Malheureusement à partir de "la colline des potences" la carrière de Delmer part en sucete, comme la pluspart de ses glorieux collègues d'ailleurs à la fin des années 50(Leroy,Robson,Walsh, Ray, Garnett...)Solal a écrit :
Je ne connais pas suffisamment pour me prononcer, mais j'ai vu le week-end dernier Youngblood Hawke, vraiment pas terrible , qui aurait plutôt tendance à me refroidir...
Delmer Daves (1904-1977)
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Je vais remonter le courant alorsGeoffrey Firmin a écrit :Malheureusement à partir de "la colline des potences" la carrière de Delmer part en sucete, comme la pluspart de ses glorieux collègues d'ailleurs à la fin des années 50(Leroy,Robson,Walsh, Ray, Garnett...)Solal a écrit :
Je ne connais pas suffisamment pour me prononcer, mais j'ai vu le week-end dernier Youngblood Hawke, vraiment pas terrible , qui aurait plutôt tendance à me refroidir...
I would prefer not to
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salut,
me voila heureux je ne suis pas tout seul a apprécier ce magnifique film de Delmer Daves : Dark Passage .
Dark Passage (1947) est un film qui peut paraître banal au niveau scénaristique mais dont la mise en scène et l'ambiance font tout le prix.
On y suit Vincent Parry (Humphrey Bogart) alors qu'il s'évade de prison et se fait spontanément aider par la jeune et jolie Irene Jansen (Lauren Bacall) qu'il n'avait pourtant jamais rencontrée auparavant. Il se verra ensuite aidé par un chauffeur de taxi qui lui proposera une opération de chirurgie esthétique afin qu'il puisse recommencer à vivre sans être inquiété par la police à ses trousses. Une fois remis de cette opération, il cherchera à découvrir qui est le véritable responsable du meurtre de sa femme pour lequel il était injustement emprisonné, au lieu de s'éloigner le plus rapidement possible de San Francisco où la police le recherche très activement.
Sur ce canevas classique, Delmer Daves (d'après le roman éponyme de David Goodis) va construire une ambiance résolument surprenante et novatrice dans le cadre du film noir. En effet, au lieu de jouer sur le réalisme, il choisit de placer ses spectateurs et personnages dans une sorte de rêve éveillé où se succèdent les coïncidences malheureuses mais également des coups de chances totalement irréalistes qu'on a peu l'habitude de voir dans ce genre d'oeuvres.
La douceur et la tendresse sont les deux éléments déterminants du film qui se place ainsi comme totalement à part à la fois dans la filmographie de Daves mais aussi au sein de l'ensemble des films noirs dont il constitue assurément l'un des représentants les plus originaux. L'atmosphère résolument étrange et inhabituelle qui en résulte occulte toute forme de réalisme et ce aussi bien au niveau des situations que des réactions des personnages. C'est sans doute ce qui décontenança les spectateurs de l'époque, plus habitués à des histoires linéaires et aux thèmes bien définis dans les films de leur couple préféré.
De même, la relation entre Bogart et Bacall est basée sur la tendresse et l'amour alors qu'habituellement ils sont dans un rapport de séduction agressif caractérisé par des dialogues aux sous-entendus sexuels très prononcés (To Have and Have not de Howard Hawks, 1944, ou The Big Sleep du même Howard Hawks, 1946).
Daves a choisi de faire de son héros un homme balloté entre les personnes qui veulent l'aider et celles qui veulent lui nuire (ou simplement le retrouver comme la police), qui ne retrouve curieusement son libre arbitre et le contrôle de sa vie que lorsqu'il a changé de visage et d'identité.
L'ambiance du film est ainsi celle d'un rêve mais contient un élement oppressif en la présence policière, ou plus exactement la sensation qu'a Vincent d'être surveillé en permanence et potentiellement reconnu partout où il se rend, qui contraste avec les rencontres heureuses et fortuites qu'il fera tout au long du film.
De plus, Daves ose un final hautement improbable et totalement optimiste qui contraste grandement avec le tragique, la noirceur et le cynisme habituel du film noir. Sa mise en scène épouse le point de vue de son héros pendant les 20 premières minutes, grâce à une excellente utilisation de la caméra subjective qui lui permet par la même occasion de faire ressentir à ses spectateurs la même désorientation que son héros et d'instaurer d'emblée un climat étrange. Ainsi, il ne montrera le visage de son héros que lorsque celui-ci aura subi une opération de chirurgie esthétique qui l'aura transformé d'apparence extérieure en Humphrey Bogart. Il expérimente également lors de la scène de l'opération, cherchant à nouveau à dérouter les spectateurs et donner ainsi une nouvelle direction à son film. Son sens du placement de la caméra ainsi que sa relative discrétion lui permettent d'instiguer jusqu'à la fin une ambiance paranoïaque très réussie mais qui ne contamine pas pour autant l'intégralité du film et cohabite avec une autre ambiance beaucoup plus chaleureuse, ce qui est un véritable tour de force.
Bogart et Bacall étaient alors au sommet de leur gloire et ont su prendre le risque de renouveler leur image tout en prenant soin de rester dans le cadre familier du film noir. Tous les autres acteurs sont impeccables sachant rester dans les limites du raisonnable mais convoyant ouvertement une atmosphère étrange. Une mention spéciale à Agnes Moorehead qui exprime la méchanceté de son personnage avec une conviction peu commune et Houseley Stevenson qui compose un docteur étrange mais inspirant vraiment la sympathie.
Une oeuvre originale et décalée qu'il faut appréhender avec le bon état d'esprit pour apprécier pleinement ses qualités et éviter de tomber dans le piège d'un visionnage au premier degré qui vous conduirait immanquablement à trouver le film raté. Un film méconnu et très injustement mésestimé du couple Bogart/Bacall qu'il est urgent de réévaluer et d'enfin considérer comme l'oeuvre majeure qu'elle est réellement.
Alors d'accord avec moi ou pas?
Stefan
PS: allez Jeremy, un effort puisqu'on te dit qu'il est bien ce film !!!
me voila heureux je ne suis pas tout seul a apprécier ce magnifique film de Delmer Daves : Dark Passage .
Dark Passage (1947) est un film qui peut paraître banal au niveau scénaristique mais dont la mise en scène et l'ambiance font tout le prix.
On y suit Vincent Parry (Humphrey Bogart) alors qu'il s'évade de prison et se fait spontanément aider par la jeune et jolie Irene Jansen (Lauren Bacall) qu'il n'avait pourtant jamais rencontrée auparavant. Il se verra ensuite aidé par un chauffeur de taxi qui lui proposera une opération de chirurgie esthétique afin qu'il puisse recommencer à vivre sans être inquiété par la police à ses trousses. Une fois remis de cette opération, il cherchera à découvrir qui est le véritable responsable du meurtre de sa femme pour lequel il était injustement emprisonné, au lieu de s'éloigner le plus rapidement possible de San Francisco où la police le recherche très activement.
Sur ce canevas classique, Delmer Daves (d'après le roman éponyme de David Goodis) va construire une ambiance résolument surprenante et novatrice dans le cadre du film noir. En effet, au lieu de jouer sur le réalisme, il choisit de placer ses spectateurs et personnages dans une sorte de rêve éveillé où se succèdent les coïncidences malheureuses mais également des coups de chances totalement irréalistes qu'on a peu l'habitude de voir dans ce genre d'oeuvres.
La douceur et la tendresse sont les deux éléments déterminants du film qui se place ainsi comme totalement à part à la fois dans la filmographie de Daves mais aussi au sein de l'ensemble des films noirs dont il constitue assurément l'un des représentants les plus originaux. L'atmosphère résolument étrange et inhabituelle qui en résulte occulte toute forme de réalisme et ce aussi bien au niveau des situations que des réactions des personnages. C'est sans doute ce qui décontenança les spectateurs de l'époque, plus habitués à des histoires linéaires et aux thèmes bien définis dans les films de leur couple préféré.
De même, la relation entre Bogart et Bacall est basée sur la tendresse et l'amour alors qu'habituellement ils sont dans un rapport de séduction agressif caractérisé par des dialogues aux sous-entendus sexuels très prononcés (To Have and Have not de Howard Hawks, 1944, ou The Big Sleep du même Howard Hawks, 1946).
Daves a choisi de faire de son héros un homme balloté entre les personnes qui veulent l'aider et celles qui veulent lui nuire (ou simplement le retrouver comme la police), qui ne retrouve curieusement son libre arbitre et le contrôle de sa vie que lorsqu'il a changé de visage et d'identité.
L'ambiance du film est ainsi celle d'un rêve mais contient un élement oppressif en la présence policière, ou plus exactement la sensation qu'a Vincent d'être surveillé en permanence et potentiellement reconnu partout où il se rend, qui contraste avec les rencontres heureuses et fortuites qu'il fera tout au long du film.
De plus, Daves ose un final hautement improbable et totalement optimiste qui contraste grandement avec le tragique, la noirceur et le cynisme habituel du film noir. Sa mise en scène épouse le point de vue de son héros pendant les 20 premières minutes, grâce à une excellente utilisation de la caméra subjective qui lui permet par la même occasion de faire ressentir à ses spectateurs la même désorientation que son héros et d'instaurer d'emblée un climat étrange. Ainsi, il ne montrera le visage de son héros que lorsque celui-ci aura subi une opération de chirurgie esthétique qui l'aura transformé d'apparence extérieure en Humphrey Bogart. Il expérimente également lors de la scène de l'opération, cherchant à nouveau à dérouter les spectateurs et donner ainsi une nouvelle direction à son film. Son sens du placement de la caméra ainsi que sa relative discrétion lui permettent d'instiguer jusqu'à la fin une ambiance paranoïaque très réussie mais qui ne contamine pas pour autant l'intégralité du film et cohabite avec une autre ambiance beaucoup plus chaleureuse, ce qui est un véritable tour de force.
Bogart et Bacall étaient alors au sommet de leur gloire et ont su prendre le risque de renouveler leur image tout en prenant soin de rester dans le cadre familier du film noir. Tous les autres acteurs sont impeccables sachant rester dans les limites du raisonnable mais convoyant ouvertement une atmosphère étrange. Une mention spéciale à Agnes Moorehead qui exprime la méchanceté de son personnage avec une conviction peu commune et Houseley Stevenson qui compose un docteur étrange mais inspirant vraiment la sympathie.
Une oeuvre originale et décalée qu'il faut appréhender avec le bon état d'esprit pour apprécier pleinement ses qualités et éviter de tomber dans le piège d'un visionnage au premier degré qui vous conduirait immanquablement à trouver le film raté. Un film méconnu et très injustement mésestimé du couple Bogart/Bacall qu'il est urgent de réévaluer et d'enfin considérer comme l'oeuvre majeure qu'elle est réellement.
Alors d'accord avec moi ou pas?
Stefan
PS: allez Jeremy, un effort puisqu'on te dit qu'il est bien ce film !!!
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ah voila un homme têtu mais ouvert!!
Merci Jeremy de redonner une chance à ce film mal aimé pour des raisons qui m'échappent.
Geoffrey tu me fait plaisir la , et effectivement l'utilisation des décors naturels de San Francisco est remarquable, créant tour à tour une sensation angoissante ou réconfortante.
Un bien beau Rêve/ Fantasme en tout cas que celui de Vincent Parry, qui n'aimerait pas de se faire secourir par Lauren Bacall?
Stef
Merci Jeremy de redonner une chance à ce film mal aimé pour des raisons qui m'échappent.
Geoffrey tu me fait plaisir la , et effectivement l'utilisation des décors naturels de San Francisco est remarquable, créant tour à tour une sensation angoissante ou réconfortante.
Un bien beau Rêve/ Fantasme en tout cas que celui de Vincent Parry, qui n'aimerait pas de se faire secourir par Lauren Bacall?
Stef
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- Localisation : Bonne question...
j'ai été complètement captivé par Les Passagers de la nuit et son ambiance de cauchemard éveillé comme tu le dis si bien
Mais n'empêche qu'à la fin, j'ai trouvé ça trop précipité, et on aurait bien aimé s'engouffrer encore plus dans cette atmosphère nocturne mais o combien séduisante, dans cette enquête classique mais intéressante...Ce film, malgré tout le plaisir que j'ai pris à le voir, reste donc pour moi assez mineur.
Mais je lui redonnerais volontiers une chance à l'occasion.
Mais n'empêche qu'à la fin, j'ai trouvé ça trop précipité, et on aurait bien aimé s'engouffrer encore plus dans cette atmosphère nocturne mais o combien séduisante, dans cette enquête classique mais intéressante...Ce film, malgré tout le plaisir que j'ai pris à le voir, reste donc pour moi assez mineur.
Mais je lui redonnerais volontiers une chance à l'occasion.
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Un film un peu surestimé, c'est vrai... mais le début est tout à fait exceptionnel.Philip Marlowe a écrit :j'ai été complètement captivé par Les Passagers de la nuit et son ambiance de cauchemard éveillé comme tu le dis si bien
Mais n'empêche qu'à la fin, j'ai trouvé ça trop précipité, et on aurait bien aimé s'engouffrer encore plus dans cette atmosphère nocturne mais o combien séduisante, dans cette enquête classique mais intéressante...Ce film, malgré tout le plaisir que j'ai pris à le voir, reste donc pour moi assez mineur.
Mais je lui redonnerais volontiers une chance à l'occasion.
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Tout est exceptionnel à part les 10 dernières minutesMajordome a écrit :Un film un peu surestimé, c'est vrai... mais le début est tout à fait exceptionnel.Philip Marlowe a écrit :j'ai été complètement captivé par Les Passagers de la nuit et son ambiance de cauchemard éveillé comme tu le dis si bien
Mais n'empêche qu'à la fin, j'ai trouvé ça trop précipité, et on aurait bien aimé s'engouffrer encore plus dans cette atmosphère nocturne mais o combien séduisante, dans cette enquête classique mais intéressante...Ce film, malgré tout le plaisir que j'ai pris à le voir, reste donc pour moi assez mineur.
Mais je lui redonnerais volontiers une chance à l'occasion.
En fait il pose des bases intéressantes, mais celles-ci sont malheureusement bien peu développées. Il manque un climax, des approfondissements...Si ça n'avait pas été le cas, le film aurait fini aux côtés de Lost Highway dans mon top personnel
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Delmer Daves (1904-1977)
realisateur bourré de talens il nous donneras d'ecxellent films et de western aussi"la dernière caravane" " la flèche briseé" de films de guerre"pride of the marines"ou du polar "dark passage" d'apres vous quels sont les 5 meilleurs films de delmer daves que vous apprecieé beaucoup,merci voivi sa filmo western:
broken arrow.1949
drum beat.1954
jubal.1955
the last wagon.1956
3:10 to yuma.1957
cow-boy .1958
the badlanders.1958
the hanging tree.1959
vala,merci [/b]
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je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
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Re: delmer daves
mon top 5 est le suivant:james a écrit :realisateur bourré de talens il nous donneras d'ecxellent films et de western aussi"la dernière caravane" " la flèche briseé" de films de guerre"pride of the marines"ou du polar "dark passage" d'apres vous quels sont les 5 meilleurs films de delmer daves que vous apprecieé beaucoup,merci voivi sa filmo western:
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the last wagon
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treasure of the guatemala
kings go forth
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je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci