Ann Carter (B. Stanwyck) suit Frank Devereaux (R. la Roque) sur un navire tripot et débit de boisson clandestin. Elle se retrouve emmenée dans une rafle. Des années plus tard, mariée à Lawrence Reagan (W. Boyd), elle se retrouve nez à nez avec Devereaux qui est devenu le petit ami de sa jeune belle soeur (B. Bronson)...
Ce film est le tout premier film parlant de Barbara Stanwyck. Elle n'avait auparavant tourné qu'un petit rôle dans un film muet ; on peut donc dire qu'il s'agit de son premier film sans mentir. Dans ces premières années du parlant, les productions United Artists sont en général de bonne qualité et échappe au statisme infernal des films Paramount par exemple [voir Interference (1928) qui est d'un statisme absolu]. Le production designer est William Cameron Menzies qui habille le décor avec habilité. Fitzmaurice a réalisé dans ces années-là, à la UA, de très bons films comme The Devil To Pay! (1930). Mais, on ne peut comparer un film de 1929 avec 1930 car, en l'espace d'une année, les techniques de prise de vue et du son ont énormément évoluées. En fait ce film de 1929 rappelle son origine théâtrale avec ses coups de théâtre et par la manière de jouer. Néanmoins, on remarque immédiatement la très jeune Barbara par son charisme et son habilité à transmettre ses émotions. Elle est déjà dans un univers de film criminel, portant la culpabilité sur son visage. Son partenaire Rod La Roque, un bon interprète du cinéma muet, tire son épingle du jeu en mauvais garçon. Le film est une pure curiosité et je ne le recommanderais pas à quelqu'un qui ne connaît pas le début du parlant. A réserver aux afficionados de Barbara.
Ever in My Heart (1933, Archie Mayo) avec B. Stanwyck, Otto Kruger et Ralph Bellamy
Ann Archer (B. Stanwyck) issue d'une famille bourgeoise de la Nelle Angleterre épouse un professeur allemand (Otto Kruger) récemment immigré en Amérique. Il devient citoyen américain. Mais, en 1917, suite au torpillage du Lusitania, son mari perd son travail et peu de temps après leur enfant meurt...
Voilà un film dans lequel on attend pas à priori Stanwyck; nous sommes dans un mélo qui pourrait être joué par Irene Dunne ou Margaret Sullavan. Mais, Barbara réussit à nous émouvoir en fille de bonne famille mariée à un allemand. D'ailleurs, le sujet du film m'a intrigué. Il est assez rare de voir évoqué le sort des américains d'origine allemande à l'époque de la première Guerre Mondiale. Et au lieu de les présenter comme des traîtres, le film montre au contraire Otto Kruger comme une victime d'une suspicion née de la propagande des journaux. Bien qu'il ait montré son amour pour les USA an devenant citoyen, il est impitoyablement rejeté par toute la société. Cette attitude le poussera à quitter le pays et à retourner en Allemagne. La scène finale est également intéressante car elle échappe aux stéréotypes. Ann, devenue auxiliaire de l'armée US sur le front, retrouve son mari qui est devenu espion à la solde de l'Allemagne.
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