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There Will Be Blood (Paul Thomas Anderson) | Mes critères sont actuellement nivelés vers le bas par les produits de studios que je m'enquille. Rien de déshonorant (en dehors des Leterrier), mais rien qui épate la rétine non plus. Du coup, mon sentiment est quelque peu biaisé et voir un film suffisamment travaillé, dont on sent une réelle implication d'auteur et un fignolage certain me font peut-être le surestimer. Il n'empêche que j'ai été happé immédiatement par le personnage (Day-Lewis, tout simplement grandiose, qu'on émascule les pines d'huître qui me parlent de "rôle à Oscar"), habité par une volonté inébranlable. Film du mois.
The West Wing (Saison 1) | Rarement vu autant de travelling. Ils se justifient, remarque, quand il s'agit de rendre l'urgence d'une vie de bureau de cette importance. Pour le dire simplement, je suis accroc. Malgré ce côté didactique, une leçon sur la démocratie par épisode et ce parfait équilibre patriotisme/humanisme fantasmé typiquement américain mais tellement incarné qu'il en devient touchant. Chaque épisode impose un tempo rapide et des dialogues ciselés d'une qualité incroyable. C'est un drôle de mélange entre des personnages sans grande originalité, modèles interchangeables fait de compétences, de doutes, de fidélité et liés par une foi inébranlable, et une exigence intellectuelle sur le fond, qui fait peu de concession, ne vire jamais au simplisme béat et n'hésite pas à aborder des enjeux politiques complexes. Saison 2 is loading.
Get Smart (Peter Segal) | J'ai ri.
The Legend of Bagger Vance (Robert Redford) | On est dans un conte : Le "bon nègre" que l'on vouvoie (dans la VF), à qui l'on sert la main, d'égal à égal, au coeur de la Georgie des années 30, l'archetype du rôle noir à l'écran, confident du héros, si bien décrit par Melvin Van Peebles dans son
Classified X. On est dans un mythe : la caricature du héros campbellien qui chute, qui trouve le "chemin" et atteint la rédemption. Une bonne philosophie de comptoir (trouve la force qui est en toi, ne fait qu'un avec la nature...) avec orchestre symphonique et plan de coupe sur le regard habité du héros. Casting de luxe (Will Smith, Matt Damon, Charlize Theron), très belle photo de crépuscules et de sous-bois.
Babylon A.D. (Mathieu Kassovitz) | Certains navets sont drôles, d'autres tristes. Celui-ci se place définitivement dans la seconde catégorie. En premier lieu, parce que j'attends toujours quelques chose de Kassovitz, nostalgique du cinéaste qu'il fut en France, inventif, percutant et ancré dans son époque. De le voir accoucher de produits formatés, ne laissant transparaître que peu de ce qui faisait son talent, apparaît comme un beau gachis. Le film est totalement raté, tout ce qui devrait donner du liant, de l'émotion, tenir au tripes tombe misérablement à plat. Le message est attachant dans ce qu'il a d'humanisme naïf (pour ne pas dire niais), mais c'est bien peu. J'ai bien envie de croire, comme il le clame, que le projet lui a échappé, que le tournage a été cauchemardesque. J'attends le prochain, j'ai espoir.
Transporter 2 (Louis Leterrier) | J'ai dormi.
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