Jules Dassin (1911-2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

pascal45
Doublure lumière
Messages : 330
Inscription : 12 nov. 06, 16:39

Message par pascal45 »

murphy a écrit : Les Forbans de la Nuit, je vous conseille également le livre de Gerald Kersh, il est plutot pas mal pour une série noire (ce qui est loin d'être toujours le cas)
Je plussoie sur l'intérêt du livre, infiniment supérieur à l'adaptation de Dassin.
Ce dernier a adapté le livre en écartant la plupart des personnages secondaires et en affadissant le personnage de Widmark, devenu un petit margoulin sympathique (alors que c'est un maquereau qu'à l'origine).

Le film en lui-même est intéressant mais est très éloigné du matériau de départ.
Avatar de l’utilisateur
Major Dundee
Producteur Exécutif
Messages : 7089
Inscription : 15 mai 06, 13:32
Localisation : Bord de la piscine de "Private Property"

Message par Major Dundee »

bruce randylan a écrit :Topkapi ( Jules dassin - 1964 )
Un autre film de cambriolage mais qui m'a assez ennuyé malgré sa prestigieuse réputation. Le film et son esthétisme ont beaucoup vieilli et l'intrigue n'est vraiment pas des plus passionnantes au final. L'interpretation ( excepté Peter Ustinov ) est trop lisse et je dois vraiment avouer que j'ai beaucoup de mal avec Melina Mercouri qui m'insupporte au plus haut point.
Reste donc la célèbre scène du casse bien fichu mais pas non plus transcandante.
Bref un grosse deception
+ 1 Tout pareil à la virgule près.
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


Henri Jeanson
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18363
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Message par Kevin95 »

Personnellement, c'est la nonchalance de la mise en scène de Dassin (qui semble ne jamais prendre au sérieux son sujet et ses personnages) qui me gêne dans Topkapi.

Ceci dit, j'aime beaucoup le film (la scène du casse, est sacrement bien foutu) ! :D
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Jules Dassin

Message par Alligator »

Pote tin Kyriaki (Jamais le dimanche) (Jules Dassin, 1960) :

Image
_______________

Ilya (Melina Mercouri) est une prostituée heureuse, aimant les hommes, se baigner le matin dans le port du pirée, chanter, danser sur du bouzouki, faire la fête avec ses amants et l'équipe de foot locale. Elle aime par dessus tout transformer les tragédies grecques en de doux contes heureux. Une hédoniste.
Homer est un touriste américain fanatique de philosophie et de cultre grecque. Il aime la tragédie et la logique. Un rationaliste moralisateur qui ne supporte pas le genre de vie d'Ilya qui le fascine cependant.
Il va faire en sorte, en Pygmalion à la Shaw, de métamorphoser celle dont il refuse de voir le bonheur. Il lui révèle que Médée tue ses enfants. Et la rend malheureuse.

Un peu trop didactique à mon goût, le film manque par moments de finesse. Par contre, la liesse et le soleil parent le film d'une éclatante lumière, grâce aux acteurs et à une musique traditionnelle, belle et joyeuse, une réalisation propre, solide.

Un festival de bonne humeur, quelques grandes scènes : l'apparition et le bain matinal d'Ilya est un très grand moment, énergique, drôle et rieur ; j'aime particulièrement les scènes de bar et d'ivresse ; j'adore la scène de la grêve et du marchandage au commissariat.
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3819
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Re: Jules Dassin

Message par joe-ernst »

Alligator a écrit :Pote tin Kyriaki (Jamais le dimanche) (Jules Dassin, 1960) :

Image
_______________

Ilya (Melina Mercouri) est une prostituée heureuse, aimant les hommes, se baigner le matin dans le port du pirée, chanter, danser sur du bouzouki, faire la fête avec ses amants et l'équipe de foot locale. Elle aime par dessus tout transformer les tragédies grecques en de doux contes heureux. Une hédoniste.
Homer est un touriste américain fanatique de philosophie et de cultre grecque. Il aime la tragédie et la logique. Un rationaliste moralisateur qui ne supporte pas le genre de vie d'Ilya qui le fascine cependant.
Il va faire en sorte, en Pygmalion à la Shaw, de métamorphoser celle dont il refuse de voir le bonheur. Il lui révèle que Médée tue ses enfants. Et la rend malheureuse.

Un peu trop didactique à mon goût, le film manque par moments de finesse. Par contre, la liesse et le soleil parent le film d'une éclatante lumière, grâce aux acteurs et à une musique traditionnelle, belle et joyeuse, une réalisation propre, solide.

Un festival de bonne humeur, quelques grandes scènes : l'apparition et le bain matinal d'Ilya est un très grand moment, énergique, drôle et rieur ; j'aime particulièrement les scènes de bar et d'ivresse ; j'adore la scène de la grêve et du marchandage au commissariat.
Un film doté d'une belle et généreuse énergie, avec un personnage féminin plein de contradictions mais très attachant.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Jules Dassin

Message par Alligator »

joe-ernst a écrit :
Alligator a écrit :Pote tin Kyriaki (Jamais le dimanche) (Jules Dassin, 1960) :

Un film doté d'une belle et généreuse énergie, avec un personnage féminin plein de contradictions mais très attachant.
Oui, mais qu'entends-tu par "plein de contradictions"?
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3819
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Re: Jules Dassin

Message par joe-ernst »

Alligator a écrit :
joe-ernst a écrit :
Oui, mais qu'entends-tu par "plein de contradictions"?
Pour autant qu'il me souvienne, ce personnage n'était pas "d'une pièce" et n'était pas toujours facile à suivre dans ses raisonnements, tout en étant attachant. Il faudrait que je revoie le film pour pouvoir être plus précis. Désolé... :(
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Jules Dassin

Message par Alligator »

Spoiler (cliquez pour afficher)
C'est sans doute le fait qu'elle accède à la demande d'Homer (J.Dassin). Elle accepte de changer de philosophie de vie, de se cultiver, d'arrêter de vivre pour le plaisir. En cela elle renie sa nature, son engagement hédoniste. M'enfin, c'est selon moi à cause d'Homer, ses jugements, ses reproches incessants, ce travail de sape qui finit par la convaincre qu'elle pourrait être "meilleure" ("il croit en moi"). Homer qui pour le coup est un personnage plein de contradictions car il tombe amoureux d'Ilya, sans s'en rendre compte, se parant de l'excuse bidon d'avoir découvert le symbole de la Grèce en la personne d'Ilya et essaie de la modeler sur ses propres constructions mentales. Il veut la rendre heureuse alors qu'elle est déjà heureuse. En voulant la rendre meilleure (lui niant le fait de l'être déjà) il lui fait perdre ce pour quoi il est tombé sous son charme. Il détruit cette femme libre et enjouée en en faisant sa créature, un être bloqué, moralement astreint, culturellement archétypal. La contradiction, elle est là : il détruit ce qu'il adule au nom de cette adulation.
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3819
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Re: Jules Dassin

Message par joe-ernst »

Alligator a écrit :
Spoiler (cliquez pour afficher)
C'est sans doute le fait qu'elle accède à la demande d'Homer (J.Dassin). Elle accepte de changer de philosophie de vie, de se cultiver, d'arrêter de vivre pour le plaisir. En cela elle renie sa nature, son engagement hédoniste. M'enfin, c'est selon moi à cause d'Homer, ses jugements, ses reproches incessants, ce travail de sape qui finit par la convaincre qu'elle pourrait être "meilleure" ("il croit en moi"). Homer qui pour le coup est un personnage plein de contradictions car il tombe amoureux d'Ilya, sans s'en rendre compte, se parant de l'excuse bidon d'avoir découvert le symbole de la Grèce en la personne d'Ilya et essaie de la modeler sur ses propres constructions mentales. Il veut la rendre heureuse alors qu'elle est déjà heureuse. En voulant la rendre meilleure (lui niant le fait de l'être déjà) il lui fait perdre ce pour quoi il est tombé sous son charme. Il détruit cette femme libre et enjouée en en faisant sa créature, un être bloqué, moralement astreint, culturellement archétypal. La contradiction, elle est là : il détruit ce qu'il adule au nom de cette adulation.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Tout à fait d'accord avec toi, d'autant plus qu'Homer aurait dû comprendre, lors de la scène du restaurant lorsqu'il se met à applaudir, qu'il a encore beaucoup à apprendre de l'âme grecque. Par inconscience et égoïsme peut-être, il va tout gâcher...
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25396
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Notez les films du mois - août 2008

Message par AtCloseRange »

Le Fantôme de Canterville - Jules Dassin
Jolie fantaisie à la René Clair. On sent que le film date de 44: souder les liens entre anglais et américains, mise en avant du courage physique. Mais l'essentiel n'est pas là: c'est Charles Laughton en fantôme couard et la pétillante Margaret O'Brien (elle cabotine un peu, c'est sûr mais c'est le jeu).
Encore un film qui mériterait bien une sortie en DVD.
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24312
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

YOUNG IDEAS (1943)

Début tout en douceur du cycle consacré au réalisateur par Patrick Brion, avec une petite fantaisie romantique globalement insignifiante et très oubliable. Si l'on peut être indulgent au début (le bénéfice du doute), plus l'histoire avance et plus le film parait convenu et reservé à un public peu exigeant (limite adolescent ou très fleur bleue). Il me fut difficile d'aller jusqu'au bout en une seule fois.
Si Dassin s'en sort honorablement dans le rythme et la mise en image, à défaut d'un scénario qui vaille le coup d'oeil, on peut noter quelques détails de mise en scène à but comique (quelques gestes des acteurs, par exemple) qu'on pourrait peut-être lui attribuer. Reste que c'est un travail propre, allant vers l'efficacité au détriment d'une personnalité.

On peut à la rigueur se contenter du casting avec quelques têtes connues comme Mary Astor, Herbert Marshall ou la très charmante Susan Peters :oops: (que je ne connaissais pas).

Si YOUNG IDEAS est une rareté, Brion a en a proposé une autre beaucoup plus intéressante en double programme: LE COEUR REVELATEUR (The Tell-Tale Heart - 1941) un court-métrage adapté d'Edgar Allan Poe qui permet à Dassin de s'exercer dans un ambiance sombre et dans un décor unique, avec éclairage adapté et effets de mise en scène balbutiants mais bien présents. Une bonne surprise, surtout comparée au long-métrage qui précédait...

(EDIT: Susan Peters a joué dans LA PISTE DE SANTA FE, dans PRISONNIERS DU PASSE ou un ANDY HARDY, par exemple. Elle a aussi fait de nombreuses apparitions en tant que figurante - probablement - dans MEET JOHN DOE de Capra ou THE STRAWBERRY BLONDE de Walsh. Elle fut l'épouse de Richard Quine, homme de bon goût donc. Pendant une partie de chasse avec son mari elle reçut une balle perdue qui stoppa sa carrière. Paralysée, elle joua quelques rôles en fauteuil roulant mais, sa carrière sombrant et la douleur physique n'ayant pas disparu, elle s'isola et commença à perdre la raison. Elle est morte en 1952 à l'âge de 31 ans. :shock: :cry: :cry: :cry: )
Dernière modification par Nestor Almendros le 28 août 08, 16:38, modifié 1 fois.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Jules Dassin

Message par bruce randylan »

Et bien, mon avis est exactement celui de Mr. Nestor Almendros :D
( ce qui vous fera épargner un nombre non négligeables de fautes de frappe et de grammaire :mrgreen: )
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25396
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Jules Dassin

Message par AtCloseRange »

bruce randylan a écrit :Et bien, mon avis est exactement celui de Mr. Nestor Almendros :D
( ce qui vous fera épargner un nombre non négligeables de fautes de frappe et de grammaire :mrgreen: )
Mais pas toutes :mrgreen:
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Jules Dassin

Message par bruce randylan »

ceux-là va s'en dire. :D
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Jules Dassin

Message par francesco »

Susan Peters a eu un destin tragique : un accident de voiture dramatique, un handicap physique et une mort précoce. Elle a eu le temps d'être nommée aux oscars (meilleure second rôle) pour sa composition charmante dans Prisonniers du passé. Elle passait de l'adolescente à la jeune femme de manière très crédible, mais n'était pas non plus inoubliable.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Répondre