (Peter Hyams, 1981)

Ce huis clos dans l'espace se laisse voir sans déplaisir.
L'ambiance est assez bien retranscrite exceptée l'attachement du personnage principal pour sa femme et son fils qui passe vraiment très mal à l'écran.
Sean est en forme et livre une prestation de bonne facture.
En revanche certaines scènes sont trop elliptiques, notamment celle ou O'Niel demande l'aide des habitants de la colonie minière de Io, soit le montage a raccourci la scène, soit elle a été très mal montée!
Spoiler (cliquez pour afficher)
En gros O'Niel demande: "Quelqu'un veut bien m'aider? ... Non? ... Tant pis ..."
Pas désagréable mais vite vu, vite oublié ...
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Demi-Lune
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Re: Outland (Peter Hyams, 1981)

Message par Demi-Lune »

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Sur la colonie minière de Io, satellite de Jupiter, des travailleurs extraient le titane dans des scaphandres pressurisés. Après ce rude travail, les 2144 personnes de la station se retrouvent dans les quartiers de divertissement où le marshall fait régner l'ordre. Le directeur Sheppard accueille tous les ans un nouveau shérif. Cette fois-ci, c'est un certain O'Neil. Sheppard lui présente la cité minière en lui demandant d'être un peu laxiste dans son autorité : il faut laisser un peu de bride aux travailleurs qui ont des accès de violence. Cependant, deux accidents ressemblant à des suicides : les ouvriers dépressurisent leurs scaphandres. O'Neil, affecté par le départ de sa femme et de son fils, qui ne peuvent plus supporter l'éloignement de la Terre, et bien décidé à mener son enquête jusqu'au bout.

Curieux film que cet Outland. J'ai apprécié, mais j'aurais tendance à dire que son originalité conceptuelle - un croisement entre le western et la SF - est aussi sa première limite. Son approche singulière et séduisante de la science-fiction en fait un objet digne d'un vif intérêt : en effet, le réalisteur/scénariste Peter Hyams ambitionne de livrer ici un western en bonne et due forme, dont le cadre futuriste et spatial renverrait à l'idée de nouvelle frontière à conquérir, comme l'avait été l'Ouest américain. Dans la plus pure tradition du western, le film de Hyams aligne ainsi certaines figures, certains lieux, qui renvoient volontairement au genre : cité minière, Con Am 27 se veut l'écho de ces villes du Far West dont la vie et l'activité étaient dictées par la proximité de ressources minérales à exploiter ; le service de sécurité, composé de marshalls, encadre ces pionniers du futur qui ne semblent avoir comme loisirs que la fréquentation d'une boîte de nuit unique, sorte de saloon rénové. Le personnage de Sean Connery, réminiscence de celui de Gary Cooper dans Le train sifflera trois fois de Fred Zinnemann (1952), a du shérif archétypal la droiture et le courage. Bref, ces éléments caractéristiques se retrouvent projetés sous la plume de Hyams dans un schéma scénaristique ambitieux, puisque tourné autour d'un univers de SF crédible, empruntant d'ailleurs très largement à Alien (Ridley Scott, 1979). Au passage, Outland nous permet de mesurer une nouvelle fois à quel point le chef-d'oeuvre de Scott fut plastiquement influent pour la SF de cette époque, et à quel point la vision de Scott servit de référent pour les studios, dès lors comme entêtés dans l'idée de vouloir reproduire la recette du succès d'Alien. La photographie de Stephen Goldblatt (qui signera ensuite celle, sublime, des Prédateurs du frangin Tony Scott) reprend en effet fidèlement les partis-pris esthétiques de Ridley Scott : néons blancs, jeu sur les atmosphères, ombres insondables se mourant dans des couloirs inquiétants et industriels dont la conception et l'allure renvoient immanquablement au Nostromo. Au cas où les producteurs auraient encore quelques craintes, on fait appel aux services de Jerry Goldsmith pour mettre tout ceci en musique ; Jerry bidouille avec ses synthés comme il aimera le faire dans les 80's, et livre une partition efficace, dont certains accents annoncent presque le travail de Horner sur Aliens. D'un point de vue formel, Outland est par conséquent une réussite (même si elle dépend beaucoup des codes esthétiques définis par Ridley Scott en la matière) qui prolonge agréablement les univers visuels d'Alien.

Bref, tout ceci est bien beau, mais quelque chose fait défaut à Outland. En transposant High Noon dans le futur, Hyams affaiblit très rapidement le potentiel original de son entreprise. Si la vague de suicides et l'enquête de Connery - très bon, soit dit en passant - sur les malversations dans la cité fonctionnent de façon indépendante, Outland reprend ensuite les grandes lignes du scénario du Zinnemann et il est par conséquent difficile d'être surpris ou totalement happé par les ressorts de l'intrigue, dont on connait à l'avance l'issue. Surtout, en tentant d'associer les figures du western à l'imagerie foisonnante de la Science-Fiction, Hyams crée un décalage entre la forme, très réussie, et son intrigue, certes efficace et rondement menée (à la manière d'un western), mais aussi linéaire, classique, balisée. Les ambitions d'Outland semblent ainsi constamment écartelées entre la prestance de sa direction artistique ou les envolées expérimentales de Goldsmith, et la modestie de son scénario. Peut-être aurait-il fallu que Hyams concocte un script entièrement de son cru, et ne cherche pas à remaker à sa sauce le Zinnemann. La légère nonchalance du rythme et le nombre réduit de rebondissements viennent d'ailleurs souligner un peu plus encore l'économie de l'intrigue. En résulte un produit un peu étrange, hybride de par ses genres, mais, dans le même temps, aussi plastiquement abouti que scénaristiquement élémentaire. Comme si finalement, le western (le passé) et la SF (le futur) ne se mariaient pas si bien ensemble. D'innombrables cinéastes ont su transcender un script bateau par la seule force de leur mise en scène, mais il manque du génie dans la réalisation de Hyams qui aurait vraiment permis au film de s'élever au-dessus de son niveau final : un petit classique de SF agréable à regarder, au concept intéressant et à la forme aguichante, mais pas un grand film. A l'instar de 2010 : l'année du premier contact, Hyams fait preuve d'un incontestable talent pour s'emparer du genre futuriste, mais échoue à délivrer des œuvres qui soient intégralement satisfaisantes. Cela dit, cela reste tout à fait recommandable et intéressant jusque dans les faiblesses.
Dernière modification par Demi-Lune le 18 févr. 11, 17:38, modifié 3 fois.
Jericho
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Re: Outland (Peter Hyams, 1981)

Message par Jericho »

2010 : l'année du premier contact, c'est bien pire, car il a la malchance de suivre le chef d'oeuvre de Kubrick. Forcément ça porte préjudice au film d'Hyams d'entrée de jeu. Surtout quand ça essaie d'expliquer les zones d'ombres du film précédent.

Outland n'a pas cette charge, et passe pour une série B sympathique voire recommandable.
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Demi-Lune
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Re: Outland (Peter Hyams, 1981)

Message par Demi-Lune »

Jericho a écrit :2010 : l'année du premier contact, c'est bien pire, car il a la malchance de suivre le chef d'oeuvre de Kubrick. Forcément ça porte préjudice au film d'Hyams d'entrée de jeu. Surtout quand ça essaie d'expliquer les zones d'ombres du film précédent.

Outland n'a pas cette charge, et passe pour une série B sympathique voire recommandable.
Entièrement d'accord. Outland est en un sens plus "inspiré" que 2010 car même s'il s'agit d'un vrai-faux remake du Train sifflera trois fois, Outland adopte une démarche propre, même si celle-ci se révèle en fin de compte un peu boiteuse. En tant que suite, 2010 est forcément tributaire du monument de Kubrick et de l'univers précédemment fabriqué même si, justement, Hyams tente judicieusement d'éviter coûte-que-coûte le copier-coller. En résulte une suite qui ne se hisse logiquement pas au niveau de 2001 (Hyams et Kubrick ne boxent pas dans la même catégorie), mais qui demeure toutefois intelligente et attachante dans la volonté de se débarquer de l'ombre terrifiante de Kubrick et de proposer quelque chose d'autre. D'où très certainement l'explicitation des zones d'ombres.
Dans les deux cas et pour des raisons différentes, Outland et 2010 sont des tentatives de SF vraiment intéressantes, même (et surtout ?) dans leurs défauts.
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