Robert Wise (1914-2005)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Boubakar
- Mécène hobbit
- Messages : 52278
- Inscription : 31 juil. 03, 11:50
- Contact :
Re: Robert Wise (1914-2005)
Le coup de l'escalier (1959)
Un très bon petit film noir, qui traite davantage d'une époque teintée de racisme et de gens désabusés, sans oublier la fin d'un genre typique des années 30 à 50 que sur le casse en lui-même.
Très bien interprété par Harry Belafonte et Robert Ryan, la psychologie des personnages est très bien traitée, et on s'attache à eux, malgré le rôle d'ordure de Robert Ryan, et tout cela mène à un casse qui ne peut pas se passer comme prévu. Et c'est très très bien filmé, sans doute magnifié grâce au type de pellicule utilisé durant le tournage (c'était de l'infrarouge).
Reste un peu trop de Jazz et de numéros musicaux, mais c'est très bien et assez surprenant dans son déroulement.
Il y a un seul bonus sur le dvd ; un petit docu où deux auteurs ayant écrit un livre sur Wise parlent de sa carrière, du film, et de ses spécificités (le personnage de Robert Ryan pourrait être l'extension du boxeur qu'il a joué 10 ans plus tôt dans Nous avons gagné ce soir). C'est très intéressant pour savoir quelle importance a ce film dans l'histoire du cinéma (c'était le film préféré de Jean-Pierre Melville, qui affirmait l'avoir vu 120 fois ).
D'ailleurs, ce livre est brièvement présenté en fin de docu :
Est-ce qu'il vaut le coup ?
Un très bon petit film noir, qui traite davantage d'une époque teintée de racisme et de gens désabusés, sans oublier la fin d'un genre typique des années 30 à 50 que sur le casse en lui-même.
Très bien interprété par Harry Belafonte et Robert Ryan, la psychologie des personnages est très bien traitée, et on s'attache à eux, malgré le rôle d'ordure de Robert Ryan, et tout cela mène à un casse qui ne peut pas se passer comme prévu. Et c'est très très bien filmé, sans doute magnifié grâce au type de pellicule utilisé durant le tournage (c'était de l'infrarouge).
Reste un peu trop de Jazz et de numéros musicaux, mais c'est très bien et assez surprenant dans son déroulement.
Il y a un seul bonus sur le dvd ; un petit docu où deux auteurs ayant écrit un livre sur Wise parlent de sa carrière, du film, et de ses spécificités (le personnage de Robert Ryan pourrait être l'extension du boxeur qu'il a joué 10 ans plus tôt dans Nous avons gagné ce soir). C'est très intéressant pour savoir quelle importance a ce film dans l'histoire du cinéma (c'était le film préféré de Jean-Pierre Melville, qui affirmait l'avoir vu 120 fois ).
D'ailleurs, ce livre est brièvement présenté en fin de docu :
Est-ce qu'il vaut le coup ?
-
- Doublure lumière
- Messages : 534
- Inscription : 2 oct. 09, 12:26
Re: Robert Wise (1914-2005)
Boubakar, j'ai l'impression que tu tiens mon ancienne édition revendu il y a 7 ou 8 ans à un bouquiniste sur Paris, je ne déconne pas la petite imperfection sur la couverture, la mienne en avait une aussi. C'est troublant..Extrême hasard? Delusional paranoia?
- Boubakar
- Mécène hobbit
- Messages : 52278
- Inscription : 31 juil. 03, 11:50
- Contact :
Re: Robert Wise (1914-2005)
J'ai chopé l'image sur Priceminister.CrankyMemory a écrit :Boubakar, j'ai l'impression que tu tiens mon ancienne édition revendu il y a 7 ou 8 ans à un bouquiniste sur Paris, je ne déconne pas la petite imperfection sur la couverture, la mienne en avait une aussi. C'est troublant..Extrême hasard? Delusional paranoia?
-
- Doublure lumière
- Messages : 534
- Inscription : 2 oct. 09, 12:26
-
- Six RIP Under
- Messages : 4656
- Inscription : 7 mars 07, 22:23
Re: Robert Wise (1914-2005)
Un des rares livres sur le réalisateur. Je l'ai et je suis assez content de ce petit bouquin comme une bonne partie des livres qui étaient édités par Edilig. Tu peux le prendre!Boubakar a écrit :D'ailleurs, ce livre est brièvement présenté en fin de docu :
Est-ce qu'il vaut le coup ?
-
- Six RIP Under
- Messages : 4656
- Inscription : 7 mars 07, 22:23
Re: Robert Wise (1914-2005)
Odds Against Tomorrow (1959)
Réalisé par un Robert Wise en pleine forme, Odds Against Tomorrow, sans un être un chef-d'œuvre, est un film parfait. Film de gangster dans la veine de The Asphalt Jungle (1950) de John Huston, Odds Against Tomorrow est surprenant dans le sens où tout ce qui concerne le casse est relégué au second plan, et que le film s'intéresse surtout à des personnages au destin chaotique. De très belles scènes qui resteront gravées dans ma mémoire : Les deux séquences (du début) avec le groom dans l'ascenseur qui plantent le décor, les rapports des protagonistes avec les femmes, les numéros de chant d'Harry Belafonte... Et des acteurs, tous admirables: Robert Ryan retrouve ici son réalisateur de The Set-Up (1949) dans un rôle détestable à souhait qu'il interprète sublimement; Face à lui, un Harry Belafonte en état de grâce; Sans oublier une galerie de seconds rôles très intéressante : Shelley Winters, Ed Begley, Gloria Grahame, et Richard Bright qui deviendra quelques années plus tard Al Neri dans la trilogie The Godfather... Bref, si on va chercher plus loin, on peut lire au générique entre autre, le nom d'Abraham Polonsky pour le scénar, d'après un roman de William P. McGivern (The Big Heat). Ajoutez à cela une excellente musique de jazz composée par John Lewis. Non, il n'y a pas de mystère, tout ce beau monde réuni ne pouvait pas manquer sa cible...
Et pour les bonus de l'édition Wild Side : Lire, un peu plus haut, le post de Boubakar!
Réalisé par un Robert Wise en pleine forme, Odds Against Tomorrow, sans un être un chef-d'œuvre, est un film parfait. Film de gangster dans la veine de The Asphalt Jungle (1950) de John Huston, Odds Against Tomorrow est surprenant dans le sens où tout ce qui concerne le casse est relégué au second plan, et que le film s'intéresse surtout à des personnages au destin chaotique. De très belles scènes qui resteront gravées dans ma mémoire : Les deux séquences (du début) avec le groom dans l'ascenseur qui plantent le décor, les rapports des protagonistes avec les femmes, les numéros de chant d'Harry Belafonte... Et des acteurs, tous admirables: Robert Ryan retrouve ici son réalisateur de The Set-Up (1949) dans un rôle détestable à souhait qu'il interprète sublimement; Face à lui, un Harry Belafonte en état de grâce; Sans oublier une galerie de seconds rôles très intéressante : Shelley Winters, Ed Begley, Gloria Grahame, et Richard Bright qui deviendra quelques années plus tard Al Neri dans la trilogie The Godfather... Bref, si on va chercher plus loin, on peut lire au générique entre autre, le nom d'Abraham Polonsky pour le scénar, d'après un roman de William P. McGivern (The Big Heat). Ajoutez à cela une excellente musique de jazz composée par John Lewis. Non, il n'y a pas de mystère, tout ce beau monde réuni ne pouvait pas manquer sa cible...
Et pour les bonus de l'édition Wild Side : Lire, un peu plus haut, le post de Boubakar!
-
- Electro
- Messages : 931
- Inscription : 19 janv. 04, 16:24
- Contact :
Re:
Fatalitas a écrit :Le Coup de l'escalier(Odds against tomorrow) (...)
Par contre, quelqu'un pourrait m'expliquer le sens du titre français??
Je remonte ce topic et surtout cette question datant de 2004 parce que mon camarade Grimmy et moi même discutions de ce film dernièrement, et bien évidemment nous nous la sommes posée. J'ai cherché sur Internet, fouillé tous les forums mais n'ai pas trouvé de réponse...Requiem a écrit :Le coup de l'escalier(...)
PS : Je veux bien qu'on m'explique quel est le rapport entre le titre français et le film, parce que là j'ai un peu de mal. Merci.
Bref, y a t-il quelqu'un ici pour répondre à cette question mystère ?...
-
- Accessoiriste
- Messages : 1674
- Inscription : 1 sept. 07, 17:42
- Localisation : Flamingo Hotel
Re: Robert Wise (1914-2005)
J'ai trouvé le passage suivant dans "La Notion de jeu et de hasard en droit public" de Gérald Mouquin :
"Le jeu sur parole et à l'aveugle représente une sorte de nec plus ultra de la tension ludique. Dans les maisons de jeu où les tables de chemin de fer sont à l'étage, le "coup de l'escalier" se pratique de temps à autre : un client, du bas de l'escalier, sans avoir vu la table, ni entendu l'annonce de la somme en banque, crie : "Banco !". Si son banco est accepté, il tiendra seul le coup contre le banquier. S'il vient de se produire une série en faveur de la banque, la somme en jeu peut être considérable, puisque le jeu fonctionne sur le principe du quitte ou double. Bien que l'enjeu soit indéterminé il y a dans le "coup de l'escalier", accord de volonté : le ponte s'engage à payer s'il perd et à accepter le gain s'il vainc. Quant au banquier la seule exposition de sa mise sur la table indique qu'il accepte les riques et profits du prochain coup."
De plus (toujours du même livre) :
"Banco : 1. Déclaration par laquelle, spécialement au baccara, un ponte annonce qu'il joue contre seul contre la banque."
"J'appelle "pontes" les joueurs qui ne sont pas des tenanciers".
Pour se renseigner sur les règles du chemin de fer (ou baccarat) google.
Donc en bref, le "coup de l'escalier", c'est un joueur qui veut jouer seul contre la banque sans savoir combien il y a en jeu.
"Le jeu sur parole et à l'aveugle représente une sorte de nec plus ultra de la tension ludique. Dans les maisons de jeu où les tables de chemin de fer sont à l'étage, le "coup de l'escalier" se pratique de temps à autre : un client, du bas de l'escalier, sans avoir vu la table, ni entendu l'annonce de la somme en banque, crie : "Banco !". Si son banco est accepté, il tiendra seul le coup contre le banquier. S'il vient de se produire une série en faveur de la banque, la somme en jeu peut être considérable, puisque le jeu fonctionne sur le principe du quitte ou double. Bien que l'enjeu soit indéterminé il y a dans le "coup de l'escalier", accord de volonté : le ponte s'engage à payer s'il perd et à accepter le gain s'il vainc. Quant au banquier la seule exposition de sa mise sur la table indique qu'il accepte les riques et profits du prochain coup."
De plus (toujours du même livre) :
"Banco : 1. Déclaration par laquelle, spécialement au baccara, un ponte annonce qu'il joue contre seul contre la banque."
"J'appelle "pontes" les joueurs qui ne sont pas des tenanciers".
Pour se renseigner sur les règles du chemin de fer (ou baccarat) google.
Donc en bref, le "coup de l'escalier", c'est un joueur qui veut jouer seul contre la banque sans savoir combien il y a en jeu.
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
-
- Electro
- Messages : 931
- Inscription : 19 janv. 04, 16:24
- Contact :
Re: Robert Wise (1914-2005)
Bugsy Siegel, merci ! Là, je crois que tu as résolu un des plus grands mystères du cinéma du XXè siècle ! L'explication est plus que plausible, bravo !
-
- Producteur
- Messages : 9462
- Inscription : 9 mai 09, 12:14
- Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac
Re: Robert Wise (1914-2005)
La notion de film parfait est... parfaite ! Wise était un des plus habiles artisan et technicien d'Hollywood. Outre les superbes séquences citées, j'ajouterai la splendeur de la photographie dans la scène du début à Central Park (?) avec la brume sur New York dans le fond.angel with dirty face a écrit :Odds Against Tomorrow (1959)
Réalisé par un Robert Wise en pleine forme, Odds Against Tomorrow, sans un être un chef-d'œuvre, est un film parfait. Film de gangster dans la veine de The Asphalt Jungle (1950) de John Huston, Odds Against Tomorrow est surprenant dans le sens où tout ce qui concerne le casse est relégué au second plan, et que le film s'intéresse surtout à des personnages au destin chaotique. De très belles scènes qui resteront gravées dans ma mémoire : Les deux séquences (du début) avec le groom dans l'ascenseur qui plantent le décor, les rapports des protagonistes avec les femmes, les numéros de chant d'Harry Belafonte...
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Joseph L. Mankiewicz
Re: Robert Wise (1914-2005)
Aujourd'hui DVDClassik met en ligne la chronique de l'un des premiers films de Robert Wise au temps où il travaillait pour Val Lewton : Le Récupérateur de cadavres (The Body Snatcher) avec Boris Karloff et Bela Lugosi (dans un petit rôle). Le DVD testé est édité par Les Éditions Montparnasse.
M. George Kaplan, fan des productions Val Lewton est aux manettes.
Le Récupérateur de cadavres
M. George Kaplan, fan des productions Val Lewton est aux manettes.
Le Récupérateur de cadavres
- Profondo Rosso
- Howard Hughes
- Messages : 18522
- Inscription : 13 avr. 06, 14:56
Notez les films naphtas - Novembre 2010
Mademoiselle Fifi de Robert Wise (1944)
En 1870, dans une France occupée par les Prussiens, une diligence quitte Rouen et se dirige vers Dieppe. A son bord, un couple d’aristocrates, deux marchands et leurs épouses, un journaliste, un jeune prêtre et une blanchisseuse, Elisabeth Rousset. Ces trois derniers ne tolèrent pas la présence des ennemis dans leur pays ; les autres ‘font avec’. La diligence fait une halte dans un relais où se trouve le brutal lieutenant Von Eyrick, surnommé Mademoiselle Fifi. Il refuse de laisser repartir les voyageurs tant que la jolie Elisabeth n’aura pas accepté de dîner à sa table dans ses appartements.
Mademoiselle Fifi naît de la volonté du producteur Val Newton de sortir du carcan des série B fantastiques dans lequel il reste cantonné à la RKO et pour lequel il a obtenu tant de succès artistiques comme commerciaux notamment La Féline. Malheureusement la RKO ne lui accorde qu'un budget faible pour ce type de film en costume luxueux et Newton se voit contraint de réutiliser et remettre en état les décors de la superproduction de 1939 Quasimodo de William Dieterle (c'est assez amusant quand on vu le film tout les éléments réutilisés sont bien identifiables) pour donner la facture souhaitée à son film. Il fait également confiance à la réalisation à Robert Wise jusqu'ici monteur brillant sur pour Orson Welles (Citizen Kane, La Splendeur des Amberson) et les chef d'oeuvres de Jacques Tourneur et qui dirige là son premier film.
Mademoiselle Fifi est une adaptation d'une nouvelle de Maupassant publiée dans le recueil éponyme en 1882 soit quelques années après la Guerre contre les Prussiens en 1870. Le ressentiment contre les Prussiens se ressent autant dans le texte que dans le film, ce dernier faisant bien évidemment écho à une situation plus contemporaine avec une France occupée par les allemands en 1944. Fougueux hymne à la résistance face à l'envahisseur, le film conserve son intérêt malgré son cadre dépassé par l'excellente interprétation. L'histoire dépeint la manière dont la fierté française est amenée à reposer sur les frêles épaules d'une indomptable et jolie blanchisseuse jouée par Simone Simon. Subissant les avances d'un odieux et brutal officier allemand, sa volonté vacille sous la pression de ses compagnons de voyage mécontents d'être bloqués à cause de ses refus. La communauté riche et et les intellectuels sont montrés comme plus préoccupés par leurs intérêt personnels que par la nation, toujours prêt à des arrangements avec l'ennemi si nécessaire. Les deux séquences en voiture où Simone Simon partage volontiers sont repas avec les voyageurs quant plus tard lorsqu'elle est au plus mal après sa rencontre avec Von Eyrick ils n'auront pas un regard pour elle sont très fortes notamment la manière dont la fragilité de Elisabeth si dure jusque là se dévoile.
L'enjeu se déplace donc ensuite à une cloche de village que le curé refuse de faire sonner tant que l'envahisseur Prussien est présent malgré les pressions. C'est l'occasion pour le personnage de John Emery seul à regretter sa conduite envers Elisabeth de retrouver sa fierté et redorer le blason français. Le patriotisme exacerbé a beau être profondément rattaché à son époque (c'est quasiment un film de propagande) ça fonctionne le lieutenant allemand "Mademoiselle Fifi" est joué avec une délectation sadique par un Kurt Krueger (dont le physique rappelle un peu Hardy Krueger) bien détestable. La conclusion est donc un appel au maquis, à la résistance et l'honneur français retrouver (le prêtre du village en étant aussi !) où la Marseillaise peut à nouveau retentir triomphalement. Plutôt réussi malgré les limites évidentes donc. 4/6
En 1870, dans une France occupée par les Prussiens, une diligence quitte Rouen et se dirige vers Dieppe. A son bord, un couple d’aristocrates, deux marchands et leurs épouses, un journaliste, un jeune prêtre et une blanchisseuse, Elisabeth Rousset. Ces trois derniers ne tolèrent pas la présence des ennemis dans leur pays ; les autres ‘font avec’. La diligence fait une halte dans un relais où se trouve le brutal lieutenant Von Eyrick, surnommé Mademoiselle Fifi. Il refuse de laisser repartir les voyageurs tant que la jolie Elisabeth n’aura pas accepté de dîner à sa table dans ses appartements.
Mademoiselle Fifi naît de la volonté du producteur Val Newton de sortir du carcan des série B fantastiques dans lequel il reste cantonné à la RKO et pour lequel il a obtenu tant de succès artistiques comme commerciaux notamment La Féline. Malheureusement la RKO ne lui accorde qu'un budget faible pour ce type de film en costume luxueux et Newton se voit contraint de réutiliser et remettre en état les décors de la superproduction de 1939 Quasimodo de William Dieterle (c'est assez amusant quand on vu le film tout les éléments réutilisés sont bien identifiables) pour donner la facture souhaitée à son film. Il fait également confiance à la réalisation à Robert Wise jusqu'ici monteur brillant sur pour Orson Welles (Citizen Kane, La Splendeur des Amberson) et les chef d'oeuvres de Jacques Tourneur et qui dirige là son premier film.
Mademoiselle Fifi est une adaptation d'une nouvelle de Maupassant publiée dans le recueil éponyme en 1882 soit quelques années après la Guerre contre les Prussiens en 1870. Le ressentiment contre les Prussiens se ressent autant dans le texte que dans le film, ce dernier faisant bien évidemment écho à une situation plus contemporaine avec une France occupée par les allemands en 1944. Fougueux hymne à la résistance face à l'envahisseur, le film conserve son intérêt malgré son cadre dépassé par l'excellente interprétation. L'histoire dépeint la manière dont la fierté française est amenée à reposer sur les frêles épaules d'une indomptable et jolie blanchisseuse jouée par Simone Simon. Subissant les avances d'un odieux et brutal officier allemand, sa volonté vacille sous la pression de ses compagnons de voyage mécontents d'être bloqués à cause de ses refus. La communauté riche et et les intellectuels sont montrés comme plus préoccupés par leurs intérêt personnels que par la nation, toujours prêt à des arrangements avec l'ennemi si nécessaire. Les deux séquences en voiture où Simone Simon partage volontiers sont repas avec les voyageurs quant plus tard lorsqu'elle est au plus mal après sa rencontre avec Von Eyrick ils n'auront pas un regard pour elle sont très fortes notamment la manière dont la fragilité de Elisabeth si dure jusque là se dévoile.
L'enjeu se déplace donc ensuite à une cloche de village que le curé refuse de faire sonner tant que l'envahisseur Prussien est présent malgré les pressions. C'est l'occasion pour le personnage de John Emery seul à regretter sa conduite envers Elisabeth de retrouver sa fierté et redorer le blason français. Le patriotisme exacerbé a beau être profondément rattaché à son époque (c'est quasiment un film de propagande) ça fonctionne le lieutenant allemand "Mademoiselle Fifi" est joué avec une délectation sadique par un Kurt Krueger (dont le physique rappelle un peu Hardy Krueger) bien détestable. La conclusion est donc un appel au maquis, à la résistance et l'honneur français retrouver (le prêtre du village en étant aussi !) où la Marseillaise peut à nouveau retentir triomphalement. Plutôt réussi malgré les limites évidentes donc. 4/6
Re: Robert Wise (1914-2005)
DVDClassik poursuit ses tests des Trésors Warner !
Aujourd'hui la chronique d'un film rare, un western de Robert Wise, qui promet de belles surprises : La Loi de la prairie (Tribute to a Bad Man).
Bien entendu, c'est notre shérif classikien qui s'est chargé de l'analyse de ce film servi par un DVD qui se révèle une plutôt bonne surprise;
La Loi de la prairie
Aujourd'hui la chronique d'un film rare, un western de Robert Wise, qui promet de belles surprises : La Loi de la prairie (Tribute to a Bad Man).
Bien entendu, c'est notre shérif classikien qui s'est chargé de l'analyse de ce film servi par un DVD qui se révèle une plutôt bonne surprise;
La Loi de la prairie
Re: Robert Wise (1914-2005)
Décidément une semaine Robert Wise sur DVDClassik !
Aujourd'hui, voici la chronique de Destination Gobi, sorti dans une belle édition chez Opening. L'analyse est signée. Mr. Fox.
Destination Gobi
Aujourd'hui, voici la chronique de Destination Gobi, sorti dans une belle édition chez Opening. L'analyse est signée. Mr. Fox.
Destination Gobi
-
- Producteur
- Messages : 9462
- Inscription : 9 mai 09, 12:14
- Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac
Re: Robert Wise (1914-2005)
Et ailleurs aussi puisqu'à la fin de l'émission Projection privée de ce samedi, Michel Ciment et Philippe Rouyer ont évoqué la sortie DVD du Mystère Andromède chez Opening (ainsi que d'un gouleyant coffret Destination Mars).Roy Neary a écrit :Décidément une semaine Robert Wise sur DVDClassik !
http://www.franceculture.com/emission-p ... 10-15.html
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Joseph L. Mankiewicz