Anthony Mann (1906-1967)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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james
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Anthony Mann (1906-1967)

Message par james »

EDIT DE LA MODERATION:

N'hésitez pas à consulter les différents topics consacrés aux films d'Anthony Mann

Marché de brutes (1948)
Le grand attentat - the tall target (1951)
Les Affameurs (1952)
L'appât (1953)
Je suis un aventurier (1954)
L'homme de la plaine (1955)
Du sang dans le désert (1957)
Côte 465 (1957)
La ruée vers l'ouest (1960)

et les "Chroniques Classik" de

La brigade du suicide (1947) et Marché de brutes (1948)
Winchester '73 (1950)
Les affameurs (1952)
Romance inachevée (1953)
L'homme de la plaine (1955)
Je suis un aventurier (1955)
Côte 465 (1957)
Le petit arpent du Bon Dieu (1958)




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De son veritable nom"emil anton bundmann" il debute sa carrière avec sa veritable identiteé,comme decorateur,assistant real,et metteur en scène de theatre.de la paramount en passant par r.k.o,puis republic et universal il nous doneras des oeuvres interréssante tant dans le polar,films de guerre et western dont james stewart tourneras 5 western avec lui.
realisateur qui a mon sens travailla dans la simplicité avec au bout un resultat extraordinaire,merci monsieur anthony man,voici sa filmo western:

:arrow: devil's doorway (la porte du diable)..1950
:arrow: the furies (les furies)...1950
:arrow: winchester 73...1950
:arrow: bend of the river (les affameurs)...1952
:arrow: the naked spur(l'appat)...1953
:arrow: the far country (je suis un aventurier)...1955
:arrow: the man from laramie (l'homme de la plaine)...1955
:arrow: the last frontier (la charge des tuniques bleue)...1955
:arrow: the tin star (du sang dans le desert)...1957
:arrow: man of the west (l'home de l'ouest)...1958
:arrow: cimarron (la rueé vers l'ouest)...1960 remake de la version de 1930 realisé par "wesley ruggles".

au total 11 western dont plus de la moitieé des chef d'oeuvres.la traditionnelle question quels sont pour vous les 5 meileurs western d'anthony mann pour vous merci :wink: james
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
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Message par Fatalitas »

Mes 5 préférés sont ceux avec James Stewart, les seuls westerns de Mann que j'ai vu+ L'Homme de l'Ouest (mais vu il y a longtemps, m'en rappelle plus)

1 Bend of the river
2 The Far Country
3 The man from Laramie
4 Winchester 73

5 The Naked spur
Image
james
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Re: anthony man:quel genie

Message par james »

james a écrit :de son veritable nom"emil anton bundmann" il debute sa carrière avec sa veritable identiteé,comme decorateur,assistant real,et metteur en scène de theatre.de la paramount en passant par r.k.o,puis republic et universal il nous doneras des oeuvres interréssante tant dans le polar,films de guerre et western dont james stewart tourneras 5 western avec lui.
realisateur qui a mon sens travailla dans la simplicité avec au bout un resultat extraordinaire,merci monsieur anthony man,voici sa filmo western:

:arrow: devil's doorway (la porte du diable)..1950
:arrow: the furies (les furies)...1950
:arrow: winchester 73...1950
:arrow: bend of the river (les affameurs)...1952
:arrow: the naked spur(l'appat)...1953
:arrow: the far country (je suis un aventurier)...1955
:arrow: the man from laramie (l'homme de la plaine)...1955
:arrow: the last frontier (la charge des tuniques bleue)...1955
:arrow: the tin star (du sang dans le desert)...1957
:arrow: man of the west (l'home de l'ouest)...1958
:arrow: cimarron (la rueé vers l'ouest)...1960 remake de la version de 1930 realisé par "wesley ruggles".

au total 11 western dont plus de la moitieé des chef d'oeuvres.la traditionnelle question quels sont pour vous les 5 meileurs western d'anthony mann pour vous merci :wink: james
pour moi mes cinq meilleur western d'anthony mann sont:
:arrow: bend of the river
:arrow: the last frontier
:arrow: winchester 73
:arrow: devil's doorway
:arrow: the far contry

vala james :wink:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

fatalitas a écrit :Mes 5 préférés sont ceux avec James Stewart, les seuls westerns de Mann que j'ai vu+ L'Homme de l'Ouest (mais vu il y a longtemps, m'en rappelle plus)

1 Bend of the river
2 The Far Country
3 The man from Laramie
4 Winchester 73

5 The Naked spur
Idem et pourtant revu l'homme de l'Ouest la semaine dernière

1- L'homme de la plaine
2- Je suis un aventurier
3- L'appat
4- Les affameurs
5- Winchester 73
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

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Les Furies (The Furies, 1950) de Anthony Mann
PARAMOUNT


Avec Barbara Stanwick, Walter Huston, Wendell Corey, Judith Anderson, Gilbert Roland, Thomas Gomez, Beulah Bondi, Albert Dekker, Wallace Ford
Scénario : Charles Schnee d'après un roman de Niven Busch
Musique : Franz Waxman
Photographie : Victor Milner
Une production Hal B. Wallis dsitribuée par Paramount


Sortie USA : 16 août 1950


La capacité qu’avaient certains réalisateurs hollywoodiens de l’époque à pouvoir tourner deux, voire trois films en une année, tous d’une égale qualité, ne cessera de m’étonner même si loin de moi l’idée que « c’était mieux avant ». Le système de production était tel que les spectateurs américains purent par exemple en 1950 voir trois westerns réalisés par Anthony Mann en même pas deux mois d’intervalle ; sans compter La Rue de la Mort (Side Street) sorti sur les écrans quelques semaines avant !!! Une année bougrement prolifique pour ce cinéaste qui s’épanouira vraiment avec plénitude durant les années 50. The Furies est bizarrement son western le moins connu ; au vu du résultat, on se demande bien pourquoi car, même s’il ne saurait prétendre se hisser au niveau du quinté avec James Stewart, non seulement il y a de grandes chances qu’il puisse plaire aux amateurs de westerns mais il pourrait aussi bien combler les fans de mélodrames voire même surprendre ceux qui ne jurent que par le film noir (les dialogues y font grandement penser). A l’opposé de Winchester 73 sur le fond et les thématiques mais on ne peut guère se tromper sur la forme, elle est bien reconnaissable, celle d’un réalisateur qui ne fait pas dans l’esbroufe mais qui n’en construit pas moins une mise en scène au cordeau avec des plans tous autant travaillés les uns que les autres. Autant dire que son film est, malgré la rapidité de son tournage, loin d’être bâclé.

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1870. Le veuf Temple Jeffords (Walter Huston), riche éleveur de bétail, revient de San Francisco dans son immense domaine du Nouveau Mexique, ‘The Furies’, où il règne en despote ; un homme à tel point imbu de sa personne qu’ils se fait imprimer sa propre monnaie. Dédaignant Clay (John Bromfield), son fils trop timoré, c’est sa fille Vance (Barbara Stanwyck) qu’il adore pour son caractère bien trempé, qu’il destine à lui succéder à la tête de la propriété. Ses affaires financières n’étant pas florissantes, Reynolds (Albert Dekker), son banquier, accepte de lui faire un immense crédit à condition qu’il chasse tous les ‘squatters’ mexicains de ses terres. Mais Vance insiste pour que la famille Herrera puisse rester, le fils aîné Juan (Gilbert Roland) étant son ami d’enfance, qui plus est, amoureux d’elle depuis toujours. Entre temps, elle tombe sous le charme de Rip Darrow (Wendell Corey), un joueur et patron de saloon dont le père a autrefois été tué par Temple pour un bout de terre fertile légalement gagné mais qu’il souhaite ardemment récupérer se croyant dans son bon droit. Alors qu’elle pense avoir séduit Rip et trouvé un époux pour l’aider à diriger son futur domaine, elle tombe de haut : Rip accepte une forte somme de Temple à condition qu’il quitte sa fille. Vance n’est pas au bout de ses mauvaises surprises puisque peu de temps après son père ramène de San Francisco Flo Burnett (Judith Anderson), une intrigante qui s’installe dans la maison et qui manigance pour la déposséder de son héritage. Les deux femmes se vouent une haine farouche qui va en s’accentuant quand vance apprend que Flo va devenir sa belle-mère. De rage, elle la défigure en lui jetant un ciseau à la face. Son père, pour venger sa future épouse, chasse Vance du domaine familial après qu’il ait brûlé la maison des Herrera et fait pendre l’ami d’enfance de sa fille sous les yeux de cette dernière. Elle jure de se venger avec l’aide de Rip Darrow…

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Pas facile à raconter ce script assez dense oscillant entre traditionnelle histoire de Cattle Baron impitoyable, tragédie shakespearienne, mélodrame familial et passionnel, le tout saupoudré d’un soupçon d’ambiance film noir et se déroulant évidemment au milieu de décors westerniens de toute beauté aussi bien en intérieur (réaliste tout en étant richement décorés) qu’en extérieur (ceux de l’Arizona et non du Nouveau Mexique). En effet, le scénario de Charles Schnee (juste auparavant, signataire de ceux, magnifiques, de La Rivière Rouge - Red River de Howard Hawks et Les Amants de la nuit – The Live by Night de Nicholas Ray), non exempt de légers défauts que nous aborderons par la suite, se révèle néanmoins d’une richesse aussi bien psychologique que dramatique, entrecroisant habilement de multiples relations intéressantes entre différents groupes de personnages, courant plusieurs lièvres à la fois sans jamais se perdre en route dans ses méandres financiers ou romanesques, l’ensemble restant vraiment très fluide. C’est la première caractéristique de ce film de proposer une intrigue complexe mais jamais pesante ni embrouillée, les auteurs évitant toutes les embûches qu’auraient pu constituer une histoire rappelant pas mal celle de Duel au Soleil, et pour cause, déjà écrite par Niven Busch. D’ailleurs, à leurs visions, il est amusant de noter les innombrables similitudes entre les deux films ; jeu dans lequel je ne rentrerais pas ici pour vous laisser les découvrir par vous-même. Si les intrigues se ressemblent, il n’en est rien de leur traitement quasiment antinomiques sans que l’on puisse affirmer que l’un est meilleur que l’autre ; il est au contraire toujours passionnant et instructif de voir que l’on peut raconter des histoires assez proches de manière aussi différentes. Au baroque délirant, excessif et kitsch de King Vidor, Anthony Mann préfère une certaine sécheresse d’image, une belle sobriété d’ensemble.

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Et, au Technicolor flamboyant de Vidor, Mann lui oppose un noir et blanc violemment contrasté sauf lors des scènes nocturnes étonnamment douces grâce à l’utilisation de nuits américaines qui rendent une atmosphère un peu ouatée, presque parfois fantomatique notamment lors des séquences ‘romantiques’ entre Barbara Stanwyck et Wendell Corey. Anthony Mann et son chef opérateur Victor Milner accomplissent un travail remarquable sur l’image et la composition des plans, jouant sur les ombres et les contre-jours comme s’il s’agissait d’un film noir. Ils nous offrent quelques plans vraiment originaux et esthétiquement assez puissants comme celui qui précède le climax du film, à savoir la pendaison qui suit l’attaque de la ‘forteresse’ des Herera (forteresse car, au milieu d’immenses étendues planes, s’élève un seul monticule rocheux avec en son sommet la maison de la famille mexicaine que le Cattle Baron s’apprête à chasser : la séquence pourrait d’ailleurs s’apparenter à l’attaque d’un château-fort dans un film d’aventure moyenâgeux avec entre autres les assaillis faisant débarouler des rochers sur les assaillants…) : on y voit au crépuscule, dans un plan d’ensemble sur une plaine démesurée, constellée par les immenses silhouettes à contre jour des cactus, arriver des cavaliers comme écrasés par la majesté du paysage ; cavaliers que l’on distingue à peine hormis la poussière que soulèvent leurs chevaux au galop, nuage de fines particules irisées par le soleil se couchant très loin à l’horizon. Ce n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres du travail brillant accompli par celui qui avait déjà prouvé son habileté dans l’utilisation du Technicolor notamment pour Cecil B. DeMille, ayant photographié la plupart des films d’aventures des années 40 de ce dernier (Les Tuniques Ecarlates, Les Naufrageurs des Mers du Sud…)

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Techniquement très minutieux et à la recherche d’une certaine perfection plastique, le film ne démérite pas sur le fond ; si le scénario semble devoir nous donner une banale histoire de Cattle Baron exerçant sa domination sur l’ensemble de ses voisins, il se révèle bien plus riche que ça également à ce niveau. Et puis à l’époque, il n’y en avait finalement encore pas eu beaucoup de westerns traitant de ce sujet récurrent par la suite. Si l’on peut rapidement évoquer ses gros défauts, à savoir certains personnages totalement sacrifiés (voire même évacués en cours de route) comme le frère de Miss Stanwyck ou encore un dernier quart de film moins palpitant (tout ce qui se déroule après la fameuse séquence évoquée juste avant dont on peut voir d’ailleurs des extraits dans le documentaire de Martin Scorsese sur le cinéma américain), le scénario de Charles Schnee est une belle réussite notamment dans la description de ses personnages dont deux bougrement hauts en couleur. Temple tout d’abord qui trouvait en Walter Huston un parfait interprète ; l’acteur ne pourra jamais juger de sa performance, ayant décédé avant la sortie du film. Dans la peau de ce propriétaire terrien mégalomane (il se fait appeler 'The King of the Furies' -the Furies étant le nom de son domaine- et se fait imprimer sa propre monnaie sur laquelle est marquée sa devise), il se révèle pittoresque à souhait, son débit de paroles argotiques étant assez hallucinant. Méprisant son fils trop timoré, se mettant en travers de tout ceux qui le dérangent n'hésitant pas à les faire pendre par son homme de main, il ne pense qu'à s'amuser et à contempler ses terres qu'il respecte bien plus que n'importe quel être humain. Pourtant, il est en adoration devant sa fille dont le caractère bien trempé se rapproche du sien ; elle le lui rend d'ailleurs bien : "I like being T. C.'s daughter". Et, si on fait bien attention aux gestes et aux regards, on peut vraisemblablement penser qu'ils ont eu des relations incestueuses. Malgré tout ses défauts, le talent du comédien et l'écriture du personnage font qu'on peut trouver ce dernier assez attachant. Son habitude d'aller se recueillir à chaque retour dans son domaine dans la chambre de sa défunte épouse ou sa vitalité surhumaine arrivent à nous faire apprécier cet homme qu'on se serait sinon plu à haïr.

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L'autre protagoniste le plus important est bien évidemment celui de sa fille inflexible jouée avec une sacrée présence par une Barbara Stanwyck qui porte les tenues de l'Ouest comme aucune autre actrice et qui dans ce rôle de femme forte refusant de se laisser dicter sa conduite sans pour autant perdre une once de féminité s'avère absolument parfaite ; on oubliera d'ailleurs difficilement son rire de si tôt. Mais, contrairement à son père qui en est presque entièrement dépourvu, Vance ne manque pas d'humanité et est par exemple capable de s'opposer à son paternel pour sauver son ami d'enfance, d'éprouver le lendemain de la compassion voire de la pitié à son égard même si sa haine pour lui sera un jour toute aussi forte que son actuelle adoration ("You’ve found a new love : You’re in love with hate" lui dira Rip). Elle est même capable de ressentir un semblant d'amour même si elle dira à Gilbert Roland, l'homme en adoration devant elle depuis l'enfance, " I don't think I like being in love. It puts a bit in my mouth". Les relations qu'elle entretient avec ce dernier nous offrent d'ailleurs pratiquement les seuls moments de pureté au sein de ce bourbier financier et passionnel d'avarice, de vengeance, de pouvoir et de jalousie. Alors que son amitié avec Juan est décrite avec sensibilité, quand par contre elle tombe sous le charme du tenancier de saloon, on ne peut pas dire qu'elle ait froid aux yeux. Elle surprend Darrow par sa rapidité à se jeter dans ses bras sans aucun préambules ; devant cette stupéfaction, elle lui rétorque "When you know what you want, why waste time”. Mais qu'on ne s'y trompe pas, son partenaire s'avère aussi culotté qu'elle et leurs rapports sont ce qui s'avère le plus jubilatoire durant le film grâce à des dialogues à l'ironie sous-sous-jacente, des réparties cinglantes dignes d'un film noir voire même parfois d'une 'Screwball Comedy' que l'on aurait trempée dans de l'acide.

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C'est Wendell Corey qui lui donne alors la réplique, acteur qu'une grande majorité s'accorde à trouver ici et ailleurs fade et sans charisme. Son Rip Darrow étant un homme froid, calculateur et anti-romantique, il me semble au contraire parfait d'autant qu'il ne possède aucun charme ni glamour ; distribuer un rôle aussi important à un comédien au visage aussi peu amène voire même inquiétant, un choix assez culotté de la part d'Anthony Mann et que je trouve tout à fait intéressant ! Il faut le voir essayer de calmer les caprices enfantins de Vance, n'hésitant pas pour se faire à la brutaliser sans ménagement et à lui enfoncer la tête sous l'eau avec une violence rageuse. L'autre homme qui gravite autour de Vance est Juan, superbement interprété par Gilbert Roland que l'on ne s'attendait pas à trouver aussi romantique sans cependant aucune mièvrerie, personnage qui dit n'avoir survécu jusqu'ici que par la seule force de l'amour (non partagé) qu'il éprouve pour Vance. Au sein de cet intéressant casting, on trouve aussi l'inquiétante Mrs Danvers du Rebecca d'Hitchcock, Judith Anderson, dans le rôle de la rivale et future belle-mère de Vance. Les auteurs lui ont octroyé une séquence formidablement touchante au cours de laquelle, désormais défigurée à vie et ayant d'autant plus peur que son époux la délaisse, elle refuse de lui donner son argent afin qu'il lui reste attaché au moins par ce lien financier puisque désormais sans un sou. On croise aussi Beulah Bondi dans la peau de la femme d'un important banquier, autre symbole de la domination féminine à travers ce film puisqu'elle avoue franco à Vance que si le directeur de la banque est bien son mari, c'est bien à elle qu'elle doit adresser sa requête puisque dans le couple elle porte la culotte et peut mener son époux par le bout du nez. On peut presque dire qu'Anthony Mann et Charles Schnee réalisent quasiment le premier 'Woman's Picture westernien' grâce au personnage de Vance et aux femmes qui l'entourent dont également sa mère défunte dont le spectre règne encore au sein de la demeure familiale par l'intermédiaire de sa chambre que son veuf a décidé de laisser en l'état et qu'il va visiter régulièrement.

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Autre élément qui renforce le côté un peu inhabituel du western de Mann, la musique de Franz Waxman, souvent décriée elle aussi à l'instar du jeu de Wendell Corey et qui effectivement, si on l'écoute hors contexte, peut faire penser à tout sauf à un western. Mais ses sonorités inaccoutumées, l'utilisation par exemple à certains moment d'une unique guitare sèche ou de mélodies presque arabisantes, apportent un air de curiosité supplémentaire à ce western décidément assez unique. Parfois cependant, c'est incontestablement d'assez mauvais goût comme dans cette séquence au cours de laquelle Walter Huston essaie de dompter un bœuf après qu'il ait été vexé qu'on ait donné à l'animal son surnom de King of the Furies. Mais dans l'ensemble, et le thème du générique en est la preuve, il s'agit d'une belle réussite, assez moderne, de ce grand compositeur. En résumé, un western psychologique peu banal écrit par le scénariste de La Vallée de la Peur (Pursued) de Raoul Walsh. Peu d'action même si elle n'est pas totalement absente, de nombreux dialogues savoureux et colorés, une interprétation de premier choix, une plastique finement travaillée font de ce western méconnu un France une étape à ne pas laisser passer. Dommage cependant que le final s'avère un peu bâclé, trop rapidement expédié au bout d'un dernier quart de film ayant déjà baissé en intensité dramatique. On peut lui préférer Winchester 73 sorti la semaine précédente mais on se doit de lui reconnaître d'immenses qualités et affirmer que les non amateurs de westerns pourraient y trouver leur compte.
Melmoth
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Message par Melmoth »

Le quinté avec James Stewart restera ma plus enthousiasmante découverte cinéphile de l'année :D

Bend of the river
The far country
The naked spur
The man from Laramie
Winchester 73

Difficile de réellement départager ces films, ça se joue à vraiment peu de chose...

j'aime aussi beaucoup l'homme de L'ouest (plus sombre et "psychanalisant" que les Stewart) et je rêve de découvrir les autres :D

Je confirme : quel génie ! :wink:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Harry Dawes a écrit :
Je confirme : quel génie ! :wink:
Celui qui dit le contraire aura à faire à moi ;-)
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Message par George Bailey »

Harry Dawes a écrit :Le quinté avec James Stewart restera ma plus enthousiasmante découverte cinéphile de l'année :D

! :wink:
J'attend de faire de même, moi qui n'ai vu que l'appât.
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Re: anthony man:quel genie

Message par james »

james a écrit :de son veritable nom"emil anton bundmann" il debute sa carrière avec sa veritable identiteé,comme decorateur,assistant real,et metteur en scène de theatre.de la paramount en passant par r.k.o,puis republic et universal il nous doneras des oeuvres interréssante tant dans le polar,films de guerre et western dont james stewart tourneras 5 western avec lui.
realisateur qui a mon sens travailla dans la simplicité avec au bout un resultat extraordinaire,merci monsieur anthony man,voici sa filmo western:

:arrow: devil's doorway (la porte du diable)..1950
:arrow: the furies (les furies)...1950
:arrow: winchester 73...1950
:arrow: bend of the river (les affameurs)...1952
:arrow: the naked spur(l'appat)...1953
:arrow: the far country (je suis un aventurier)...1955
:arrow: the man from laramie (l'homme de la plaine)...1955
:arrow: the last frontier (la charge des tuniques bleue)...1955
:arrow: the tin star (du sang dans le desert)...1957
:arrow: man of the west (l'home de l'ouest)...1958
:arrow: cimarron (la rueé vers l'ouest)...1960 remake de la version de 1930 realisé par "wesley ruggles".

au total 11 western dont plus de la moitieé des chef d'oeuvres.la traditionnelle question quels sont pour vous les 5 meileurs western d'anthony mann pour vous merci :wink: james
a notez que en 1967 hershell daugherty realiseras pour la t.v un remake portant le meme titre"winchester 73" tom tryon reprenant le role de james stewart.
:wink:
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
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Message par Jeremy Fox »

Que vaut et de quoi parle The furies d'ailleurs ?
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Message par james »

Jeremy Fox a écrit :Que vaut et de quoi parle The furies d'ailleurs ?
tout d'abord la composition des acteurs pour ce western est assez intérressante a savoir:barbara stanwyck,wendell corey,walter huston,gilbert roland,albert dekker.ensuite man a creé un style pour ce western qui seras repris plus tard par d'autres real le theme du "despotisme",en effet ce western nous montre la domination d'un homme sur son sujet et surtout sur sa famille je conseille se western habilement filmez,qui nous montre le comportement cynique de l'individu.
dans le meme genre retenons "the halliday brand" 1957 de joseph lewis avec ward bond dans le role principal,les furies est un western a voir absolument. :wink:
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
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Geoffrey Firmin
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Message par Geoffrey Firmin »

:shock: :x Je suis surpris de constater que l'appat ne soit pas plus considéré,pour moi c'est son meilleur western et surement son meilleur film.
L'étranger...
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Message par L'étranger... »

Jeremy Fox a écrit :
Harry Dawes a écrit :
Je confirme : quel génie ! :wink:
Celui qui dit le contraire aura à faire à moi ;-)

Hé bien Jeremy....ce ne sera pas moi :D . Mann est véritablement un génie, je ne connais que 2 westerns de lui avec James Stewart et "L'homme de l'Ouest" avec Cooper et je les ai tous adorés, alors je ne vois pas pourquoi je n'aimerais pas les autres...

Donc mes trois préférés (je précise que je n'ai pas de souvenir des autres, ça se trouve j'en ai surement vu un ou deux autres !!! :? :lol: ):

-L'homme de la plaine
-L'appât
-L'homme de l'Ouest
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Message par james »

Geoffrey Firmin a écrit ::shock: :x Je suis surpris de constater que l'appat ne soit pas plus considéré,pour moi c'est son meilleur western et surement son meilleur film.
l'appat ecxellent western dans toutes sa splendeur,la première photographie du film m'as laissez sur place,magique. :wink:
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
Dave Bannion
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Message par Dave Bannion »

J'ai du mal à départager Je suis un aventurier, les affameurs et l'homme de la plaine. Dans mon top ten des plus grands westerns.

1 Je suis un aventurier
2 les affameurs
2 ex l'homme de la plaine
4 Winchester 73
5 les furies


Je vous conseille les furies (avec B Stanwyck) qui vaut bcp mieux que ce qu'on a pu en dire. Il est passé sur une chaîne du sat il y a 3 ou 4 ans.
J'ai la VHS Ntsc en vonst de the tin star (du sang dans le désert) depuis qq temps mais je ne l'ai pas regardé. :cry:

Mann a fait également qq très bons polars : la brigade du suicide, marché de brute, la rue de la mort, incident de frontière pour ne citer que les plus connus. Ils sont tous excellent avec une magnifique photo de J Alton (orfévre en matière de clair-obscur).
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