Hardcore (Paul Schrader - 1979)
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Hardcore (Paul Schrader - 1979)
Jack Van Dorn accompagne sa fille à un séminaire calviniste. Peu de temps après, l'adolescente disparait sans laisser de trace. Ce bon père de famille croyant et pratiquant met alors tout en oeuvre pour retrouver cette dernière. Il va meme jusqu'à engagé un Un detective privée qui retrouvera sa trace dans les milieux de l'industrie pornographique de Los Angeles. Bien décider à ramener son enfant dans son foyer, le père va plonger dans un monde glauque et sordide...
Comme à son habitude, Paul Schrader traite ici des valeurs religieuses, un thème cher au perosnnage, quasiment une marque de fabrique si l'on regarde les autres films auquel il a participé.
Comme Michael Powell l'avait fait bien avant lui (et comme le fera Joel Schumacher bien après), Paul Schrader aborde ici le délicat sujet du snuff movie. Mais le thème principal du film reste avant tout le chemin de croix, voire la descente au enfer, d'un homme. A sa manière, le réalisateur oppose ici le Bien et le Mal, à savoir, la vertu (celle d'un homme de principe) et le sexe (représenté ici de facon dégradente et sordide à travers le milieu pornographique).
En ne regardant ce film que d'un seul oeil, certains n'y verront peut-etre qu'un film de cul béni. Or, je pense que, comme dans le cinéma d'Abel Ferrara, tout est ici affaire de rédemption. Au terme de son incursion dans les milieux underground de L.A., Jack Van Dorn va peu à peu perdre confiance en tout ce qu'il croyait et par là meme ses repères. Cet homme pratiquant se retrouve en Enfer. Le personnage de Georges C. Scott est bien plus ambigue qu'il n'y parait dans le sens ou il se retrouve partagé entre ses principes moraux et son désir de vengeance envers ceux qu'il juge responsable de la situation de sa fille (je n'en dirais pas plus pour ne rien révéler de l'intrigue).
A travers Jack van Dorn se dévoile toute une représentation de l'Amérique, celle d'un pays à deux visages, partagé entre la libération sexuelle (n'oublions pas que nous sommes dans les années 70) et ses principes moraux et religieux.
Le film cherche à faire réagir le spectateur, notamment en le mettant mal à l'aise, comme le personnage lors de certaines situations ( SPOILER le casting d'acteurs pornos et le visionnage d'un film dans lequel joue sa fille notamment FIN DE SPOILER). Le film ne choque pas à proprement parler mais provoque une sorte de malaise.
Hardcore est véritablement un film symptomatiques des années 70 dans le sens ou il se permet des choses politiquement incorrect, impossible à retranscrire aujourd'hui à l'écran. Par exemple, la scène dans laquelle Jack Van Dorn surprend le détective privée avec une prostituée mineure dans une chambre de Motel est impensable dans l'esprit frigide des producteurs d'aujourd'hui.
Nous somme d'ailleurs dans une ambiance et des préoccupations propres au cinéma américain de cette décennie.
De plus, le film se veut assez glauque dans sa représentation des milieux undergrounds californiens. Les situations décrites bien sur, mais aussi le grain de la pellicule renforce encore cet aspect ainsi que certaines séquences filmées en plan serrés (on peut d'ailleurs faire le meme constat concernant le film de William Friedkin,Cruising) . Certains y ont vu dans ce film une complaisance nauséeuse dans sa représentation du sexe et de la femme. Le personnage principal fut également très critiqué: un bon père de famille commet des actes répréhensibles dans le seul but de retrouver sa fille. Pourtant, je n'y voit là pas de complaisance. Jack Van Dorn rejette physiquement (les nausées, les expressions de dégouts) et moralement ce monde qu'il découvre et cela, contrairement au détective qui accepte cet univers et en tire parfois profit. . Ce qui motive les actes de violence du personnage principal et son parcours c'est l'espoir de retrouver sa fille, et ca, tout père de famille qui regarde ce film le comprendra parfaitement je pense.
Pour moi Hardcore est véritablement un film symptomatique et caractéristique des années 70, une décennie que j'apprécie tout particulièrement, notamment sur le plan cinématographique. C'est un film à découvrir ou à redécouvrir.
Je sais aussi que le film beaucoup divise donc j'attend avec impatience vos avis sur ce film.
Comme à son habitude, Paul Schrader traite ici des valeurs religieuses, un thème cher au perosnnage, quasiment une marque de fabrique si l'on regarde les autres films auquel il a participé.
Comme Michael Powell l'avait fait bien avant lui (et comme le fera Joel Schumacher bien après), Paul Schrader aborde ici le délicat sujet du snuff movie. Mais le thème principal du film reste avant tout le chemin de croix, voire la descente au enfer, d'un homme. A sa manière, le réalisateur oppose ici le Bien et le Mal, à savoir, la vertu (celle d'un homme de principe) et le sexe (représenté ici de facon dégradente et sordide à travers le milieu pornographique).
En ne regardant ce film que d'un seul oeil, certains n'y verront peut-etre qu'un film de cul béni. Or, je pense que, comme dans le cinéma d'Abel Ferrara, tout est ici affaire de rédemption. Au terme de son incursion dans les milieux underground de L.A., Jack Van Dorn va peu à peu perdre confiance en tout ce qu'il croyait et par là meme ses repères. Cet homme pratiquant se retrouve en Enfer. Le personnage de Georges C. Scott est bien plus ambigue qu'il n'y parait dans le sens ou il se retrouve partagé entre ses principes moraux et son désir de vengeance envers ceux qu'il juge responsable de la situation de sa fille (je n'en dirais pas plus pour ne rien révéler de l'intrigue).
A travers Jack van Dorn se dévoile toute une représentation de l'Amérique, celle d'un pays à deux visages, partagé entre la libération sexuelle (n'oublions pas que nous sommes dans les années 70) et ses principes moraux et religieux.
Le film cherche à faire réagir le spectateur, notamment en le mettant mal à l'aise, comme le personnage lors de certaines situations ( SPOILER le casting d'acteurs pornos et le visionnage d'un film dans lequel joue sa fille notamment FIN DE SPOILER). Le film ne choque pas à proprement parler mais provoque une sorte de malaise.
Hardcore est véritablement un film symptomatiques des années 70 dans le sens ou il se permet des choses politiquement incorrect, impossible à retranscrire aujourd'hui à l'écran. Par exemple, la scène dans laquelle Jack Van Dorn surprend le détective privée avec une prostituée mineure dans une chambre de Motel est impensable dans l'esprit frigide des producteurs d'aujourd'hui.
Nous somme d'ailleurs dans une ambiance et des préoccupations propres au cinéma américain de cette décennie.
De plus, le film se veut assez glauque dans sa représentation des milieux undergrounds californiens. Les situations décrites bien sur, mais aussi le grain de la pellicule renforce encore cet aspect ainsi que certaines séquences filmées en plan serrés (on peut d'ailleurs faire le meme constat concernant le film de William Friedkin,Cruising) . Certains y ont vu dans ce film une complaisance nauséeuse dans sa représentation du sexe et de la femme. Le personnage principal fut également très critiqué: un bon père de famille commet des actes répréhensibles dans le seul but de retrouver sa fille. Pourtant, je n'y voit là pas de complaisance. Jack Van Dorn rejette physiquement (les nausées, les expressions de dégouts) et moralement ce monde qu'il découvre et cela, contrairement au détective qui accepte cet univers et en tire parfois profit. . Ce qui motive les actes de violence du personnage principal et son parcours c'est l'espoir de retrouver sa fille, et ca, tout père de famille qui regarde ce film le comprendra parfaitement je pense.
Pour moi Hardcore est véritablement un film symptomatique et caractéristique des années 70, une décennie que j'apprécie tout particulièrement, notamment sur le plan cinématographique. C'est un film à découvrir ou à redécouvrir.
Je sais aussi que le film beaucoup divise donc j'attend avec impatience vos avis sur ce film.
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- Georges Abitbolchevique
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Un similitude frappante entre deux films de la même époque : Hardcore et Hustle / La Cité des Dangers (Robert Aldrich, 1975)
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vi ça m'avait frappé à tel point que parfois je confondais les deux... Et il y a même un autre film (avec Lino Venturo) (dans les années 70) dont j'essaie de me rappeler le nom où se trouve exactement une scène du même genre (sauf que là c'est en plus pour faire chanter le père...)Wall of Voodoo Fan a écrit :Un similitude frappante entre deux films de la même époque : Hardcore et Hustle / La Cité des Dangers (Robert Aldrich, 1975)
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L'homme en colère de Claude Pinoteau.Rupert Pupkin a écrit :vi ça m'avait frappé à tel point que parfois je confondais les deux... Et il y a même un autre film (avec Lino Venturo) (dans les années 70) dont j'essaie de me rappeler le nom où se trouve exactement une scène du même genre (sauf que là c'est en plus pour faire chanter le père...)Wall of Voodoo Fan a écrit :Un similitude frappante entre deux films de la même époque : Hardcore et Hustle / La Cité des Dangers (Robert Aldrich, 1975)
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Re: Hardcore (Paul Schrader, 1979)
Je viens de le découvrir, et je suis pas loin de crier au génie sauf que.... la fin du film fout tout le reste par terre.
Pourtant, l'enquête du personnage, formidablement joué par George C. Scott (un petit air de Kirk Douglas), est vraiment passionnante, proposant une rupture entre les croyances de cet homme et ce qu'il vit dans sa rechercher, voyant des choses de plus en plus sordides.
Mais la fin, ultra-mielleuse,
A cinq minutes près, on tenait un grand film.
Pourtant, l'enquête du personnage, formidablement joué par George C. Scott (un petit air de Kirk Douglas), est vraiment passionnante, proposant une rupture entre les croyances de cet homme et ce qu'il vit dans sa rechercher, voyant des choses de plus en plus sordides.
Mais la fin, ultra-mielleuse,
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A cinq minutes près, on tenait un grand film.
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Re: Hardcore (Paul Schrader, 1979)
Un film mortellement ennuyeux, au rythme mou. Et une fois de plus avec les snuff-movie dont personne n'a prouvé l'existence. Néanmoins George C.Scott y est excellent interprétant à la fois le père dur et puritain mais aussi amoureux de son enfant.
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Re: Hardcore (Paul Schrader - 1979)
Season Hubley avait fait un passage très remarqué dans Starsky & Hutch en tant que copine de Starsky. Ce qui lui permit d'avoir accès à d'autres rôles dont Hardcore deux ans plus tard ou New York 1997 en 1981.
- Supfiction
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Re: Hardcore (Paul Schrader - 1979)
Pour en revenir au film, il est intéressant de constater que la dépravation et les lieux sordides sont un thème récurrent chez Paul Schrader de Hardcore à The Canyons, en passant par American Gigolo (les trois se situant en partie à Los Angeles), et puis bien sûr Taxi Driver qui a de nombreuses similitudes avec Hardcore. Un homme erre dans un monde qui n'est pas le sien et qu'il ne comprend pas. La relation de C. Scott avec Season Hubley (Niki) renvoyant même à celle de De Niro / Travis avec la prostituée jouée par Jodie Foster.
Un bon film dont la dernière scène fait un peu baclée effectivement, tant le revirement final est soudain, comme si le film avait été raccourci de force..
Sinon, je n'ai pas pu m'empêcher de rire en découvrant George C Scott déguisé en producteur de porno..
Un bon film dont la dernière scène fait un peu baclée effectivement, tant le revirement final est soudain, comme si le film avait été raccourci de force..
Sinon, je n'ai pas pu m'empêcher de rire en découvrant George C Scott déguisé en producteur de porno..