Wong Kar Wai
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Re: Wong Kar Wai
Oui, d'ores et déjà un maître.
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Re: Wong Kar Wai
J'avais adoré son court-métrage issu de Eros, et In the mood for love m'avait laissé sur le carreau, tellement je trouvais ça arty et très fabriqué dans ses sentiments, mais son premier film, As tears go by, m'a beaucoup plu.
Apparemment, il n'a pas l'air très aimé, à en juger sa note dans le premier topic, mais j'ai trouvé que c'était un drame d'une belle intensité.
Ponctué de très belles idées de mise en scène, surtout durant le poignant final, on sent que WKW n'avait pas beaucoup d'argent, étant donné le sentiment d'urgence qui parcourt le film. Mais je trouve que cette énergie désespéré, cette fuite en avant lui réussit très bien. Et il me semble que c'est son film le plus linéaire, trs facile à comprendre.
Il y a de plus une très belle musique (dont une reprise d'une chanson célèbre, mais j'arrive pas à mettre un nom dessus), et la très bonne copie du dvd embellit le tout.
Ça aura été une belle découverte !
Apparemment, il n'a pas l'air très aimé, à en juger sa note dans le premier topic, mais j'ai trouvé que c'était un drame d'une belle intensité.
Ponctué de très belles idées de mise en scène, surtout durant le poignant final, on sent que WKW n'avait pas beaucoup d'argent, étant donné le sentiment d'urgence qui parcourt le film. Mais je trouve que cette énergie désespéré, cette fuite en avant lui réussit très bien. Et il me semble que c'est son film le plus linéaire, trs facile à comprendre.
Il y a de plus une très belle musique (dont une reprise d'une chanson célèbre, mais j'arrive pas à mettre un nom dessus), et la très bonne copie du dvd embellit le tout.
Ça aura été une belle découverte !
- Vic Vega
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Re: Wong Kar Wai
Take my breath away (ou comment transformer un slow de plomb en baiser Maggie Cheung/Andy Lau en or et trousser une des scènes qui me touchent le plus dans la filmo du cinéaste).Boubakar a écrit : Il y a de plus une très belle musique (dont une reprise d'une chanson célèbre, mais j'arrive pas à mettre un nom dessus)
Dernière modification par Vic Vega le 29 juil. 09, 01:27, modifié 1 fois.
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Re: Wong Kar Wai
En français, arty, cela signifie ?Boubakar a écrit :J'avais adoré son court-métrage issu de Eros, et In the mood for love m'avait laissé sur le carreau, tellement je trouvais ça arty et très fabriqué dans ses sentiments, mais son premier film, As tears go by, m'a beaucoup plu.
Everybody's clever nowadays
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Re: Wong Kar Wai
En gros, ça me faisait penser à quelque chose de toujours propre, toujours clinquant, sans un pet de travers, où la beauté y a une place majuscule.Nikita a écrit :En français, arty, cela signifie ?
Certes, c'est très beau à l'image, mais ça avait un côté papier glacé qui me gênait à la vision.
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Re: Notez les films septembre 2009
L'histoire de deux flics lâchés par leur petite amie. Le matricule 223, qui se promet de tomber amoureux de la première femme qui entrera dans un bar à Chungking House, où il noie son chagrin. Le matricule 633, qui chaque soir passe au Midnight Express, un fast-food du quartier de Lan Kwai Fong, acheter à la jolie Faye une salade du chef qu'il destine à sa belle, une hôtesse de l'air.
Suite à une énième interruption de tournage de son Wu Xia Pian "Les cendres du temps", Wong Kar Wai s'offre une récréation avec un petit film tourné à l'arrache dans Hong Kong avec une équipe réduite et un script rachitique. Essentiellement destiné à lui redonner le plaisir et l'envie de tourner avec un film plus modeste et libre en opposition à la lourde logistique des "Cendres du Temps", le "petit" film constituera finalement un des joyaux de sa filmographie avec "Nos Années Sauvages" et "In the Mood For Love".
Le pitch très conceptuel offre une variation sur le même thème avec deux histoires aux point de départ similaire (un flic en proie au chagrin d'amour réconforté par une rencontre féminine improbable) mais au traitement bien différent.
La première histoire confronte un couple improbable constitué de Takeshi Kaneshiro et Maggie Cheung. Essentiellement nocturne, l'ambiance fait la part belle au spleen introspectif à travers les tourments affectifs d'un Takeshi Kaneshiro inconsolable. Wong Kar Wai capte parfaitement la détresse ressentie dans ces moments là, à laquelle il offre sa touche drôle et poétique avec les défis improbable que se lance Kaneshiro dans l'espoir qu'elle revienne (comme avaler 30 boîte d'ananas périmées, le soir de son anniversaire et un mois après leur rencontre) où la manière étonnante dont il décide de tomber amoureux de Maggie Cheung. Cette dernière nous offre là son rôle le plus mystérieux et iconique, perruque blonde,lunettes noires et gros imper masquant son apparence et es sentiments avec un personnage tout en froideur. Mêlées à des affaires louches, elle offre au film un aspect polar léger ainsi qu'un aperçu cosmopolite de Hong Kong avec ses émigrants pakistanais (visibles également dans la seconde histoire). Wong Kar Wai distille une ambiance nocturne typique de son style et préfigurant notammant "Les Anges déchus" (notamment l'utilisation de morceaux trip hop accompagnant les déambulations de ses personnages) et quelques idées visuelle développées dans "As tears Go By" comme ces dilatations du temps dans les mouvements saccadés des personnages lors des poursuites leurs donnant une aura abstraite et picturale à la Enki Bilal. La rencontre Kaneshiro/Cheung se fait tout en non dit et silence platonique sur fond de musique jazzy et le jour levé tout est fini, chacun ayant donné du courage à l'autre : oublier et passé à autre chose pour Kaneshiro revigoré par une Maggie Cheung reconnaissante et moins froide qu'en apparence, celle ci revigorée décidant d'en finir définitivement avec ces ennemis.
Totalement à l'opposé, la seconde histoire part de la même base pour un récit lumineux, enjoué, ludique et débordant de charme.Cette fois c'est Tony Leung Chiu Wai fraîchement largué qui va voir débouler l'ouragan Faye Wong dans sa vie. Des idées narrative brillantes comme le changement de menu progressif de Tony Leung au fast food annonçant puis confirmant son célibat tandis que dans un coin la serveuse Faye Wong trépigne sous la timidité apparente. Ensuite le sourire béat ne nos quitteras plus jusqu'au bout lorsque Faye Wong s'introduit en douce chez Tony Leung pour arranger son appartement à son insu, que ce dernier voit sa déprime inexplicablement s'estomper tandis que le récit se fait de plus en plus enlevé et romantique alors qu'une nouvelle fois la relation reste en apparence platonique (procédé poussé à l'extrême dans "In the Mood For love"). Tout spectateur normalement constitué doit terminer amoureux de Faye Wong qui offre une prestation éblouissante de fraîcheur et de spontanéité, comme sa réactions quand Tony leung lui rapporte son disquele massage de pieds et bien évidemment le ménage sur fond de reprise de Dreams en cantonais. On sent pas mal l'influence du Godard des débuts avec ce sentiment de fougue, de liberté et de jeunesse qui imprègne le film, ancré pour le meilleur dans un ton et une ambiance typique de la première moitié des années 90 (les pager, les boîtes vocales à consulter...) tout en illustrant l'architecture atypique de Hong Kong comme personne (la fenêtre de Tony Leung donnant sur un escalator !). Après multiple visionnages le charme ne s'est jamais estompé, et malgré une filmo impeccable jusqu'à "In the mood for love" Wong Kar Wai ne retrouvera jamais plus cette grâce, et certainement pas dans sa tentative raté de renouer avec le ton de "Chungking Express" dans le récent et poussif (malgré quelques moments sympas) "My Blueberry Nights. 6/6
all the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day
I'd be safe and warm
if I was in L.A
California Dreamin'
on such a winter's day
stopped into a church
I passed along the way
well, I got down on my knees
and I pretend to pray
you know the preacher likes the cold
he knows I'm gonna stay
California Dreamin'
on such a winter's day
all the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day
if I didn't tell her
I could leave today
California Dreamin'
on such a winter's day x3
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Re: Notez les films septembre 2009
Ce n'est pas pour le plaisir de te reprendre, Profondo, mais Maggie Cheung ne joue pas dans ce film : il s'agit de Brigitte Lin !
- cinephage
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Re: Notez les films septembre 2009
Joli texte, Profondo Rosso !! Je partage totalement ton entousiasme pour Chungking Express, qui contient l'un de mes plans préférés, pourtant assez simple, mais très expressif, et judicieusement placé dans le film (
Seul point de désaccord, ton avis sur My blueberry nights, qui, s'il n'a pas la légèreté de Chungking Express, me parait loin d'être poussif, et bourré de très jolis moments...
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Seul point de désaccord, ton avis sur My blueberry nights, qui, s'il n'a pas la légèreté de Chungking Express, me parait loin d'être poussif, et bourré de très jolis moments...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Notez les films septembre 2009
Arrêtez, j'ai le film dans une vieille VHS usée, ça fait une éternité que je l'ai pas revu et vous me redonnez super envie...
- Eusebio Cafarelli
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Re: Notez les films septembre 2009
Ben c'est l'occasion d'acheter en DVD ce film merveilleux (mon film préféré de WKW, juste avant In the Mood for Love) !
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- Laughing Ring
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Re: Notez les films septembre 2009
Si je le trouve en occaz...Eusebio Cafarelli a écrit :Ben c'est l'occasion d'acheter en DVD ce film merveilleux (mon film préféré de WKW, juste avant In the Mood for Love) !
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Re: Notez les films septembre 2009
Je dois avouer avoir eu une petite tristesse en lisant le (joli) texte de Profondo Rosso sur Chungking Express. Tout cela m'a rappelé ce qu'avait été le bouillonnement créatif asiatique des années 90, bouillonnement dont Chungking Express fut un des films-phares. Il n'en reste pas grand chose aujourd'hui, en particulier à HK. Mais les petits moments de magie de Chungking Express, ce classique produit en un temps record, sont toujours là...
- Profondo Rosso
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Re: Notez les films septembre 2009
Oui je sais bien en plus mais bizarrement en écrivant la critique je suis resté bloqué sur Maggie Cheung (les deux plus belles et douées actrices HK de ces dernières années ) mais bon avec ta rectification ceux qui ne l'ont pas vu sont prévenus, je vais peut être éditer quand même...Gounou a écrit :Ce n'est pas pour le plaisir de te reprendre, Profondo, mais Maggie Cheung ne joue pas dans ce film : il s'agit de Brigitte Lin !
- Demi-Lune
- Bronco Boulet
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Re: Wong Kar Wai
In the mood for love (2000)
Première incursion dans l'univers de Wong Kar Wai. Un constat s'impose à moi : In the mood for love m'a un peu fait l'effet d'un Malick. Il s'agit à l'évidence d'un film superbe, une réussite artistique indiscutable mise en boîte par un cinéaste talentueux. J'ai ainsi été particulièrement frappé par la beauté simple et harmonieuse, presque modeste, de ces cadres finement ciselés dans lesquels les éclairages feutrés, les couleurs des robes de Maggie Cheung (un soin méticuleux à cette garde-robe qui m'a irrépressiblement rappelé la maniaquerie d'Hitchcock), les volutes de fumée, se mêlent avec un grand raffinement et créent une ambiance (le mood du titre me semble très approprié) élégante, sensuelle, presque torride - je ne sais pas si ce sont les costumes et les coiffures qui veulent cela, mais j'ai d'ailleurs souvent pensé à la lourde atmosphère des films noirs américains. La mise en scène de WKW est très gracieuse, quasi aérienne. Mais, bien que l'histoire soit intéressante au premier abord (un homme et une femme trompés par leurs conjoints se rapprochent et tentent de comprendre comment cette relation a pu naître), la délicatesse dont fait preuve le cinéaste se transforme vite en extrême lenteur, et il devient alors difficile de maintenir son intérêt pour ce film objectivement splendide, mais subjectivement ennuyeux. Je me suis finalement lassé des poses lascives et étudiées de deux interprètes principaux, atones, et de la répétition de la complainte musicale (pourtant belle) de Shigeru Umebayashi. La relation que nous narre WKW est décidément bien platonique ; il ne se passe rien, et les ellipses ont tendance à rendre le récit parfois un peu opaque. Par conséquent, je dirai qu'In the mood for love est un grand film... que je n'ai pas beaucoup aimé.
Première incursion dans l'univers de Wong Kar Wai. Un constat s'impose à moi : In the mood for love m'a un peu fait l'effet d'un Malick. Il s'agit à l'évidence d'un film superbe, une réussite artistique indiscutable mise en boîte par un cinéaste talentueux. J'ai ainsi été particulièrement frappé par la beauté simple et harmonieuse, presque modeste, de ces cadres finement ciselés dans lesquels les éclairages feutrés, les couleurs des robes de Maggie Cheung (un soin méticuleux à cette garde-robe qui m'a irrépressiblement rappelé la maniaquerie d'Hitchcock), les volutes de fumée, se mêlent avec un grand raffinement et créent une ambiance (le mood du titre me semble très approprié) élégante, sensuelle, presque torride - je ne sais pas si ce sont les costumes et les coiffures qui veulent cela, mais j'ai d'ailleurs souvent pensé à la lourde atmosphère des films noirs américains. La mise en scène de WKW est très gracieuse, quasi aérienne. Mais, bien que l'histoire soit intéressante au premier abord (un homme et une femme trompés par leurs conjoints se rapprochent et tentent de comprendre comment cette relation a pu naître), la délicatesse dont fait preuve le cinéaste se transforme vite en extrême lenteur, et il devient alors difficile de maintenir son intérêt pour ce film objectivement splendide, mais subjectivement ennuyeux. Je me suis finalement lassé des poses lascives et étudiées de deux interprètes principaux, atones, et de la répétition de la complainte musicale (pourtant belle) de Shigeru Umebayashi. La relation que nous narre WKW est décidément bien platonique ; il ne se passe rien, et les ellipses ont tendance à rendre le récit parfois un peu opaque. Par conséquent, je dirai qu'In the mood for love est un grand film... que je n'ai pas beaucoup aimé.
Dernière modification par Demi-Lune le 21 déc. 10, 16:47, modifié 2 fois.