Jacques Demy (1931-1990)
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Les demoiselles de Rochefort (1967)
Personnellement, c'est un des plus grands films du cinéma français.
Je ne l'avais pas revu depuis des années, mais ça demeure encore et toujours un bonheur de tous les instants.
C'est vraiment ce qu'on peut appeler un feel-good move tant ça apporte la pêche et une joie de vivre insoupçonnés, et ...c'est génial, je ne sais plus quoi dire !!
A noter sur le dvd, un documentaire d'Agnès Varda sur une petite fête donnée donnée en l'honneur du film, 25 ans après sa sortie, et j'y ai retrouvé son style un peu bric-à-broc que je trouvais génial dans Les plages d'Agnès, avec un regard généreux sur les acteurs et figurants locaux, dont les deux gamins taquinant Gene Kelly dans une courte scène.
Et on peut y voir de très nombreux extraits du tournage, filmés par Varda, avec un regard tendre sur Jacques Demy et des séances de chorégraphies avec Deneuve et sa soeur qui valent le détour sur la genèse d'un tel film.
Personnellement, c'est un des plus grands films du cinéma français.
Je ne l'avais pas revu depuis des années, mais ça demeure encore et toujours un bonheur de tous les instants.
C'est vraiment ce qu'on peut appeler un feel-good move tant ça apporte la pêche et une joie de vivre insoupçonnés, et ...c'est génial, je ne sais plus quoi dire !!
A noter sur le dvd, un documentaire d'Agnès Varda sur une petite fête donnée donnée en l'honneur du film, 25 ans après sa sortie, et j'y ai retrouvé son style un peu bric-à-broc que je trouvais génial dans Les plages d'Agnès, avec un regard généreux sur les acteurs et figurants locaux, dont les deux gamins taquinant Gene Kelly dans une courte scène.
Et on peut y voir de très nombreux extraits du tournage, filmés par Varda, avec un regard tendre sur Jacques Demy et des séances de chorégraphies avec Deneuve et sa soeur qui valent le détour sur la genèse d'un tel film.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Model Shop
Film rare et mésestimé, « Model Shop » a été réalisé en Amérique par Jacques Demy lors d'un exil de courte durée à Los Angeles. Après ses deux succès musicaux que sont « Les Parapluies de Cherbourg » et « Les demoiselles de Rochefort », Demy décide d'aborder plus frontalement la mélancolie qui leur était sous-jacente, en signant un film profondément désenchanté, assez caractéristique d'ailleurs de la génération 68 et du renouveau cinématographique qui en découlera.
Dans « Model Shop », on sent bien la patte du réalisateur: intimiste, très à l'écoute de son époque, attaché au détails visuels, obsédé par l'amour et par le hasard... Et, comme pour mieux intégrer cette escapade hollywoodienne au reste de sa filmographie, Demy fait allègrement référence à plusieurs personnages de ses précédents films (Cécile, Michel et Frankie de « Lola », Jackie de « La baie des anges »). Retrouver, 8 ans plus tard, ces personnages comme d'anciennes connaissances, provoque un petit pincement au coeur et flatte quelque peu l'égo du cinéphile. Mais, en dehors de cela, on pourrait presque être contrarié de se voir imposer ce destin tragique comme suite au superbe « Lola ». Car, avec son trop plein de tristesse et de désillusions, « Model Shop » déçoit un peu, oui... (et c'est une grande fan qui parle!).
L'histoire en tant que telle n'est pas inintéressante pourtant, et de beaux moments, anodins mais emplis de réalisme et de sincérité, parsèment le film. Seulement, l'ennui pointe et malgré la beauté intacte et troublante d'Anouk Aimée, le charme n'opère pas... ou si peu. Sans compter que le film a beaucoup vieilli: les décors moutardes pré-70 aux motifs nauséabonds passent assez mal et l'esprit soixante-huitard planant paraît bien défraîchi aujourd'hui.
Le final garde néanmoins une certaine intensité: l'oeuvre s'achève en effet sur un point à la fois déprimé et plein d'espoir, un court moment d'émotion pure, comme Demy en pose souvent à la fin de ses films.
A ré-évaluer, peut être...
Film rare et mésestimé, « Model Shop » a été réalisé en Amérique par Jacques Demy lors d'un exil de courte durée à Los Angeles. Après ses deux succès musicaux que sont « Les Parapluies de Cherbourg » et « Les demoiselles de Rochefort », Demy décide d'aborder plus frontalement la mélancolie qui leur était sous-jacente, en signant un film profondément désenchanté, assez caractéristique d'ailleurs de la génération 68 et du renouveau cinématographique qui en découlera.
Dans « Model Shop », on sent bien la patte du réalisateur: intimiste, très à l'écoute de son époque, attaché au détails visuels, obsédé par l'amour et par le hasard... Et, comme pour mieux intégrer cette escapade hollywoodienne au reste de sa filmographie, Demy fait allègrement référence à plusieurs personnages de ses précédents films (Cécile, Michel et Frankie de « Lola », Jackie de « La baie des anges »). Retrouver, 8 ans plus tard, ces personnages comme d'anciennes connaissances, provoque un petit pincement au coeur et flatte quelque peu l'égo du cinéphile. Mais, en dehors de cela, on pourrait presque être contrarié de se voir imposer ce destin tragique comme suite au superbe « Lola ». Car, avec son trop plein de tristesse et de désillusions, « Model Shop » déçoit un peu, oui... (et c'est une grande fan qui parle!).
L'histoire en tant que telle n'est pas inintéressante pourtant, et de beaux moments, anodins mais emplis de réalisme et de sincérité, parsèment le film. Seulement, l'ennui pointe et malgré la beauté intacte et troublante d'Anouk Aimée, le charme n'opère pas... ou si peu. Sans compter que le film a beaucoup vieilli: les décors moutardes pré-70 aux motifs nauséabonds passent assez mal et l'esprit soixante-huitard planant paraît bien défraîchi aujourd'hui.
Le final garde néanmoins une certaine intensité: l'oeuvre s'achève en effet sur un point à la fois déprimé et plein d'espoir, un court moment d'émotion pure, comme Demy en pose souvent à la fin de ses films.
A ré-évaluer, peut être...
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Pour ma part, j'ai trouvé de bons moments au début (l'esprit des 60's, la bagnole de collection, quelques moments de filature empruntés chez Hitchcock...), mais la deuxième partie est insupportable tant elle ne raconte pas grand'chose, beaucoup de blabla pour rien. N'aidant en rien, Anouk Aîmée et Guy Lockwood, duo improbable, la belle et la bête, une actrice et un mec moche sur tous les points (il a tout de même fait 2001 de Kubrick, le rôle du "Major Tom" en plus), ne remonteront pas mon jugement dans le positif. Il m'arrive rarement de sortir d'un film quand je suis au cinéma, là, dans une séquence de parlotte infiniment chiante, je finissais par laisser mon esprit s'évader complètement et pensais à autre chose.Miss Nobody a écrit :Model Shop
ça ne veut rien dire...Boubakar a écrit :Personnellement, c'est un des plus grands films du cinéma français.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
d'où le "personnellement" ; c'est un des meilleurs films français que j'ai jamais vus.Major Tom a écrit :ça ne veut rien dire...Boubakar a écrit :Personnellement, c'est un des plus grands films du cinéma français.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Personnellement, je pense pareil
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Bon, voilà, j'en pense pas moins, mais le film paraît assez vieillot, surtout à cause de cette espèce d'esprit soixante-huitard qui flotte tout le long, et qui le rend assez ennuyeux tout le long.Miss Nobody a écrit :Model Shop
Film rare et mésestimé, « Model Shop » a été réalisé en Amérique par Jacques Demy lors d'un exil de courte durée à Los Angeles. Après ses deux succès musicaux que sont « Les Parapluies de Cherbourg » et « Les demoiselles de Rochefort », Demy décide d'aborder plus frontalement la mélancolie qui leur était sous-jacente, en signant un film profondément désenchanté, assez caractéristique d'ailleurs de la génération 68 et du renouveau cinématographique qui en découlera.
Reste Anouk Aimée, toujours aussi belle, et la surprise de voir Gary Lockwood, dans un autre rôle que celui de 2001.
Tant pis...
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Personnellement, c'est un des moins bons films du cinéma françaisBoubakar a écrit :Bon, voilà, j'en pense pas moins, mais le film paraît assez vieillot, surtout à cause de cette espèce d'esprit soixante-huitard qui flotte tout le long, et qui le rend assez ennuyeux tout le long.
Reste Anouk Aimée, toujours aussi belle, et la surprise de voir Gary Lockwood, dans un autre rôle que celui de 2001.
Tant pis...
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
de ton avis personnel à toi ?Major Tom a écrit :Personnellement, c'est un des moins bons films du cinéma français
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Peau d'âne (1970)
Pour une première découverte, ça me parait assez réussi, voire plus.
Le film semble basculer entre plusieurs époques (ne serait-ce qu'à la fin), avec un aspect assez onirique (j'aime beaucoup les chevaux "peints" ou les hommes tout en bleu, mais plus généralement, chaque plan a sa couleur), sans compter des effets assez kitsch, mais ça marche très bien (les "retour en arrière" de la peau d'âne, ou les transparences), mais qui sont complètement assumés (l'âne qui se met à chier des bijoux ! )
Mais le plus réussi reste les chansons, que je trouve très entrainantes, et très décalées par rapport au côté "il était une fois" de l'histoire.
J'aurais dû découvrir ça plus jeune, j'aurais sûrement encore plus aimé !
Pour une première découverte, ça me parait assez réussi, voire plus.
Le film semble basculer entre plusieurs époques (ne serait-ce qu'à la fin), avec un aspect assez onirique (j'aime beaucoup les chevaux "peints" ou les hommes tout en bleu, mais plus généralement, chaque plan a sa couleur), sans compter des effets assez kitsch, mais ça marche très bien (les "retour en arrière" de la peau d'âne, ou les transparences), mais qui sont complètement assumés (l'âne qui se met à chier des bijoux ! )
Mais le plus réussi reste les chansons, que je trouve très entrainantes, et très décalées par rapport au côté "il était une fois" de l'histoire.
J'aurais dû découvrir ça plus jeune, j'aurais sûrement encore plus aimé !
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
J'adore le romantisme exacerbé dont fait preuve Jacques Demy dans ses films, et particulièrement dans "Peau d'Ane"...
J'adore cette vision enfantine (et pleine de mélancolie quand on y pense) de l'amour naissant, c'est faussement naïf et c'est beau comme tout.
"Peau d'Ane" (avec "La belle et la bête" de Cocteau peut être) est pour moi incontestablement la meilleure retranscription au cinéma du conte de fée, dans toute sa richesse et son ambiguité.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Ah tiens, je n'avais pas fait le rapprochement (sans oublier que Jean Marais joue dans les deux films).Miss Nobody a écrit :"Peau d'Ane" (avec "La belle et la bête" de Cocteau peut être)
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
The pied piper (1971)
Je ne connaissais pas ni Donovan, et c'est une agréable surprise, sans oublier le reste de l'interprétation.
Et son grand mérite, est de ne jamais être kitsch, pour un film d'époque ; malgré l'histoire, on y croit, et faut dire que c'est superbement filmé. (et puis, entendre la voix de Daniel Gall, ça le fait encore !!)
Décidément, la découverte des films de Demy est une très agréable surprise.
J'ai préféré prendre la critique d'odelay, car je n'ai rien d'autre à rajouter (et c'est mieux dit que si j'en parlais moi-même ! )odelay a écrit :Je pense qu'il s'agira là de LA révélation de ce coffret pour ceux qui sont familiers avec Demy mais qui n'avaient pas réussi à voir ses films obscurs.
C'est une adaptation très fidèle du "joueur de flûte de Hamlyn", produite par David Puttnam à son initiative avec John Hurt, Donald Pleasance et Donovan. Rappelons que ce dernier était une énorme star folk à l'époque (le fameux "season of the witch") , et en tant que star il avait des obligations comme celle de faire des tournées, donc il n'a été disponible que 3 semaines pour le film et du coup son rôle n'est pas aussi important qu'il aurait dû être au départ. Par conséquent, les personnages secondaires ont été étoffés et c'est entre autre une des forces du film. Celui-ci ne souffre pas du tout de la réduction du rôle de Donovan (disons qu'il a un grand second rôle) car il est vraiment riche.
A travers ce conte, Demy a voulu faire un film ambitieux sur l'obscurantisme triomphant contre l'avènement encore trop fragile de la connaissance et des sciences. On est au Moyen Age pendant la grande peste et les rats qui pullulent partout sont les pourvoyeurs de cette terrible maladie qui décima un tiers de l'Europe. L'église sous les ordres de la papauté d'Avignon (donc pas franchement dans un trip "pauvreté") est toute puissante et régit la vie de la population et des dirigeants. Evidemment elle va être responsable de toutes les mauvaises décisions qui seront prises et sera ici l'objet d'un portrait violent.
L'interprétation est absolument parfaite (mention spéciale bien sûr à Hurt et Pleasance), le choix de Donovan est une excellente idée (il chante et c'est tant mieux, et a composé un très beau score), la mise en scène de Demy formidable avec un grand nombre de très longs plans, la photo, notamment en intérieur, est très belle (faite par le futur opérateur de "l'Empire contre attaque", dont le nom m'échappe) et comme Puttnam a donné des moyens à Demy, le film ne fait jamais cheap, que ce soit au niveau des figurants ou même des rats ou des effets spéciaux, réussis, quand ils suivent le joueur.
Un très bon film a découvrir d'urgence!
Je ne connaissais pas ni Donovan, et c'est une agréable surprise, sans oublier le reste de l'interprétation.
Et son grand mérite, est de ne jamais être kitsch, pour un film d'époque ; malgré l'histoire, on y croit, et faut dire que c'est superbement filmé. (et puis, entendre la voix de Daniel Gall, ça le fait encore !!)
Décidément, la découverte des films de Demy est une très agréable surprise.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
L'événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune (1973)
Sous ce titre qui fait clin d'œil aux films de Michel Audiard, (et dont Mireille Mathieu y chante le thème) se cache le film (pour l'instant) le plus drôle de Demy (et que François Ozon a dû regarder avant de tourner son Ricky).
Sous le thème improbable de l'homme enceint (et aux origines pas si connes que ça aujourd'hui ), Demy nous assène en substance un portrait des médias s'emparant d'un "freak", tel qu'on le voit justement dans le film d'Ozon, mais ici, ça reste quand même bien mieux traité, bien que là aussi, ça paraisse un peu trop normal pour tout le monde qu'un homme puisse avoir un enfant.
Je n'ai que rarement Marcello Mastroianni dans des films, mais il faut dire qu'il impose une sacrée présence, tout en évitant d'être ridicule, le piège de ce type de rôle. C'est limite si on croirait cette histoire vraie (avec ses cauchemars récurrents)
Dommage que la fin fasse retomber le film comme un soufflet, mais ça reste assez sympa, mais mineur pour du Demy.
Sous ce titre qui fait clin d'œil aux films de Michel Audiard, (et dont Mireille Mathieu y chante le thème) se cache le film (pour l'instant) le plus drôle de Demy (et que François Ozon a dû regarder avant de tourner son Ricky).
Sous le thème improbable de l'homme enceint (et aux origines pas si connes que ça aujourd'hui ), Demy nous assène en substance un portrait des médias s'emparant d'un "freak", tel qu'on le voit justement dans le film d'Ozon, mais ici, ça reste quand même bien mieux traité, bien que là aussi, ça paraisse un peu trop normal pour tout le monde qu'un homme puisse avoir un enfant.
Je n'ai que rarement Marcello Mastroianni dans des films, mais il faut dire qu'il impose une sacrée présence, tout en évitant d'être ridicule, le piège de ce type de rôle. C'est limite si on croirait cette histoire vraie (avec ses cauchemars récurrents)
Dommage que la fin fasse retomber le film comme un soufflet, mais ça reste assez sympa, mais mineur pour du Demy.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Je viens aussi de voir L'événement le plus important..., et j'avoue que j'ai été moins convaincu. On voit que Demy a profité de ce thème pour faire un film assez féministe où les douleurs pré-natales de la femmes sont transférées à l'homme, et où celui-ci se retrouve dans une situation "féminine" avec les obligations que son état imposent alors que bien sûr il ne peut l'accepter. C'est du moins ce qu'on perçoit dans le discours du film (notamment dans les discussions de salon de coiffures où les femmes parlent des nouveaux pbs que vont rencontrer les hommes, non sans une certaines satisfaction), car dans les faits et les actions, le personnage de Mastroanni reste bizarrement assez passif par rapport à son état et semble facilement l'accepter. Dommage car on se retrouve avec un écart entre ce que pouvait nous promettre le film et ce qu'il est en réalité. De plus, Demy ne va pas jusqu'au bout de son idée, même si apparemment la scène de l'accouchement a été tournée. Là aussi, cette volte face rabaisse le film à une oeuvre potache alors qu'il aurait pu être un peu plus profond. Mais après tout, il n'y pas de mal à aller dans la potacherie, si celle-ci est drôle. Ce n'est malheureusement pas vraiment le cas ici, et si on rit qq fois, c'est malheureusement pour des choses non intentionnelles comme le jeu outré de Catherine Deneuve quand elle est triste (je ne crois que c'est la première fois que je la vois aussi mauvaise) ou l'aspect visuel du film qui a pris un sacré coup dans l'aile : Le pastel Demy ne se marie pas franchement bien avec les outrances esthétiques du début des années 70; il n'y qu'à voir l'espèce de fourrure débardeur vert vif de Deneuve porté sur une chemise blanche à poix bleus pour se rendre compte que nous ne sommes pas vraiment dans le côté le plus cool ou fashion-nostagique des 70s.
Bref, tout cela semble avoir été fait un peu à la va-vite et il n'en reste pas grand chose aujourd'hui, mais néanmoins on suit ça avec un petit amusement tout en se disant que c'est bien en deça de (presque) tout ce qu'a pu faire le réalisateurs avant et après. D'ailleurs le film est couplé avec Parking sur le même DVD. Un DVD spécial croutes?
Bref, tout cela semble avoir été fait un peu à la va-vite et il n'en reste pas grand chose aujourd'hui, mais néanmoins on suit ça avec un petit amusement tout en se disant que c'est bien en deça de (presque) tout ce qu'a pu faire le réalisateurs avant et après. D'ailleurs le film est couplé avec Parking sur le même DVD. Un DVD spécial croutes?
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Lady Oscar (1978)
Voilà peut-être le film "inédit" de Demy que j'attendais le plus, en grand amateur de l'œuvre d'origine, et, à ma grande surprise, j'ai bien aimé.
Demy arrive , sur 2 heures, à compresser le manga de Ryoko Ikeda, l'histoire d'une jeune femme obligée d'être travestie en garçon au temps de la Révolution. On y retrouve surtout tout ce qui en faisait le sel, à savoir l'histoire d'amour en filigrane entre Oscar et André, ce dernier voulant qu'Oscar se débarrasse de la destinée choisie par son père, lassé de ne pas avoir eu de garçons.
Il reste quand même une différence de taille :
Quant au casting, il est assez ressemblant, mais j'ai une réserve quand au choix de Catriona MacColl dans le rôle d' Oscar ; déjà, il est impossible de croire qu'elle soit un homme, ne serait-ce que dans sa voix, très féminine (alors que l'anime avait trouvé comme idée de lui donner une voix assez grave), et dans son physique, qui ne respecte pas trop l'aspect androgyne que lui donnait Ryoko Ikeda.
Et, Jacques Demy oblige, on a droit à deux scènes musicales, un peu tombant comme un cheveu dans la soupe, mais, pour un film de commande, on sent quand même qu'il y a pas mal de moyens, et au fond, à quelques exceptions près, l'histoire est respectée.
Peut-être que d'autres qui ont le coffret vont trouver le film nul, mais, en tant que grand fan de l'oeuvre originale, j'y ai plutôt bien accroché.
Voilà peut-être le film "inédit" de Demy que j'attendais le plus, en grand amateur de l'œuvre d'origine, et, à ma grande surprise, j'ai bien aimé.
Demy arrive , sur 2 heures, à compresser le manga de Ryoko Ikeda, l'histoire d'une jeune femme obligée d'être travestie en garçon au temps de la Révolution. On y retrouve surtout tout ce qui en faisait le sel, à savoir l'histoire d'amour en filigrane entre Oscar et André, ce dernier voulant qu'Oscar se débarrasse de la destinée choisie par son père, lassé de ne pas avoir eu de garçons.
Il reste quand même une différence de taille :
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Quant au casting, il est assez ressemblant, mais j'ai une réserve quand au choix de Catriona MacColl dans le rôle d' Oscar ; déjà, il est impossible de croire qu'elle soit un homme, ne serait-ce que dans sa voix, très féminine (alors que l'anime avait trouvé comme idée de lui donner une voix assez grave), et dans son physique, qui ne respecte pas trop l'aspect androgyne que lui donnait Ryoko Ikeda.
Et, Jacques Demy oblige, on a droit à deux scènes musicales, un peu tombant comme un cheveu dans la soupe, mais, pour un film de commande, on sent quand même qu'il y a pas mal de moyens, et au fond, à quelques exceptions près, l'histoire est respectée.
Peut-être que d'autres qui ont le coffret vont trouver le film nul, mais, en tant que grand fan de l'oeuvre originale, j'y ai plutôt bien accroché.