Remontage de topic : Je réponds ici à une critique formulée dans le sujet « Notez les films naphtalinés d’octore 2006 » [
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... t=#1299054] (ce qui est une erreur, puisque le film date de 1975)
Profondo Rosso a écrit :Les Galettes de Pont Aven de Joel Seria
Les pérégrinations d'un représentant en parapluie dans la province bretonne qui aspire à une vie meilleure. Un portrait haut en couleur de l'atmosphere des petites villes de province ou le vrp joué par Jean Pierre Marielle fait des rencontres qui vont du plus délirant au plus pathétique : une prostituée en costume breton traditionel (Dominique Lavanant géniale!), des gros beaufs poivrots, des nymphomanes, des bigots... Le portrait dressé n'est cependant jamais méchant mais tres drole et tendre. Jean Pierre Marielle est vraiment excellent et porte le film à lui tout seul (énorme quand il part en monologue sur les fesses de ses differentes conquetes féminines!). Dommage que la derniere partie du film lache le coté road movie en Bretagne pour s'attarder un peu trop sur la déprime du héros mais ça reste bon quand meme. 4,5/6
Arf ! je ne suis évidemment pas d’accord avec ce petit résumé tout mignon et tout propret.
Au contraire, il me semble que le film cultive une méchanceté tout à fait JOUISSIVE, tant dans son portrait de bourgeoise coincée du cul (l’épouse de Marielle) que dans l’évocation d’une vieille fille bigote un peu perverse, sans parler des terrifiants autochtones beaufs bretons (Fresson, gigantesque de vulgarité, et les 2 paysans ahuris qui refusent l’hospitalité au conducteur en panne).
Il me semble qu’écrire que ce n’est « jamais méchant », c’est passer totalement à côté d’une partie de la thématique chère à Joël Séria (au passage, un intéressant rappel de sa filmo est disponible ici :
http://hermaphrodite.fr/article772 )
Et l’on retrouve évidemment cette SAINE méchanceté dans ses autres films ! Ce ne sont pas des «
objets gentils », comme disait je ne sais plus quel cinéaste de deuxième zone
…
Et puis, contrairement à toi, je trouve pour ma part que la dernière partie est le sommet du film : l’apparition de Jeanne Goupil (épouse et muse du cinéaste), apportant un peu de réconfort (et de galbe !) au sein de cette province véreuse peuplée de salauds et de pervers, est tout à fait délicieuse. Une sorte de consolation/rédemption, quelques grammes de finesse dans un monde de sales brutes…
ps: Si tu cherches un VRAI road-movie, il faut plutôt voir
Charlie et ses 2 Nénettes, qui vient justement de ressortir au sein d’un
Coffret Joël Séria (4 films). Là, en matière de pérégrinations à travers la France profonde, tu en auras pour ton compte…