yaplusdsaisons a écrit :Gwennaëlle Simon? Si c'est la blonde qui sort de sciencepo je suis d'accord, mais je crois qu'en fait il s'agit de la belle brune.
Ces filles-là sont en effet souvent insupportables mais le réalisateur n'a pas l'air de se moquer d'elles ou de leurs motifs de se comporter ainsi: il semble sous le charme, du coup on est clément nous aussi (enfin, un peu)
Effectivement : la blonde qui sort de Science-Po, Léna, est incarnée par Aurélia Nolin, et c’est la reine des emmerdeuses… mais je trouve néanmoins que, dans son p’tit genre, la belle Solène en tient aussi une couche, avec ses « principes » un peu folklo (se peloter la première semaine, ce n’est pas « bien »… en revanche, sortir avec deux mecs à la fois, OK).
Pour ma part, et contrairement à toi, je trouve que le réalisateur se moque d’elles, et particulièrement de la Léna, idéalisée pendant les ¾ du film et qui s’avère être une sacrée désillusion à son retour. A mon avis, ces caractères impossibles contribuent à accentuer l’empathie du spectateur pour la dénommée Margot, qui est assurément le point de mire de tout le film (et le regret final du personnage).
Mais on est d’accord :
Conte d’Eté n’est pas le Rohmer le plus salaud envers ses personnages féminins : je trouve que l’aveuglement (mêlé de sottise) des héroïnes du
Beau Mariage ou des
Nuits de La Pleine Lune est particulièrement cruel ; on sent presque le cinéaste ravi de les envoyer droit dans le mur (d’ailleurs, les 2 films culminent sur une scène de « révélation-coup de poing »).
Là, pour le coup, je trouve qu’il n’y a rien de « clément » – à ce propos, dans un numéro des
Cahiers datant de 2004, une cinéaste (Siegrid Alnoy) écrivait ceci : «
la précision et la méticulosité de son regard m’enchantent, mais, dans le même temps, il est celui d’un entomologiste, scrutant ses personnages, des êtres humains, comme des oiseaux en cage sans aucune compassion ».
Je trouve qu’il y a du vrai dans cette réflexion, du moins pour certains films.
yaplusdsaisons a écrit :Je trouve que les hommes, chez Rohmer, sont mangés à une autre sauce: ils n'ont pas d'amis (ou alors c'est l'amitié truquée de deux rapaces), ils sont moins sympathiques (voire jamais...à part Perceval!) et ont moins de circonstances atténuantes que les femmes. C'est peut-être d'ailleurs ça qui me gêne chez ce réalisateur
Je ne suis pas tout à fait d’accord, il y a aussi des rôles masculins attachants et pas forcément trop ambigus: le héros de
La Femme de l’Aviateur (malgré sa relative lourdeur/maladresse) ; le type qui répond à la petite annonce dans
Conte d’Automne… Ou encore le bibliothécaire amoureux (bonne poire) de Félicie dans
Conte d'Hiver.
Mais bon, c’est vrai que l’on est quand même souvent, chez Rohmer, dans un «
petit théâtre de la cruauté » qui peut faire froid dans le dos, en définitive. Cela dit, ce n’est pas une tare : il y a des cinéastes plus «
gentils » dont l’univers est infiniment moins inspirant
