Youssef Chahine (1926-2008)
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Re: Youssef Chahine est mort
Comme beaucoup, j'ai beaucoup d'admiration pour le Destin.
Autant dire que j'aimerai bien découvrir le reste de sa filmographie ( autrement que par le moyen Silence... ça tourne et le douteux segment de 11'09'01 )
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Re: Youssef Chahine est mort
France 3 bouleverse ses programmes pour rendre hommage à Youssef Chahine, le plus célèbre cinéaste égyptien. La chaîne publique diffusera mercredi soir, en seconde partie de soirée, "Adieu Bonaparte", en lieu est place de Mar Adentro qui sera rediffusé à une date ultérieure.
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Re: Youssef Chahine est mort
Pas vu un seul de ses films, mais R.I.P. quand même ...
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Re: Youssef Chahine est mort
Gare centrale => terrible. J'ai emprunté des films de Chahine la dernière fois, mais je n'ai même pas pris le temps de les voir...
RIP.
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Re: Youssef Chahine est mort
Demain soir, Arte proposera à 22h30 Le destin, suivi d'un documentaire Chahine & co
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Re: Youssef Chahine est mort
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Re: Youssef Chahine est mort
Ah ça c'est gentil!tijay a écrit :Pas vu un seul de ses films, mais R.I.P. quand même ...
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Re: Youssef Chahine est mort
En tout cas, une chose est sûre, le Paradis va devenir un vrai paradis pour les cinéphiles.
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Re: Youssef Chahine est mort
(Tu parles, je parie qu'ils n'y programment même pas de John Waters !)Lord Henry a écrit :En tout cas, une chose est sûre, le Paradis va devenir un vrai paradis pour les cinéphiles.
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Re: Youssef Chahine est mort
Adieu Bonaparte semble être diffusé en voMama Grande! a écrit :En VF j'imagine
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Youssef Chahine (1926-2008)
Aucun topic n'ayant été ouvert sur ce cinéaste sauf erreur, j'en ouvre un, puisque j'ai la possibilité et la chance de visionner quelques-uns de ses films ce mois-ci :
Les eaux noires (1956) :
Un jeune marin, Ragab (Omar Sharif, amoureusement filmé par Chahine), revient chez lui à Alexandrie après trois ans d'absence, avec la dot qu'il a rassemblée pour pouvoir épouser sa jeune cousine, Hamedah (Faten Hamama). Il découvre qu'elle est courtisée par son meilleur ami, lui-même fils de son nouveau patron. Ce dernier connaît des problèmes avec ses dockers, certains voulant adhérer au syndicat et d'autres non.
Sur le plan social, ce film fait irrémédiablement penser à On the Waterfront, dont Chahine s'est peut-être inspiré, n'hésitant pas à dénoncer la corruption parmi les classes dirigeantes. Sur le plan de l'histoire d'amour, on reste frappé par l'extraordinaire tension nerveuse et sexuelle entre les deux principaux protagonistes. Faten Hamama est magnifique et touchante, et Omar Sharif fait preuve d'une belle fougue juvénile. On mettra un bémol à ce film intéressant par de trop nombreux rebondissements, faisant presque penser à des procédés dignes de feuilletons, et une intrigue par trop étirée.
Les eaux noires (1956) :
Un jeune marin, Ragab (Omar Sharif, amoureusement filmé par Chahine), revient chez lui à Alexandrie après trois ans d'absence, avec la dot qu'il a rassemblée pour pouvoir épouser sa jeune cousine, Hamedah (Faten Hamama). Il découvre qu'elle est courtisée par son meilleur ami, lui-même fils de son nouveau patron. Ce dernier connaît des problèmes avec ses dockers, certains voulant adhérer au syndicat et d'autres non.
Sur le plan social, ce film fait irrémédiablement penser à On the Waterfront, dont Chahine s'est peut-être inspiré, n'hésitant pas à dénoncer la corruption parmi les classes dirigeantes. Sur le plan de l'histoire d'amour, on reste frappé par l'extraordinaire tension nerveuse et sexuelle entre les deux principaux protagonistes. Faten Hamama est magnifique et touchante, et Omar Sharif fait preuve d'une belle fougue juvénile. On mettra un bémol à ce film intéressant par de trop nombreux rebondissements, faisant presque penser à des procédés dignes de feuilletons, et une intrigue par trop étirée.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Youssef Chahine
Gare centrale (1958).
Gare centrale du Caire. Un boîteux simple d'esprit (Youssef Chahine) est éperdument amoureux d'une jeune vendeuse à la sauvette de boissons fraîches (Hind Rostom), elle-même fiancée à un syndicaliste. Son attirance pour elle devient de plus en plus obsessionnelle, jusqu'au drame...
Mélodrame que l'on peut rapprocher du cinéma néo-réaliste, avec une approche très franche de la misère, tant sexuelle que sociale, il offre aussi une intéressante description du milieu des petits vendeurs de la gare du Caire, avec leurs rivalités ou leur solidarité. La belle mise en scène de Chahine parvient à faire oublier la faiblesse de l'interprétation générale.
Gare centrale du Caire. Un boîteux simple d'esprit (Youssef Chahine) est éperdument amoureux d'une jeune vendeuse à la sauvette de boissons fraîches (Hind Rostom), elle-même fiancée à un syndicaliste. Son attirance pour elle devient de plus en plus obsessionnelle, jusqu'au drame...
Mélodrame que l'on peut rapprocher du cinéma néo-réaliste, avec une approche très franche de la misère, tant sexuelle que sociale, il offre aussi une intéressante description du milieu des petits vendeurs de la gare du Caire, avec leurs rivalités ou leur solidarité. La belle mise en scène de Chahine parvient à faire oublier la faiblesse de l'interprétation générale.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Youssef Chahine
Gare centrale est probablement le chef d'oeuvre du cinéma égyptien des années 50. Quel force dans la mise en scène et quelle tension !
Hind Rostom dans le rôle principal dégage une forte sensualité.
Faut-il préciser que cet excellent film n'a pas du tout marché dans son pays où les spectateurs préféraient les romans photos musicaux habituels?
Hind Rostom dans le rôle principal dégage une forte sensualité.
Faut-il préciser que cet excellent film n'a pas du tout marché dans son pays où les spectateurs préféraient les romans photos musicaux habituels?
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Re: Youssef Chahine (1926-2008)
Alexandrie, pourquoi ?
Premier volet d'une tétralogie autobiographique (suivi de Alexandrie, encore et toujours, La mémoire et Alexandrie New York) et, à mon avis, le plus réussi.
Cet opus nous raconte les jeunes années de Chahine en gros depuis l'annonce de l'arrivée des troupes allemandes à Alexandrie, en 1942 jusqu'au départ du futur réalisateur vers l'Amérique afin d'y suivre des études artistiques.
On retrouve cette habileté à croiser les récits et les styles, du comique au mélodrame en passant par les séquences chantées, qui caractérise en partie le style de son auteur et qui en fait le charme. Le récit part un peu dans tous les sens, sans que cela soit vraiment un défaut parce que cela insuffle beaucoup de vie et d'énergie au film. C'est par ailleurs tout à fait cohérent avec la jeunesse du personnage ainsi qu'avec l'époque agitée dans laquelle il évolue.
Un récit foisonnant donc, parfois confus, dont certains épisodes sont plus réussis que d'autres.
Ce qui passe très bien c'est l'amour du cinéma, le culte voué par Chahine au cinéma. Et puis le récit des expériences qui forgeront la carrière balbutiante du réalisateur. On retiendra particulièrement l'épisode, très réussi, qui évoque le premier échec artistique de l'auteur, où une représentation donnée en présence d'un mécène tourne soudain à la catastrophe.
Enfin, le final, excellent, qui permettra, en dépit du peu de ressources de la famille, de collecter l'argent nécessaire pour aller étudier aux États-Unis, où on retrouve ce mélange d'espoir et de déracinement déchirant qu'il y a dans America America. Chahine approfondira les rapports, complexes, qu'il entretient avec les US, dans Alexandrie, New York, c'est une autre histoire, presque aussi passionnante.
Premier volet d'une tétralogie autobiographique (suivi de Alexandrie, encore et toujours, La mémoire et Alexandrie New York) et, à mon avis, le plus réussi.
Cet opus nous raconte les jeunes années de Chahine en gros depuis l'annonce de l'arrivée des troupes allemandes à Alexandrie, en 1942 jusqu'au départ du futur réalisateur vers l'Amérique afin d'y suivre des études artistiques.
On retrouve cette habileté à croiser les récits et les styles, du comique au mélodrame en passant par les séquences chantées, qui caractérise en partie le style de son auteur et qui en fait le charme. Le récit part un peu dans tous les sens, sans que cela soit vraiment un défaut parce que cela insuffle beaucoup de vie et d'énergie au film. C'est par ailleurs tout à fait cohérent avec la jeunesse du personnage ainsi qu'avec l'époque agitée dans laquelle il évolue.
Un récit foisonnant donc, parfois confus, dont certains épisodes sont plus réussis que d'autres.
Ce qui passe très bien c'est l'amour du cinéma, le culte voué par Chahine au cinéma. Et puis le récit des expériences qui forgeront la carrière balbutiante du réalisateur. On retiendra particulièrement l'épisode, très réussi, qui évoque le premier échec artistique de l'auteur, où une représentation donnée en présence d'un mécène tourne soudain à la catastrophe.
Enfin, le final, excellent, qui permettra, en dépit du peu de ressources de la famille, de collecter l'argent nécessaire pour aller étudier aux États-Unis, où on retrouve ce mélange d'espoir et de déracinement déchirant qu'il y a dans America America. Chahine approfondira les rapports, complexes, qu'il entretient avec les US, dans Alexandrie, New York, c'est une autre histoire, presque aussi passionnante.
- Demi-Lune
- Bronco Boulet
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Re: Youssef Chahine (1926-2008)
Gare centrale (1958)
A mon grand regret, je n'ai pas aimé. Le film est assez intéressant pour ce qu'il montre avec réalisme de la société égyptienne époque Nasser, et la photographie est soignée, mais la mise en scène extrêmement statique, le jeu des comédiens très faible, la pauvreté de l'histoire, m'ont ennuyé et je dois dire que cela a parfois été difficile de ne pas réprimer un sourire face à certaines situations plutôt ridicules à l'image (le face à face entre Kenaoui et son chat, les gros plans sur les yeux, la petite voix-off grotesque de Madbouli quand il a des soupçons sur son employé, le promis d'Hanuma qui se glisse genre "vous m'avez pas vu !" quand le vieux Madbouli fait diversion à la toute fin, etc). La psychologie des personnages est dessinée à la truelle et il devient par conséquent très malaisé, dans mon cas, de m'intéresser et de croire en l'aliénation de Kenaoui, très grossièrement amenée dans le scénario. Bref, Gare centrale est très loin du chef-d’œuvre en ce qui me concerne.
A mon grand regret, je n'ai pas aimé. Le film est assez intéressant pour ce qu'il montre avec réalisme de la société égyptienne époque Nasser, et la photographie est soignée, mais la mise en scène extrêmement statique, le jeu des comédiens très faible, la pauvreté de l'histoire, m'ont ennuyé et je dois dire que cela a parfois été difficile de ne pas réprimer un sourire face à certaines situations plutôt ridicules à l'image (le face à face entre Kenaoui et son chat, les gros plans sur les yeux, la petite voix-off grotesque de Madbouli quand il a des soupçons sur son employé, le promis d'Hanuma qui se glisse genre "vous m'avez pas vu !" quand le vieux Madbouli fait diversion à la toute fin, etc). La psychologie des personnages est dessinée à la truelle et il devient par conséquent très malaisé, dans mon cas, de m'intéresser et de croire en l'aliénation de Kenaoui, très grossièrement amenée dans le scénario. Bref, Gare centrale est très loin du chef-d’œuvre en ce qui me concerne.