Michelangelo Antonioni (1912-2007)
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Zabriskie Point
J'en parle plus en détail là, à l'occasion de sa ressortie en salles sur Paris. Le charme opère encore et le film reste toujours aussi beau visuellement.
Bon après, certains spectateurs n'ont pas vraiment appréciés, ce qui m'a un peu gêné mais bon, c'est leur vie pas la mienne. A quoi s'attendaient-ils avec un Antonioni ?
4,5/6
J'en parle plus en détail là, à l'occasion de sa ressortie en salles sur Paris. Le charme opère encore et le film reste toujours aussi beau visuellement.
Bon après, certains spectateurs n'ont pas vraiment appréciés, ce qui m'a un peu gêné mais bon, c'est leur vie pas la mienne. A quoi s'attendaient-ils avec un Antonioni ?
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- Boubakar
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Re: Michelangelo Antonioni
Le dossier de Positif pour son numéro d'été sera consacré au réalisateur.
- Kevin95
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Re: Michelangelo Antonioni
Cool !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Michelangelo Antonioni
Good news.
Faudra en reparler ici le moment venu...
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Re: Michelangelo Antonioni
Voilà, j'en reparle
Le numéro d'été de Positif :
Et pour ceux qui aiment Antonioni vont apprécier, le dossier est assez volumineux.
Le numéro d'été de Positif :
Et pour ceux qui aiment Antonioni vont apprécier, le dossier est assez volumineux.
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Re: Michelangelo Antonioni
Jusqu’à présent, ma connaissance du cinéma de Antonioni se limitait à blow up et profession : reporter que j’appréciait autant pour leurs époustouflantes recherches graphiques que leurs passionnants détournements des codes du thriller. J’étais curieux donc de voir ce que donne Antonioni lorsqu’il se consacre au pur drame. La diffusion de la nuit sur arte était une bonne occasion pour cela. Je suis malheureusement peu emballé par la chose. Malgré des qualités visuelles toujours aussi incroyables, j’ai rapidement décroché de cette peinture d’un couple prit dans le piège de la lassitude. Pourtant, le film ne manque pas de grands moments (la scène de danse dans le night club) mais je n’ai vraiment pas pu entrer dedans. Peut-être qu’une seconde vision rendrait plus digeste la chose. Après tout la première fois que j’avais regardé blow up, j’avais arrêté au bout de 20 minutes trouvant ça insupportablement chiant.
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Re: Michelangelo Antonioni
La notte (Antonioni - 1961)
" (...) Je pensais que toute notre vie devrait être pour moi comme le réveil de ce matin, te sentir non pas à moi mais comme une partie de moi-même, une chose qui respire avec moi et que rien ne pourrait détruire si ce n'est l'indifférence obscure d'une habitude que je vois comme la seule menace. (...)"
C'est pourtant l'habitude qui a rongé ce couple, le menant au bord du gouffre, lui le dandy écrivain (Mastroianni, toujours génial); elle, sa femme qui se sent plus que délaissée (Jeanne Moreau excellente) et c'est l'agonie d'un ami commun dans sa chambre d'hopital qui va lentement servir de déclencheur et ouvrir les yeux de Lydia sur sa condition. Ce que filme Antonioni avec une justesse remarquable, c'est la lucidité d'une femme qui a bien senti la fin d'une relation morne, enlisée. Perdue dans ses pensées, Lydia erre, revient en des endroits du passé, fait le point. Antonioni utilise avec une incroyable précision les cadrages et la symétrie du lieu pour mieux nous faire ressentir son poids écrasant, le poids d'un malaise qui ne se dissipera que lors d'une promenade finale et une lecture de lettre dans un jardin quasiment vide et épuré, contrepoint total (quelle impression de liberté incroyable dans ce cadrage où la tête de Jeanne Moreau de profil lit la lettre et que le paysage en face, la ligne d'horizon de la rangée d'arbre soit dans l'axe parfait de ce visage, comme si ces arbres étaient sortis de sa tête, pour se libérer de toute l'architecture vue auparavant) et final. Le réalisateur Italien avait aussi cette faculté phénoménale de décrire sociologiquement (sans utiliser les mots, rien que les images) un lieu et les gens qui s'y rattachent, surtout si c'est une situation peu commune : bien avant de filmer des londoniens totalement shootés dans Blow-up, il nous offre une magnifique vision d'une fête de la bourgeoisie où tout semble prétexte à s'amuser. Et que dire de ce plan très court sans parole de Lydia et un jeune soupirant où on peut sentir qu'une relation se noue, sans paroles, juste la pluie qui tombe...
Cette nouvelle vision (merci Arte) réhausse largement le film pour moi. Magnifique.
4,5/6.
" (...) Je pensais que toute notre vie devrait être pour moi comme le réveil de ce matin, te sentir non pas à moi mais comme une partie de moi-même, une chose qui respire avec moi et que rien ne pourrait détruire si ce n'est l'indifférence obscure d'une habitude que je vois comme la seule menace. (...)"
C'est pourtant l'habitude qui a rongé ce couple, le menant au bord du gouffre, lui le dandy écrivain (Mastroianni, toujours génial); elle, sa femme qui se sent plus que délaissée (Jeanne Moreau excellente) et c'est l'agonie d'un ami commun dans sa chambre d'hopital qui va lentement servir de déclencheur et ouvrir les yeux de Lydia sur sa condition. Ce que filme Antonioni avec une justesse remarquable, c'est la lucidité d'une femme qui a bien senti la fin d'une relation morne, enlisée. Perdue dans ses pensées, Lydia erre, revient en des endroits du passé, fait le point. Antonioni utilise avec une incroyable précision les cadrages et la symétrie du lieu pour mieux nous faire ressentir son poids écrasant, le poids d'un malaise qui ne se dissipera que lors d'une promenade finale et une lecture de lettre dans un jardin quasiment vide et épuré, contrepoint total (quelle impression de liberté incroyable dans ce cadrage où la tête de Jeanne Moreau de profil lit la lettre et que le paysage en face, la ligne d'horizon de la rangée d'arbre soit dans l'axe parfait de ce visage, comme si ces arbres étaient sortis de sa tête, pour se libérer de toute l'architecture vue auparavant) et final. Le réalisateur Italien avait aussi cette faculté phénoménale de décrire sociologiquement (sans utiliser les mots, rien que les images) un lieu et les gens qui s'y rattachent, surtout si c'est une situation peu commune : bien avant de filmer des londoniens totalement shootés dans Blow-up, il nous offre une magnifique vision d'une fête de la bourgeoisie où tout semble prétexte à s'amuser. Et que dire de ce plan très court sans parole de Lydia et un jeune soupirant où on peut sentir qu'une relation se noue, sans paroles, juste la pluie qui tombe...
Cette nouvelle vision (merci Arte) réhausse largement le film pour moi. Magnifique.
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Re: Michelangelo Antonioni
L'eclisse (L'éclipse) (Michelangelo Antonioni, 1962) :
http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... lisse.html
_______________
Mon troisième Antonioni après le sketch d'Eros et Profession reporter. Maintenant, c'est officiel : je n'aime pas Antonioni.
C'est très bien filmé, les cadrages, les idées de mise en scène et en image des non-dits sont très riches, variées, subtiles, certes oui, mais l'histoire et les ambitions du scénario ne m'ont jamais intéressé pendant les deux heures du film.
Je crois surtout que j'ai besoin de "comprendre" un film, d'entrer presqu'en symbiose dans le meilleur des cas avec ces ambitions, de comprendre ou de bien lire le film, d'avoir le sentiment de bien le lire. Sur les films complexes, je passe mon temps à me poser des questions et à essayer d'y répondre avec "pourquoi" en maillot jaune du peloton d'interrogations. Pourquoi tel plan? Pourquoi filmer les jambes de Vitti au ras du sol? Pour jouer avec le reflet? Alors pourquoi ce reflet? Pourquoi passe-t-elle à travers du cadre pour manipuler la statuette? Pourquoi frôle-t-elle du doigt le pot de fleurs vide? Pourquoi filmer en plongée ici et en contre-plongée là? Pourquoi filmer les personnages de dos ("de nuque", devrais-je dire)? Pourquoi tant de temps à filmer les activités près de la corbeille à la bourse de Rome? Pourquoi filmer si longuement les ailes de l'avion? Pourquoi filmer l'intégralité de l'atterrissage? Pourquoi la scène de danse africaine? Pourquoi la kenyane raciste? Pourquoi nous fourguer ce dépliant touristique du Kenya? Pourquoi la scène finale? Pourquoi insister aussi longtemps sur des plans dont je ne comprends pas l'intérêt? Et il n'y a rien de pire qu'un film élégant qu'on ne comprend pas, on ne peut s'empêcher de se sentir imbécile. Difficile alors d'aimer un film qui vous fait vous sentir aussi humilié. Ce qui est le plus bizarre, c'est que je ne suis pas toujours amené à ressentir une frustration à ne pas comprendre un film. Mais avec les Antonioni, ça ne rate pas.
Alors bien entendu qu'on voit bien dans ce film que l'on a voulu montrer dabord la rupture d'un couple infoutu de communiquer, puis le constraste entre le monde rempli de bruits et de tragédies autour de l'argent roi dans une bourse folle avec le monde du silence, de l'indécision dans lequel Monica Vitti se cherche sans succès.
Après on voit bien le fossé entre cet être intérieur et perdu qu'est Vitti et celui plus matérialiste, pragmatique, animal, primaire de Delon. On voit que malgré ce fossé, les deux être ont envie ou feignent l'envie d'être ensemble et n'y parviennent sans doute pas. Du moins est-ce ainsi que je lis la scène de leur séparation, les promesses, la descente des escaliers et la dernière scène, très longue, cette très longue palabre d'images sans rapport avec leur histoire se ce n'est ce bac plein d'eau près de l'immeuble en construction où ils se retrouvaient, bac qui s'est troué et se vide petit à petit de son eau dans le caniveau.
Bien sûr que c'est ici affaire de poésie et non de sens. Juste la forme pour laisser entrer des sensations chez le spectateur. Manque de bol, je n'y adhère pas. Voilà, je me suis prodigieusement emmerdé. Et j'ai promis à ma femme de divorcer si elle osait encore me ramener de la médiathèque une notte ou une aventura de ce genre.. Je pense qu'il me faudra longtemps avant de retenter Antonioni. J'ai ma dose.
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Mon troisième Antonioni après le sketch d'Eros et Profession reporter. Maintenant, c'est officiel : je n'aime pas Antonioni.
C'est très bien filmé, les cadrages, les idées de mise en scène et en image des non-dits sont très riches, variées, subtiles, certes oui, mais l'histoire et les ambitions du scénario ne m'ont jamais intéressé pendant les deux heures du film.
Je crois surtout que j'ai besoin de "comprendre" un film, d'entrer presqu'en symbiose dans le meilleur des cas avec ces ambitions, de comprendre ou de bien lire le film, d'avoir le sentiment de bien le lire. Sur les films complexes, je passe mon temps à me poser des questions et à essayer d'y répondre avec "pourquoi" en maillot jaune du peloton d'interrogations. Pourquoi tel plan? Pourquoi filmer les jambes de Vitti au ras du sol? Pour jouer avec le reflet? Alors pourquoi ce reflet? Pourquoi passe-t-elle à travers du cadre pour manipuler la statuette? Pourquoi frôle-t-elle du doigt le pot de fleurs vide? Pourquoi filmer en plongée ici et en contre-plongée là? Pourquoi filmer les personnages de dos ("de nuque", devrais-je dire)? Pourquoi tant de temps à filmer les activités près de la corbeille à la bourse de Rome? Pourquoi filmer si longuement les ailes de l'avion? Pourquoi filmer l'intégralité de l'atterrissage? Pourquoi la scène de danse africaine? Pourquoi la kenyane raciste? Pourquoi nous fourguer ce dépliant touristique du Kenya? Pourquoi la scène finale? Pourquoi insister aussi longtemps sur des plans dont je ne comprends pas l'intérêt? Et il n'y a rien de pire qu'un film élégant qu'on ne comprend pas, on ne peut s'empêcher de se sentir imbécile. Difficile alors d'aimer un film qui vous fait vous sentir aussi humilié. Ce qui est le plus bizarre, c'est que je ne suis pas toujours amené à ressentir une frustration à ne pas comprendre un film. Mais avec les Antonioni, ça ne rate pas.
Alors bien entendu qu'on voit bien dans ce film que l'on a voulu montrer dabord la rupture d'un couple infoutu de communiquer, puis le constraste entre le monde rempli de bruits et de tragédies autour de l'argent roi dans une bourse folle avec le monde du silence, de l'indécision dans lequel Monica Vitti se cherche sans succès.
Après on voit bien le fossé entre cet être intérieur et perdu qu'est Vitti et celui plus matérialiste, pragmatique, animal, primaire de Delon. On voit que malgré ce fossé, les deux être ont envie ou feignent l'envie d'être ensemble et n'y parviennent sans doute pas. Du moins est-ce ainsi que je lis la scène de leur séparation, les promesses, la descente des escaliers et la dernière scène, très longue, cette très longue palabre d'images sans rapport avec leur histoire se ce n'est ce bac plein d'eau près de l'immeuble en construction où ils se retrouvaient, bac qui s'est troué et se vide petit à petit de son eau dans le caniveau.
Bien sûr que c'est ici affaire de poésie et non de sens. Juste la forme pour laisser entrer des sensations chez le spectateur. Manque de bol, je n'y adhère pas. Voilà, je me suis prodigieusement emmerdé. Et j'ai promis à ma femme de divorcer si elle osait encore me ramener de la médiathèque une notte ou une aventura de ce genre.. Je pense qu'il me faudra longtemps avant de retenter Antonioni. J'ai ma dose.
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Re: Michelangelo Antonioni
il reste peut-être à voir 4 films , à mon avis , supérieurs :
L'AVVENTURA
LA NUIT
IDENTIFICATION D'UNE FEMME
et surtou t BLOW UP
avant d'avoir un jugement définitif sur un sur
un grand metteur en scène qui n'a jamais choisi la facilité et encore moins la complaisance
L'AVVENTURA
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Re: Michelangelo Antonioni
Ah non, là, je peupu. Je crois qu'il va me falloir du temps, beaucoup de temps pour oublier.
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Re: Michelangelo Antonioni (1912-2007)
Antonioni fait certainement partie de mes réalisateurs préférés, mais j'ai détesté Profession Reporter et Identification d'une femme est une horreur...
J'admets volontiers cependant qu'Antonioni ne parle qu'à la tête du spectacteur et donc ni à son coeur, ni à ses tripes, ni à... C'est probablement pour cela que beaucoup y sont totalement hermétiques.
J'admets volontiers cependant qu'Antonioni ne parle qu'à la tête du spectacteur et donc ni à son coeur, ni à ses tripes, ni à... C'est probablement pour cela que beaucoup y sont totalement hermétiques.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Michelangelo Antonioni (1912-2007)
Et encore, j'estime que ce n'est même pas valable pour tous ses films car La Nuit me touche au coeur, Le Désert rouge m'intrigue et la beauté des images de l'Avventura me procure un immense plaisir autre qu'intellectuel.joe-ernst a écrit :
J'admets volontiers cependant qu'Antonioni ne parle qu'à la tête du spectacteur et donc ni à son coeur, ni à ses tripes, ni à... C'est probablement pour cela que beaucoup y sont totalement hermétiques.
Mais moi aussi, je ne supporte pas certains de ses films comme L'éclipse, Blow Up ou Profession reporter. Donc Alligator, tu pourrais néanmoins en trouver peut-être quelques uns auxquels tu accrocherais.
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Re: Michelangelo Antonioni (1912-2007)
oui effectivement , il faut "s'accroccher" aux films d'ANTONIONI
certes, L'ECLIPSE est le moins" facile" , c'est une sorte d'épure (avec des longueurs sur la partie concernant les ordres passés en bourse) en revanche LE DESERT ROUGE ou IDENTIFICATION d'une FEMME (qui est en quelque sorte l'oeuvre testamentaire du cinéaste) sont plus "intéressants" , mieux construits;
enfin , BLOW UP est un film qu'ANTONIONI a réalisé en 1967 en Grande Bretagne , entiérement en anglais, lui qui n'avait jamais quitté l'Italie : c'est un chef d'oeuvre (précurseur d'une nouvelle ére d'avant 1968, en dehors du film précurseur de Godard "la chinoise") d'autant plus que le film a obtenu la palme d'or à Cannes la même année où un autre film anglais "ACCIDENT"de Losey (peut-être son plus beau film) obtenait le grand prix spécial du jury.
certes, L'ECLIPSE est le moins" facile" , c'est une sorte d'épure (avec des longueurs sur la partie concernant les ordres passés en bourse) en revanche LE DESERT ROUGE ou IDENTIFICATION d'une FEMME (qui est en quelque sorte l'oeuvre testamentaire du cinéaste) sont plus "intéressants" , mieux construits;
enfin , BLOW UP est un film qu'ANTONIONI a réalisé en 1967 en Grande Bretagne , entiérement en anglais, lui qui n'avait jamais quitté l'Italie : c'est un chef d'oeuvre (précurseur d'une nouvelle ére d'avant 1968, en dehors du film précurseur de Godard "la chinoise") d'autant plus que le film a obtenu la palme d'or à Cannes la même année où un autre film anglais "ACCIDENT"de Losey (peut-être son plus beau film) obtenait le grand prix spécial du jury.
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Re: Michelangelo Antonioni
Le cinéma d'Antonioni m'a, jusqu'à aujourd'hui, beaucoup ennuyé, que ce soit La nuit, Blow-Up, Par delà les nuages ou son segment d'Eros, reconnu pour être raté. Profession Reporter m'avait fasciné mais le souvenir est trop lointain pour avoir un avis précis. Par contre, tente (dan quelque temps) Zabriskie Point, le seul Antonioni auquel j'adhère totalement. Il rompt assez avec son style contemplatif et qui peut paraître vain à certains. Son chef d'oeuvre à mon sens mais peut-être aussi le moins antonionien de sa filmo..Alligator a écrit : Mon troisième Antonioni après le sketch d'Eros et Profession reporter. Maintenant, c'est officiel : je n'aime pas Antonioni.
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- n'est pas Flaubert
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Re: Michelangelo Antonioni (1912-2007)
J'ai pour ma part vu cinq films d'Antonioni. Dans l'ordre : L'Avventura, La Notte, Blow Up, L'Eclipse et Profession Reporter.
J'ai beaucoup aimé L'Avventura. C'est un film très maitrisé, d'une grande beauté formelle, et qui s'articule tout entier autour d'un mystère : le mystère d'une disparition, mais aussi le mystère d'une vie, qui donne une colonne vertébrale au récit et surtout une tension dont il ne se départit pas.
Cette tension et cette colonne vertébrale, je ne les ai retrouvées dans aucun autre film d'Antonioni, comme si en visant l'épure, son cinéma s'était anémié :
La Notte et L'Eclipse, films informes, m'ont profondément ennuyé.
Je n'ai pas du tout aimé Blow Up, que j'ai trouvé aussi vain et prétentieux que le monde qu'il décrit. Je lis souvent ici et là que c'est "un chef-d'oeuvre", un "témoignage sur le swinging London", sans toujours très bien comprendre ce qui lui vaut ces qualificatifs ; il s'agit pour moi d'un film long comme un jour sans pain, qui jamais ne "swingue".
Profession Reporter m'a paru plus intéressant mais un peu mou.
Plus généralement, il y a quelque chose qui me gêne chez Antonioni d'un point de vue thématique : dans tous les films que j'ai cités, les personnages abandonnent, ou renoncent à la vie, sont dépassés par les évènements, se laissent contaminés par l'idée facile selon laquelle rien ne sert de lutter ou de persévérer puisque le monde est absurde. Cette philosophie me crispe. Car c'est l'inverse qui est vrai : c'est parce que le monde n'a pas de sens, qu'il faut persévérer pour lui en créer un.
J'ai beaucoup aimé L'Avventura. C'est un film très maitrisé, d'une grande beauté formelle, et qui s'articule tout entier autour d'un mystère : le mystère d'une disparition, mais aussi le mystère d'une vie, qui donne une colonne vertébrale au récit et surtout une tension dont il ne se départit pas.
Cette tension et cette colonne vertébrale, je ne les ai retrouvées dans aucun autre film d'Antonioni, comme si en visant l'épure, son cinéma s'était anémié :
La Notte et L'Eclipse, films informes, m'ont profondément ennuyé.
Je n'ai pas du tout aimé Blow Up, que j'ai trouvé aussi vain et prétentieux que le monde qu'il décrit. Je lis souvent ici et là que c'est "un chef-d'oeuvre", un "témoignage sur le swinging London", sans toujours très bien comprendre ce qui lui vaut ces qualificatifs ; il s'agit pour moi d'un film long comme un jour sans pain, qui jamais ne "swingue".
Profession Reporter m'a paru plus intéressant mais un peu mou.
Plus généralement, il y a quelque chose qui me gêne chez Antonioni d'un point de vue thématique : dans tous les films que j'ai cités, les personnages abandonnent, ou renoncent à la vie, sont dépassés par les évènements, se laissent contaminés par l'idée facile selon laquelle rien ne sert de lutter ou de persévérer puisque le monde est absurde. Cette philosophie me crispe. Car c'est l'inverse qui est vrai : c'est parce que le monde n'a pas de sens, qu'il faut persévérer pour lui en créer un.