The Thing (John Carpenter - 1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Alphonse Tram
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Message par Alphonse Tram »

defer a écrit :salut,
peux tu me dire ou tu as trouvé ce graph s'il te plait ? ou bien est ce toi qui l'a réalisé ?

merci !
Oui, c'est moi qui l'a réalisé avec bitrate viewer. J'espère ne pas m'être trompé :shock:
J'insère le disque dans le lecteur du pécé, je lance biterate, et par le menu je fais un scan du disque. C'est très rapide (c'est ça qui est bizarre : je pensais devoir me retaper le film en direct).


Enfin de toute manière, l'édition est vraiment cool. Il est exceptionnel que je rachète le même film, mais là ça vaut le coup.
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Wagner
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Re: The Thing (John Carpenter)

Message par Wagner »

The_Thing a écrit :notre "chose" n'a pas vraiment conscience de vouloir faire le mal elle ne fait qu'imiter en usant de procédés de falsification.Je ne sais pas ce que vous en pensez mais est-ce qu'elle est bien agressive donc mauvaise ou simplement tributaire d'une fonction interne qui consiste à se répliquer pour survivre?
je rebondis sur cette question ancienne qui n' a sauf erreur pas reçu d'écho. Lors du commentaire du film par le duo Carpenter/ Russell, l'acteur se pose aussi la question et conclut qu'un homme arrivant sur une autre planète ferait tout pour y survivre et serait certainement considéré comme monstrueux par les locaux (Russell prend l'exemple de plantes, ce qui n'est peut-être pas le meilleur mais son idée est claire). In fine nous aurions forcément l'espoir de gagner. Le réalisateur le rejoint sur cette conclusion.

ps: je conseille aux âmes sensibles de regarder le film avec le commentaire: Kurt Russell n'en peut plus de se bidonner à chaque scène gore devant le déluge de transformations.
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Nestor Almendros
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Nestor Almendros »

Revu cet après-midi en BluRay (d'excellente qualité).

Avec HALLOWEEN c'est le film de Carpenter que je préfère. Sauf que je connais HALLOWEEN par coeur et que je n'y prends malheureusement plus beaucoup de plaisir. C'est seulement la troisième fois que je vois THE THING (le précédent visionnage était il y a plus de quinze ans) et je l'ai découvert comme la première fois.

J'adore. Le film a une parenté certaine avec ALIEN (à moins que ce ne soit l'inverse avec le film de Niby ou la nouvelle) donc ça a déjà tout pour me plaire. On transpose le huis clos spatial dans une station polaire isolée et on remplace la bête sauvage par quelque chose de plus subtil, de plus riche aussi, puisque c'est une entité qui reproduit et remplace l'être vivant (et l'homme). D'où un scénario qui en profite très judicieusement avec la fièvre suspicieuse des membres de l'équipe. C'est un élément scénaristique qui marche toujours. Le scénario, d'ailleurs, est je trouve très bien écrit, bien dosé en coups de théâtre, en surprises et en rebondissements. Je me suis fait avoir à chaque fois et malgré le visionnage en plein jour (volets fermés, quand même) je n'en menais pas large.

Autre détail que j'ai trouvé extrêmement moderne et qui ajoute en plus un certain malaise: le principe de ces créatures. L'idée de fusions cellulaire et de mélange des atomes est une idée très originale et assez osée, un concept décalé qui a été rarement exploité (on peut peut-être le lier à LA MOUCHE) et qu’il fallait être capable de montrer techniquement (sans images numériques à l'époque). Le résultat n'est pas exempt de défauts (certains plans trahissent le trucage) mais c'est globalement assez convaincant. Ils ont su compenser certaines faiblesses mécaniques par l'ajout d'effets enveloppants qui détournent l'attention (là je pense spécialement aux dizaines de "tentacules" qui jaillissent).
Mais là où c'est psychologiquement le plus réussi, je trouve, c'est avec les monstres. Car dans ce film ce sont littéralement des monstres: rien de déjà vu (visuellement) et surtout rien de "stable", si j’ose dire. Ils ont une allure de « pas fini » qui créent une gêne certaine (en tout cas sur moi). Ce sont des fusions d'êtres vivants et le résultat est non seulement spectaculaire, effrayant mais surtout assez dérangeant. Ces sortes de clones hybrides ont quelque chose de réellement désagréable dans leurs imperfections. Je ne sais pas comment l'expliquer davantage mais j'ai beaucoup aimé cette sensation désagréable qui ajoute encore davantage à la réussite de cet excellent film.

Enfin, il faut saluer la mise en scène très efficace d'un Carpenter en pleine forme. Il instaure dès le départ une ambiance étrange et claustrophobique, joue très bien des décors exigus et gère le suspense de main de maître tout en gardant un certain réalisme.

Indémodable.
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The_Thing
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par The_Thing »

Dans The Thing on a aussi l'impression que le mal n'est pas à proprement parlé "le mal", la chose en question pouvant s'approprier n'importe quelle forme humaine ou végétale, elle a la capacité de se dupliquer pour pouvoir survivre dans un environnement qu'elle juge hostile et use donc de stratagème pour pouvoir se défendre, la chose ne peut pas connaître le danger ressenti car elle ne peut saisir le mode de fonctionnement humain qu'elle voit comme une agression, elle cherche à ne pas se dévoiler pour justement se protéger ignorant passablement la douleur qu'elle provoque et aussi la terreur qu'elle suscite de se voir ainsi physiologiquement envahi par un autre moi qui n'a pas conscience de son altérité.

Cette chose se cache là où il fait bon se sentir au chaud, à l'intérieur du corps humain, par ces temps où règne la froideur extérieur et un climat hostile la réponse nait d'un certain pragmatisme, alors autant abuser de sa capacité à revêtir n'importe quel aspect du moment que le codage fonctionne, car en effet elle a la capacité de décoder l'adn et de pouvoir par extention le modifier, l'envahir pour mieux tromper au final son adversaire un principe de précaution se faisant au détriment de la personne ou de l'animal contaminé. La chose est une belle machine de guerre, d'ailleurs tout comme Alien on peut suggérer que cette dernière est une sorte d'arme biologique transportée à bord d'un vaisseau extraterrestre, que les occupants n'ont pas pu contrôler, revoir l'ouverture du film me fait penser que l'engin spacial en perdition est une tentative qui tourne mal de prise de commande de ce même vaisseau par notre fameuse "The Thing".
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Wagner »

Nestor Almendros a écrit :Ce sont des fusions d'êtres vivants et le résultat est non seulement spectaculaire, effrayant mais surtout assez dérangeant. Ces sortes de clones hybrides ont quelque chose de réellement désagréable dans leurs imperfections. Je ne sais pas comment l'expliquer davantage mais j'ai beaucoup aimé cette sensation désagréable qui ajoute encore davantage à la réussite de cet excellent film.
Comme tu le relèves, la comparaison avec Seth Brundle va de soi: des transformations successives avec la question de connaître le moment où l'humanité est définitivement perdue. Dans la Chose, la question se pose d'emblée avec une grande force lors de la découverte de la dépouille congelée de cet être bicéphale mort visiblement en plein martyr. Je ne pense pas avoir vu quelque chose de plus percutant dans le domaine que les créatures imaginées par Rob Bottin: la séquence du test sanguin est juste hallucinante (la séquence pour laquelle Carpenter voulait tourner le film).
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gnome
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par gnome »

Wagner a écrit :la séquence du test sanguin est juste hallucinante (la séquence pour laquelle Carpenter voulait tourner le film).
C'est d'ailleurs la séquence la plus stressante et angoissante du film.... A chaque fois, je me fais avoir...
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Wagner »

gnome a écrit :
Wagner a écrit :la séquence du test sanguin est juste hallucinante (la séquence pour laquelle Carpenter voulait tourner le film).
C'est d'ailleurs la séquence la plus stressante et angoissante du film.... A chaque fois, je me fais avoir...
Il y a de quoi sauter au plafond. Carpenter le dit très bien dans son commentaire, c'est une séquence de fin du monde: si tu as ça en face de toi, tu te dis que tout est fini. Pas besoin de filmer un champignon nucléaire pour faire passer cette idée, juste un peu d'imagination: le fameux plan à la Lovecraft dans The Mist fait peut-être aussi bien.

Un plan qui résume le film, c'est le mec encore inachevé (au niveau des mains) qui sort de la station avant de se faire rattraper: le hurlement qu'il pousse, un truc de ouf.
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Colqhoun
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Colqhoun »

Wagner a écrit :Un plan qui résume le film, c'est le mec encore inachevé (au niveau des mains) qui sort de la station avant de se faire rattraper: le hurlement qu'il pousse, un truc de ouf.
C'est la scène qui m'a toujours mis le plus mal à l'aise.
Ce cri, la tête du type, ses mains et tous les autres qui l'entourent, c'est super dérangeant.
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Wagner »

Colqhoun a écrit :
Wagner a écrit :Un plan qui résume le film, c'est le mec encore inachevé (au niveau des mains) qui sort de la station avant de se faire rattraper: le hurlement qu'il pousse, un truc de ouf.
C'est la scène qui m'a toujours mis le plus mal à l'aise.
Ce cri, la tête du type, ses mains et tous les autres qui l'entourent, c'est super dérangeant.
le cri a un côté Body snatchers, mais ce n'est pas qu'un effet de peur, c'est un point d'interrogation majuscule qui apparaît au moment du film où les deux espèces seraient le plus susceptibles de communiquer puisque la chose n'a jamais été aussi proche de sa mutation complète.

En fait vous imaginez la forme sous laquelle cette structure a effectué son voyage spatial suggéré par les premiers plans du film, une forme originelle? Autant le film de Hawks est classique sur ce terrain, autant le Carpenter n'est qu'une suite de questions.
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Boubakar
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Boubakar »

Deux ans après, j'ai enfin revu le film dans des conditions idéales (merci, la réédition dvd), et j'adore encore plus, tellement c'est flippant à partir de peu de choses.
Et les sfx sont fabuleux, et n'ont pas vieillis d'un pouce.
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Frank Einstein »

Attends de le revoir en Blu-ray et tu seras encore plus content ! :wink:
C'est la seule édition qui respecte le format 2.35 compatible 16/9 (le dvd est en 4/3) et la restauration est superbe.
Sans compter que c'est aussi la première fois que le commentaire Carpenter/Russel est sous-titré.

Concernant les SFX, c'est vrai qu'ils restent extraordinaires (et les CGI ne sont pas près de les concurrencer...), il y a juste un petit bémol sur la fin qui m'a toujours gêné, lorsque la créature surgit de sous le sol, l'animation stop-motion est un peu ridicule et les transparences pas toujours heureuses. C'est dommage, car sur le reste du film, les animatronics sont parfaits.

Mention spéciale aussi pour le dressage du chien : il est incroyablement bien dirigé et c'est très rare cette qualité de "jeu" animalière.
Boubakar a écrit :Deux ans après, j'ai enfin revu le film dans des conditions idéales (merci, la réédition dvd), et j'adore encore plus, tellement c'est flippant à partir de peu de choses.
Et les sfx sont fabuleux, et n'ont pas vieillis d'un pouce.
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Colqhoun »

Frank Einstein a écrit :(le dvd est en 4/3)
Pas la nouvelle édition.
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Frank Einstein »

Tu parles bien de la réédition "collector" de 2006 ?
Parce que bizarrement Ecranlarge parle d'arnaque en disant qu'elle reprend sous un nouveau visuel le master de la précédente édition... toujours en 4/3 !
http://www.ecranlarge.com/article-details-4322.php

Il y a eu une nouvelle réédition ?
Colqhoun a écrit :
Frank Einstein a écrit :(le dvd est en 4/3)
Pas la nouvelle édition.
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Boubakar
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Boubakar »

Frank Einstein a écrit :Il y a eu une nouvelle réédition ?
Oui, celle-ci, parue fin 2008 :

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l'image est sublime.
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Demi-Lune
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Re: The thing (John Carpenter, 1982)

Message par Demi-Lune »

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Une soucoupe volante scintillante qui traverse l'écran et se meurt dans l'atmosphère terrestre, un titre qui s'affiche progressivement sous fond d'effets sonores étranges, les synthés répétitifs de Carpenter qui accompagnent les battements de coeur du spectateur et confèrent à ces plans enneigés d'ouverture une impression immédiate selon laquelle quelque chose de terrible va se produire, et que tout est joué d'avance... Quoi de plus déstabilisant que cette ouverture montrant la chasse entre un hélicoptère et un chien-loup dans les immenses plaines glacées de l'Antarctique. Toute la fin du monde vers laquelle tend le film semble être déjà contenue dans cette entame que, personnellement - et je saurai bien en peine d'expliquer pourquoi - je trouve particulièrement dérangeante. John Carpenter, qui se surpassait ici, nous embarque dès les premières images dans son chef-d'œuvre cauchemardesque sur lequel le temps n'a décidément pas de prise. Point culminant d'une phase créatrice exceptionnelle (Assaut, Halloween, Fog, NY 97), The Thing constitue à mes yeux le travail le plus époustouflant de Big John. Jamais sa mise en scène ne sera plus parfaite ; chaque plan de ce film est un modèle de tempo, de cadrage, de tension. Il faut dire que le scénario est quand même une sacrée perle du genre. Une des forces majeures de cette oeuvre incontournable est de créer une ambiance insoutenable avec une économie d'effets, surtout dans sa première partie. Y a-t-il, en termes de suggestion, plus terrifiant que ce chien qui regarde fixement par la fenêtre ? Je crois que je serai toujours aussi secoué et mal à l'aise devant ces séquences silencieuses où Kurt Russell évolue dans la base des Norvégiens et prend conscience, en même temps que nous, de l'horreur absolue du drame qui a pu se produire, et sur lequel nous ne saurons jamais rien (un grand mystère jouissif du même ordre que la découverte du vaisseau alien dans Alien). D'ailleurs, une grande partie de la terreur qu'inspire le film provient précisément de son talent à jouer sur le non-dit, sur le non-vu ; Carpenter invite le spectateur à laisser son imagination vagabonder sur ce qui a pu arriver aux Norvégiens, mais aussi, à la Chose elle-même. A quoi ressemblait-elle lorsque les Norvégiens l'ont découvert dans la glace ? CrankyMemory (euh pardon, the_thing :mrgreen: ) a en outre raison de s'interroger sur le caractère maléfique de la Chose : dans un univers hostile où nous serions un étranger pourchassé, ne chercherions-nous pas à survivre coûte-que-coûte ? Ne serions-nous pas la Chose, aux yeux de ceux qui nous pourchassent ?

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Tandis que les cordes stridentes, presque sur le point de rompre, d'Ennio Morricone enveloppent ces images cauchemardesques où la caméra de Carpenter se déplace lentement au-dessus de la créature incendiée, et invite le spectateur à déchiffrer la silhouette hideuse du monstre, un rare effroi parcourt l'échine. Et lorsque la Chose, n'ayant pas eu le temps d'achever son assimilation, s'agenouille dans la neige, avec ses mains difformes, et pousse un long cri surréaliste, le sang se glace. D'ailleurs, je rejoins Wagner pour dire que ce moment du film est le plus malaisant car c'est à ce moment-là que la Chose, coincée entre son apparence humaine et son "extra-terrestrialité", est la plus à même de communiquer avec l'Humain. Son cri, effrayant, peut alors être aussi bien perçu comme une menace que comme un message de détresse. Ce malaise palpable (que Big John avait bien su créer sur Halloween mais qu'il sera incapable par la suite de reproduire - Prince of Darkness en est la douloureuse preuve) ne lâchera jamais le pauvre hère, pour son plus grand bonheur. Car c'est à un festival de visions d'horreur que l'on a affaire. Pour ne pas trop spoiler, je dirais seulement que les trucages de The Thing laissent encore pantois, et ce, trente après. Rob Bottin signe là de véritables tours miraculeux, dont l'efficacité n'a d'égale que le malaise qu'ils provoquent. Si Carpenter est inspiré comme jamais, le jeune responsable des SFX permet définitivement de faire rentrer The Thing dans le panthéon du genre, ainsi que du cinéma tout court.

The Thing, maître-étalon du fantastique des 80's, conserve toute sa puissance et toute sa maestria, ainsi que son pouvoir hypnotique. Solitude et paranoïa n'auront peut-être jamais été aussi bien retranscrites au cinéma. Le finale est d'un pessimisme rare, complètement désespéré. Chef-d'œuvre !

Dumdumm...

Dumdumm...

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Dernière modification par Demi-Lune le 24 oct. 10, 18:30, modifié 1 fois.
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