Notez les films - Juin 2008
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- nobody smith
- Directeur photo
- Messages : 5165
- Inscription : 13 déc. 07, 19:24
- Contact :
Notez les films - Juin 2008
LE BRASIER de Eric Barbier
Dès l’ouverture avec son montage hypnotisant enchaînant en surimpression les images du travail des mineurs, je me suis laissé croire que ça pouvait être quelque chose de grand. Car il s’agit là d’un film formellement d’une grande ambition et d’une démesure affolante. La direction artistique est franchement fabuleuse et le brasier distille un flot constant de plans hallucinants à l’esthétisme crasseux ravageur. Dommage que cet exceptionnel sens de l’image ne soit pas véritablement utilisé à bon escient. Difficile de nier que Barbier semblait passionné par son sujet (le sort des immigrés polonais dans l’industrie minière des années 30) mais le scénario ne passionne absolument pas. C’est avec une lourdeur de ton rapidement épuisant que Barbier construit son récit autour de thématiques convenues (triangle amoureux, rapport conflictuel entre les français et les polonais) et d’un manichéisme trop fortement appuyé. Même si l’intérêt remonte légèrement dans la dernière demi-heure, le film ne se suit plus qu’avec un ennui poli et il n’y a pas grand-chose à faire si ce n’est de se laisser bercer par la magnificence de la réalisation.
LA VERITE SUR CHARLIE de Jonathan Demme
Curieux de voir ce remake du sympathique charade et c’est clairement pas fameux même si je trouve sa réputation d’étron exagérée. Le film respecte assez la trame de l’original pour se laisser suivre agréablement. En tout cas jusqu’à un final qui lui subit mal toutes les modifications apportées à l’intrigue. Néanmoins, le plus gros problème tient, je trouve, dans la réalisation. J’ai bien du mal à comprendre pourquoi Demme a opté pour la caméra à l’épaule qui tranche complètement avec son histoire légère et sans grand sérieux. Le résultat est peu adéquate mais en plus fatiguant et regrettable par rapport à quelques idées de mise en scène elles vraiment rigolotes. A cela s’ajoute un casting manquant de charme (Mark Wahlberg et Thandie Newton touchent le fond) même si il y a quelques exceptions qui ressortent (il me semble qu’on entraperçoit rapidement l’acteur qui joue le président du Groland). Ça reste quand même honnête dans l’ensemble même si l’esprit 60’s aurait pu être réactiver avec plus de panache.
Dès l’ouverture avec son montage hypnotisant enchaînant en surimpression les images du travail des mineurs, je me suis laissé croire que ça pouvait être quelque chose de grand. Car il s’agit là d’un film formellement d’une grande ambition et d’une démesure affolante. La direction artistique est franchement fabuleuse et le brasier distille un flot constant de plans hallucinants à l’esthétisme crasseux ravageur. Dommage que cet exceptionnel sens de l’image ne soit pas véritablement utilisé à bon escient. Difficile de nier que Barbier semblait passionné par son sujet (le sort des immigrés polonais dans l’industrie minière des années 30) mais le scénario ne passionne absolument pas. C’est avec une lourdeur de ton rapidement épuisant que Barbier construit son récit autour de thématiques convenues (triangle amoureux, rapport conflictuel entre les français et les polonais) et d’un manichéisme trop fortement appuyé. Même si l’intérêt remonte légèrement dans la dernière demi-heure, le film ne se suit plus qu’avec un ennui poli et il n’y a pas grand-chose à faire si ce n’est de se laisser bercer par la magnificence de la réalisation.
LA VERITE SUR CHARLIE de Jonathan Demme
Curieux de voir ce remake du sympathique charade et c’est clairement pas fameux même si je trouve sa réputation d’étron exagérée. Le film respecte assez la trame de l’original pour se laisser suivre agréablement. En tout cas jusqu’à un final qui lui subit mal toutes les modifications apportées à l’intrigue. Néanmoins, le plus gros problème tient, je trouve, dans la réalisation. J’ai bien du mal à comprendre pourquoi Demme a opté pour la caméra à l’épaule qui tranche complètement avec son histoire légère et sans grand sérieux. Le résultat est peu adéquate mais en plus fatiguant et regrettable par rapport à quelques idées de mise en scène elles vraiment rigolotes. A cela s’ajoute un casting manquant de charme (Mark Wahlberg et Thandie Newton touchent le fond) même si il y a quelques exceptions qui ressortent (il me semble qu’on entraperçoit rapidement l’acteur qui joue le président du Groland). Ça reste quand même honnête dans l’ensemble même si l’esprit 60’s aurait pu être réactiver avec plus de panache.
-
- Laughing Ring
- Messages : 11846
- Inscription : 24 juin 06, 02:21
- Localisation : LV426
Re: Notez les films - Juin 2008
R A N
Fresque monumentale de près de 2h30, à la fois sobre et austère puis parcourue de convulsions énergiques, le film de Kurosawa déploie un souffle épique allié à une histoire Shakespearienne très sombre (tout le monde y passe pratiquement ) qui donne bien son titre (Ran = "Chaos" en japonais je crois). Chaque plan est un tableau à lui tout seul (Kurosawa aurait dessiné et peint lui-même le storyboard pendant près de 2 ans ) exaltant à chaque fois la couleur. Les passages censés être calmes sont souvent des plus trompeurs et une tension constante est maintenue jusqu'à la fin. Quand aux scènes de batailles, elles s'avèrent des plus violentes et sanglantes et l'on comprend la perte de folie d'Hidetora dans le château quand il voit son monde disparaître d'un coup. Ne pouvant se faire seppuku, il n'est pas même achevé et erre alors à demi-fou, traumatisé jusqu'a la fin : l'image est hallucinante, Tatsuya Nakadai les yeux exorbités sortant d'un château enflammé, unique survivant, tel un spectre...
Porté par les percussions dantesques de Toru Takemitsu (la musique de "la femme des sables"), Kurosawa signait là un requiem flamboyant, une ôde au néant et à l'absurdité de l'Homme dans sa violence et ses luttes inutiles pour le pouvoir. Choc.
5/6.
Fresque monumentale de près de 2h30, à la fois sobre et austère puis parcourue de convulsions énergiques, le film de Kurosawa déploie un souffle épique allié à une histoire Shakespearienne très sombre (tout le monde y passe pratiquement ) qui donne bien son titre (Ran = "Chaos" en japonais je crois). Chaque plan est un tableau à lui tout seul (Kurosawa aurait dessiné et peint lui-même le storyboard pendant près de 2 ans ) exaltant à chaque fois la couleur. Les passages censés être calmes sont souvent des plus trompeurs et une tension constante est maintenue jusqu'à la fin. Quand aux scènes de batailles, elles s'avèrent des plus violentes et sanglantes et l'on comprend la perte de folie d'Hidetora dans le château quand il voit son monde disparaître d'un coup. Ne pouvant se faire seppuku, il n'est pas même achevé et erre alors à demi-fou, traumatisé jusqu'a la fin : l'image est hallucinante, Tatsuya Nakadai les yeux exorbités sortant d'un château enflammé, unique survivant, tel un spectre...
Porté par les percussions dantesques de Toru Takemitsu (la musique de "la femme des sables"), Kurosawa signait là un requiem flamboyant, une ôde au néant et à l'absurdité de l'Homme dans sa violence et ses luttes inutiles pour le pouvoir. Choc.
5/6.
Dernière modification par Anorya le 2 juin 08, 10:43, modifié 1 fois.
- Kevin95
- Footix Ier
- Messages : 18368
- Inscription : 24 oct. 04, 16:51
- Localisation : Devine !
Re: Notez les films - Juin 2008
Hot Shots ! (Jim Abrahams,1991)
Ca faisait une paye que je n'avais pas revu ce film qui berça toute mon enfance et... dieu que c'est con, mais dieu que c'est bon...
Comme quoi, dans le temps on savait faire des films complètement barge (mais pour ça, faut avoir un casting efficace).
"Topper, qu'es que vous foutez !"
"J'ai cru voir Elvis !"
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
- Boubakar
- Mécène hobbit
- Messages : 52278
- Inscription : 31 juil. 03, 11:50
- Contact :
Re: Notez les films - Juin 2008
Je trouve sa suite encore meilleure !Kevin95 a écrit :Ca faisait une paye que je n'avais pas revu ce film qui berça toute mon enfance et... dieu que c'est con, mais dieu que c'est bon...
-
- Nuits de Sheen...
- Messages : 7694
- Inscription : 17 févr. 06, 18:50
Re: Notez les films - Juin 2008
Exactement. Hot Shots 2 est absolument hilarant!Boubakar a écrit :Je trouve sa suite encore meilleure !Kevin95 a écrit :Ca faisait une paye que je n'avais pas revu ce film qui berça toute mon enfance et... dieu que c'est con, mais dieu que c'est bon...
Dernière modification par 7swans le 2 juin 08, 12:23, modifié 1 fois.
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
- Kevin95
- Footix Ier
- Messages : 18368
- Inscription : 24 oct. 04, 16:51
- Localisation : Devine !
Re: Notez les films - Juin 2008
Gamin donc, je considérais sa suite comme bien supérieur en tout point au premier...7swans a écrit :Exactement. Hot Shots 2 est absolument excellent!Boubakar a écrit :
Je trouve sa suite encore meilleure !
Autant dire que j'attends grave de la révision !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
-
- Nuits de Sheen...
- Messages : 7694
- Inscription : 17 févr. 06, 18:50
Re: Notez les films - Juin 2008
"I Loved you in Wall Street!!"
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
- AtCloseRange
- Mémé Lenchon
- Messages : 25413
- Inscription : 21 nov. 05, 00:41
Re: Notez les films - Juin 2008
Notes sur un Scandale - Richard Eyre
Essentiellement un film d'acteurs (d'actrices). A voir pour Judi Dench et Cate Blanchett.
La voix off permanente et la musique de Philip Glass n'allègent pas vraiment le propos mais ça se regarde avec intérêt (jusqu'au dernier quart d'heure qui n'apporte pas grand chose).
Light Sleeper - Paul Schrader
Pas revu depuis sa sortie. Pas mal ce Schrader qui tourne du business "tranquille" d'un dealer interprété par Willem Dafoe.
Le film rappelle pas mal Taxi Driver. Schrader enfonce le clou sur la pourriture de ce monde nocturne avec un New York en prise avec une grève des éboueurs.
C'est sûrement son meilleur film depuis ses grandes heures de la fin des années 70, début 80 (Blue Collar, La Féline, Hardcore, Mishima) avec Etrange Séduction.
Seul regret: la musique à côté de la plaque de Michael Been d'autant plus que la version diffusée par Ciné Polar traduit les paroles des chansons. C'est une bonne idée mais ici c'est plutôt redondant.
Essentiellement un film d'acteurs (d'actrices). A voir pour Judi Dench et Cate Blanchett.
La voix off permanente et la musique de Philip Glass n'allègent pas vraiment le propos mais ça se regarde avec intérêt (jusqu'au dernier quart d'heure qui n'apporte pas grand chose).
Light Sleeper - Paul Schrader
Pas revu depuis sa sortie. Pas mal ce Schrader qui tourne du business "tranquille" d'un dealer interprété par Willem Dafoe.
Le film rappelle pas mal Taxi Driver. Schrader enfonce le clou sur la pourriture de ce monde nocturne avec un New York en prise avec une grève des éboueurs.
C'est sûrement son meilleur film depuis ses grandes heures de la fin des années 70, début 80 (Blue Collar, La Féline, Hardcore, Mishima) avec Etrange Séduction.
Seul regret: la musique à côté de la plaque de Michael Been d'autant plus que la version diffusée par Ciné Polar traduit les paroles des chansons. C'est une bonne idée mais ici c'est plutôt redondant.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
-
- Nuits de Sheen...
- Messages : 7694
- Inscription : 17 févr. 06, 18:50
Re: Notez les films - Juin 2008
Mon Schrader préféré avec Mishima (qui reste indétrônable, Mishima est une vraie merveille, tant esthétique que dans son propos).AtCloseRange a écrit :Light Sleeper - Paul Schrader
Pas revu depuis sa sortie. Pas mal ce Schrader qui tourne du business "tranquille" d'un dealer interprété par Willem Dafoe.
Le film rappelle pas mal Taxi Driver. Schrader enfonce le clou sur la pourriture de ce monde nocturne avec un New York en prise avec une grève des éboueurs.
C'est sûrement son meilleur film depuis ses grandes heures de la fin des années 70, début 80 (Blue Collar, La Féline, Hardcore, Mishima) avec Etrange Séduction.
Seul regret: la musique à côté de la plaque de Michael Been d'autant plus que la version diffusée par Ciné Polar traduit les paroles des chansons. C'est une bonne idée mais ici c'est plutôt redondant.
Le film est d'une telle noirceur et est porté par des personnages sans concession au milieu d'une ville « jungle urbaine » mortifère. New York la nuit n’a jamais paru si anxiogène (avec une parenté évidente a Taxi driver et Bringing out the dead).
J'avais eu la chance de le voir a la cinémathèque en présence de Schrader, je ne m’en suis toujours pas remis…
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
- Eusebio Cafarelli
- Passe ton Bach d'abord
- Messages : 7895
- Inscription : 25 juil. 03, 14:58
- Localisation : J'étais en oraison lorsque j'apprends l'affreuse nouvelle...
Re: Notez les films - Juin 2008
Armageddon
Bruce Willis regarde fixement la caméra, l'air grave, et dit : "Ce qu'on nous demande, Messieurs, c'est de sauver le monde !"
Dieu que c'est mauvais... Quand on voit ce genre de film, on se prend à rêver que l'astéroïde tombe sur certains studios...
Bruce Willis regarde fixement la caméra, l'air grave, et dit : "Ce qu'on nous demande, Messieurs, c'est de sauver le monde !"
Dieu que c'est mauvais... Quand on voit ce genre de film, on se prend à rêver que l'astéroïde tombe sur certains studios...
- Colqhoun
- Qui a tué flanby ?
- Messages : 33435
- Inscription : 9 oct. 03, 21:39
- Localisation : Helvetica
- Contact :
Re: Notez les films - Juin 2008
The Big Hit || Kirk Wong
bof bof bof.... y aurait un potentiel nawak + grosses scènes d'action survoltées, mais dans l'ensemble ça peine à décoller. Wahlberg et Philips sont mauvais comme des cochons et l'histoire est traitée avec les pieds... y a quelques bricoles rigolotes et on ne s'ennuie pas, mais on sent les limites de budget... vraiment pas mémorable.
Sinon hier soir, à moitié zappé sur Armageddon que je n'avais plus vu depuis au moins 6-7 ans... c'est marrant de voir que mis à part les scènes d'action, ça reste un film relativement posé... pour du michael bay... mais sinon c'est vraiment une bonne grosse bousasse filmée comme une pub pour shampoing/voiture/parfum/nike...
bof bof bof.... y aurait un potentiel nawak + grosses scènes d'action survoltées, mais dans l'ensemble ça peine à décoller. Wahlberg et Philips sont mauvais comme des cochons et l'histoire est traitée avec les pieds... y a quelques bricoles rigolotes et on ne s'ennuie pas, mais on sent les limites de budget... vraiment pas mémorable.
Sinon hier soir, à moitié zappé sur Armageddon que je n'avais plus vu depuis au moins 6-7 ans... c'est marrant de voir que mis à part les scènes d'action, ça reste un film relativement posé... pour du michael bay... mais sinon c'est vraiment une bonne grosse bousasse filmée comme une pub pour shampoing/voiture/parfum/nike...
"Give me all the bacon and eggs you have."
-
- Vuvuzelo
- Messages : 16296
- Inscription : 14 avr. 03, 10:20
- Localisation : Au centre de tout ce qui ne le regarde pas...
- Contact :
Re: Notez les films - Juin 2008
Je ne l'avais jamais vu, qu'est ce que j'ai rigolé.Eusebio Cafarelli a écrit :Armageddon
Bruce Willis regarde fixement la caméra, l'air grave, et dit : "Ce qu'on nous demande, Messieurs, c'est de sauver le monde !"
Dieu que c'est mauvais... Quand on voit ce genre de film, on se prend à rêver que l'astéroïde tombe sur certains studios...
-
- Paulie Pennino
- Messages : 2254
- Inscription : 24 mai 05, 14:20
- Contact :
Re: Notez les films - Juin 2008
Mind Game de Masaaki Yuasa
Waoh Ca arrache ! Un anime complètement barge et d'une inventivité folle qui m'a laissé sur le carreau. Vraiment une expérience de fou ce film. Vraiment dommage qu'il ne soit jamais sorti au ciné (ni même en DVD) en France... Pour tout les fans de Japanime et les curieux d'expériences autres c'est à tenter absolument. En plus il y a une vitalié, une vie là-dedans absolument incroyable.
Waoh Ca arrache ! Un anime complètement barge et d'une inventivité folle qui m'a laissé sur le carreau. Vraiment une expérience de fou ce film. Vraiment dommage qu'il ne soit jamais sorti au ciné (ni même en DVD) en France... Pour tout les fans de Japanime et les curieux d'expériences autres c'est à tenter absolument. En plus il y a une vitalié, une vie là-dedans absolument incroyable.
-
- rat d'auteur
- Messages : 5566
- Inscription : 17 août 06, 10:25
- Localisation : Rech. Optimum désesp.
Re: Notez les films - Juin 2008
Welcome in the clubeArt Core a écrit :Mind Game de Masaaki Yuasa
Waoh Ca arrache ! Un anime complètement barge et d'une inventivité folle qui m'a laissé sur le carreau. Vraiment une expérience de fou ce film. Vraiment dommage qu'il ne soit jamais sorti au ciné (ni même en DVD) en France... Pour tout les fans de Japanime et les curieux d'expériences autres c'est à tenter absolument. En plus il y a une vitalié, une vie là-dedans absolument incroyable.
-
- Déçu
- Messages : 24377
- Inscription : 12 oct. 04, 00:42
- Localisation : dans les archives de Classik
GRACE IS GONE de James C.Strouse
SPOILERS
Globalement: une bonne surprise. L'environnement avec la guerre en Irak est, pour moi, une sorte d'excuse scénaristique, les auteurs ayant certainement voulu ancrer leur histoire dans un réalisme immédiat qui parle à chacun de nous. Parce que cela semble évident que l'intérêt du film ne vient pas de là. Alors c'est vrai, on aurait pu demander un peu plus à propos de cette guerre en Irak, un peu plus que ce personnage de père ex-militaire qui se borne (en bon soldat) à être encore avec son gouvernement, à accompagner dans l'encouragement sa femme partie au combat. Je n'ai pas senti de début de questionnement, de remords. S'il y en a un, je suis totalement passé à côté.
Non, ce qui importe ici, c'est la relation entre ce père, seul aux commandes de cette cellule familiale amputée, avec ses deux filles. C'est le devoir d'annoncer une nouvelle insupportable en voulant les épargner au maximum, en essayant que la pillule, si dure soit-elle, passe au mieux. Un belle réaction de père (compréhensible mais risquée) qui conduit à cette escapade à trois improvisée. Mais c'est aussi le rendu de cette relation toute simple qui est aussi très réussi. Relation faite de complicité, de chamailleries, de tout petits riens qui en font un portrait très "profil bas", qui joue sur la simplicité des situations (en contraste avec le drame qui couve). De ce point de vue, c'est une vraie réussite, aidé par une bonne interprétation (les 2 gamines, surtout la grande, sont étonnantes - détail de moins en moins surprenant à propos des enfants acteurs dans le cinéma américain). Il manque toutefois un certain souffle car les auteurs, en voulant rester dans la retenue systématique, sont restés au plus proche des personnages dans un rendu très réaliste, sans rebondissements remarqués. L'idée de la grande fille qui, par hasard, tombe sur le message du répondeur ou qui répond sans comprendre à la secrétaire de l'école (boulversée du sort de la gamine), toutes ces idées sont bonnes, mais finalement pas ou peu exploitées jusqu'au bout. On sait qu'elle se doute de quelque chose, mais elle n'imagine jamais le pire. C'est probablement crédible mais je suis resté sur ma faim de ce côté-là, je me suis dit "tout ça pour rien, ou presque". Les auteurs on préféré une gestion simple des sentiments plutôt qu'une intrigue plus tortueuse et peut-être conflictuelle.
Comme me l'a fait souligner Mme Almendros (qui a beaucoup aimé, au passage), l'émotion vient crescendo. Le final est extrêmement émouvant, sobre et pudique (le son qui disparait au profit de la musique, par exemple). C'est le climax du film, qui est cependant amené graduellement (et crescendo) par d'autres scènes: l'annonce du décès par les militaires dans l'appartement, le père qui craque au téléphone et qui laisse un message à sa femme, comme un exutoire, etc. A chaque fois c'est de plus en plus émouvant, jusqu'au final. Je précise que ces scènes ne sont jamais trop nombreuses. On n'est pas, fort heureusement, dans un format tire-larmes (mais c'est quand même assez difficile de se retenir à la fin).
Le film est (comme par hasard) un tout petit budget. Ce qui n'excuse pas la photographie ultra moche du film. Ah pardon, on me signale dans l'oreillette que le chef op' est Jean-Louis Bompoint, déjà coupable de l'image cheap de LA SCIENCE DES RÊVES et qui confond ici encore, simplicité avec faute de goût
Enfin, terminons sur la surprise du chef avec la musique. Pendant la projection je me disais "bon sang ça ressemble au style des films d'Eastwood, ça ne m'étonnerait pas que ce soit Lennie Niehaus aux commandes". Eh bien c'est finalement mieux que ça puisque c'est carrément Clint Eastwood en personne qui a composé le beau score du film (si j'ai un reproche à faire c'est d'utiliser encore les mêmes recettes - piano... et cordes je crois? - qui rappellent beaucoup MILLION DOLLAR BABY).
SPOILERS
Globalement: une bonne surprise. L'environnement avec la guerre en Irak est, pour moi, une sorte d'excuse scénaristique, les auteurs ayant certainement voulu ancrer leur histoire dans un réalisme immédiat qui parle à chacun de nous. Parce que cela semble évident que l'intérêt du film ne vient pas de là. Alors c'est vrai, on aurait pu demander un peu plus à propos de cette guerre en Irak, un peu plus que ce personnage de père ex-militaire qui se borne (en bon soldat) à être encore avec son gouvernement, à accompagner dans l'encouragement sa femme partie au combat. Je n'ai pas senti de début de questionnement, de remords. S'il y en a un, je suis totalement passé à côté.
Non, ce qui importe ici, c'est la relation entre ce père, seul aux commandes de cette cellule familiale amputée, avec ses deux filles. C'est le devoir d'annoncer une nouvelle insupportable en voulant les épargner au maximum, en essayant que la pillule, si dure soit-elle, passe au mieux. Un belle réaction de père (compréhensible mais risquée) qui conduit à cette escapade à trois improvisée. Mais c'est aussi le rendu de cette relation toute simple qui est aussi très réussi. Relation faite de complicité, de chamailleries, de tout petits riens qui en font un portrait très "profil bas", qui joue sur la simplicité des situations (en contraste avec le drame qui couve). De ce point de vue, c'est une vraie réussite, aidé par une bonne interprétation (les 2 gamines, surtout la grande, sont étonnantes - détail de moins en moins surprenant à propos des enfants acteurs dans le cinéma américain). Il manque toutefois un certain souffle car les auteurs, en voulant rester dans la retenue systématique, sont restés au plus proche des personnages dans un rendu très réaliste, sans rebondissements remarqués. L'idée de la grande fille qui, par hasard, tombe sur le message du répondeur ou qui répond sans comprendre à la secrétaire de l'école (boulversée du sort de la gamine), toutes ces idées sont bonnes, mais finalement pas ou peu exploitées jusqu'au bout. On sait qu'elle se doute de quelque chose, mais elle n'imagine jamais le pire. C'est probablement crédible mais je suis resté sur ma faim de ce côté-là, je me suis dit "tout ça pour rien, ou presque". Les auteurs on préféré une gestion simple des sentiments plutôt qu'une intrigue plus tortueuse et peut-être conflictuelle.
Comme me l'a fait souligner Mme Almendros (qui a beaucoup aimé, au passage), l'émotion vient crescendo. Le final est extrêmement émouvant, sobre et pudique (le son qui disparait au profit de la musique, par exemple). C'est le climax du film, qui est cependant amené graduellement (et crescendo) par d'autres scènes: l'annonce du décès par les militaires dans l'appartement, le père qui craque au téléphone et qui laisse un message à sa femme, comme un exutoire, etc. A chaque fois c'est de plus en plus émouvant, jusqu'au final. Je précise que ces scènes ne sont jamais trop nombreuses. On n'est pas, fort heureusement, dans un format tire-larmes (mais c'est quand même assez difficile de se retenir à la fin).
Le film est (comme par hasard) un tout petit budget. Ce qui n'excuse pas la photographie ultra moche du film. Ah pardon, on me signale dans l'oreillette que le chef op' est Jean-Louis Bompoint, déjà coupable de l'image cheap de LA SCIENCE DES RÊVES et qui confond ici encore, simplicité avec faute de goût
Enfin, terminons sur la surprise du chef avec la musique. Pendant la projection je me disais "bon sang ça ressemble au style des films d'Eastwood, ça ne m'étonnerait pas que ce soit Lennie Niehaus aux commandes". Eh bien c'est finalement mieux que ça puisque c'est carrément Clint Eastwood en personne qui a composé le beau score du film (si j'ai un reproche à faire c'est d'utiliser encore les mêmes recettes - piano... et cordes je crois? - qui rappellent beaucoup MILLION DOLLAR BABY).
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)