Gounou a écrit :Stark a écrit :Bon, encore une fois je m'excuse pour ce long message totalement exalté, mais je n'étais encore jamais intervenu sur ce topic. Et comme la redécouverte très récente du film m'a encore foutu un grand coup au coeur et à l'âme, je n'ai pas pu m'en empêcher...
Et tu as bien fait de ne pas t'abstenir... car tout ne sera jamais dit sur ce film et sur d'autres de David Lynch tant ceux-ci appartiennent à chaque spectateur autant qu'à leur unique auteur. Ta passion est comunicative et très expressive dans sa retranscription. Merci de nous la faire partager !
Oui. Permettez moi cher Gounou de mettre un léger bémol à votre remarque au demeurant tout à fait légitime. Dire qu'un film appartient au spectateur ouvre une légère brèche qui pourrait être récupérée par de sombres desseins. Car, par extrapolation, il y a peu, à partir de votre expression pour déduire qu'un film, dès lors qu'il appartient au spectateur, justifie son niveau. Et de là ensuite à dire que, à partir du moment où un type (ou une fille, gaffe aux propos misogynes!) considère qu'un film, le pire soit il, est très bien parce qu'il l'a vécu ainsi, il n'y a qu'un pas, dangereux qui plus est. Car si une hiérarchie qualitative est possible, c'est uniquement parce qu'il y a une part d'objectivité concrète qui entre en compte dans la constitution de toute forme de langage, artistique ou non. Et du fait du médium choisi par Lynch pour s'exprimer, le cinéma, son film s'inscrit de ce fait dans la logique d'une forme linguistique qui permet de l'approcher de manière plus ou moins rationnelle et pas uniquement sensible. Car pour Lynch, comme pour d'autres, un travelling est un travelling. C'est par ce biais qu'il nous est permis de comprendre des films faits sous des latitudes aussi disparates que celles que nous proposent aujourd'hui festivals et distributeurs. Là encore, au Japon, un travelling se dit de la même manière qu'en Europe, qu'aux USA, qu'au Maroc, qu'en Iran.......liste non exhaustive.
Le but de cette réponse n'est pas de remettre en cause ta perception de Lynch mais simplement d'affiner certainement une idée émise. Tiens d'ailleurs, pour conclure et argumenter mon propos, INLAND EMPIRE est très certainement le film réalisé sur ces 10 dernières années à remettre en cause aussi fortement le cinéma, d'où un intérêt qui ira certainement grandissant le concernant. Il n'empêche qu'il le fait de l'intérieur........c'est à dire qu'il ausculte le cinéma et sa fabrication depuis le cinéma et pourquoi pas son devenir (au moins pour lui).
PS : merci à Stark d'émettre des idées et de prendre le temps pour cela. La longueur n'est pas un obstacle lorsqu'elle est marquée par la sincérité.
D'ailleurs, on peut dire que certaines remarques d'une ligne peuvent parfois être très très longues aussi.