Shutter Island (Martin Scorsese - 2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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julien
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par julien »

Demi-Lune a écrit :
angel with dirty face a écrit :Martin Scorsese a pris sa retraite après Casino, maintenant, j'en ai la certitude!
Je ne partage pas du tout cet avis, mais nous en avons déjà discuté ailleurs, alors je ne m'étendrai pas...
Toi aussi tu penses qu'il a pris sa retraite après Goodfellas ?
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par boulgakov »

julien a écrit :
Demi-Lune a écrit : Je ne partage pas du tout cet avis, mais nous en avons déjà discuté ailleurs, alors je ne m'étendrai pas...
Toi aussi tu penses qu'il a pris sa retraite après Goodfellas ?
En tout cas, moi je suis d'accord.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par julien »

Kundun est un méga-ratage comme j'en ai rarement vu. Et Les Nerfs à Vif donne surtout envie de voir le film original qui n'était finalement pas si mal que ça. Par contre j'aime bien son court-métrage dans New-York Stories sur le peintre. Je trouve que c'est le meilleur des trois.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par angel with dirty face »

julien a écrit :Kundun est un méga-ratage comme j'en ai rarement vu. Et Les Nerfs à Vif donne surtout envie de voir le film original qui n'était finalement pas si mal que ça. Par contre j'aime bien son court-métrage dans New-York Stories sur le peintre. Je trouve que c'est le meilleur des trois.
Je suis d'accord sur tout! Je ne déteste pas Cape Fear mais je n'en suis pas fan non plus. Kundun, c'est un de ses pires films. A part la musique de Philip Glass, je n'ai rien apprécié de ce film...
Très content de voir citer Life Lessons (New-York Stories), que je revois souvent... C'est le seul que je revois parce que les parties signées Woody Allen et Francis Ford Coppola, je ne les aime pas du tout. Mais le Scorsese est remarquable. Idem pour la bande son!
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par Flol »

Pour moi, Scorsese est mort après The Big Shave.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par boulgakov »

Le moyen métrage de new-york stories, c'est aussi celui que j'ai préféré du lot mais je n'ai pas vu le film depuis 10 ans. Sinon, il y a quand même le temps de l'innocence que j'oubliais.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par Truffaut Chocolat »

angel with dirty face a écrit :
Demi-Lune a écrit : Je ne partage pas du tout cet avis, mais nous en avons déjà discuté ailleurs, alors je ne m'étendrai pas... ce que je voulais juste savoir, angel, c'est si tu avais vu son court-métrage de 2007 The Key to Reserva ? Il est vraiment excellent.
J'ai vu The Key To Reserva, et c'est loin d'égaler ses premiers court-métrages. Je trouvais que ça ressemblait plus à un exercice de style. Je ne dis pas que tout est mauvais depuis Casino, j'ai apprécié The Departed, mais c'est pour moi un Scorsese mineur...
Surtout que The Key To Reserva est une publicité.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par Nestor Almendros »

Revenons un peu à SHUTTER ISLAND, film qui ne fait pas l'unanimité mais qui a au moins le mérite de soulever des débats...

J'ai trouvé le film surprenant, à tel point que je ne sais pas trop quoi en penser. En tout cas, quand je lis que c'est un film qui "aurait pu être réalisé par n'importe quel tâcheron d'Hollywood" je ne suis pas du tout d'accord: on est très loin du polar lambda que laissait augurer la bande-annonce. Appréciant Scorsese tout en regrettant moi aussi son "âge d'or", je me dis qu'il s'est octroyé ici une petite récréation, qu'il s'est fait plaisir, en contournant les contraintes de studio et qu'il nous propose ici un vrai film d'auteur. Je n'ai pas remarqué ces détails de faux raccords, je resterai assez basique dans mes remarques.
Il y a quand même des détails qui ne trompent pas et qui montrent une volonté de ne pas faire dans le classique. Et, sans jeu de mot, je pense en premier lieu à la musique du film et à ce thème qui pourrait faire penser (dans le ton) à celui de CAPE FEAR. Mais globalement on a là une musique totalement inhabituelle dans le cinéma américain (et même d'ailleurs), un style presque "musique concrète", dérangeante, presque assourdissante (au moment de l'entrée dans la prison, au début), alourdissante même. Mais c'est, encore, pour épouser le point de vue de départ (pour ceux qui le détectent, comme Breezy).

Autre détail qui, pour moi, distinguet sensiblement SHUTTER ISLAND du polar grand public: le scénario qui finit par devenir très hermétique, qui prend de sérieuses distances avec le spectateur (par exemple toute la partie où Di Caprio explore les sous-sols, seul). Un "réalisateur lambda" aurait plutôt tout fait pour simplifier la chose et la rendre agréable, compréhensible au public. Si je suis sûr d'une chose (en tout cas j'espère :mrgreen: ) c'est que ce n'est pas un film qui prend le spectateur par la main, qui le caresse dans le sens du poil. Bien au contraire. Et j'y vois là une démarche très audacieuse pour un réalisateur qui n'a plus rien à prouver et qui ose. Il est aidé dans cette entreprise par un Leonardo Di Caprio vraiment très bon. Je me dis que cette nouvelle collaboration sur ce film est certainement un argument en plus qui a poussé Scorsese à le faire. Je pense qu'il y avait certainement une volonté du réalisateur de pouvoir pousser cet étalon dans des retranchements inédits. Il lui fallait sauter sur l'occasion.

C'est un film qui va beaucoup déplaire, je pense, notamment parce qu'on s'attend à tout autre chose. Il est vendu comme un polar efficace, avec une grosse tête d'affiche. La réaction du public risque de faire très mal, mais c'est de bonne guerre car Paramount doit forcément rentrer dans ses frais (et profiter de l'évènement). Certainement un film qui sera réévalué dans quelques dizaines d'années. A moins que je me sois fait berner. :mrgreen:

Vu en projection numérique au Max Linder.
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Zelda Zonk
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par Zelda Zonk »

Les Inrocks aiment.

La chronique de Serge Kaganski me donne envie d'y aller en tout cas :

------------------------------
Le cinéma de Martin Scorsese va mieux.

Pas encore dans la forme éclatante de Raging Bull, Le Temps de l’innocence ou Casino, mais le convalescent semble présentable depuis les solides Aviator et Les Infiltrés, films supérieurs à des monuments d’ennui comme Kundun ou des parangons de lourdeur comme A tombeau ouvert ou Gangs of New York.

Adapté d’un best-seller de Dennis Lehane, Shutter Island traîne quelques scories et autres boursouflures formelles, mais le film demeure passionnant, complexe, riche de différents niveaux de lecture.

Après le retour en mode mineur et indé de Coppola avec Tetro, la génération dorée des Italo-Américains du “nouvel Hollywood” prouve son endurance et sa longévité.

Shutter Island, île-prison-asile psychiatrique au large de Boston (ville matrice de la démocratie américaine), abrite fous et criminels dangereux. La direction médico-pénitentiaire y expérimente de nouvelles méthodes.

Lorsque l’une des patientes disparaît, le marshall Teddy Daniels et son nouveau partenaire Chuck Aule débarquent sur l’île pour enquêter.

Teddy Daniels, c’est Leonardo DiCaprio, qui semble avoir définitivement remplacé Robert De Niro dans le Scorseseland. Physique, intense, subtil, jouant avec virtuosité de toutes les parties de son corps et du moindre centimètre carré de son visage, DiCaprio s’affirme comme un immense acteur américain et n’a plus grand-chose à voir avec le gosse prépubère de Titanic.

Détail amusant : les premières scènes de Shutter Island montrent l’acteur sur un bateau, victime du mal de mer, comme s’il fallait encore exorciser, voire vomir le souvenir trop prégnant du blockbuster cameronien treize ans plus tard.

L’île de Shutter présente tous les aspects d’un lieu sinistre, jusque dans son nom (shutter = “éteignoir”) : falaises abruptes, difficulté d’accès, forme-bloc menaçante. Il n’y a pas loin entre Shutter et l’île Noire d’Hergé ou le continent noir de Freud.

Dès que les deux cops approchent de Shutter, on sait que cette île sera un terrain de mystères, de fiction, de pièges, de menaces et de retournements, comme une concrétion mentale de toutes les îles, de tous les lieux autarciques et inconnus de notre imaginaire, de Jules Verne à Koh Lanta.

On peut entrer dans Shutter Island par la face cinéphile. De Shock Corridor à L’Evadé d’Alcatraz, de Vertigo à Vol au-dessus d’un nid de coucou et jusqu’aux jeux vidéo, Scorsese convoque ici toutes les fictions labyrinthiques et carcérales, tous les lieux-mondes où se brouillent les frontières entre loi et sauvagerie, chasseur et proie, flics et coupables, normalité et folie, réalité physique et espace mental.

Si l’aspect jeu de piste survival n’est pas le plus passionnant ici (nos héros vont-ils parvenir à résoudre l’énigme et à sortir du labyrinthe ?), les références à Walsh, Fuller ou Hitchcock font l’un des plaisirs du film.

Il ne s’agit pas juste de repérer des allusions façon Monsieur Cinéma : Scorsese demeure un cinéaste cinéphile qui recrache des bouffées de cinéma dans ses propres films sans que l’on puisse parler de citations. Marty exsude le cinéma comme il respire, en un geste complètement naturel, et les références relèvent chez lui de l’inconscient.

Autre quai d’entrée dans Shutter : la politique.

Scorsese n’a jamais été un cinéaste politique au sens politicien ou idéologique du terme, mais la vie de la cité et ses conflits marquent la plupart de ses films.

Sa période mafia italo-new-yorkaise traite des limites de la loi, des structures du pouvoir, des mosaïques urbaines de l’Amérique.

Casino racontait en filigrane les mutations du capitalisme, la disneylandisation du monde. Et on n’oublie pas le plan final des Infiltrés, des rats avec le siège du Congrès américain en arrière-plan.

Dans Shutter Island, Marty le citoyen semble vouloir dérouler en contrebande un demi-siècle de géopolitique américaine depuis la Seconde Guerre mondiale.

Teddy Daniels est hanté par la libération des camps nazis à laquelle, jeune GI, il a participé. Il porte en lui la culpabilité de ne pas avoir sauvé les Juifs à temps et d’avoir abattu froidement des prisonniers allemands.

De ce point de vue, le film rejoint le récent roman de Yannick Haenel, Jan Karski, en abordant le sujet controversé de la responsabilité des Américains et des Alliés dans la Shoah.

Pour Daniels/DiCaprio et Scorsese, le message semble clair : les Américains n’ont pas exterminé les Juifs mais ils auraient pu limiter les dégâts en intervenant plus tôt.

Il est par ailleurs symptomatique que Shutter Island sorte en même temps que plusieurs autres films qui reviennent chacun à leur façon sur la Shoah : Liberté de Tony Gatlif sur l’extermination des tsiganes ; L’Arbre et la Forêt d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau sur la déportation des gays ; la superproduction La Rafle, qui s’annonce comme une Liste de Schindler en version française.

Jean-Luc Godard a souvent affirmé que le cinéma n’avait pas joué son rôle en manquant cet événement. Le moins qu’on puisse dire est que le cinéma, depuis la fin de la guerre, fait tous les efforts possibles pour corriger cette supposée faute historique (efforts parfois maladroits, voire contestables).

Shutter Island apporte sa contribution à la culpabilité du monde post-Shoah. Les flash-backs dans les camps ne sont pas les meilleurs moments du film : fusillades soigneusement cadrées à travers des barbelés, ce genre, esthétiquement obscène, qu’avait dénoncé Jacques Rivette.

Mais Shutter Island ne se contente pas de revenir sur la fin de la guerre : il évoque aussi les expériences nucléaires militaires américaines des années 50. Par ailleurs, même si le film n’y fait jamais explicitement allusion, difficile de ne pas comparer l’île de Shutter à Guantánamo ou Abou Ghraib : même éloignement physique du territoire continental américain, même viol des lois et règles de base d’une démocratie, même brutalité.

Shutter Island appelle aussi une lecture psychanalytique, jouant d’une équivalence entre la traque des policiers et le travail d’analyse. Ce faisant, le film contient sa propre critique, ses propres doutes.

Après avoir suggéré qu’une même ligne dangereuse sous-tendait la politique américaine depuis la libération des camps jusqu’à la guerre contre le terrorisme, Scorsese brouille cette vision de l’Amérique, que l’on pourrait étiqueter paranoïaque sinon complotiste : il amène le spectateur à douter de ce qu’il voit sur l’écran.

La question se pose alors : le monde de Shutter Island est-il une représentation objective ou une projection mentale de son personnage ? Comme Il était une fois en Amérique déployait une fresque peut-être générée par le cerveau opiacé de Noodles/De Niro, Shutter Island peut-il se réduire au crâne de Daniels/DiCaprio ?

Cette tension entre objectif et subjectif représente la part la plus intéressante de l’histoire et conditionne les lectures que l’on peut en faire.

Le film s’ouvre par un plan magique : un brouillard blanc d’où émerge peu à peu un navire. Quand on arrive au bout du chemin tortueux de Shutter Island, ce plan d’ouverture prend une dimension encore plus riche.

Cette image convient aussi au parcours de Scorsese : après la brume des années 1998-2005, sa stature de grand cinéaste que l’on croyait perdue se redessine de plus en plus nettement.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par odelay »

boulgakov a écrit :
julien a écrit : Toi aussi tu penses qu'il a pris sa retraite après Goodfellas ?
En tout cas, moi je suis d'accord.
(J'irai même, à la limite, jusqu'à parler d'une retraite After Hours)(je n'ai vu ni Les nerfs à vifs ni Kundun)
Il a pris sa retraite après Mean Street.
:roll:

Faut arrêter deux secondes, ses films d'après CASINO (ou même D'après GOODFELLAS) sont quand même dix fois supérieurs à LA Dernière tentation du Christ, LA Couleur de l'Argent ou même le sketches de NY Stories. Les années 80, c'était quand même assez dur pour lui. On adore (à raison) King of Comedy aujourd'hui, mais à l'époque le film s'était bien fait flinguer dans l'ensemble, les critiques qu'il a aujourdf'hui c'était de la gnognote à côté de ce qu'il avait reçu. Quant à After Hours, c'était en gros vu comme une récréation malgré le prix de la mise en scène à Cannes. Là aussi grosse réévaluation.


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"C'était mieux Avaaant".
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par boulgakov »

odelay a écrit : Image

"C'était mieux Avaaant".
P'tain, ce Cabrel! Il a toujours raison. Ca c'est un poète!

par ailleurs, ce serait plutôt "C'était mieux Aaavant"
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Demi-Lune
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par Demi-Lune »

julien a écrit :Toi aussi tu penses qu'il a pris sa retraite après Goodfellas ?
:lol: Les Nerfs à vif, Le Temps de l'Innocence, Casino, Les Infiltrés... c'est tout nul ! :mrgreen:
boulgakov a écrit :J'irai même, à la limite, jusqu'à parler d'une retraite After Hours
:shock: C'est vrai ? Tu n'aimes aucun des Scorsese suivants ? La Dernière Tentation du Christ, Casino... ?

Je vous trouve quand même durs. Même si depuis le monumental Casino (je précise que je n'ai pas encore vu Kundun), je peine à être entièrement sous le charme des films de Scorsese, à l'exception notable des Infiltrés qui s'impose selon moi comme un très grand cru jubilatoire, les oeuvres que le père Marty nous a livrées depuis une quinzaine d'années sont quand même d'un niveau très au-dessus de la moyenne. C'est quand même du haut de gamme ! Certes, des films comme A toubeau ouvert, Gangs of New-York ou Aviator ne sont pas exempts de défauts, mais cela reste des oeuvres d'une très grande maîtrise, voire impressionnantes, et dans lesquelles Scorsese ne sacrifie en rien ses thèmes fétiches. L'on pourra être tenté d'expliquer la relative faiblesse des derniers Scorsese par sa collaboration avec Di Caprio, qui bien que s'affirmant de film en film, ne peut faire oublier le légendaire De Niro... Mais à lire certains d'entre vous, dans ce sujet comme dans d'autres, j'ai l'impression – je me plante peut-être complètement - que Scorsese déçoit pour avoir "apaisé", "consensualisé", en quelque sorte, son cinéma actuel comparativement à ses films enragés et burnés des 70/80's. Peut-être que ces films-là, les Taxi Driver, les Raging Bull, ne l'intéressent plus, tout simplement... Ses derniers films rencontrent le grand succès public qui lui a échappé durant la majeure partie de sa carrière. Peut-être donc qu'il a tourné (enterré ?) une page que vous espérez revoir inlassablement ?
odelay a écrit :ses films d'après CASINO (ou même D'après GOODFELLAS) sont quand même dix fois supérieurs à LA Dernière tentation du Christ
Cela n'engage que moi, mais La Dernière Tentation du Christ est un chef-d'oeuvre.
Allez, caillassez-moi... :mrgreen:
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par odelay »

C'est par ici la lapidation? Vous n'auriez pas qq pierres en rab?

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J'avoue que la DERNIERE TENTATION arrive largement dernier dans mon top...

Mais là aussi, ça n'engage que moi... :mrgreen:
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par angel with dirty face »

Demi-Lune a écrit :Cela n'engage que moi, mais La Dernière Tentation du Christ est un chef-d'oeuvre.
Je suis d'accord avec un toi !
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)

Message par Eusebio Cafarelli »

J'ai pas vu le film (j'ai lu le livre) mais juste une courte intervention dans la discussion sur la retraite de Scorsese après je ne sais plus quel film, à force. Ne faut-il pas prendre en compte, et accepter, le fait qu'un cinéaste évolue/change dans sa carrière, sa technique, ses préoccupations, ses thématiques, et qu'il vit-pense-travaille dans un monde qui évolue/change aussi ?
Certes, Gangs of New York ce n'est pas Taxi Driver, mais l'époque, les acteurs, les thèmes, tout cela a changé aussi. Bref ce sont deux films différents tournés dans des contextes différents. Je ne dis pas qu'on ne peut pas comparer, mais il me semble qu'on peut surtout comparer par rapport à une maîtrise technique habituelle chez un réalisateur : est-ce moins bon ? Sur l'esthétique et la thématique et le choix des acteurs, là j'ai tendance à penser qu'il faut plutôt comparer avec la production de la même époque.
Bon, c'est un peu confus dans ma tête, mais en gros c'est l'idée.
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