Sujet très intéressant
Je me suis déjà exprimé sur le côté excessif et ridicule des zooms avants dans les Westerns italiens, genre de prédilection de cet effet. La plupart du temps, ils traduisent un manque de savoir-faire, d'imagination, une facilité de mise en scène pour le moins navrante. J'exclue Leone de cette considération, même si lui aussi a abusé de ce procédé dans ses premiers westerns, mais a su ensuite rectifié le tir, notamment dans "L'ouest" où ses zooms me gènent beaucoup moins. Notamment, j'aime beaucoup le zoom arrière "renversé" qui ouvre la scène "d'amour" entre Fonda et Cardinale.
Vous avez déjà cité les maîtres dans ce domaine : Kubrick, Visconti, Hitchcock...
Chez eux, les zooms ne sont pas tant des facilités visuelles ostentatoires qu'un procédé purement et simplement scénaristique qui s'inscrit dans une logique imparable de mise en scène. En général, ils passent d'ailleurs beaucoup plus inaperçu, car plus subtils et plus progressifs, bien loin des "zooms éclairs" des Spaghetti ou des films de kung fu par exemple.
Hier soir encore, ayant eu la mauvaise idée de visionner "Le pacte des loups", je m'agaçait devant ce procédé usé jusqu'à la corde qui tend à prendre le spectateur pour un con : si l'émotion est là, pourquoi zoomer pour mieux nous la montrer ? Enfoncer le clou ?
Bref, d'une manière générale, je pense que ce procédé emphatique doit être utilisé avec la plus grande parcimonie, et que seuls les plus grands savent le maîtriser, les autres démontrant simplement leur incompétence, leur manque d'imagination ou leur amateurisme (notez d'ailleurs que ce procédé est utilisé jusqu'à l'écoeurement dans les films amateurs tournés au caméscope).