La fête orgiaque des S.A. est en effet un peu longue, mais je ne pense pas que Visconti s'y perde : dans Ludwig, il y a le même type de séquence, qu'il semble apprécier. En tout cas c'est, je trouve, très parlant pour sa démonstration de la déliquessence d'un monde, d'une idéologie bâtarde (les S.A., extrêmistes mais pas assez nazis pour Hitler). Et ce qui est d'autant plus glaçant, c'est que ce passage, avec l'arrivée des S.S. et le massacre des Longs Couteaux, a été reconstitué sur les lieu même de ce sinistre évènement.Max Schreck a écrit :Ainsi les scènes qui nous montrent le penchant tragique d'Helmut Berger pour les petites filles, ou bien la loooongue partie de campagne au grotesque assumé des S.A. sont moins convaincantes. Le film n'est vraiment passionnant que lorsqu'il revient à cette vaste et terrifiante demeure familiale, véritable théâtre du drame.
Pour ce qui est des scènes un peu à part d'Helmut Berger, si l'on peut mettre ça sur le compte de la fascination qu'il exerçait sur Visconti, je trouve qu'elles ont également un sens dans ce portrait d'une Allemagne jeune qui se fourvoie dans des dérives et plonge dans la décadence.
Comme le dit Profiler juste avant moi, Jarre a été imposé par les dirigeants de Warner ; c'était son heure de gloire, Warner devait penser que ce serait un moyen d'attirer plus les foules, je sais pas. En tout cas, dès le générique de début, c'est catastrophique/cacophonique. Heureusement Visconti a pu laisser quelques morceaux classiques (comme celui que joue le jeune Gunther von Essenbeck, je ne sais plus ce que c'est), mais c'est dans l'ensemble plutôt quelconque ; je n'en ai d'ailleurs que peu de souvenirs, alors que d'habitude, dans un film de Visconti, la musique est un élément marquant.Max Shreck a écrit :Partition pas très marquante (ou mal utilisée) de Maurice Jarre qui donne un peu l'impression de refourguer son Lara's theme de Jivago.