Je trouve également que la voix off peut apporter un petit supplément d'émotion, mais pour d'autres raisons que celles avancées par Vic Vega. Je retiens surtout sa musicalité (morne et sentencieuse) qui donnerait presque l'impression de participer à un bal au cours duquel chaque invité serait annoncé à son entrée dans la salle. Elle met en valeur le caractère mécanique du déroulement des évènements (Kubrick mécaniste ?) et donne sa respiration au film. Pas contre je trouve que son côté cynique (une ironie de petit malin) et maniériste (dans le sens premier du terme : "à la manière de", fausse fable du XVIIIe) tourne vite court - là dessus, je te rejoins Roy - et je dirais presque que c'est l'aspect du film qui vieillit le plus mal.Roy Neary a écrit :Je ne suis pas d'accord. Pour moi, cette voix crée de la distanciation par son ton professoral et ironique. On jurerait entendre un historien qui s'adonnerait à un exercice d'entomologie.Vic Vega a écrit :un usage de la voix off annonçant les évènements avant qu'ils surviennent à l'écran les rendant plus poignants au lieu de créer de la distanciation.
Barry Lyndon (Stanley Kubrick - 1975)
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Pour ce qui est de la voix off dans Barry Lindon...
Cette forme de distanciation crée toujours chez moi de l'émotion. Ici elle est particulièrement réussie parce que multiple : son ironie me fait sourire, sa froideur me glace et son débit particulier crée un sentiment tragique car mortifère.
Barry Lindon est mon Kubrick favori juste après Shining...
Cette forme de distanciation crée toujours chez moi de l'émotion. Ici elle est particulièrement réussie parce que multiple : son ironie me fait sourire, sa froideur me glace et son débit particulier crée un sentiment tragique car mortifère.
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Remarque très intéréssante qui rejoint le fait que Kubrick s'est souvent attaché à décrire et analyser des "mécanismes" (sociaux, institutionnels...) et à montrer le grain de sable imprévu qui les dérègle (le plan parfaitement élaboré du casse qui s'effondre à cause d'un imprévu dans the Killing, Lord Boulingdon comme "grain de sable" du plan d'ascension sociale de Redmond ici...).Solal a écrit :Elle met en valeur le caractère mécanique du déroulement des évènements (Kubrick mécaniste ?) et donne sa respiration au film.
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oui et souvent le "grain de sable" est vu davantage comme une catastrophe que comme une libération. Quel maniaque ce Kubrick !!!Vic Vega a écrit :Remarque très intéréssante qui rejoint le fait que Kubrick s'est souvent attaché à décrire et analyser des "mécanismes" (sociaux, institutionnels...) et à montrer le grain de sable imprévu qui les dérègle (le plan parfaitement élaboré du casse qui s'effondre à cause d'un imprévu dans the Killing, Lord Boulingdon comme "grain de sable" du plan d'ascension sociale de Redmond ici...).
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Oui.Solal a écrit :oui et souvent le "grain de sable" est vu davantage comme une catastrophe que comme une libération. Quel maniaque ce Kubrick !!!Vic Vega a écrit :Remarque très intéréssante qui rejoint le fait que Kubrick s'est souvent attaché à décrire et analyser des "mécanismes" (sociaux, institutionnels...) et à montrer le grain de sable imprévu qui les dérègle (le plan parfaitement élaboré du casse qui s'effondre à cause d'un imprévu dans the Killing, Lord Boulingdon comme "grain de sable" du plan d'ascension sociale de Redmond ici...).
Les films de Kubrick sont des films-programme.
L'image tant décriée de Kidman en Noir et Blanc dans les bras du militaire de EWS est en ce sens une image bug.
Elle brise la beauté esthetique de l'ensemble afin de déregler le programme trop lisse de la vie de Bill Harford.
Enfin, c'est mon interprétation et je la partage...
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Moi aussi je pleure à ce momentjohndoe_df a écrit :J'ai revu la 2ème partie le week-end dernier.
Je me sentais tout con lorsque SPOILER l'enfant de Barry est sur son lit de mort et qu'ils leur demandent si il va mourir SPOILER je pleurait. Voilà un truc (pas 1 larmes non non) qui m'était pas arrivé depuis des lustres et que je n'avais pas ressenti avec autant de force à la première vision (encore que je l'avais vu en vf la 1ere fois), je sentait que ça montait et comme j'était tout seul (bah voui) j'ai lâché les vannes, après j'avais les yeux tout humide et j'était démoralisé pour la journée.
Preuve que Kubrick aurait parfaitement pu faire A.I. tout seul comme un grand
Night of the hunter forever
Caramba, encore raté.
Oui, mais je n'ai jamais dit que cet aspect avait vieilli.Solal a écrit :Roy Neary a écrit :Pas contre je trouve que son côté cynique (une ironie de petit malin) et maniériste (dans le sens premier du terme : "à la manière de", fausse fable du XVIIIe) tourne vite court - là dessus, je te rejoins Roy - et je dirais presque que c'est l'aspect du film qui vieillit le plus mal.
En fait, je trouve ce film quasiment parfait et parfaitement intemporel.
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Oui, ça c'est ma petite touche persoRoy Neary a écrit :Oui, mais je n'ai jamais dit que cet aspect avait vieilli.Solal a écrit :Pas contre je trouve que son côté cynique (une ironie de petit malin) et maniériste (dans le sens premier du terme : "à la manière de", fausse fable du XVIIIe) tourne vite court - là dessus, je te rejoins Roy - et je dirais presque que c'est l'aspect du film qui vieillit le plus mal.
En fait, je trouve ce film quasiment parfait et parfaitement intemporel.
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Je viens enfin de découvrir ce film.....et waouh !! La déception !?
Certes c'est joli à regarder, mais le tout ne m'a que très peu touché (SPOILER il n'y a guère que la scène où Barry est au chevet de son fils mourant, que j'ai réellement ressenti quelque chose).
Je ne saurais trop expliquer pourquoi, mais le film a un certain côté superficiel qui m'a dérangé. Qui plus est, l'utilisation de la musique m'a semblé très redondante, lourde et répétitive.
Niveau interprétation, Ryan O'Neal est bon, mais Marisa Berenson est complètement transparente.
Quant à la mise en scène à proprement parler, je m'excuse par avance...mais je n'y ai rien vu qui m'ait franchement ébloui. Je trouve qu'on est loin de la maestria de 2001 ou Shining.
Mais un bon point tout de même pour finir : la narration, qui évoque les tourments du "héros" avec une certaine distance et ironie assez délectables.
Bref moi qui m'attendais à un pur chef-d'oeuvre (on m'en avait tellement parlé depuis le temps), pour le coup je tombe de haut (et pourtant, je ne suis pas grand ).
Certes c'est joli à regarder, mais le tout ne m'a que très peu touché (SPOILER il n'y a guère que la scène où Barry est au chevet de son fils mourant, que j'ai réellement ressenti quelque chose).
Je ne saurais trop expliquer pourquoi, mais le film a un certain côté superficiel qui m'a dérangé. Qui plus est, l'utilisation de la musique m'a semblé très redondante, lourde et répétitive.
Niveau interprétation, Ryan O'Neal est bon, mais Marisa Berenson est complètement transparente.
Quant à la mise en scène à proprement parler, je m'excuse par avance...mais je n'y ai rien vu qui m'ait franchement ébloui. Je trouve qu'on est loin de la maestria de 2001 ou Shining.
Mais un bon point tout de même pour finir : la narration, qui évoque les tourments du "héros" avec une certaine distance et ironie assez délectables.
Bref moi qui m'attendais à un pur chef-d'oeuvre (on m'en avait tellement parlé depuis le temps), pour le coup je tombe de haut (et pourtant, je ne suis pas grand ).
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