Jerzy Skolimowski

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Cosmo Vitelli
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Message par Cosmo Vitelli »

"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
La mouche savante
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Message par La mouche savante »

8)
Merci, maintenant je trépigne d'impatience. :evil: :D
Vous connaissez quelqu'un qui peut prétendre avoir eu la vie sauve, grâce à "Gorge profonde"?
RandallBoggs
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Re: Jerzy Skolimowski

Message par RandallBoggs »

mannhunter a écrit :quelle est votre opinion sur ce cinéaste?
Très bonne.
mannhunter a écrit : des films à conseiller?

pour ma part,je n'ai vu que l'insolite "le cri du sorcier" et le désespéré et grinçant "travail au noir"...deux excellents films! :wink:
Je n'ai toujours pas vu Torrents of Spring, Deep End, Rysopis et The Shout... Je cherche désespérement à les voir.

Sinon, Walkower, l'un de ses premiers longs est excellent, où il filme un monde qu'il conanît bien, celui de la boxe. Très beau noir et blanc, très belle mise en scène à coup de très beaux plans-séquences. Un film aussi sur la situation politique et sociale de la Pologne de l'époque. Même sujet de préoccupation dans Barriera, dans un registre opposé, un peu barré, onirique et kafkaïen. Des plans somptueux. Skolimowski filme très bien les usines, les entrepôts de tramway. Son travail visuel sur l'univers industriel m'a rappelé certains travaux de Bernd et Hilla Becher.

Dans le genre synthèse de cette vision désabusée de la société polonaise de l'époque, Rece do Gory se pose bien là, d'autant qu'il a été censuré et remonté quinze ans plus tard en incluant des images des années 80. Une façon pour Skolimowski de revenir sur son travail passé. Toute la partie sépia en huis-clos dans le wagon est somptueuse visuellement, les acteurs y sont excellents. C'est une sorte d'état des lieux très critique de la bourgeoisie de l'époque.

Quand on voit Moonlightning, on repense à l'histoire du plombier polonais... C'est un film coup de poing sur la précarité des travailleurs étrangers, vivant coupés du monde, de leur propre pays car l'action se passe pendant le coup d'état de Jarouselski. Comme il a été dit, si l'on peut noter de l'humour par-ci par-là (la scène où l'un des gars se fait électrocuter par exemple, les déboires de Irons sur lequel tombent tuiles sur tuiles), on retiendra avant tout la situation très noire de ces hommes, racontée en voix-off. C'est vraiment une odyssée de la louze, Irons n'etant vraiment pas aidé par ces espèces de pieds-nickelés dont il a la charge. De vrais enfants, tous autant qu'ils sont, cf. la scène dans le supermarché, véritable caverne d'Ali Baba la première fois qu'ils y entrent.

The Lightship, superbe film sur les rapports fils (Skolimowski junior)/père (Brandauer)/père de substitution (Duvall, très inquiétant, superbe psychopathe). Film très complexe psychologiquement (ainsi les rapports entre Duvall et Brandauer sont malsains au possible), très métaphorique avec cette image du bateau-phare qui est là au milieu de la mer, sans bouger jamais, à l'image de Brandauer dont la position d'attentisme restera très ambigue, ne trouvant sa motivation qu'à la toute fin, libérant ainsi en quelque sorte le fils de l'influence du père.

Enfin, notons l'adaptation d'une oeuvre pourtant réputée inadaptable à l'écran, Ferdydurke, du roman éponyme de Gombrowicz. L'exercice était périlleux, l'adaptation est très réussie à mon avis. C'est totalement loufoque, absurde, complètement surréaliste.

Oh la la ! j'avions oublié l'excellent film suivant : le Départ avec un Léaud tout jeune mais déjà dans la lune. Le film est bien barré pour changer (décidément, c'est une habitude chez Skolimowski...), possède un rythme fou, avec des moments de pure grâce visuelle, de pure poésie, comme toute la séquence dans le salon de l'auto où Léaud et sa copine sont dans une auto coupée en deux, chacun d'un côté de la voiture, sorte métaphore de la distance qui les sépare. Ils ne se rejoindront qu'a la toute fin. Un film sur l'obsession d'un jeune pour la course automobile... qui finira par choisir d'aimer.
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Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

Après vérification, Jerzy a remporté le championnat du monde du cinéaste rapportant le plus de points au Scrabble.
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RandallBoggs
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Message par RandallBoggs »

Sergius Karamzin a écrit :Après vérification, Jerzy a remporté le championnat du monde du cinéaste rapportant le plus de points au Scrabble.
Je pense que son compatriote Krzysztof Kieslowski fait mieux.
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Message par gehenne »

Sergius Karamzin a écrit :Après vérification, Jerzy a remporté le championnat du monde du cinéaste rapportant le plus de points au Scrabble.
Tu es en pleine forme dis donc aujourd'hui ?!
Ainsi, toujours et pourtant...
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Message par Sergius Karamzin »

Problème avec K. Kieslowski qui ne peut pas participer à cause de 3 K dans son nom.
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RandallBoggs
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Message par RandallBoggs »

Sergius Karamzin a écrit :Problème avec K. Kieslowski qui ne peut pas participer à cause de 3 K dans son nom.
Certes, certes, mais avec deux jokers, ça peut aller tout de même... Faut être un peu moulu pour les avoir, mais c'est dans le domaine du possible. Bon, il faut aussi allonger la taille des pupitres. Mince, il y a aussi deux Z... Sergius a gagné ! 'Foiré !
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Message par Ben Castellano »

Decouvert Le Cri du sorcier, et je me rends compte après La dernière vague que tout ce qui tourne autour de la culture des aborigène australien me fascine littéralement et se trouve être particulièrement propice à des films hors normes. Celui-ci ne ressemble à aucun autre et c'est sa principale qualité. Je me serait presque pris une claque digne d'un top YMDB si le dernier tiers n'était pas moins convaincant. En même temps c'est le genre d'ouvrage assez difficile à conclure une fois qu'il est lancé de cette manière. J'ai aussi une autre réserve, c'est la représentation du cri en lui même alors que le film explore ce qui n'est pas "imaginable" et perceptible dans d'autres aspects avec succés... Sinon Alan Bates est incroyable.
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Message par tronche de cuir »

Ben Castellano a écrit :Decouvert Le Cri du sorcier, et je me rends compte après La dernière vague que tout ce qui tourne autour de la culture des aborigène australien me fascine littéralement et se trouve être particulièrement propice à des films hors normes...
Hâte toi de voir dans ce cas le génial La Randonnée de Nicolas Roeg !!! :wink:
Ben Castellano
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Message par Ben Castellano »

tronche de cuir a écrit :
Hâte toi de voir dans ce cas le génial La Randonnée de Nicolas Roeg !!! :wink:
Vi, ça fait un moment que je l'ai repéré ce "Walkabout"... mais ça n'existe qu'en criterion là je crois.
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Re: Jerzy Skolimowski

Message par mannhunter »

espérons une sortie française pour le dernier Skolimowski présenté à Cannes:

http://www.dvdrama.com/news-26659-cine- ... h-anna.php
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AtCloseRange
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Re: Jerzy Skolimowski

Message par AtCloseRange »

Le Cri du Sorcier passe en ce moment sur Cine Star. J'ai essayé de regarder le début hier soir. C'est un film que je veux voir depuis très longtemps appréciant énormément Deep end et Travail au Noir mais la première demie-heure m'a laissé complètement perplexe et je ne sais pas si je vais lui redonner une chance.
Je ne m'attendais pas à un film aussi abscons.
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Re: Jerzy Skolimowski

Message par mannhunter »

Avant-première de "Quatre nuits avec Anna" Mardi 23 Septembre au Ciné Zénith d'Evreux!
Sortie cinéma prévue le 5 Novembre.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

QUATRE NUITS AVEC ANNA (2008)

En voilà un curieux film. Je l'ai vu davantage par curiosité (et suite aux nombreuses bonnes critiques presse) que par réelle passion pour le réalisateur, dont je ne garde que de très lointains (et moyens) souvenirs de TRAVAIL AU NOIR et LE CRI DU SORCIER (tous deux à réévaluer dès que possible, d'ailleurs).

SPOILERS
Ce dernier opus est particulier sur bien des points. La forme est lente (presque contemplative), épurée (presque austère), évoluant dans une première moitié mystérieuse où le réalisateur s'amuse visiblement à jouer des tours au spectateur en brouillant les pistes. En découvrant cette partie du film, le spectateur se fait à la fois ballader et gentiment piéger. D'un côté le récit reste longtemps obscur, avec une chronologie déconstruite qui met énormément de temps à être compréhensible. Et d'un autre côté, on ne sait pas bien sur quel pied danser: le réalisateur utilise à plusieurs reprises "l'effet Koulechov" (après avoir vu plusieurs images sans aucun rapport entre elles, le spectateur y crée quand même un lien) pour égarer le spectateur sur de fausses pistes. Ainsi, en voyant le héros impassible, à l'allure patibulaire, espionner deux jeunes femmes dans la rue, acheter une hache dans une boutique puis, dans le plan suivant, brûler une main coupée dans un incinérateur, le spectateur se fait vite une idée du personnage. Or il n'en est rien car le héros est bien loin d'être le dangereux criminel que l'on soupçonne. Bien au contraire.
Cette première partie (moitié?) est donc très particulière, mais malheureusement bien monotone également et trop obscure pour m'avoir vraiment intéressé (quand on n'y comprend pas grand chose, les paysages de la Pologne en noir & gris finissent par lasser...)

Heureusement c'est à peu près à mi-parcours que l'on rentre (enfin) dans le sujet du film. Après avoir survolé le polar et un peu de drame, l'histoire emprunte presque le ton d'une fable. Dès que les informations sont suffisantes pour tout remettre en ordre, le plaisir de suivre ce film presque sans paroles arrive enfin. C'est un peu tard, mais c'est mieux que rien. D'autant plus qu'il se dégage un certain charme de cette histoire à l'humour décalé et à l'émotion finalement pas si lointaine.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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