Shutter Island (Martin Scorsese - 2010)
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Donc en gros...c'est un peu naze mais tout de même intéressant ?
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Merde, je savais que ma réflexion pouvait être interprétée de cette façon. Alors, non: pas du tout! Ce que j'ai tenté de décrire, ce ne sont pas des ratés, mais des choix formels périlleux tout au plus. Jamais, il n'ont freiné mon adhésion émotionnelle (j'étais même assez emprunté en sortant de la séance) au drame qui se joue là-dedans.Ratatouille a écrit :Donc en gros...c'est un peu naze mais tout de même intéressant ?
Hum, tout cela doit te paraître assez alambiqué. Mais je ne peux que t'encourager à y aller en étant plus que jamais attentif!
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Breezy dit vrai : Shutter Island se veut une espèce de happening dont l'enjeu final serait de dévoiler ses cartes en les ayant agitées à loisir au nez du spectateur. Sauf que de mon côté, je me suis plutôt fait chier, à compter les wagonnets derrière la locomotive. Un film "toc" revendiqué comme tel... ? MouaisRatatouille a écrit :Donc en gros...c'est un peu naze mais tout de même intéressant ?
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Ah...Gounou a écrit :Breezy dit vrai : Shutter Island se veut une espèce de happening dont l'enjeu final serait de dévoiler ses cartes en les ayant agitées à loisir au nez du spectateur. Sauf que de mon côté, je me suis plutôt fait chier, à compter les wagonnets derrière la locomotive. Un film "toc" revendiqué comme tel... ? MouaisRatatouille a écrit :Donc en gros...c'est un peu naze mais tout de même intéressant ?
Dit comme cela, ça fait un peu peur !
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Faut-il encore attendre quelque chose de Martin Scorsese? La réponse est non. Je considère Shutter Island marque le point de non retour du réalisateur de Taxi Driver. Et je l'écris la mort dans l'âme, parce que Martin Scorsese a contribué à me faire aimer le cinéma avec des œuvres comme Mean Streets, New York, New York, The Last Waltz, The King Of Comedy, After Hours, The Last Temptation Of Christ, ou Goodfellas, et que sur Shutter Island, je ne reconnais pas la touche de l'homme qui a fait Raging Bull, un de mes films préférés... J'ai l'impression d'avoir vu un film réalisé par n'importe quel tâcheron de Hollywood! Et ça me fait mal de le voir se vautrer ainsi. Martin Scorsese a pris sa retraite après Casino, maintenant, j'en ai la certitude!
Et si je ne devais sauver qu'un truc dans le machin que je viens de voir, c'est peut-être le choix des musiques. Merci Robbie Robertson...
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Shutter Island = le Shining de Scorsese ?
En effet, difficile de ne pas y penser lorsqu'on voit le dernier né de l'écurie Scorsese-Di Caprio, à ne pas l'entendre tant il braille pathétiquement son slogan sur la contagion de la Folie, à mettre en scène la chute d'un homme présenté comme pivot rationnel. Scorsese a beau tourner sa camera dans tous les sens, à faire montre d'une creuse virtuosité, à s'autoriser tous les adjuvants narratifs, à utiliser une musique ultra-inquiétante, rien n'y fait : on s'emmerde ferme devant cet étalage d'artifices. Et que dire face à cette enquête psycho-policière en forme d'auto-découverte ? Pas grand chose, si ce n'est que l'on a très vite pigé le truc au bout de 10 minutes. Vraiment fâcheux. Le plus surprenant ici, étant que Scorsese fait comme si les spectateurs n'avaient jamais vu ce type de récit schizophrénique. Peut-être devrait-on lui rappeler, qu'il y a plus de 10 ans, il y a eu un film, intitulé Fight Club, et que depuis, on nous bassine avec ces intrigues en forme de chausse-trappe. Mais Scorsese n'en démord pas- il y croit dur comme fer à sa petite histoire éventée. Après tout, se dit-il, les spectateurs en sont toujours demandeurs. Le public aime participer, il aime les puzzles. Echauffauder des hypothèses qui n'intéresse que lui, que le folie, ça se contamine, que la distinction entre la normalité et le pathologique n'est qu'une norme sociale, qu'un trauma, c'est bête comme un Soldat ayant vu les camps de concentration....Sauf que, sauf que, passer ces circonstances malheureusement atténuantes de cette catastrophe faite film, on se dit qu'il faudrait vite changer de disque, qu'il fasse preuve d'économie, qu'il ne nous emmerde pas trop fort avec son cirque laid et tonitruant, que son acteur Léonardo en fasse un peu moins dans le genre "je fronce des sourcils, je suis psychotique"...Bref, que Scorsese fasse autre chose qu'un Shining du pauvre censé confondre le public avec cette intrigue miteuse. Allez Martin, libère nous !
En effet, difficile de ne pas y penser lorsqu'on voit le dernier né de l'écurie Scorsese-Di Caprio, à ne pas l'entendre tant il braille pathétiquement son slogan sur la contagion de la Folie, à mettre en scène la chute d'un homme présenté comme pivot rationnel. Scorsese a beau tourner sa camera dans tous les sens, à faire montre d'une creuse virtuosité, à s'autoriser tous les adjuvants narratifs, à utiliser une musique ultra-inquiétante, rien n'y fait : on s'emmerde ferme devant cet étalage d'artifices. Et que dire face à cette enquête psycho-policière en forme d'auto-découverte ? Pas grand chose, si ce n'est que l'on a très vite pigé le truc au bout de 10 minutes. Vraiment fâcheux. Le plus surprenant ici, étant que Scorsese fait comme si les spectateurs n'avaient jamais vu ce type de récit schizophrénique. Peut-être devrait-on lui rappeler, qu'il y a plus de 10 ans, il y a eu un film, intitulé Fight Club, et que depuis, on nous bassine avec ces intrigues en forme de chausse-trappe. Mais Scorsese n'en démord pas- il y croit dur comme fer à sa petite histoire éventée. Après tout, se dit-il, les spectateurs en sont toujours demandeurs. Le public aime participer, il aime les puzzles. Echauffauder des hypothèses qui n'intéresse que lui, que le folie, ça se contamine, que la distinction entre la normalité et le pathologique n'est qu'une norme sociale, qu'un trauma, c'est bête comme un Soldat ayant vu les camps de concentration....Sauf que, sauf que, passer ces circonstances malheureusement atténuantes de cette catastrophe faite film, on se dit qu'il faudrait vite changer de disque, qu'il fasse preuve d'économie, qu'il ne nous emmerde pas trop fort avec son cirque laid et tonitruant, que son acteur Léonardo en fasse un peu moins dans le genre "je fronce des sourcils, je suis psychotique"...Bref, que Scorsese fasse autre chose qu'un Shining du pauvre censé confondre le public avec cette intrigue miteuse. Allez Martin, libère nous !
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
C'est vrai qu'à plusieurs moment on se sent un peu largués, notamment durant les hallucinations de Di Caprio. Du coup le baillement n'est pas loin. De plus les deux grandes scènes d'explications (dans la grotte et le phare) sont un peu trop statiques et sentent le passage obligé que Scorsese n'a pas pu esquiver.
Cependant il reste un film très intéressant et qui, c'est certain, s'avèrera encore plus passionnant avec les visions (un peu comme Shinning d'ailleurs qui avait essuyé les pires critiques à sa sortie). Scorsese n'est pas aussi "éblouissant" dans sa mise en scène. On a moins de grandes envolées que dans les précédents films mais il réussit à construire un personnage complexe et à le mettre dans un environnement qui devient de plus en plus hostile, incompréhensible et même étouffant (bravo à Dante Ferretti pour les décors qui à un moment m'ont fait penser à ceux qu'il avait faits pour "le Nom de la Rose" dans les escaliers du Batiment C), le tout agrémenté d'une photo qui a des tons qui font penser à ceux des films de cette époque. Ce n'est pas un des meilleurs Scorsese des années 2000 ("The departed" qui s'améliore aussi avec le temps est je pense supérieur), mais c'est évident, que c'est (et ce sera) l'un des films importants de 2010.
4,5/6
Cependant il reste un film très intéressant et qui, c'est certain, s'avèrera encore plus passionnant avec les visions (un peu comme Shinning d'ailleurs qui avait essuyé les pires critiques à sa sortie). Scorsese n'est pas aussi "éblouissant" dans sa mise en scène. On a moins de grandes envolées que dans les précédents films mais il réussit à construire un personnage complexe et à le mettre dans un environnement qui devient de plus en plus hostile, incompréhensible et même étouffant (bravo à Dante Ferretti pour les décors qui à un moment m'ont fait penser à ceux qu'il avait faits pour "le Nom de la Rose" dans les escaliers du Batiment C), le tout agrémenté d'une photo qui a des tons qui font penser à ceux des films de cette époque. Ce n'est pas un des meilleurs Scorsese des années 2000 ("The departed" qui s'améliore aussi avec le temps est je pense supérieur), mais c'est évident, que c'est (et ce sera) l'un des films importants de 2010.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Bon, j'y reviendrais avec un avis plus développé, mais ce film est une immense claque cinématographique, totalement hallucinant en termes de découpage, d'idées visuelles et de mise en scène pure.
Soufflé !
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Même s'il se veut expression d'un univers intérieur chaotique?Gounou a écrit :Un film "toc" revendiqué comme tel... ? Mouais
Formellement, le fil n'est que ça: traduire la confession de son protagoniste en rompant avec la cohérence visuelle que maintiendrait un récit rationnel et véridique (a ce sujet, je trouve le plan final extrêmement malin).
Je me répète un peu là
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Je me suis posée la question de savoir si c'était fait exprès ou pas pendant le film, tout en croyant difficilement que ca pouvait être involontaire. A la lumière du dénouement du film, l'intention se confirme, effectivement. Faudra que je le revoie. J'en sors juste (grande salle à l'UGC La Défense blindée à la séance de 16h, ça m'a un peu surprise), faut je digère le film. Je sais pas trop quoi en penser pour l'instant.Breezy a écrit :Je suis assez étonné que personne (à ma connaissance) n'évoque l'exercice formel absolument déconcertant auquel se livre Scorsese. Déconcertant mais absolument stimulant.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Les raccors hasardeux, franchement c'est la spécialité de Scorsese. Il y en a plein dans Casino ou Le Temps de l'Innocence. Ca n'empêche pas ces films d'être des Chefs d'oeuvre. Quant au fonds plus ou moins bien intégrés, je l'ai remarqué aussi, je me suis demandé si c'était fait exprès et j'ai eu assez vite la réponse : oui, pas de doute, c'est voulu. Sans doute pour la raison énoncée plus haut dans le spoiler, mais aussi je pense que cela fait partie d'un parti-pris esthétique, tout comme cette photo aux couleurs films noirs des 50s. Il a voulu avoir une ambiance de transparences comme on en avait durant cette période. Evidemment elles sont mieux faites aujourd'hui, mais elles conservent cette patine qui donne un aspect bien particulier au film.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Je crois fermement que ça se joue à un tout autre niveau ici. Ils sont du même ordre queodelay a écrit :Les raccors hasardeux, franchement c'est la spécialité de Scorsese. Il y en a plein dans Casino ou Le Temps de l'Innocence. Ca n'empêche pas ces films d'être des Chefs d'oeuvre.
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Je ne partage pas du tout cet avis, mais nous en avons déjà discuté ailleurs, alors je ne m'étendrai pas... ce que je voulais juste savoir, angel, c'est si tu avais vu son court-métrage de 2007 The Key to Reserva ? Il est vraiment excellent.angel with dirty face a écrit :Martin Scorsese a pris sa retraite après Casino, maintenant, j'en ai la certitude!
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
J'ai vu The Key To Reserva, et c'est loin d'égaler ses premiers court-métrages. Je trouvais que ça ressemblait plus à un exercice de style. Je ne dis pas que tout est mauvais depuis Casino, j'ai apprécié The Departed, mais c'est pour moi un Scorsese mineur...Demi-Lune a écrit :Je ne partage pas du tout cet avis, mais nous en avons déjà discuté ailleurs, alors je ne m'étendrai pas... ce que je voulais juste savoir, angel, c'est si tu avais vu son court-métrage de 2007 The Key to Reserva ? Il est vraiment excellent.angel with dirty face a écrit :Martin Scorsese a pris sa retraite après Casino, maintenant, j'en ai la certitude!
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Re: Shutter Island (Martin Scorsese, 2009)
Un court feuillet à propos du film, sur La République des Lettres.
Souhaits : Alphabétiques - Par éditeurs
- « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
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