Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Demi-Lune
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Demi-Lune »

Major Tom a écrit :Est-ce que l'édition de la FNAC présente le film dans sa version normale?
Aucune idée. Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que tous les dvds "Les Introuvables" de Wild Side réédités par Fnac ne valent que pour le nouveau packaging (moins beau de surcroît, mais c'est un avis tout à fait personnel). Cela m'étonnerait fort que Fnac en ait profité pour faire un petit travail de remasterisation. Quant à l'édition Criterion, j'ignore ce qu'elle vaut, mais dvdbeaver doit sûrement avoir chroniqué ça quelque part.
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Roy Neary
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Roy Neary »

UP !

L'édition Blu-ray de Phantom of the Paradise sort demain, DVDClassik a mis à jour sa chronique et vous en dit un peu plus sur son intérêt. :wink:
:arrow: Phantom of the Paradise - Blu-ray
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Major Tom
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Major Tom »

Cool - merci! :D
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Demi-Lune
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Demi-Lune »

Major Tom a écrit :Cool - merci! :D
C'est le premier De Palma en bluray, non ? J'espère que tu vas fêter l'évènement sur ton site. :)
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Major Tom
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Major Tom »

Demi-Lune a écrit :
Major Tom a écrit :Cool - merci! :D
C'est le premier De Palma en bluray, non ?
Non, il y a déjà eu, bien sûr Mission: impossible et Les Incorruptibles, mais aussi Redacted (tant qu'à faire pour un film jouant à fond la carte du numérique :) ), Le Dahlia Noir, et récemment Mission to Mars. ;)

Edit: Là... ;)
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Demi-Lune
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Demi-Lune »

Major Tom a écrit :
Demi-Lune a écrit : C'est le premier De Palma en bluray, non ?
Non, il y a déjà eu, bien sûr Mission: impossible et Les Incorruptibles, mais aussi Redacted (tant qu'à faire pour un film jouant à fond la carte du numérique :) ), Le Dahlia Noir, et récemment Mission to Mars. ;)

Edit: Là... ;)
Ah oui, autant pour moi :oops: Je remarque quand même au passage que la moitié des De Palma sortis en bluray sont des De Palma relativement mineurs.
Anorya
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Anorya »

Major Tom a écrit :
Demi-Lune a écrit : C'est le premier De Palma en bluray, non ?
Non, il y a déjà eu, bien sûr Mission: impossible et Les Incorruptibles, mais aussi Redacted (tant qu'à faire pour un film jouant à fond la carte du numérique :) ), Le Dahlia Noir, et récemment Mission to Mars. ;)

Edit: Là... ;)
Je crois que Demi-Lune sous-entendait que tu pourrais faire une mise à jour et chro' du blu-ray de Phantom sur ton site et ton blog prochainement. :mrgreen: :wink: :fiou:
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Demi-Lune
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Demi-Lune »

Anorya a écrit :Je crois que Demi-Lune sous-entendait que tu pourrais faire une mise à jour et chro' du blu-ray de Phantom sur ton site et ton blog prochainement. :mrgreen: :wink: :fiou:
Y avait un peu de ça, je te l'accorde... :mrgreen: :arrow:
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Watkinssien
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Watkinssien »

Revu il y a peu ce film culte !

Alors bien entendu le terme "culte" a vraiment sa place, puisque le film a valu à De Palma d'être enfin reconnu comme un grand cinéaste, mais aussi par le succès inattendu qui a engendré chez les gens une véritable osmose avec les personnages.

On le sait, Phantom of the Paradise est une oeuvre "pêle-mêle" inclassable. De Palma signe à la fois une comédie musicale, à la fois un film fantastique, à la fois un thriller psychologique. Même les références directes se mêlent pour former une oeuvre qui a sa propre indépendance, car l'ensemble est une sorte de mélange entre Le Fantôme de l'Opéra et le mythe de Faust.

Mais ce que l'on retient principalement aujourd'hui, c'est la puissance de la mise en scène. De Palma est à l'aise pour distiller chaque émotion, pour transcender chaque situation, pour passer brillamment d'une intrigue à une autre. La folie de son histoire pousse le cinéaste à superposer des audaces visuelles et symboliques qui restent extrêmement stupéfiantes.


Alors, Phantom of the Paradise, film culte ?

Oui, plus que jamais, mais également oeuvre majeure d'un cinéaste étonnant.
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Major Tom
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Major Tom »

Watkinssien a écrit :Alors, Phantom of the Paradise, film culte ? Oui, plus que jamais, mais également oeuvre majeure d'un cinéaste étonnant.
Je ne sais pas si on te l'a déjà dit, mais tu devrais travailler pour les fabricants de jaquettes de DVD. :idea: :fiou:
Watkinssien a écrit :C'est beau, c'est bon, c'est bouleversant, c'est drôle, c'est magique !
Watkinssien a écrit :Une claque, une vraie, celle qui fait du bien et dont on ressort comblé.
Watkinssien a écrit :Titanic est un pur chef-d'oeuvre, un cinéma aussi spectaculaire que personnel, vibrant et époustouflant qui mérite d'être réévalué à sa juste valeur.
Watkinssien a écrit :Indiscutablement, une oeuvre majeure, à la mise en scène d'une beauté extrême, à l'interprétation exceptionnelle, au scénario d'une complexité inouïe.
Watkinssien a écrit :Un film indémodable et universel, majeur et d'une féroce crédibilité.
Watkinssien a écrit :Brazil est un véritable chef-d'oeuvre, à la puissance visuelle inoubliable et demeure une oeuvre d'anticipation intense et intelligente, où se mêlent toutes les interrogations de Gilliam sur le pouvoir de l'imaginaire et du rêve, sur l'aliénation de sociétés sclérosées qui empêchent toute velléité d'indépendance, sur le rapport entre l'homme et la machine, sur l'amour difficilement atteignable, sur la quête identitaire.
Celle-là est un peu longue pour une jaquette, je te l'accorde, mais comme c'est une phrase de quatre lignes... :)
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Watkinssien
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Watkinssien »

Oui on me l'a déjà dit ! :)

Bon c'est sûr que si on prend toutes mes phrases de conclusion ! :uhuh:
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Jeremy Fox
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Jeremy Fox »

Fusion du Fantôme de l’Opéra et de Faust - agrémentée d’un soupçon de Dorian Gray - Phantom of the Paradise balaye avec une audace inouïe quelques décennies d’histoire du cinéma et de la musique populaire. Impossible d’oublier les somptueuses mélodies de Paul Williams, Phoenix chantant seule sur scène, le Fantôme hurlant sa douleur sur le toit du Swanage... bref, Phantom of the Paradise est un classique incontournable, un film d'une richesse thématique et visuelle incomparable, un festival d'inventivité que nous vous enjoignons, séance tenante, à aller voir et revoir en salle à l'occasion de sa réédition par Solaris !
La chronique et à l'occasion notre top du cinéaste
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Kiké
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Kiké »

Je viens de le découvrir..

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La première chose qui pourrait marquer, en face de ce film, c’est qu’il est effectivement hanté. Oui, de nombreux fantômes planent sur Phantom : Faust, Dorian Gray, Hitchcock, ou encore le fantôme de l’opéra. Mais en fait, la première chose qui me marque devant ce De Palma est son originalité. Je ne savais jamais à quoi m’attendre au fur et à mesure que les séquences se suivaient. Ce film dingue est unique au monde, il a digéré toutes ces influences avec une maestria incroyable. Non seulement la caméra du grand Brian enchaine les plans jubilatoires avec une grâce baroque : split-screen, hors-champ, adresse au spectateur, travelling circulaire, fondu enchainé, … Mais tout cela est au service d’une histoire passionnante qui réunit l’archétype faustien et la place de l’artiste dans l’industrie avec une actualité effrayante. Je ne suis pas sûr qu’on ait mieux raconté le détournement des codes de la contre-culture à des fins mercantiles que dans ce film. Ou le drame du créateur trahit par ses mécènes (situation que De Palma a connu en tant que réalisateur hollywoodien).

Encore un grand cru du grand Brian, jubilatoire sur le fond comme sur la forme.
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Jeremy Fox
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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Phantom of the Paradise (Brian de Palma - 1974)

Message par Alexandre Angel »

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L'avant-dernier contact avec ce film si parcouru, il y a quelques mois à peine, n'avait pas été concluant et m'avait laissé sur une note de déception due sans doute à de la lassitude ainsi qu'à une copie dvd dont la texture acrylique assignait l'ensemble en territoire plus criard que chatoyant.

L'inopinée (because cadeau) et très récente acquisition du collector Carlotta est donc arrivée à point nommé pour réinsuffler à ce De Palma parmi ses meilleurs films un souffle d'aura qu'il n'aurait jamais du perdre. Revu, donc, dans une copie Blu-ray plus burinée, chaleureuse, retrouvant comme dit dans le test classikien, une bienvenue texture cinématographique, Phantom of the Paradise revient à ce qui, à mon goût, caractérise et distingue mes De Palma préférés (dont également Carrie au bal du Diable, Blow out, L'Impasse et d'une certaine manière Furie), à savoir ..le charme : notion, il me semble, peu présente lorsqu'il s'agit d'évoquer l'œuvre de Brian De Palma.
Le charme à la De Palma est un parfum entêtant, vaguement écœurant mais qui pourtant enivre l'âme d'émanations musquées. Le cinéaste le dit lui-même lorsqu'il parle de Phantom : "C'est un film sinueux, qui s'enroule autour de vous pour ne plus vous lâcher." Charme est donc à prendre au sens d'ensorcellement.

Le cinéma de Brian De Palma pêche par une certaine lourdeur, induite par ses propres excès. Mais lorsque la mise en scène, canalisée par un bon scénario, parvient à contenir scories et boursouflures, cette lourdeur potentielle, ainsi tenue en respect, enrichit l'atmosphère et nimbe les fondements du film d'une poésie funambulesque incomparable.
Ce funambulisme, allié à une technicité parfois éblouissante, définit le meilleur du cinéma de De Palma mais trouve aussi à résonner chez les autres italo-américains de la même génération, Martin Scorsese, Jonathan Demme et Coppola, dont des échos forains émanent de la musique du Parrain, du barnum guerrier d' Apocalypse Now ainsi que du compagnonnage de Tom Waits, de One from the heart à Dracula. Le charme qui nous occupe est baroque.
Plus frontal et littéral que ses camarades de chambrée, De Palma ose un cinéma de sublimation à l'état pur, comparable à une raffinerie, à un laboratoire d'effluves.
Ses tout meilleurs films ne manquent jamais de faire sourdre un mélange unique d'ironie maniériste et de tendresse, d'humour potache et de tragique ( "..and now, the tragic story" comme le chante le rocker gominé qui ouvre le bal du Phantom). Cette manière de souffler le chaux et le froid, d'associer le chatoiement festif avec la mort, de fusionner les paillettes et le sang trouve avec Phantom of the Paradise un lieu d'épanouissement idéal, qui accueille à péloche ouverte les propositions de l'air du temps (le glam rock et ses visées rétro-futuristes) pour en proposer, dans le même temps, le salutaire chambrage.

C'est là que se situe l'autre sorcellerie d'un film qui devrait avoir tout pour mal vieillir et qui vieillit pourtant pas mal du tout : dans l'indéfectible désamorçage de ce qu'il propose, comme si les auteurs (dont le très important Paul Williams) sentaient d'instinct le potentiel de ringardise kitsch que pouvait charrier le film.
Un exemple : le final au cours duquel un meurtre doit se produire. Cette séquence m'a longtemps posé problème. J'y voyais l'endroit précis du film (et peu importe que ce soit à la fin) prenant un risque insensé, celui de menacer le reste d'être contaminé par le mauvais vieillissement. Or, grâce en soit rendue à Brian De Palma et à Paul Hirsch, son monteur, les créateurs du film parviennent à tirer quelque chose d'une séquence qui, en d'autres mains, pouvait passer pour du sous Ken Russell. Faisant intervenir une troupe d'artistes de happenings, De Palma et Hirsch sculptent à même le foutoir logistique de la séquence une manière de magma finalement lisible où personnages et thématiques fusionnent en une bouillonnante bacchanale.
Paul Williams, que je citais plus haut, n'est évidemment pas le moindre des artisans auxquels le spectateur est redevable. Sa musique, riche et excellente, se tient en embuscade, malicieusement détachée des courants musicaux convoqués par le film (doo wop et rockabilly, surf music, pop folk, hard rock..) tout en leur conférant une assise maniériste étincelante.
Datées mais vieillissant remarquablement bien, ces chansons participent d'une cohérence esthétique dont le délicieux The Hell of it viendra conclure le tout d'un crépitement suranné de bastringue que Paul Williams qualifiera lui-même de "fellinien".

Revoir Phantom of the Paradise, c'est également prendre acte de ce moment magique où des films, réalisés à Hollywood, par de jeunes surdoués, rivalisent d'inventions formelles et de technicité virtuose. Phantom n'est jamais meilleur que lorsqu'il regarde formellement vers l'avenir, semblant inventer KiSS avant KiSS, Dark Vador avant Dark Vador (la boîte électronique sur la poitrine du fantôme) et insuffler, sans très gros moyens pourtant, un certain grandiose à bon nombre de séquences, à commencer par toute celles contenant le fantôme dans des plans toujours filmés à quatre épingles, intenses comme celui nous montrant Winslow braquer un projecteur sur Phoenix ou bien cet autre où la pluie s'entremêle aux larmes du fantôme. Précisons que l'unique œil visible de ce dernier est le plus incroyablement expressif, dans le furibard ou le chagrin, de l'histoire des regards masqués au cinéma.
"We'll remember of you, forever, Eddie.."
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Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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