
Petite frappe du quartier italien de New York, J.R.décide de se poser pour épouser la femme qu'il aime. Il apprend que celle-ci a été violée quelque temps plus tôt et il ne peut en supporter l’idée.
Tout premier film de Scorsese, à l'origine un film d'étude incomplet dont les qualités pousseront divers intervenants à inciter le réalisateur à le finirn nécéssitant un tournage fauché sur plusieurs années. Le film est imparfait (quelques longueur et redondance) mais témoigne déjà des thématiques de Scorcese à l'état brut avec ce personnage de JR (tout jeune Harvey Keitel) précurseur des héros de "Mean Streets", partagés entre foi, culpabilité religieuse et vie facile avec les autres bons à rien du quartier. C'est d'ailleurs ces deux aspects de son éducation qui vont le perdre au point de le rendre incapable de compassion envers le viol de son amie, engoncé qu'il est dans ses principes religieux et codes de la rues. Il est amusant de constater les progrès de Scorsese au fil du film, toutes les scènes concernant le couple ayant été filmé plusieurs années après le film d'étude de départ (qui lui concerne essentillement les facéties de la bande de Keitel). Ainsi la scène de rencontre à la gare est d'une inventivité incroyable, un simple dialogue où n'importe qui aurait alterné champ contre champ et plan d'ensemble devient à coup de travelings, plongée surprenante et fondus enchaînés une illutration idéale de la naissance du sentiment amoureux entre deux personne par la seule force de l'image (et aussi du dialogue sur la "Prisonnière du desert" où on sent le côté reférenciel encore maladroit de Scorsese). Il procède d'ailleurs de la même manière pour montrer le fossé qui les sépare désormais lors de la scène où la fille avoue le viol à Keitel, où encore la dernière entrevue, là encore le placement des personnage ainsi que le cadrage de leurs corps ou visage sera aussi évocateurs que les mots amers qu'il s'échangent désormais. Bref un beau diamant brut qui annonçait en tout point la brillante suite à venir. 4,5/6