Jean Renoir (1894-1979)
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Re: Notez les films - juillet 2008
L'homme du sud (The Southerner, 1945), de Jean Renoir.
Une famille de paysans décide de devenir indépendante et de cultiver son propre coton. Leurs débuts ne seront pas faciles.
Le seul aspect léger de ce film, c'est le coton. Pour le reste on repassera. Des dialogues fleurant bon l'engagement socio-politique, gnangnan et mâtinés de mômerie typiquement américaine, absence totale de timing, avec une musique qui essaie de donner un ton épique au film sans jamais y parvenir, un scénario aussi prévisible qu'un épisode de La petite maison dans la prairie. Les acteurs ne s'en sortent pas trop mal, même si l'interprétation de Beulah Bondi est franchement décalée, et une mise en scène qui a ses bons moments.
Une famille de paysans décide de devenir indépendante et de cultiver son propre coton. Leurs débuts ne seront pas faciles.
Le seul aspect léger de ce film, c'est le coton. Pour le reste on repassera. Des dialogues fleurant bon l'engagement socio-politique, gnangnan et mâtinés de mômerie typiquement américaine, absence totale de timing, avec une musique qui essaie de donner un ton épique au film sans jamais y parvenir, un scénario aussi prévisible qu'un épisode de La petite maison dans la prairie. Les acteurs ne s'en sortent pas trop mal, même si l'interprétation de Beulah Bondi est franchement décalée, et une mise en scène qui a ses bons moments.
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Re: Notez les films - juillet 2008
Je dois être le seul à avoir été très impressionné par ce film. Je l'ai vu il y a si longtemps que j'aurais trop de mal à soutenir mon point de vue, mais je l'avais trouvé, au contraire de ce que tu en dis, léger et vrai à tel point que je me suis demandé si certaines scènes étaient comiques ou pathétiques, sans conciliation possible. (Quant au scénario prévisible, je ne dois pas avoir vu assez d'épisodes de La petite maison... )joe-ernst a écrit :L'homme du sud (The Southerner, 1945), de Jean Renoir.
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Re: Notez les films - juillet 2008
Non,non, je l'ai été également et je le suis toujours.yaplusdsaisons a écrit :Je dois être le seul à avoir été très impressionné par ce film.joe-ernst a écrit :L'homme du sud (The Southerner, 1945), de Jean Renoir.
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Re: Notez les films - juillet 2008
non, je le tiens pour un des cinq ou six chefs d'oeuvre de Renoir.yaplusdsaisons a écrit :Je dois être le seul à avoir été très impressionné par ce film.joe-ernst a écrit :L'homme du sud (The Southerner, 1945), de Jean Renoir.
un grand film americain qui montre la versatilité du talent du maitre.
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Re: Top 5 Jean Renoir
1 La bete humaine
2 La grande illusion
3 Les bas-fonds
4 Le carosse d'or
5 Le dejeuner sur l'herbe
2 La grande illusion
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Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
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Re: Top 5 Jean Renoir
La Grande illusion (Jean Renoir, 1937) :
_______________
La première fois que je l'ai vu, j'avais adoré. Il ne m'en restait que quelques bribes de souvenirs et j'avais une douce envie de m'en remettre une couche. Or, je suis un peu déçu dans la mesure où il m'a fallu une longue attente pour être rassasié d'émotions devant la beauté du scénario, des personnages et des images. Toute la première partie en captivité m'a paru longue et sans grand intérêt, si ce n'est pour présenter l'humanité et la simplicité des personnages. Le passage au mitard de Gabin est par contre de toute beauté. La fragilité que cette masse d'homme est capable de projeter dans un regard perdu offre un contraste saisissant. La relation ambigue pleine de respect, de nostalgie et d'amertume face à l'évolution du temps que nouent Von Stroheim et Fresnay avait une tout autre envergure dans mes souvenirs. Je la trouve aujourd'hui somme toute un peu inégale face à celles que les deux évadés parviennent à développer avec Elsa (resplendissante Dita Parlo dont les pleurs me bouleversent encore, je me demande où Maréchal trouve la force de partir).
Pour une large partie le film semble dédié à la fin d'une époque. A la mort de l'ancien régime, la vraie mort, celle dont l'estocade est donnée par la boucherie de la première guerre. Qui plus est, cette boucherie n'est pas montrée. Elle est contrebalancée par une image plus douce, celle des prisonniers presque choyés, qui rient, mangent et dansent. L'illusion est-elle là? Dans ce semblant de délicatesse?
Et puis le récit nous rattrape par le col pour nous placer devant une histoire d'amour, un attachement paisible comme une pause. Et hop zi end.
Alors je suis un peu perplexe. Qu'est-ce à dire? Je crois que je n'ai pas tout compris. Plus tard peut-être? Quand je serai un grand garçon.
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La première fois que je l'ai vu, j'avais adoré. Il ne m'en restait que quelques bribes de souvenirs et j'avais une douce envie de m'en remettre une couche. Or, je suis un peu déçu dans la mesure où il m'a fallu une longue attente pour être rassasié d'émotions devant la beauté du scénario, des personnages et des images. Toute la première partie en captivité m'a paru longue et sans grand intérêt, si ce n'est pour présenter l'humanité et la simplicité des personnages. Le passage au mitard de Gabin est par contre de toute beauté. La fragilité que cette masse d'homme est capable de projeter dans un regard perdu offre un contraste saisissant. La relation ambigue pleine de respect, de nostalgie et d'amertume face à l'évolution du temps que nouent Von Stroheim et Fresnay avait une tout autre envergure dans mes souvenirs. Je la trouve aujourd'hui somme toute un peu inégale face à celles que les deux évadés parviennent à développer avec Elsa (resplendissante Dita Parlo dont les pleurs me bouleversent encore, je me demande où Maréchal trouve la force de partir).
Pour une large partie le film semble dédié à la fin d'une époque. A la mort de l'ancien régime, la vraie mort, celle dont l'estocade est donnée par la boucherie de la première guerre. Qui plus est, cette boucherie n'est pas montrée. Elle est contrebalancée par une image plus douce, celle des prisonniers presque choyés, qui rient, mangent et dansent. L'illusion est-elle là? Dans ce semblant de délicatesse?
Et puis le récit nous rattrape par le col pour nous placer devant une histoire d'amour, un attachement paisible comme une pause. Et hop zi end.
Alors je suis un peu perplexe. Qu'est-ce à dire? Je crois que je n'ai pas tout compris. Plus tard peut-être? Quand je serai un grand garçon.
Dernière modification par Alligator le 29 sept. 08, 14:27, modifié 1 fois.
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Re: Top 5 Jean Renoir
Si je me souviens bien, c'est parce qu'ils ont atteint la frontière suisse, donc qu'ils sont libres, tout simplement. De toute façon, Renoir n'est pas du genre à rendre les choses compliquées.Alligator a écrit :Alors je suis un peu perplexe. Qu'est-ce à dire? Je crois que je n'ai pas tout compris. Plus tard peut-être? Quand je serai un grand garçon.
Après, si c'est que tu trouves la fin un peu brutale, c'est peut-être que Renoir ne savait pas exactement comment le terminer (l'histoire connue de Maréchal et Rosenthal qui devait se donner RV dans un restau et finalement, on voit 2 chaises vides, qui figurait dans le projet initial mais qu'il n'a pas tourné).
Moi, j'aime bien la fin. Elle fait sentir la même chose que ce qu'il n'a finalement pas tourné: la guerre, une aventure commune et les hommes se rapprochent. La frontière, la liberté c'est aussi leur monde qu'ils retrouvent, la réalité. Les classes sociales se retrouveront. La frontière atteinte, c'est la fin de leur amitié que la guerre avait rendu "réaliste" alors qu'elle ne l'était pas. La dernière illusion qui tombe.
Bon, après, j'y vois ce que j'y vois
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker
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Re: Top 5 Jean Renoir
Ce n'est pas du tout la fin qui me chagrine, mais bien la différence entre la première et la seconde partie. J'ai l'impression d'avoir vu deux films différents.Phnom&Penh a écrit :Si je me souviens bien, c'est parce qu'ils ont atteint la frontière suisse, donc qu'ils sont libres, tout simplement. De toute façon, Renoir n'est pas du genre à rendre les choses compliquées.Alligator a écrit :Alors je suis un peu perplexe. Qu'est-ce à dire? Je crois que je n'ai pas tout compris. Plus tard peut-être? Quand je serai un grand garçon.
Après, si c'est que tu trouves la fin un peu brutale, c'est peut-être que Renoir ne savait pas exactement comment le terminer (l'histoire connue de Maréchal et Rosenthal qui devait se donner RV dans un restau et finalement, on voit 2 chaises vides, qui figurait dans le projet initial mais qu'il n'a pas tourné).
Moi, j'aime bien la fin. Elle fait sentir la même chose que ce qu'il n'a finalement pas tourné: la guerre, une aventure commune et les hommes se rapprochent. La frontière, la liberté c'est aussi leur monde qu'ils retrouvent, la réalité. Les classes sociales se retrouveront. La frontière atteinte, c'est la fin de leur amitié que la guerre avait rendu "réaliste" alors qu'elle ne l'était pas. La dernière illusion qui tombe.
Bon, après, j'y vois ce que j'y vois
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Re: Top 5 Jean Renoir
ATTENTION, SPOILERS (bon, mais qui n’a pas vu La Grande Illusion ?)
C’est aussi l’impression que me donne ce film, donc je ne peux que te rejoindre là-dessus, même si cela ne me dérange pas vraiment.
J’ai du revoir le film il y a un peu plus d’un an donc je ne voudrais pas trop interpréter mais voici les idées que cela me donne.
S’il ne complique pas les choses intellectuellement, et laisse au contraire beaucoup de libertés au spectateur, Renoir souhaite quand même livrer sa pensée sur l’état du monde dans ce film, comme dans la Règle du Jeu.
La première partie est très historique. C’est la première guerre mondiale, les camps de prisonniers, l’annonce des victoires et des défaites. Il joue sur les relations entre des personnages très typés, enfermés dans un même lieu : le populo, le bourgeois un peu à part parce que juif (le film est tourné en 1937 et, en Allemagne du moins, l’antisémitisme est devenu doctrine d’Etat), le professeur lettré et surtout les deux aristocrates français et allemand. Les valeurs françaises et allemandes ne sont pas exactement les mêmes (Boëldieu impose les autres officiers à la table à laquelle Rauffenstein l’invite, par exemple), mais les deux hommes sont du même monde et peuvent se combattre tout en étant cousins ou même amis.
La mort de Boëldieu symbolise, je suppose, la fin de l’Europe des Empires, du XIXe siècle, de l’aristocratie et surtout de ses valeurs. Il passe la main au populaire Maréchal et au bourgeois juif Rosenthal en leur permettant de s’évader. C’est la fin de la "première" partie.
La "seconde" partie, l’évasion, dure effectivement plus longtemps qu’on pourrait s’y attendre, avec tout l’épisode de la ferme. Je pense que Renoir se sert de l’évasion pour mettre en garde sur le second conflit qui s’annonce alors (non pas dans le temps du film mais à l’époque de son tournage). Une mise en garde d’ailleurs pessimiste : Maréchal quitte la ferme en disant qu’il tentera de revenir après la guerre mais, en voyant le film, nous pensons à la seconde guerre mondiale comme le public de l’époque devait penser à ce qu’était l’Allemagne en 1937. Bref, on n’y croit pas (même si rien n’empêche d’imaginer que Maréchal retrouve Elsa à la fin de la guerre, après tout).
La dispute finale entre Maréchal et Rosenthal (avec d’ailleurs les insultes antisémites de Maréchal qui durant tout le film avait traité Rosenthal en "frère"), leur réconciliation pas forcée mais où l’on sent que les relations ne seront plus les mêmes entre eux…je la vois un peu comme la désillusion de Renoir par rapport aux idéaux communistes qu’il avait encore peu de temps auparavant…La fin de la lutte des classes, la fraternisation entre les peuples, tout cela, il n’y croit plus vraiment. Maréchal et Rosenthal sont capables, encore en fuite, de se disputer pour des conneries et de s’insulter gravement.
Bref, pour moi, la "première" partie, c’est ce que Renoir voit de la première guerre mondiale. La "seconde", c’est le futur tel qu’il l’envisage en 1937.
C’est aussi l’impression que me donne ce film, donc je ne peux que te rejoindre là-dessus, même si cela ne me dérange pas vraiment.
J’ai du revoir le film il y a un peu plus d’un an donc je ne voudrais pas trop interpréter mais voici les idées que cela me donne.
S’il ne complique pas les choses intellectuellement, et laisse au contraire beaucoup de libertés au spectateur, Renoir souhaite quand même livrer sa pensée sur l’état du monde dans ce film, comme dans la Règle du Jeu.
La première partie est très historique. C’est la première guerre mondiale, les camps de prisonniers, l’annonce des victoires et des défaites. Il joue sur les relations entre des personnages très typés, enfermés dans un même lieu : le populo, le bourgeois un peu à part parce que juif (le film est tourné en 1937 et, en Allemagne du moins, l’antisémitisme est devenu doctrine d’Etat), le professeur lettré et surtout les deux aristocrates français et allemand. Les valeurs françaises et allemandes ne sont pas exactement les mêmes (Boëldieu impose les autres officiers à la table à laquelle Rauffenstein l’invite, par exemple), mais les deux hommes sont du même monde et peuvent se combattre tout en étant cousins ou même amis.
La mort de Boëldieu symbolise, je suppose, la fin de l’Europe des Empires, du XIXe siècle, de l’aristocratie et surtout de ses valeurs. Il passe la main au populaire Maréchal et au bourgeois juif Rosenthal en leur permettant de s’évader. C’est la fin de la "première" partie.
La "seconde" partie, l’évasion, dure effectivement plus longtemps qu’on pourrait s’y attendre, avec tout l’épisode de la ferme. Je pense que Renoir se sert de l’évasion pour mettre en garde sur le second conflit qui s’annonce alors (non pas dans le temps du film mais à l’époque de son tournage). Une mise en garde d’ailleurs pessimiste : Maréchal quitte la ferme en disant qu’il tentera de revenir après la guerre mais, en voyant le film, nous pensons à la seconde guerre mondiale comme le public de l’époque devait penser à ce qu’était l’Allemagne en 1937. Bref, on n’y croit pas (même si rien n’empêche d’imaginer que Maréchal retrouve Elsa à la fin de la guerre, après tout).
La dispute finale entre Maréchal et Rosenthal (avec d’ailleurs les insultes antisémites de Maréchal qui durant tout le film avait traité Rosenthal en "frère"), leur réconciliation pas forcée mais où l’on sent que les relations ne seront plus les mêmes entre eux…je la vois un peu comme la désillusion de Renoir par rapport aux idéaux communistes qu’il avait encore peu de temps auparavant…La fin de la lutte des classes, la fraternisation entre les peuples, tout cela, il n’y croit plus vraiment. Maréchal et Rosenthal sont capables, encore en fuite, de se disputer pour des conneries et de s’insulter gravement.
Bref, pour moi, la "première" partie, c’est ce que Renoir voit de la première guerre mondiale. La "seconde", c’est le futur tel qu’il l’envisage en 1937.
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Re: Top 5 Jean Renoir
"Jean ou le seul faux Renoir qu'ait jamais commis Auguste." "Le canard enchaîné" 1958
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Re: Top 5 Jean Renoir
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Re: Top 5 Jean Renoir
Je t'aurai bien demandé si tu avais une copie de l'article en question, mais comme tu n'indiques pas l'auteur, je suppose qu'il ne mérite pas la peine d'être lu.Cadichon a écrit :"Jean ou le seul faux Renoir qu'ait jamais commis Auguste." "Le canard enchaîné" 1958
En ce qui concerne Auguste et Jean Renoir, Jean Renoir a suffisamment évoqué son père, par écrit, à la télévision, pour qu'on connaisse l'immense respect qu'il avait pour lui.
Jean Renoir était un homme d'une grande élégance, ce qui n'est pas le cas de l'auteur, obscur ou non, qui a donné un tel titre à son article.
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Revu FRENCH CANCAN
Très réussi. Renoir profite d'un biopic pour reconstituer une époque. Beaucoup de moyens sont mis dans les décors (des rues entières reconstituées, la butte Montmartre, etc.). Si le tournage en studio se sent plus ou moins l'impression reste très bonne. Renoir aime ses personnages, donne vie et caractère à chacuns d'eux, même pour une tout petite réplique. C'est l'ambiance qui prime, et c'est très réussi.
Renoir en profite également pour parler du monde du spectacle, du divertissement, du public. Il fait de Gabin une sorte de producteur/réalisateur/découvreur de talents, passionné et passionnant, à qui il donne également quelques unes des meilleurs répliques du film (lorsqu'il parle du métier). Il y a dans cet aspect une vraie réjouissance, quand on parle du spectacle - chose futile finalement, sauf dans l'optique primordiale du don au spectateur.
Le final est étourdissant. 10mn continues de cancan endiablé et d'inauguration en fanfare, un flot d'énergie et de bonne humeur, ce qui caractérise aussi une bonne partie du film.
Pas très convaincu par le master diffusé sur Arte (convenable, avec indulgence, mais très perfectible). Encore un classique français mieux servi outre-atlantique...
EDIT: posté le 20 mai 2007
LE JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE de Jean Renoir (Cinéma de Minuit)
Ce qui m'a semblé le plus intéressant ici, c'est la difference de traitement de l'histoire par rapport aux souvenirs que j'ai du Bunuel. Ce dernier est plus dramatique, plus sobre, tandis que le Renoir est, dans sa grande majorité, très léger, enlevé. Bazin (repris dans l'intro de Brion) parle de théatralité. Cela se traduit ici par un jeu singulier des acteurs, pas réaliste, pas trop outré (cela dépend) mais visible. Parfois, surtout avec les apparitions de Burgess Meredith, on serait presque dans le burlesque ou le cartoon: on prend des poses exagérées et comiques qui nous entrainent dans un univers codé. A part cela je n'ai pas non plus été beaucoup transporté, c'est assez particulier.
Très réussi. Renoir profite d'un biopic pour reconstituer une époque. Beaucoup de moyens sont mis dans les décors (des rues entières reconstituées, la butte Montmartre, etc.). Si le tournage en studio se sent plus ou moins l'impression reste très bonne. Renoir aime ses personnages, donne vie et caractère à chacuns d'eux, même pour une tout petite réplique. C'est l'ambiance qui prime, et c'est très réussi.
Renoir en profite également pour parler du monde du spectacle, du divertissement, du public. Il fait de Gabin une sorte de producteur/réalisateur/découvreur de talents, passionné et passionnant, à qui il donne également quelques unes des meilleurs répliques du film (lorsqu'il parle du métier). Il y a dans cet aspect une vraie réjouissance, quand on parle du spectacle - chose futile finalement, sauf dans l'optique primordiale du don au spectateur.
Le final est étourdissant. 10mn continues de cancan endiablé et d'inauguration en fanfare, un flot d'énergie et de bonne humeur, ce qui caractérise aussi une bonne partie du film.
Pas très convaincu par le master diffusé sur Arte (convenable, avec indulgence, mais très perfectible). Encore un classique français mieux servi outre-atlantique...
EDIT: posté le 20 mai 2007
LE JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE de Jean Renoir (Cinéma de Minuit)
Ce qui m'a semblé le plus intéressant ici, c'est la difference de traitement de l'histoire par rapport aux souvenirs que j'ai du Bunuel. Ce dernier est plus dramatique, plus sobre, tandis que le Renoir est, dans sa grande majorité, très léger, enlevé. Bazin (repris dans l'intro de Brion) parle de théatralité. Cela se traduit ici par un jeu singulier des acteurs, pas réaliste, pas trop outré (cela dépend) mais visible. Parfois, surtout avec les apparitions de Burgess Meredith, on serait presque dans le burlesque ou le cartoon: on prend des poses exagérées et comiques qui nous entrainent dans un univers codé. A part cela je n'ai pas non plus été beaucoup transporté, c'est assez particulier.
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Re: Top 5 Jean Renoir
Je serais éventuellement d'accord avec toi s'il n'y avait cette fin initialement prévue "Les deux chaises vides au rendez-vous à Paris"Alligator a écrit :
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Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.
- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !
Henri Jeanson
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