Tetro (Francis Ford Coppola - 2009)
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
merci à tous les deux...pour vos analyses aussi...fascinant de taper un nom, un titre de film un an après ... la sortie , de lire vos impressions..
qui rejoignent les miennes, mais c'est tellement mieux dit que je ne saurais l'exprimer ...
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
http://alligatographe.blogspot.com/2010/06/tetro.html
Ce Tetro est un bel objet, indéniablement bien filmé -j'y reviens tout juste après mon bémol- mais dont l'histoire demeure par son style baroque trop éloigné de mes goûts.
Sur le plan formel, on aurait bien des difficultés à trouver matière à redire. Le travail photographique sur les lumières et les ombres donne au noir et blanc de forts contrastes, une finesse de trait qu'on voit de moins en moins. Cet admirable attachement à façonner ainsi une pièce de qualité très supérieure à la normale est en soi une préoccupation à applaudir. Je n'ai pas regardé à l'heure où je tape ces lignes la nature du matériel utilisé mais j'ai la forte conviction qu'il s'agit d'une caméra numérique. Pourtant le résultat laisse une impression de pellicule.
Quoiqu'il en soit, s'il s'agit bel et bien de photographie numérique, ce Tetro est l'une des plus belles réalisations que j'ai vues jusqu'à aujourd'hui sur un tel support. J'ai évoqué le noir et blanc mais les couleurs rendent un vif hommage au velouté chromatique des "Contes d'Hoffman" de Powell et Pressburger (au travail sur la photographie s'ajoutant ceux du décorateur comme du chorégraphe). Et l'on comprend aisément alors la parti pris de filmer en noir et blanc l'action présente et de laisser ainsi les couleurs au passé : difficile d'imaginer un hommage en noir et blanc à la vision onirique et cinématographique des Archers.
L'histoire de non dits est si énorme en fin de compte que je la reçois placidement. On se doute qu'il y a beaucoup à cacher pour que Tetro soit à ce point violemment et constamment en train de rejeter son petit frère mais c'est tellement gros qu'on se refuse à en imaginer le détail. Pour moi c'est un peu trop gros, ça ne passe pas la porte, ça coince aux entournures. Jusqu'à la dernière partie en Patagonie, le film allait bon train, marqué par une certaine cohérence et un rythme serein, régulier. La noirceur des personnages et de la situation dans laquelle ils se retrouvent au festival apparait un peu trop grossièrement. Là encore, les traits sont gras, soulignés, quand de l'italique aurait amplement suffi.
La résonance de l'histoire est amoindrie alors que les acteurs ont été tout le long du film à un niveau plutôt élevé. J'avais peur de Vincent Gallo. Son goût immodéré pour la provocation, pour la charge, en dehors des plateaux -voyez cela comme un exemple flagrant d'un a priori à la con- me faisait craindre une sorte d'indiscipline dans le jeu. Or, il n'en est rien. Physiquement, dans le regard, même dans le ton et le texte, il fait preuve d'une souplesse et d'une aisance qui m'ont très agréablement surpris. Son jeune frère, le "Di Caprio-like" Alden Ehrenreich impressionne également. De même pour la jolie Maribel Verdú. Ce trio gagnant assure au film une lecture agréable que la bande musicale, latina, argentina rend encore plus plaisante.
Ce bon film de Coppola aurait certainement gagné à un peu de retenue sur la fin. Dommage.
Ce Tetro est un bel objet, indéniablement bien filmé -j'y reviens tout juste après mon bémol- mais dont l'histoire demeure par son style baroque trop éloigné de mes goûts.
Sur le plan formel, on aurait bien des difficultés à trouver matière à redire. Le travail photographique sur les lumières et les ombres donne au noir et blanc de forts contrastes, une finesse de trait qu'on voit de moins en moins. Cet admirable attachement à façonner ainsi une pièce de qualité très supérieure à la normale est en soi une préoccupation à applaudir. Je n'ai pas regardé à l'heure où je tape ces lignes la nature du matériel utilisé mais j'ai la forte conviction qu'il s'agit d'une caméra numérique. Pourtant le résultat laisse une impression de pellicule.
Quoiqu'il en soit, s'il s'agit bel et bien de photographie numérique, ce Tetro est l'une des plus belles réalisations que j'ai vues jusqu'à aujourd'hui sur un tel support. J'ai évoqué le noir et blanc mais les couleurs rendent un vif hommage au velouté chromatique des "Contes d'Hoffman" de Powell et Pressburger (au travail sur la photographie s'ajoutant ceux du décorateur comme du chorégraphe). Et l'on comprend aisément alors la parti pris de filmer en noir et blanc l'action présente et de laisser ainsi les couleurs au passé : difficile d'imaginer un hommage en noir et blanc à la vision onirique et cinématographique des Archers.
L'histoire de non dits est si énorme en fin de compte que je la reçois placidement. On se doute qu'il y a beaucoup à cacher pour que Tetro soit à ce point violemment et constamment en train de rejeter son petit frère mais c'est tellement gros qu'on se refuse à en imaginer le détail. Pour moi c'est un peu trop gros, ça ne passe pas la porte, ça coince aux entournures. Jusqu'à la dernière partie en Patagonie, le film allait bon train, marqué par une certaine cohérence et un rythme serein, régulier. La noirceur des personnages et de la situation dans laquelle ils se retrouvent au festival apparait un peu trop grossièrement. Là encore, les traits sont gras, soulignés, quand de l'italique aurait amplement suffi.
La résonance de l'histoire est amoindrie alors que les acteurs ont été tout le long du film à un niveau plutôt élevé. J'avais peur de Vincent Gallo. Son goût immodéré pour la provocation, pour la charge, en dehors des plateaux -voyez cela comme un exemple flagrant d'un a priori à la con- me faisait craindre une sorte d'indiscipline dans le jeu. Or, il n'en est rien. Physiquement, dans le regard, même dans le ton et le texte, il fait preuve d'une souplesse et d'une aisance qui m'ont très agréablement surpris. Son jeune frère, le "Di Caprio-like" Alden Ehrenreich impressionne également. De même pour la jolie Maribel Verdú. Ce trio gagnant assure au film une lecture agréable que la bande musicale, latina, argentina rend encore plus plaisante.
Ce bon film de Coppola aurait certainement gagné à un peu de retenue sur la fin. Dommage.
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Sinon qq'un sait si un Blu ray est prévu? Quand je vois que le dernier des Coen n'a pas eu droit à ce traitement, j'ai un peu peur.
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Après tout, on parle bien de Pathé vidéo. Rien ne me surprend venant d'eux. D'ailleurs, c'est à cause (ou grâce, c'est selon) de cette boite que j'ai acquis un lecteur multizones, le précédent Coppola étant lui aussi édité dans nos contrées par la firme du coq en SD exclusivement, et réservé en HD au public américain.
Sinon, le BR Lionsgate de Tetro est une petite merveille.
Sinon, le BR Lionsgate de Tetro est une petite merveille.
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Non, pas de BR prévu chez nous.odelay a écrit :Sinon qq'un sait si un Blu ray est prévu? Quand je vois que le dernier des Coen n'a pas eu droit à ce traitement, j'ai un peu peur.
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
J'ai beau être un grand admirateur de Coppola, Tetro est pour moi une catastrophe et un sommet d'ennui comme j'en ai rarement vu.
Si je sauve une seule chose, ce sont les apparitions de Bruno Ganz, que je trouve le seul à jouer un tant soit peu, tant les autres acteurs sont tous mauvais (plusieurs scènes sont très "amateur", comme celle où une fille jette et casse les affaires de son mec). Et je ne trouve pas ça beau, ce noir et blanc ayant un effet très "plastique" et absolument pas naturel (alors qu'un film comme L'adieu aux armes vu juste avant, propose un N&B magnifique), avec parfois des moments en couleur qui tombent comme un cheveu dans la soupe.
Et c'est poseur, très chichiteux dans la mise en scène, filmé comme un pilote automatique, avec des silences vraiment pesants. Comme dirait Alain Cuny, on a l'impression que "l'herbe leur pousse entre chaque phrase". Enfin, pour le coup du film personnel, un film comme Le parrain me parait dix fois plus concerné par le sujet.
C'est presque triste d'avoir ressenti un tel rejet pour un film de Coppola, mais j'ai détesté du début à la fin. Le bide financier du film va-t-il le faire réagir à s'orienter sur ce qu'il sait faire de mieux ?
Si je sauve une seule chose, ce sont les apparitions de Bruno Ganz, que je trouve le seul à jouer un tant soit peu, tant les autres acteurs sont tous mauvais (plusieurs scènes sont très "amateur", comme celle où une fille jette et casse les affaires de son mec). Et je ne trouve pas ça beau, ce noir et blanc ayant un effet très "plastique" et absolument pas naturel (alors qu'un film comme L'adieu aux armes vu juste avant, propose un N&B magnifique), avec parfois des moments en couleur qui tombent comme un cheveu dans la soupe.
Et c'est poseur, très chichiteux dans la mise en scène, filmé comme un pilote automatique, avec des silences vraiment pesants. Comme dirait Alain Cuny, on a l'impression que "l'herbe leur pousse entre chaque phrase". Enfin, pour le coup du film personnel, un film comme Le parrain me parait dix fois plus concerné par le sujet.
C'est presque triste d'avoir ressenti un tel rejet pour un film de Coppola, mais j'ai détesté du début à la fin. Le bide financier du film va-t-il le faire réagir à s'orienter sur ce qu'il sait faire de mieux ?
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Je suis du même avis que toi Boubakar. J'ai trouvé le film d'un ennui mortel.
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Klaus Maria Brandauer.Boubakar a écrit :J'ai beau être un grand admirateur de Coppola, Tetro est pour moi une catastrophe et un sommet d'ennui comme j'en ai rarement vu.
Si je sauve une seule chose, ce sont les apparitions de Bruno Ganz
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Peut-être que Boubakar faisait une figure de style pour dire qu'il n'y avait vraiment rien à sauver.Bugsy Siegel a écrit :Klaus Maria Brandauer.Boubakar a écrit : Si je sauve une seule chose, ce sont les apparitions de Bruno Ganz
Ou pas.
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Ou alors il n'a pas vu le film dont parle ce topic, d'où sa réaction extrêmement négative.
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Pour l'instant ce qu'il sait faire de mieux c'est encore ça :Boubakar a écrit :Le bide financier du film va-t-il le faire réagir à s'orienter sur ce qu'il sait faire de mieux ?
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Tetro (Francis Ford Coppola, 2009)
Ah oui, Bruno Ganz était dans L'homme sans âgeed a écrit :Peut-être que Boubakar faisait une figure de style pour dire qu'il n'y avait vraiment rien à sauver.Bugsy Siegel a écrit : Klaus Maria Brandauer.
Ou pas.
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