Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)
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Et zut, j'ai encore oublié les spoilers! Mais non, cette scène ne me touche pas, j'ai l'impression de voir un truc comme "Le Dicateur", qui tombe comme un cheveu dans la soupe à ce moment-là et ça m'irrite un peu. D'ailleurs c'est la dernière fois que je vois un tel pathos dans ses films, j'entends par là un moment à la fois aussi larmoyant et moralisateur (c'est du moins ainsi que je l'ai ressenti); il me semble qu'ensuite Kubrick suivra sa pente naturelle qui est le cynisme et que cela lui réussira mieux.
- Jeremy Fox
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Plus ironique que cynique sinon ses films nous laisseraient froids. Quant à la séquence "larmoyante" de Paths of Glory, je la trouve remarquable.yaplusdsaisons a écrit :Et zut, j'ai encore oublié les spoilers! Mais non, cette scène ne me touche pas, j'ai l'impression de voir un truc comme "Le Dicateur", qui tombe comme un cheveu dans la soupe à ce moment-là et ça m'irrite un peu. D'ailleurs c'est la dernière fois que je vois un tel pathos dans ses films, j'entends par là un moment à la fois aussi larmoyant et moralisateur (c'est du moins ainsi que je l'ai ressenti); il me semble qu'ensuite Kubrick suivra sa pente naturelle qui est le cynisme et que cela lui réussira mieux.
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Mais cette scène dite "larmoyante" peut-être perçu au contraire de manière très ironique, voire cynique!!!yaplusdsaisons a écrit :, j'entends par là un moment à la fois aussi larmoyant et moralisateur (c'est du moins ainsi que je l'ai ressenti); il me semble qu'ensuite Kubrick suivra sa pente naturelle qui est le cynisme et que cela lui réussira mieux.
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Dans ce cas c'est l'ironie de Kubrick qui me ferait larmoyer...O'Malley a écrit :Mais cette scène dite "larmoyante" peut-être perçu au contraire de manière très ironique, voire cynique!!!yaplusdsaisons a écrit :, j'entends par là un moment à la fois aussi larmoyant et moralisateur (c'est du moins ainsi que je l'ai ressenti); il me semble qu'ensuite Kubrick suivra sa pente naturelle qui est le cynisme et que cela lui réussira mieux.
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Il me semble que les choses sont un peu moins manicheene que tu les presente ...Jeremy Fox a écrit :A croire, pour ne prendre l'exemple que de ce seul film, que les fans de Kubrick se sont forcés à adorer son testament. Et bien non, m'attendant au contraire à être déçu, j'en suis ressorti bouleversé et non seulement parce qu'il était signé Kubrick.
Certains "fans" de Kubrick l'ont aimé, d'autre non.
Le fait d'apprecier un réalisateur n'implique pas de venerer toutes ses oeuvres (à part peut-être pour Chaplin )
Par ailleurs tu dis que tu 't'attendais à être décu' ... pourquoi? a cause des acteurs, du thème du film?
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Ai-je un jour dit le contraire ? Non évidemment puisque ce que tu viens d'écrire me semble à moi aussi une évidence et je m'en suis expliqué à plusieurs reprises. Par exemple, je trouve mauvais une bonne quinzaine de John Ford.hansolo a écrit :Il me semble que les choses sont un peu moins manicheene que tu les presente ...Jeremy Fox a écrit :A croire, pour ne prendre l'exemple que de ce seul film, que les fans de Kubrick se sont forcés à adorer son testament. Et bien non, m'attendant au contraire à être déçu, j'en suis ressorti bouleversé et non seulement parce qu'il était signé Kubrick.
Certains "fans" de Kubrick l'ont aimé, d'autre non.
Le fait d'apprecier un réalisateur n'implique pas de venerer toutes ses oeuvres
J'en parlais dans mon avis sur le film un peu plus haut :Par ailleurs tu dis que tu 't'attendais à être décu' ... pourquoi? a cause des acteurs, du thème du film?
Faisant partie des louangeurs de la première heure, je dois avouer que, après l’avoir vu réaliser des œuvres phares et ultimes dans chacun des grands genres abordés (SF, film de guerre, film historique, péplum, film d’horreur, film noir…), l’angoisse de le voir se lancer dans un projet plus ‘européen’ dans l’âme était réelle, l’intention semblant être moins ‘Bigger than Life’ qu’habituellement.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)
1. Splendeurs formelles et perfections : bienvenue dans un film de Stanley Kubrick.
SPOILERS. Petit aparté introductif. J'espère que je ne serai pas trop lourd ni trop pompeux, mais Eyes Wide Shut est une oeuvre essentielle à ma cinéphilie, un amour fou, et j'aimerais pouvoir lui rendre un petit hommage mérité en guise d'ouverture. Je me souviendrai toujours de ma découverte d'Eyes Wide Shut. J'étais relativement jeune et je ne connaissais alors que peu de films de Kubrick, tout juste Barry Lyndon et Full Metal Jacket. J'étais intrigué par cette œuvre dont je me souvenais bien tout le barouf médiatique de sa sortie, très largement marquée par des rumeurs folles et des critiques n'en ayant manifestement retenu qu'une scène d'orgie par laquelle le film est souvent, et honteusement, résumé et rétréci. Lorsque Eyes Wide Shut avait été diffusé sur France 3 (dans un format plein cadre qui m'était alors très inhabituel pour un film), j'y ai jeté un œil d'autant plus nonchalant que si j'avais bien aimé les deux œuvres susnommées, je n'en étais pas encore rendu dans cette drogue qu'allait bientôt devenir le Cinéma pour moi. Quelque part, je me demande d'ailleurs si ce n'est pas Eyes Wide Shut, plus encore que Sueurs Froides d'Hitchcock, qui a vraiment été le déclencheur de ma compréhension de ce que peut être le Cinéma en tant qu'Art total. Tout cela pour dire que je fus parfaitement incapable de décoller ma rétine de l'écran pendant les 2h30 du métrage. C'était incroyable, inouï. Dès les premières images, Stanley Kubrick me prenait dans un abîme de puissance cinématographique, de magnificence formelle ; un abîme où la langueur s'apparente à une harmonie hypnotique, où l'on navigue, comme dans un rêve éveillé, de rencontres diffuses en visions grotesques, au fil d'un scénario sans cesse imprévisible, fascinant, terrifiant. C'est avec Eyes Wide Shut que j'ai vraiment réalisé l'étendue du génie du cinéaste, qui, comme s'il me prenait par la main, m'emmenait ici aux confins de quelque chose d'indicible et de parfaitement enivrant : être bouleversé, submergé, de fond en comble, par l'extase que procure la vision d'un chef-d'œuvre inestimable s'imposant immédiatement et naturellement. Chef-d'œuvre: voilà, le mot est lâché ; il ne fera certainement pas consensus (la lecture transversale de ce topic vient rappeler que certains spectateurs n'adhèrent toujours pas au voyage final onirique, entêtant et abstrait de Kubrick), mais peu importe : rares ont été les films de Kubrick à l'avoir fait dès leur sortie, de toute manière. Quelle plus belle ironie que d'avoir les yeux ouverts sur la beauté du 7e Art avec un film dont le titre revendique l'inverse... Pourtant, même s'il m'a terrassé, le testament de Kubrick reste alors pour moi une subjuguante énigme, qui hante ma mémoire depuis toutes ces années. Je tenterai donc ici, si on me le permet, d'apporter quelques unes de mes réflexions et impressions (je tâcherai de me limiter car le film est d'une telle richesse) à l'égard d'un film monumental venant conclure une œuvre qui l'est tout autant. Un film vers lequel je ne cesse de me retourner, et qui lentement, mais sûrement, grimpe dans les cimes de mon panthéon personnel.
2. Déambulations nocturnes, rencontres incongrues : un arrière-goût d'After Hours ?
3. Un cauchemar libidineux
4. Les femmes et la couleur bleue : un symbolisme omniprésent et émasculant
Fidelio !
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)
Je suis toujours autant assomé par la qualité de tes critiques Demi-Lune. J'aimerais écrire comme ça.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)
J'ai eu la chance de découvrir récemment l'opéra Fidelio sur scène, dans le cadre de mon boulot. Bien que très grand amateur de Kubrick en général et de ce film en particulier, je ne m'étais jamais renseigné sur l'histoire de cette opéra. Il va sans dire que vu le scénario d'Eyes Wide Shut, la référence au seul et unique opéra de Beethoven possède plusieurs interprétations possibles, que j'espère bien vérifier ou réeaminer d'ici peu en revoyant le film, ce que je n'ai pas fait pdeuis bien 8 ou 9 ans maintenant.
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)
Merci, c'est très gentil.Frank N Furter a écrit :Je suis toujours autant assomé par la qualité de tes critiques Demi-Lune. J'aimerais écrire comme ça.
Disons qu'il est sans doute plus facile de bien écrire quand on parle des films qui nous sont chers !
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Re: Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick - 1999)
Hem, hem !Demi-Lune a écrit :Merci, c'est très gentil.Frank N Furter a écrit :Je suis toujours autant assomé par la qualité de tes critiques Demi-Lune. J'aimerais écrire comme ça.
Disons qu'il est sans doute plus facile de bien écrire quand on parle des films qui nous sont chers !
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