The Dark Knight (Christopher Nolan - 2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Roy Neary
Once upon a time...
Messages : 51384
Inscription : 12 avr. 03, 01:42
Liste DVD

The Dark Knight (Christopher Nolan - 2008)

Message par Roy Neary »

Nouveau topic car le film est enfin visible et l'ancien topic faisait 42 pages. :lol:


Vu ce matin. :D
Une très agréable surprise que ce Dark Knight, d'une redoutable efficacité dans l'action et présentant des personnages à qui il est donné le temps d'exister et d'évoluer. Sauf peut-être Bruce Wayne/Batman qui souffre un peu de la pléthore de personnages secondaires. Mais si l'approche psychologique du personnage en pâtit, la question de sa destinée, de son iconisation et de son statut de héros est toujours centrale. Heath Ledger compose un Joker particulièrement impressionnant : très sombre, mystérieux, déroutant et très inquiétant (bien plus que l'approche "bouffon" de Jack Nicholson en 1989). Bonne surprise également que le traitement en profondeur de Harvey Dent (avec un maquillage saisissant lors de sa "transformation"). Mon seul vrai problème concernant le film est un scénario qui donne au Joker 50 fois l'avance sur tout le monde alors qu'il est présenté comme l'ange noir du chaos ; c'est une facilité scénaristique (et malheureusement très actuelle dans le cinéma américain) qui me saoule de plus en plus.

Le visuel du film est assez noir, mais j'en espérais un peu plus dans ce domaine. La réalisation de Nolan, entre approche réaliste et fantastique, possède un excellent savoir-faire mais je m'attendais à plus d'originalité et de personnalité (si Tim Burton est complètement dépassé au niveau action, sa patte imprègne bien plus ses deux versions au niveau des cadrages et de l'utilisation de la photographie), malgré d'excellentes (mais irrégulières) idées de mise en scène (pour le Joker et Dent surtout). Cela dit, The Dark Knight reste une réussite à mes yeux qui procure un vrai plaisir.
Image
lowtek
Idiot du vintage
Messages : 1141
Inscription : 9 juin 03, 19:13

Re: The Dark Knight (C. Nolan, 2008) - Les avis

Message par lowtek »

Finalement The Dark Knight est un polar d'action très classique, mais qui enchaîne les scènes de bravoure: on pense beaucoup à Dirty Harry ou Die Hard with a vengeance. Bourré jusqu'à la gueule de scène d'anthologie: l'attaque de la tour à Hong-Kong, l'évasion du commissariat, la course-poursuite sous le tunnel, etc. La déception vient du personnage de Batman lui-même: toujours aussi mal incarné par un Christian Bale pâlot. C'est d'ailleurs ce qui ruine complètement la fin du film.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Tout cet effort pour faire passer le batman pour un personnage tourmenté, un anti-héros reflet de la société de Gotham, avec le discours pompeux de Gordon: on frise le ridicule.
Le personnage souffre en plus d'un art design malheureux: l'un des pires costumes de la série (le masque est ridicule).
A force d'empiler les situations, le film n'évite pas non plus certaines incohérences ou absurdités. Mais bon, on est quand même de de l'entertainment pur et dur, qui a malheureusement tendance à se prendre un peu trop au sérieux, avec ses dialogues pontifiants sur la représentation du bien et du mal.
En bref, un film au détail: on en gardera les morceaux qu'on a aimé et on oubliera le reste. Personnellement, j'ai particulièrement aimé les deux premières scènes dans leurs manières de se répondre (les faux jokers et les faux batman). Par contre cette histoire de sonar sur la fin est à mon avis inutile et ridicule (batman avec les yeux "allumés" comme des écrans de télé).
J'ajouterai aussi que le jeu sur les origines du personnage du Joker sont assez savoureux.

(je copie-colle mon avis dans ce post: vous pouvez supprimer l'autre)
Kinoo
Assistant(e) machine à café
Messages : 118
Inscription : 14 août 07, 18:43
Localisation : Ile-de-France
Contact :

Re: The Dark Knight (C. Nolan, 2008) - Les avis

Message par Kinoo »

Je reposte mon avis ici alors, avant de partir pour ma deuxième vision que j'attends depuis des lustres!
Des mois et des mois de buzz médiatique, de suspense et de rumeurs aboutissent enfin avec la sortie en salles de The Dark Knight, soit la suite des aventures du nouvel homme chauve -souris que Chris Nolan avait rebooté avec Batman Begins en 2005. Après tant d’attente, le film se devait d’être à la hauteur de l’excellente campagne marketing orchestrée avec une maestria remarquable.

Le réalisateur du Prestige ne déçoit pas, bien au contraire, il place ici la barre encore plus haut et efface les frontières entre les genres, faisant de cette adaptation de comics book un polar sombre et violent se mesurant aux plus grands films du registre. Plus ancré encore dans la réalité que le premier opus, Bruce Wayne/Batman doit faire face à son plus redoutable ennemi, le Joker, dans une Gotham City corrompue et contaminée par la mafia et la pègre. Dans la peau du millionnaire justicier, Christian Bale approfondit son personnage, plus torturé que jamais, tiraillé par les responsabilités de sa double vie. Il sera aidé dans sa lutte contre le crime par des vieux de la veille comme le commissaire Gordon campé par Gary Oldman, qui trouve dans cette suite matière à étoffer son rôle. Son fidèle confident Alfred (Michael Caine que l’on retrouve à chaque fois avec plaisir) est bien sûr de la partie, et si James Bond a Q, Bruce Wayne peut compter sur Lucius Fox (Morgan Freeman) pour lui fournir les dernières avancées technologiques nécessaires à son combat (dont une nouvelle Batpod sensationnelle).

Parmi les nouveaux venus, Aaron Eckhart endosse le rôle du nouveau procureur de la ville, Harvey Dent, voué à une tragique destinée. L’acteur a su dépeindre l’ambition et la détermination de l’homme visant à nettoyer les rues de Gotham des criminels, tout en l’affublant de nuances inquiétantes, prémices d’un futur aux deux visages. Mais celui vers qui tous les yeux sont rivés est sans aucun doute le regretté Heath Ledger, qui livre ici une performance phénoménale et incarne un Joker anarchique et redoutable. Complètement habité par le personnage, le regard perçant, il ne joue pas, il EST le méchant par excellence qui ne se soucie guère des dégâts qu’il cause avec allégresse et non sans un humour aliéné. Sa prestation est telle qu’elle fait oublier dès sa première apparition (magistrale) la version de Jack Nicholson qui paraît désormais bien fade, et regretter encore plus sa mort prématurée. Il est juste magistral. Tellement que le buzz autour d’une nomination posthume à l’Oscar commence à prendre de l’ampleur.

Outre le casting parfait, The Dark Knight est aussi un excellent polar noir, qui s’articule autour d’un scénario riche et haletant et abordant des thèmes aussi divers que la politique et le social. Résolument sombre, le spectre du 11 septembre plane sur le film (le Joker est un terroriste qui n’a aucune tendresse pour le genre humain) et la population est ici dépeinte avec pessimisme (et réalisme ?). Contrairement au patriotisme d’un Spiderman, Batman est une peinture noire peu reluisante de l’Amérique paranoïaque. Les scènes de bravoure sont également de très bonne facture. Moins brouillonnes que sur Begins, les combats sont percutants et surtout, lisibles. La course poursuite dans les rues de Gotham impliquant une Batmobile survoltée, un Joker au volant d’un poids lourds nerveux qui finira par faire trois saltos, reste un monument du film. Le tout évidemment dans un univers esthétique bleu sombre de toute beauté, et accompagné d’une partition dantesque issue de la collaboration entre Hans Zimmer et James Newton Howard, deux grands noms de la musique de film.

The Dark Knight parvient à dépasser son statut de simple blockbuster estival et se hisse sur la panthéon des grands films de genre. Fort d’un casting remarquable qui nous livre des performances incroyables, d’une réalisation sans faille et à un esthétisme marqué, Chris Nolan vient de réaliser Le Parrain des films de superhéros, rien que ça !
Hug it out bitch !
Image
Woody, Buzz, Sully, Nemo, Rémy & Co: http://www.pixar-room.com
Avatar de l’utilisateur
-Kaonashi-
Tata Yuyu
Messages : 11413
Inscription : 21 avr. 03, 16:18
Contact :

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par -Kaonashi- »

:o
Pour retrouver les premiers avis de foruméens sur ce film, c'est à partir du message d'ApOk à la page 27 du précédent topic.
Je copie-colle le mien :
À chaud également, sans spoiler.
Le film tient toutes ses promesses (surtout quand on a aimé le premier je pense), en dépit d'un rythme hasardeux un peu gênant, qu'on pourrait voir comme une sorte de parallèle avec le nihilisme total d'un Joker vraiment splendide (Heath Ledger est vraiment excellent). Comme pour le précédent film, Christopher Nolan tient à divertir, à faire plaisir aux amateurs d'action, mais aussi à donner une réflexion sur le statut de héros et de justice. C'est cette ligne directrice qui rend la progression de l'intrigue étrange, mais le jeu en vaut largement la chandelle, la toute fin m'a beaucoup surpris par sa noirceur.
Et à propos d'action, pour les pinailleurs, le découpage est meilleur que dans Batman Begins, même si je persiste à dire que c'était tout à fait lisible dans ce film.

Cependant, une précision s'impose : quand j'attends beaucoup un film, j'ai toujours tendance, quand je le vois enfin, à y trouver des problèmes de rythme, effacés ensuite par un second visionnage.
À suivre, donc.
Image
perso / senscritique.com/-Kaonashi- / Letterboxd
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24312
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

Vu peu après Roy (que j'ai aperçu de loin dans un couloir de la ligne 14 :wink: ), et après un nécessaire revisionnage du 1er opus, hier.

C'est pas mal, c'est vrai. Il est probablement plus réussi que BATMAN BEGINS, peut-être grâce à ses personnages encore plus charismatiques. Si Liam Neeson a eu du mal à me convaincre vraiment, si l'Epouvantail marquait de bons points mais était relégué à des sous-intrigues, THE DARK NIGHT est un bél écrin pour le Joker, personnage incroyable et marquant, effectivement loin des bouffoneries de Nicholson (que j'apprécie également) et qui bénéficie, j'ai l'impression, des dialogues les plus intéressants du film. Comme dans le 1er opus j'ai apprecié cet aspect réaliste, bricoleur (comment le camion se renverse dans l'avenue, par exemple). Ici, davantage encore, le film propose de savoureux face à face. Et, malgré un rythme qui ne faiblit jamais (le spectateur n'a vraiment aucun répis pendant 2h30) les relations prennent le temps de se construire.

C'est vraiment cet aspect qui m'a le plus captivé, bien plus que les tourments du héros (réflexions clichesques - et récurrentes du ciné US - entre le Bien et le Mal, etc...). C'est vrai aussi que Batman n'est pas forcément le centre de tous les intérêts ici, que d'autres personnages ont beaucoup de place, que les intrigues sont autant psychologiques que physiques.

Les personnages existent ici et ne sont pas que des faire-valoirs aux nombreuses et spectaculaires scènes d'action. Car cela arrive parfois, même dans les BATMAN de Christopher Nolan. Exactement comme pour BATMAN BEGINS la dernière partie du film nous montre un héros efficace qui dézingue tout sur son passage, une ultime scène d'action pour anéantir l'ennemi qui, personnellement ne m'intéresse pas: je ne suis plus aveuglément fan de ce genre de films, je m'y ennuie généralement dans ces passages où les coups fusent plus que des idées. Ici, c'est à peu près autour de l'histoire du ferry, puis avec le combat dans la tour avec le gadget-sonar que j'ai commencé à m'ennuyer ferme (dans BEGINS ça a commencé dès la réapparition de Liam Neeson). Globalement,
Spoiler (cliquez pour afficher)
la mort de Rachel Dawes
provoque une cassure dans le film: dans le ton, dans le rythme peut-être aussi.
Mais bon, rien de très grave, ça s'arrangera sûrement pour moi avec la prochaine vision (avant le 3e opus).

Au passage très bon casting: je n'ai vraiment rien contre Bale (probablement parce que ce n'est pas Batman qui m'intéresse le plus), Ledger est très bon, Maggie Gyllenhaal est un meilleur choix que Mme Cruise (qui faisait trop gamine, sans beaucoup de charisme), Aaron Eckhart - lui - en a (dommage que son rôle soit finalement si court). Grand plaisir de retrouver Gary Oldman et Michael Caine...

Beaucoup aimé la musique également, ici omniprésente. Ils sont encore deux à la composer, or dans BATMAN BEGINS j'ai trouvé que la musique (justement vers la fin) changeait de forme, de ton, je ne saurais dire. Quand j'ai lu dans le générique qu'elle était écrite à deux mains, je me suis demandé si Newton Howard n'avait pas composé la plus grande partie, laissant à Zimmer les scènes finales (que j'apprécie moins). Dans DARK NIGHT, au contraire, le changement de ton ne m'est pas apparu aussi évident, le score ample de Newton Howard (connaissant un peu le gugus, je pense que c'est lui) ayant un quasi-monopole (c'est une impression). Peut-être y a-t-il eu quelques morceaux du précédent qui ont été réutilisés ici, d'où le nom de Zimmer au générique?
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54619
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re:

Message par Flol »

Nestor Almendros a écrit :Beaucoup aimé la musique également, ici omniprésente. Ils sont encore deux à la composer, or dans BATMAN BEGINS j'ai trouvé que la musique (justement vers la fin) changeait de forme, de ton, je ne saurais dire. Quand j'ai lu dans le générique qu'elle était écrite à deux mains, je me suis demandé si Newton Howard n'avait pas composé la plus grande partie, laissant à Zimmer les scènes finales (que j'apprécie moins). Dans DARK NIGHT, au contraire, le changement de ton ne m'est pas apparu aussi évident, le score ample de Newton Howard (connaissant un peu le gugus, je pense que c'est lui) ayant un quasi-monopole (c'est une impression). Peut-être y a-t-il eu quelques morceaux du précédent qui ont été réutilisés ici, d'où le nom de Zimmer au générique?
En fait, il me semble que dans Batman Begins, Zimmer s'était occupé de toute la partie action (et du thème de 2 notes et demi de Batman), tandis que Newton Howard mettait en musique les parties intimistes.
Pour ce second opus (que je n'ai pas vu, et je n'ai pas entendu la musique non plus), il semblerait que Zimmer se soit chargé du thème du Joker (3 notes et demi cette fois-ci, paraît-il), et que JNH ait composé celui de Harvey Dent.

J'ai revu le 1er opus il y a 2 jours, et j'ai d'ailleurs été atterré par le niveau de la musique : les parties composées par Zimmer sont inintéressantes au possible, ce personnage méritait mieux que ce thème bourrin, et ces morceaux d'action simplistes et...bourrins, là aussi. Bref du Zimmer, quoi.
Avatar de l’utilisateur
nobody smith
Directeur photo
Messages : 5157
Inscription : 13 déc. 07, 19:24
Contact :

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par nobody smith »

Je ne vois pas trop rajouté par rapport à ce que beaucoup on dit. Je suis sortie de la salle sur les rotules après ces 2H30 de bravoure filmique. Nolan poursuit la voie tracée par batman begins mais va nettement plus que ce soit par sa réalisation faussement naturaliste et surtout son scénario. Ça n’est définitivement plus un film de super-héros auquel on assiste mais un pur polar noir. Si Nolan ne se gène pas pour sacraliser son héros à grands coup de plan à 360° et offre un look incroyable à ses 2 bad guys (notamment Double face, hideux à souhait), il ne fait finalement guère état du statut bigger-than-life de ces derniers. Il les traite de manière humaine, au même niveau que les autres personnages à travers un travail d’introspection renversant nourri par un casting de luxe et donnant tout son poids à cette fresque sur la justice, le banditisme, la corruption et le chaos. A ce petit jeu, le joker est d’ailleurs phénoménal de ses jeux macabres (la séquence du ferry m’a donné de sacrées sueurs froides) à ses gags morbides (son tour de passe-passe qui fait passer les magiciens du prestige pour des manchots) en passant par ses discours affolants sur la violence (j’ai beaucoup pensé aux tueurs de funny games notamment dans sa manière de se moquer de ses cicatrices). Bouleversant mais le film n’oublie en plus pas de se faire stupéfiant en offrant des scènes d’actions au réalisme à couper le souffle. Dommage par contre que la musique se contente trop de reprendre la partition du premier opus même si Nolan détourne le problème en jouant sur les silences comme lors de l'incroyable poursuite en batmobile. Il y a donc bien des défauts ici et là (l’arrivée tardive de Double Face, la vision peu concluante dans le style déjà vu) mais c’est sans grande importance face à la rigueur et la densité de ce grand spectacle.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
Image
mannhunter
Laspalès
Messages : 17361
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par mannhunter »

Un peu mieux que "Batman begins" et les Schumi évidemment,mais film beaucoup trop long avec notamment ce climax interminable aux dialogues explicatifs et sentencieux...restent quelques trucs sympas grâce aux personnages d'Eckhart et Ledger,quelques scènes d'action plus lisibles que celles du premier opus mais en ce qui me concerne le "Batman Returns" de Burton reste indétrônable... :wink:
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52249
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par Boubakar »

Je suis curieux de savoir ce que G.T.O. va penser du film.
Aragorn Elessar
Accessoiriste
Messages : 1954
Inscription : 17 avr. 06, 13:18

Re: Re:

Message par Aragorn Elessar »

Ratatouille a écrit :
Nestor Almendros a écrit :Beaucoup aimé la musique également, ici omniprésente. Ils sont encore deux à la composer, or dans BATMAN BEGINS j'ai trouvé que la musique (justement vers la fin) changeait de forme, de ton, je ne saurais dire. Quand j'ai lu dans le générique qu'elle était écrite à deux mains, je me suis demandé si Newton Howard n'avait pas composé la plus grande partie, laissant à Zimmer les scènes finales (que j'apprécie moins). Dans DARK NIGHT, au contraire, le changement de ton ne m'est pas apparu aussi évident, le score ample de Newton Howard (connaissant un peu le gugus, je pense que c'est lui) ayant un quasi-monopole (c'est une impression). Peut-être y a-t-il eu quelques morceaux du précédent qui ont été réutilisés ici, d'où le nom de Zimmer au générique?
En fait, il me semble que dans Batman Begins, Zimmer s'était occupé de toute la partie action (et du thème de 2 notes et demi de Batman), tandis que Newton Howard mettait en musique les parties intimistes.
Pour ce second opus (que je n'ai pas vu, et je n'ai pas entendu la musique non plus), il semblerait que Zimmer se soit chargé du thème du Joker (3 notes et demi cette fois-ci, paraît-il), et que JNH ait composé celui de Harvey Dent.

J'ai revu le 1er opus il y a 2 jours, et j'ai d'ailleurs été atterré par le niveau de la musique : les parties composées par Zimmer sont inintéressantes au possible, ce personnage méritait mieux que ce thème bourrin, et ces morceaux d'action simplistes et...bourrins, là aussi. Bref du Zimmer, quoi.
Je la trouve absolument géniale la musique de BB, en tout cas dans le film.
Image
Si la vie réelle est un chaos, en revanche une terrible logique gouverne l'imagination.
Ôtez le mensonge vital à un homme moyen, vous lui ôtez le bonheur, du même élan.
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17063
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par Watkinssien »

L'impression d'avoir vu une oeuvre singulière se place de plus en plus dans ma mémoire.


The Dark Knight est un film de super-héros qui a l'intelligence de devenir à la fin un film d'un héros mythique ou légendaire, un héros de notre temps et d'un autre temps à la fois.

Ce que je peux dire, c'est que le film est époustouflant.

Christopher Nolan, en collant directement avec le Batman précédent, prolonge, développe et aboutit une vision superbement attractive.

La question que semble se poser le cinéaste est de savoir quelle est la définition d'un héros. Pour y répondre, il propose un panorama sociologique, psychologique et éthique. La grande force du film est de parler encore de Batman, grâce aux autres personnages et plus particulièrement le Joker, qui est le véritable double maléfique.
Il assure cette fonction en se mettant en parallèle avec le justicier masqué. Il n'a pas d'identité sociale, c'est lui-même qui se l'est créée.
Le protagoniste de cette histoire est bien Batman et non Bruce Wayne, qui finalement persiste à tenir une image fausse et lisse de play-boy. Non, Batman est un être à l'image défaillante, que ce soit à travers le personnage de Harvey Dent ou celui du Joker, ou plus narrativement parlant à travers la population de Gotham City. Ce ternissement apparaît dans le film comme un aspect plausible. D'ailleurs, c'est une autre des qualités de ce film essentiel : le fait que l'on croit à ce que l'on nous montre. Jamais Gotham City n'aura été aussi nuisible, invivable, dangereuse. Même le jour n'est pas un espace de sécurité.
En témoigne la surprenante séquence d'ouverture, aussi invraisemblable (de ces invraisemblances qui sont le fruit de qualité) que détonnante. La violence est là, sans que personne ne la voit ou que tout le monde a l'habitude de la voir.

Le film est également une réflexion suprême sur le désespoir qui révèle finalement ce que tout le monde est vraiment. Cet élément, qui peut être un cliché gonflant, est un fil conducteur exemplaire d'un récit intelligent, structuré de manière tout à fait remarquable.
La mise en scène est majestueuse, d'une maîtrise grisante, car elle arrive d'une part à nous balancer superbement d'une séquence à l'autre sans que l'on soit plongé dans une perte de repères.
Et puis ces plans magnifiques qui se succèdent, le contrôle de la durée (très élaboré, notamment ceux de Harvey Dent à un moment crucial), l'aspect de la dualité en chaque homme sous différents aspects est souligné par un cadre, une taille de plan, un dialogue, l'expression d'un acteur. Du grand art, qui couve derrière le gros film explosif.

Bref, je suis encore sous le choc.


The Dark Knight est la plus belle définition de ce justicier que le cinéma nous ait donnés. Il est bel et bien le chef-d'oeuvre de Nolan mais aussi le chef-d'oeuvre d'un genre, par sa densité, sa profondeur, son caractère, son ton, son honnêteté et sa puissance d'évocation.
Image

Mother, I miss you :(
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25396
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par AtCloseRange »

Watkinssien a écrit :Bref, je suis encore sous le choc.
Moi aussi :shock:
Spoiler (cliquez pour afficher)
J'étais sûr que tu n'allais pas aimer :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17063
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par Watkinssien »

AtCloseRange a écrit :
Watkinssien a écrit :Bref, je suis encore sous le choc.
Moi aussi :shock:
Spoiler (cliquez pour afficher)
J'étais sûr que tu n'allais pas aimer :mrgreen:
Mais sinon, tu as aimé ? :)
Image

Mother, I miss you :(
Art Core
Paulie Pennino
Messages : 2254
Inscription : 24 mai 05, 14:20
Contact :

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par Art Core »

Bon et bien comme pour le premier mais en pire. Toujours ce même postulat de réalisme absolu et de volonté de ne jamais sombrer dans le fantastique et l'esthétique. D'où l'impression de voir une série télé étalée sur 2h30. Christopher Nolan ne nous donnera jamais UNE scène qui se démarquera du lot, pas un moment magique ou spectaculaire ou flippant, pas un moment dont tout le monde parlera à la sortie de la salle. Non son film est linéaire et plat au possible dans une mise-en-scène d'une sobriété étouffante et tristement ennuyeuse (quel est le con qui ose comparer ça à du Michael Mann ?). En gros je suis assez triste de voir ce film devenir un des plus gros succès de tout les temps alors qu'il manque de cinéma à tout les étages. Que ce soit ce cinémascope dans lequel Nolan n'arrive jamais à exprimer du cinéma, de l'illusion, du mouvement. Que ce soit ces prétendues scènes d'action anémiques et pauvrement découpées (quoiqu'il s'est arrangé depuis le premier). Que ce soit cette ampleur toute relative dont tout le monde vante le film et qui n'est en fait que l'illusion d'une épaisseur dramatique par la succession de mini-climax et la profusion des personnages. Enfin bref je n'y trouve absolument pas ce que je suis venu y chercher (et je sais faire partie d'une minorité).

Mais je concède une chose à Nolan c'est sa qualité de conteur qui effectivement peut difficilement être remis en cause. Son histoire est riche et complexe et bien racontée (quoique la première heure c'est un peu trop le bordel) et il est assez doué pour gérer son rythme et ses différents noeuds dramatiques. Mais bon je retrouve ces qualités à la télé aussi et ça ne me touche pas plus que ça.

The Dark Knight c'est un peu le succès de la télé sur le cinéma (ça fait des années que les gens disent que la télé ça commence à être mieux que le cinéma, les voilà récompensé) et à mon avis on perd grave au change. Je préfère reprendre un bon gros bol de Speed Racer que de me taper une décennie de films de super-héros à la Nolan...
pol gornek
chat gratte !
Messages : 5072
Inscription : 21 févr. 05, 12:32
Localisation : Devant la petite lucarne
Contact :

Re: The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) - Les avis

Message par pol gornek »

Je n'ai pas encore vu le film, mais je ne suis pas certains de comprendre la comparaison entre ce dernier et les séries télés ? Je veux dire, où situes-tu le reproche, exactement ?
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
(Vincent Colonna)
Répondre