Abel Ferrara

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Blue
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Re: Top 5: Abel Ferrara

Message par Blue »

Shin Cyberlapinou a écrit :je me suis regardé l'autre jour Christmas, et il faut reconnaître que c'est quand même très mauvais.
Au contraire je trouve que "Christmas" est son dernier chef d'oeuvre en date. Que ce soit formellement (le travail de Ken Kelsch sur ce film est énorme, aussi bien dans la photo que dans les mouvements d'appareil dignes du Hou Hsiao-Hsien de "Les Feurs de Shanghai" ou "Millennium Mambo"), ou thématiquement (dans le rapport nostalgique qu'entretient Ferrara avec le New York pré-Giuliani), c'est du grand art.
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Re: Top 5: Abel Ferrara

Message par pol gornek »

Blue a écrit :Au contraire je trouve que "Christmas" est son dernier chef d'oeuvre en date. Que ce soit formellement (le travail de Ken Kelsch sur ce film est énorme, aussi bien dans la photo que dans les mouvements d'appareil dignes du Hou Hsiao-Hsien de "Les Feurs de Shanghai" ou "Millennium Mambo"), ou thématiquement (dans le rapport nostalgique qu'entretient Ferrara avec le New York pré-Giuliani), c'est du grand art.
Tout à fait, mais je considère Mary encore supérieur à Christmas, où Ferrara fait un peu "Sa dernière tentation du Christ".
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Boubakar
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Re: Top 5: Abel Ferrara

Message par Boubakar »

Inédit en France depuis lors, Chelsea Hotel sortira en dvd chez Wild Side le 3 Mai.
ballantrae
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Re: Top Abel Ferrara

Message par ballantrae »

Ah!Ferrara!!! Comme j'ai aimé son cinéma et comme il a su me décevoir avec une régularité désarmante.
Beaucoup de remarques pertinentes dans ce topic pour décrire ce cinéma fait de matière brute et de réflexions quasi théoriques, sachant allier le sens de la matière filmique d'un Cassavetes avec certains choix de grains, certaines insistances sur la durée et l'inventivité naive d'un Pasolini.
Malgré les déceptions plus ( the blackout et surtout l'inexistant new rose hotel, là c'est du magnifique foutage de gueule car il rediffuse en boucle des images pour péniblement livrer un métrage de 90 mn) ou moins grandes (RXmas ou Mary ne sont pas des catastrophes mais des films assagis et ternes), je retiens qu'il fut le cinéaste de quelques titres importants.
Chefs d'oeuvre:
-Bad lieutenant
-the funeral
-king of NY
-The addiction (l'un des plus beaux films de vampires toutes époques confondues...en ce moment sur cinecinéma frissons)
Films forts même si inégaux:
-NY, deux heures du matin
-Snake eyes
-China girl
Films de genre parfois foutraques mais où surgissent sans prévenir quelques fulgurances:
-Driller killer
-Body snatchers
bronski
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Re: Top Abel Ferrara

Message par bronski »

ballantrae a écrit :The addiction (l'un des plus beaux films de vampires toutes époques confondues...
Je plussoie, très grand film !
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Demi-Lune
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Re: Top Abel Ferrara

Message par Demi-Lune »

Difficile de tirer des conclusions à partir de seulement trois films découverts, mais je crois quand même que je n'accroche guère au peu de Ferrara que j'ai pu voir jusqu'ici. Le bonhomme est doué formellement, c'est sûr, et il tire de ses acteurs des performances exceptionnelles, mais je ne trouve pas que ses films soient si extraordinaires que ça, ni méritent toute cette reconnaissance critique... à l'exception, à mon sens, de Bad Lieutenant qui, quoi qu'on puisse penser à son sujet, est un film qui ne laisse pas indemne. Bref, top 3 :

Sans doute un grand film (mais je me suis rarement senti autant mal à l'aise devant un film)
1 - Bad Lieutenant (1992)
Bons :
2 - The King of New-York (1990)
3 - L'Ange de la vengeance (1981)
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Re: Top Abel Ferrara

Message par Amarcord »

Emission spéciale Abel Ferrara dans TRACKS le 12 mai sur ARTE à 23.05

Invité d’honneur au dernier festival de La Roche-sur-Yon, Tracks a pris entre quatre yeux le réalisateur desperado. Dans le monde propret du cinéma américain, Abel
Ferrara fait tache avec ses déclarations à l’emporte-pièce. Une émission anti-langue de bois !

Aux côtés de Ferrara, un casting satanique :
Kim Jee-Woon
Le réalisateur Kim Jee-Woon, avec son dernier film J’ai Rencontré le Diable, héros d’un cinéma coréen tranchant comme un couteau de boucher...
Paul McCarthy
L’artiste aux oeuvres sexuellement explicites, torpilleur du mythe américain, pervertit l’univers de Walt Disney en se déguisant en Pinocchio lubrique ou transforme George Bush en cochon géant comme lors de sa dernière exposition.
Roky Erickson
L’homme qui est passé de l’autre côté du miroir psychédélique, miraculeusement remonté sur scène après trente ans de voyage au bout de la folie...

(source : service presse ARTE)
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Re: Top Abel Ferrara

Message par Grimmy »

Demi-Lune a écrit :Difficile de tirer des conclusions à partir de seulement trois films découverts, mais je crois quand même que je n'accroche guère au peu de Ferrara que j'ai pu voir jusqu'ici. Le bonhomme est doué formellement, c'est sûr, et il tire de ses acteurs des performances exceptionnelles, mais je ne trouve pas que ses films soient si extraordinaires que ça, ni méritent toute cette reconnaissance critique... à l'exception, à mon sens, de Bad Lieutenant qui, quoi qu'on puisse penser à son sujet, est un film qui ne laisse pas indemne. Bref, top 3 :

Sans doute un grand film (mais je me suis rarement senti autant mal à l'aise devant un film)
1 - Bad Lieutenant (1992)
Bons :
2 - The King of New-York (1990)
3 - L'Ange de la vengeance (1981)
Il faut absolument que tu vois "The Funeral". Tu changerais, alors, surement d'avis ! Un très très grand film noir "à la James Gray"...
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Re: Top Abel Ferrara

Message par Federico »

J'ai vu trop peu de films de Ferrara mais le peu que j'ai vu me suffit pour trouver qu'il est (ou, du moins, a été) un très grand cinéaste et un des maîtres du malaise (avec Lynch, Cronenberg et quelques autres).

Donc, tout en haut, je mets : Nos funérailles (avec un Chris Penn hallucinant)

Et pas bien loin derrière : King of New York et Bad lieutenant.

Je ne me souviens plus de The addiction, j'avais beaucoup moins apprécié The blackout et, même si il ne joue pas dans la même catégorie que l'original de Siegel, j'aime beaucoup Body snatchers où (bien qu'il paraîtrait que le réalisateur était en petite forme et pas toujours sur le plateau) je trouve qu'il est parvenu à glisser ici et là sa patte d'addict judéo-chrétien (comme la scène traumatisante entre le clone de Meg Tilly et son fils).

Hors-film, j'avais bien rigolé lors d'un docu (d'Arte, je crois) montrant Ferrara entrant dans un magasin de musique new-yorkais pour essayer des guitares et où le vendeur, le reconnaissant, lui rappela qu'il y a quelques années, il avait été obligé d'appeler les flics pour le faire dégager. :lol:
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Re: Top Abel Ferrara

Message par Akrocine »

Trailer de 4:44 Last Day on Earth sortie prévu pour 2013 !



Cela donne furieusement envie :D
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Re: Top Abel Ferrara

Message par El Dadal »

IFC Films sortira 4.44: Last Day on Earth en blu aux USA le 17 juillet. Et nous, on attend toujours le film en salle... :fiou:
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Re: Top Abel Ferrara

Message par Federico »

4.44... M'étonnerait pas que Ferrara (si il est responsable du titre) soit féru d'orientalisme, quand on connait la signification superstitieuse du chiffre 4 en Asie...
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Re: Top Abel Ferrara

Message par locktal »

El Dadal a écrit :IFC Films sortira 4.44: Last Day on Earth en blu aux USA le 17 juillet. Et nous, on attend toujours le film en salle... :fiou:
Quand on sait que Go go tales a mis près de 5 ans pour sa sortie cinéma en France, je suis un peu inquiet quant à la sortie cinéma de 4:44 Last day on Earth dans nos contrées :(

J'aimerai tout de même vraiment voir ce dernier opus de Ferrara... Soyons patient !
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Re: Top Abel Ferrara

Message par Jericho »

Akrocine a écrit :Trailer de 4:44 Last Day on Earth sortie prévu pour 2013 !



Cela donne furieusement envie :D
Beurk, il a ressorti pour l'occasion ses fondus enchainés et ses ralentis saccadés tout moche.
Non merci.
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Re: Top Abel Ferrara

Message par El Dadal »

Federico a écrit :4.44... M'étonnerait pas que Ferrara (si il est responsable du titre) soit féru d'orientalisme, quand on connait la signification superstitieuse du chiffre 4 en Asie...
Les internautes sont de sacrés rigolos, et donnent au film une moyenne de 4.4 sur IMDB. Et pendant ce temps là, on a toujours pas de date de sortie française. Je commence à en avoir sérieusement marre d'attendre, et vais prendre le risque de commander le blu US. :evil:

- - - - - - - - - - - -
Bon, sinon, un petit top du roi du kitsh classe fera pas de mal:

NUMERO UNO

KING OF NEW YORK
Le classique des classiques, le film qui saura allier des thématiques riches, une exploration des couches sociales en pleine mutation, des personnages en perdition cherchant à donner un sens à leur vie, avec une photo absolument incroyable, bénéficiant d'une atmosphère urbaine aujourd'hui malheureusement disparue, et une brochette d'acteurs tous plus géniaux les uns que les autres. La confrontation entre un Victor Argo menotté et Walken cherchant autant à se convaincre lui-même du bien fondé de ses agissements que d'obtenir la compréhension de son interlocuteur restera un des grands moments de cette succession de grands moments, parfois provocateurs ("j'ai envie de te prendre dans le métro", 5min plus tard, ah bah ils sont en effet dans le métro :P , on verrait difficilement un moment pareil au ciné aujourd'hui"hui) parfois inversement trash et dégénérés (la confrontation Snipes / Fishburne, la commande au McDo...). Le film est simplement un concentré de tout ce que j'aime au cinéma. Et quelle BO absolument fabuleuse!

PELOTON DE TETE

Fear City (NY, 2H du matin)
NY comme j'aime la voir au cinéma, NY comme je suis trop jeune pour l'avoir découverte. La 42e rue, les strips clubs, les cinémas, la luminosité de l'éclairage public, tout a trop changé (c'est bien sûr une vision romantique et cinématique pour laquelle j'opte dans le cadre cinéphile sans dénigrer les véritables apports du changement).
J'aime aussi le mélange des genre, on a du slasher, du kung fu et de la boxe, du film de mafieux, du softcore, du drame et une enquête policière. Malgré tout, le film se tient. Exercice d'équilibriste qui force mon respect et mon admiration, mais je comprends que d'autres n'y prennent pas le même plaisir.

China Girl
L'amorce de ce qui me semble être la deuxième phase de Ferrara, le film qui fait le lien entre le street raw des débuts et les œuvres plus professionnelles et commerciales (même si c'est plutôt son passage à la télé qui en est l'instigateur, mais je me limite ici aux long-métrages de ciné). Ferrara parvient encore une fois à mêler les sujets les plus sérieux qui soient (impact de l'immigration, conflit des générations), les passages fun (les combats de rue) et burnés (le big chinois qui encaisse et encaisse et qu'il faut poignarder à plusieurs reprises pour s'en défaire), le tout surmonté du joli ruban rose de la romance. Encore le dosage juste.

Ms. 45 (L'Ange de la vengeance)
Une œuvre marquante, rageuse, à la fois crue et ancrée dans le fantastique de genre, toutes les apparitions vengeresses étant à ce titre fantasmatiques plus que réalistes (à part Body Snatchers, je ne vois pas vraiment Ferrara creuser cette veine). Le final est un modèle de mise en scène, une sorte de grotesque sublime délicat à maitriser. L'écart technique et professionnel avec Driller Killer est stupéfiant.

Bad Lieutenant
Scénarisé par son interprète de Ms. 45, les films entretiennent une connexion thématique certaine (la rétribution, le châtiment, le mutisme voire l'autisme, la difficulté à communiquer ce mal être...). Keitel nous fait un show grandiose, le film est encore une fois cru et fiévreux, mais j'ai un peu plus de mal avec l'hystérie religieuse au cinéma (quand c'est en contexte, dans Alucarda ou The Devils ça va, mais sinon...). C'est une remarque personnelle et non qualitative, mais ça joue sur ma capacité à revoir le film. Je lui trouve aussi quelques faiblesses rythmiques, sans doute dues à la routine voulue de ce quotidien putride. Bon, je pinaille, c'est tout de même un grand film.

EN BONNE POSITION

Body Snatchers
Et oui, j'apprécie chacune des trois adaptations, et je ne boude pas mon plaisir devant la version Ferrara. Le film est très/trop court (comme tous les Ferrara depuis celui-ci justement), et le dénouement est trop rapide. Il n'empêche, en tant que film de genre, il contient son lot de séquences instaurant le malaise et les SFX sont top. Je me dis souvent que si Ferrara avait eu des budgets au moins équivalents sur le reste de sa carrière, ses films (qui deviendront surtout des films d'idées) auraient tenu la dragée haute à un Scorsese.

Dangerous Game (Snake Eyes)
Le premier Ferrara nouvelle mode. Huis clos, filmage au plus près de l'acteur, théorisation progressive de son cinéma... Et pourtant, le film est traumatisant à plus d'un titre. J'ai rarement eu l'occasion de voir des personnages aussi rageux, plein d'amertume, de frustration, vecteurs d'humiliation et de coercion. Au niveau des rapports humains, c'est aussi glauque et sans espoir que Bad Lieutenant. Un beau film que j'ai du mal à revoir (mais une Madonna exceptionnelle, preuve que Ferrara est un superbe directeur d'actrices, sans problème du niveau d'un Lynch).

The Blackout
Un film poisseux dans lequel Ferrara s'extraie (partiellement) de New York pour le soleil de Miami. Une réflexion sur le pouvoir de l'image, ses bienfaits, ses risques, ses différentes utilisations. Le blackout tient ici la place des tentatives d'assassinat des Blow Out, Blow Up, Conversation secrète... Je vois très clairement le film dans cette lignée, sauf qu'ici c'est l'ellipse qui devient mortelle. Et devant la preuve des sons et images vidéo, ne reste que le choix de croire ou pas. Un film finalement peu représentatif du ciné US actuel, qui se termine par le choix de ne pas assumer ses actes, et de ne plus laisser de traces. Un goût amer reste en bouche. Et j'adore Dennis Hopper ainsi que la géniale BO de Schooly D.


Bons, voire très bons films, mais invariablement entachés de défauts importants

New Rose Hotel
Une première heure fabuleuse, digne de ce qu'il a fait de mieux, Asia au top de ses formes, mais le manque de budget (ou bien inclusion de la partie coke dans le devis) se fait sentir. J'imagine qu'il aurait été impensable de faire d'un film avec Walken, Defoe et Argento un moyen métrage, mais en l'état, ç'aurait peut-être été plus judicieux. Je sais que je peux tout de même me regarder le film avec plaisir (mais toujours avec une pointe de frustration).

'R Xmas
Un conte de Noël original, à la fois histoire vraie et tranche de vie, et film anti-dramatique. Drea Di Matteo est superbe, et Ice-T joue un rôle intéressant quand l'on connait le fin mot de l'histoire. Mais le film manque de nerf, même en tant que conte sur la fin d'une époque. Pour une raison que je ne m'explique toujours pas vraiment, je rapproche souvent ce film des co-réalisations de Wayne Wang et Paul Auster.

Driller Killer
Un beau bordel, finalement déjà très théorique, dont les épanchements gores apparaissent comme des doigts d'honneur plus que comme des parties de rigolade. On sort de la torpeur artsy dans laquelle les personnages s'embourbent pour y revenir très vite après une crise d'hystérie. Ferrara s'avère être un très bon comédien. J'aurai apprécié le revoir dans d'autres rôles (et non pas juste dans son apparition crypto-freudienne de Ms. 45). Ne pas s'attendre à un slasher, ni même à un film d'horreur quel qu'il soit.

The Funeral
Assez grande déception, après des années passées à saliver. Annabella Sciorra et Isabella Rossellini sont superbes, elles volent chaque scène où elles apparaissent. J'ai eu plus de problèmes avec les acteurs masculins (à l'exception de Vincent Gallo et Benicio Del Toro, à leurs places). Et puis, l'affreuse sensation que le film n'a pas grand chose à dire de si hors du commun sur la famille. Le contexte historico-social est bien plus intéressant finalement. Et c'est peut-être le dévédé qui est à blamer, mais j'ai trouvé la photo quelconque, et le production design vide (encore un problème de budget?).


Problématiques

Cat Chaser
Ça commence tip top, tendu et noir, les acteurs font leur job, mais on finit par s'en désintéresser, tout comme Ferrara visiblement (dans les suppléments du disque français, Nicole Brenez nous fait savoir que Ferrara s'est barré en cours de route pour aller tourner King of New York). Ça se regarde, mais le soufflé est quand même retombé.

MARY
Un film schizophrène, parsemé de moments de grâce, d'actrices superbes et de bonnes idées et histoires parallèles. Mais le trop est l'ennemi du bien et je trouve qu'aucune des histoires n'est correctement développée et les personnages ne sont pas assez ni écrits ni incarnés. Typiquement, Ferrara se perd en filmant les femmes qu'il aime, mais là il ne retombe pas sur ses pieds. Avec un titre pareil, c'est d'autant plus dommage. En tant que film global, ça ne marche pas pour moi. Mais ça reste parsemé de très belles scènes.

- - - - - - - - - - - -
Je n'ai à ce jour pas pu voir ni Nine Lives of a Wet Pussy, ni The Gladiator, ni The Addiction (gros manque, mais j'attends un DVD digne de ce nom et abordable) ni aucun des films post-MARY. Et je considère pour finir que ses épisodes de Crime Story et son clip de California pour Mylène sont de grosses réussites.
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