Un grand Monsieur du cinéma.
Un pince-sans-rire comme je les adore.
Mort du comédien Jacques François, éternel et distingué second rôle
PARIS (AFP) - Le comédien Jacques François, éternel et distingué second rôle du théâtre et du cinéma, est mort mardi à Paris à l'âge de 83 ans, a-t-on appris par ses proches.
Né le 16 mai 1920 à Paris d'un père avocat et d'une mère américaine, il a reçu une éducation bourgeoise, "élève des jésuites (...) coincé entre une nurse anglaise et un valet de chambre...", a-t-il raconté dans ses mémoires "Rappels", publiées en 1992. De cette éducation rigoureuse mais riche en rencontres, prolongée par des études dans un collège de marianistes en Suisse, il a conservé la marque avec son allure élégante et sa diction chatiée, ombrée d'un soupçon d'accent anglais. Une langue qu'il maîtrisait parfaitement.
Pendant la seconde guerre mondiale, Jacques François s'engagea d'abord à 17 ans dans la Marine puis, à la Libération, comme interprète de liaison au coté de l'armée américaine qu'il suivit dans son occupation de l'Allemagne.
Mais, entretemps, le virus du théâtre l'avait gagné malgré le souhait de son père de le voir étudier le droit. Il suivit les cours de René Simon mais fut également marqué par des comédiens comme Marcel Herrand et Raymond Rouleau.
Jacques François a débuté sur les planches à Paris 1941 au côté d'Elvire Popesco dans "La ligne d'horizon" une pièce de Serge Roux. Au théâtre il a joué plus de 90 rôles d'auteurs aussi variés que Jean Anouilh ("Le rendez-vous de Senlis", "Antigone", "Cher Antoine", "L'hurluberlu", "Le bal des voleurs", Françoise Sagan ("Un château en Suède" et "Le cheval évanoui"), Sacha Guitry, Musset, Claudel, Giraudoux, Félicien Marceau, Maurice Clavel.
Dans les années 90, il créa encore des pièces de Jean-Louis Bourdon ("Le landau qui fait du bruit"), de Bernard-Henri Lévy ("Le jugement dernier") et de Jean-Claude Brisville ("La derniere salve").
Si au théâtre, Jacques François était satisfait de ses rôles, sa carrière au cinéma ne le satisfaisait guère bien qu'il ait tourné avec René Clair, Jacques Becker et plus tard Claude Zidi, Gérard Oury ou Pascal Thomas. Et pourtant, il ne passait en général pas inaperçu, comme dans "Le père Noël est une ordure" où il incarnait le pharmacien excédé.
