On peut très bien y lire une parabole biblique qui fait référence à Ponce Pilate s'en lavant les mains, après avoir envoyé le Christ à la mort... bon, de là à voir dans le perso de De Niro une figure christique parce multi-tatouée/stigmatisé ayant souffert comme un martyr en prison, y a un pas que je ne sauterai pas...Roy Neary a écrit :N'importe quoi là ! Tu prends tout au premier degré. Le rapport avocat/accusé n'est plus de mise ici. Scorsese fait comme souvent appel à une parabole christique. Le personnage de De Niro est une sorte de démon qui incarne la mauvaise conscience de Nolte. Le sang sur ses mains rappelle les stigmates de la religion. En se débarrassant de son démon, il se délivre du poids de son péché. C'est un signe de rédemption.Nikita a écrit :Bref, il est puréfié et donc sa conduite est largement excusée : presque du Schumacher
Les Nerfs à Vif (Martin Scorsese - 1991)
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Nikita a écrit :SPOILERS
A la fin de la "bagarre" sur le bateau, Nick Nolte tue De Niro - un de ses anciens clients qu'il n'a pas défendu malgré son serment - a du sang sur les mains, mets celles-ci dans l'eau qui les lave
Bref, il est puréfié et donc sa conduite est largement excusée : presque du Schumacher
Justement je pense le contraire, j'ai le sentiment que Nick Nolte se lave les mains avec facilité, élimine le problème (De Niro) de manière radicale, et c'est dans cette approche que je trouve l'idée de Scorsese assez virulente, cette façon de montrer la loi. C'est justement la dénonciation d'un système ou les rouages ont vites fait d'être blanchis, du moment que le vilain pourri en prison, voir au cimetière.
Personnellement sans adoré, j'adore l'abus totale d'effet visuel et sonore ainsi que le jeu de De Niro : forcé à outrance mais si bon, d'ailleurs j'adore la façon dont il est présenté au final : plus une victime qu'un réel salopard (voir la scène ou il tente de refaire son procès, on le prendrait presque en pitié).
Bref une fois de plus avec un cadre simple, Scorsese offre un film éblouissant et intelligent !
J'ajouterais que j'adore Bringing Out the Dead et GONY et je trouve la patte de Scorsese reconnaissable dans Cape Fear, mais tout de même bien différente (sa mise en scène est bien plus outrancière, forcé).
Par contre je suis loin d'être d'accord sur le "n'importe quel tâcheron aurait pu le réalisé" tant le style visuel et l'énergie déployé à nourrir cette abus est à la fois merveilleusement foutu (d'un stricte terme technique) et purement jouissif.
Et dire que c'est un des Scorsese que j'aime le moins
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Vas-y, franchis-le !John Constantine a écrit :On peut très bien y lire une parabole biblique qui fait référence à Ponce Pilate s'en lavant les mains, après avoir envoyé le Christ à la mort... bon, de là à voir dans le perso de De Niro une figure christique parce multi-tatouée/stigmatisé ayant souffert comme un martyr en prison, y a un pas que je ne sauterai pas...
Il n'y a pas de manichéisme dans ce film. Le personnage de Nolte est un type minable qui perd tout contrôle sur sa vie et qui a commis une faute grave. Le personnage de De Niro est un monstre, mais à bien des égards il est une victime. Il est né une deuxièmè fois grâce à la faute commise par son avocat. Il est une figure incarnée de la faute morale de Nolte.
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ok, De Niro is Jesus-ChristRoy Neary a écrit :Vas-y, franchis-le !John Constantine a écrit :On peut très bien y lire une parabole biblique qui fait référence à Ponce Pilate s'en lavant les mains, après avoir envoyé le Christ à la mort... bon, de là à voir dans le perso de De Niro une figure christique parce multi-tatouée/stigmatisé ayant souffert comme un martyr en prison, y a un pas que je ne sauterai pas...
Il n'y a pas de manichéisme dans ce film. Le personnage de Nolte est un type minable qui perd tout contrôle sur sa vie et qui a commis une faute grave. Le personnage de De Niro est un monstre, mais à bien des égards il est une victime. Il est né une deuxièmè fois grâce à la faute commise par son avocat. Il est une figure incarnée de la faute morale de Nolte.
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Je m'exprime sans doute n'importe comment mais c'est bien parce qu'il se délivre du poids de son pêché et qu'il y a rédemption - par le meurtre dudit pêché tout de même - que la morale de ce film m'énerveJohn Constantine a écrit :On peut très bien y lire une parabole biblique qui fait référence à Ponce Pilate s'en lavant les mains, après avoir envoyé le Christ à la mort... bon, de là à voir dans le perso de De Niro une figure christique parce multi-tatouée/stigmatisé ayant souffert comme un martyr en prison, y a un pas que je ne sauterai pas...Roy Neary a écrit : N'importe quoi là ! Tu prends tout au premier degré. Le rapport avocat/accusé n'est plus de mise ici. Scorsese fait comme souvent appel à une parabole christique. Le personnage de De Niro est une sorte de démon qui incarne la mauvaise conscience de Nolte. Le sang sur ses mains rappelle les stigmates de la religion. En se débarrassant de son démon, il se délivre du poids de son péché. C'est un signe de rédemption.
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Juste comme ça, en passant [mode provoc activé], je trouve qu'il y a comme une ressemblance entre Cape Fear et What lies beneath, comme quoi, n'importe quel tâcheron...
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David Locke a écrit :Juste comme ça, en passant [mode provoc activé], je trouve qu'il y a comme une ressemblance entre Cape Fear et What lies beneath, comme quoi, n'importe quel tâcheron...
Sinon je remarque que la théorie de Nikita à été "approfondie" par Roy en fait... Mais persos, j'ai trouvé mon intervention suffisament transparente pour me ravire
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Sûrement pas dans le style de mise en scène.David Locke a écrit :Juste comme ça, en passant [mode provoc activé], je trouve qu'il y a comme une ressemblance entre Cape Fear et What lies beneath, comme quoi, n'importe quel tâcheron...
Pour le reste, c'est possible. Il faudrait que je revoie le film de Zemeckis.
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Mais même dans ta "logique", ta lecture ou ton approche, cela ne me plaît pas : la rédemption dans Bad lieutnant je veux bien, dans Cape Fear que nenniRoy Neary a écrit :Tu as une approche bien trop légaliste, Nikita. Moi je te propose une lecture symbolique, typiquement scorsesienne.
D'ailleurs ce n'est pas un meurtre, nous sommes dans un survival proche du film d'horreur.
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pour le "n'importe quel tacheron" tu me connais John,je force le traitjohndoe_df a écrit :Nikita a écrit :SPOILERS
A la fin de la "bagarre" sur le bateau, Nick Nolte tue De Niro - un de ses anciens clients qu'il n'a pas défendu malgré son serment - a du sang sur les mains, mets celles-ci dans l'eau qui les lave
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Justement je pense le contraire, j'ai le sentiment que Nick Nolte se lave les mains avec facilité, élimine le problème (De Niro) de manière radicale, et c'est dans cette approche que je trouve l'idée de Scorsese assez virulente, cette façon de montrer la loi. C'est justement la dénonciation d'un système ou les rouages ont vites fait d'être blanchis, du moment que le vilain pourri en prison, voir au cimetière.
Personnellement sans adoré, j'adore l'abus totale d'effet visuel et sonore ainsi que le jeu de De Niro : forcé à outrance mais si bon, d'ailleurs j'adore la façon dont il est présenté au final : plus une victime qu'un réel salopard (voir la scène ou il tente de refaire son procès, on le prendrait presque en pitié).
Bref une fois de plus avec un cadre simple, Scorsese offre un film éblouissant et intelligent !
J'ajouterais que j'adore Bringing Out the Dead et GONY et je trouve la patte de Scorsese reconnaissable dans Cape Fear, mais tout de même bien différente (sa mise en scène est bien plus outrancière, forcé).
Par contre je suis loin d'être d'accord sur le "n'importe quel tâcheron aurait pu le réalisé" tant le style visuel et l'énergie déployé à nourrir cette abus est à la fois merveilleusement foutu (d'un stricte terme technique) et purement jouissif.
Et dire que c'est un des Scorsese que j'aime le moins
content de voir que je ne suis pas le seul à trouver sa mise en scéne differente dans Cape fear,certes je veux bien avouer qu'on reconnait de temps en temps son style,on ne peut tout effacer meme pour un film de commande,mais je là trouve ce coup-ci grandiloquente dans le mauvais sens du terme,voire meme vulgaire.et puis pour une fois que je n'aime pas un Scorcese,on va pas m'en faire une pendule
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Roy, 13125% d'accord avec toi.Roy Neary a écrit : Vas-y, franchis-le !
Il n'y a pas de manichéisme dans ce film. Le personnage de Nolte est un type minable qui perd tout contrôle sur sa vie et qui a commis une faute grave. Le personnage de De Niro est un monstre, mais à bien des égards il est une victime. Il est né une deuxièmè fois grâce à la faute commise par son avocat. Il est une figure incarnée de la faute morale de Nolte.
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