Les Affranchis / Casino (Martin Scorsese)
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- AlexRow
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Pas encore vu Casino, mais, bien qu'ayant vu Les affranchis et ayant apprécié plusieurs choses, j'avoue ne pas trop l'avoir apprécié.AlexRow a écrit :Deux sommets de l'histoire du cinéma. J'ai le sentiment intime que la construction de Affranchis est d'une audace et d'une maîtrise supérieure, mais ces deux films provoquent le même plaisir chez moi et c'est l'essentiel.
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- Doublure lumière
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Je ne pense pas que Casino est moins réaliste ; tout le système de "l'ecrémage des gains" y est parfaitement expliqué par exemple. J'ai retrouvé dans Casino beaucoup de l'univers des livres de James Ellroy qui parle aussi beaucoup de Las Vegas.Addis-Abeba a écrit :Justement il est moins clinquant, plus sincére que Casino, qui ressemble plus à un énorme show qu'un véritable film sur les gangsters.Jihl a écrit : .
Je ne trouve pas dans Les Affranchis les mêmes fulgurances, les même outrances. Il s'agit aussi d'un grand film, mais plus conventionnel à mon sens.
A Las Vegas, les gangsters ne sont pas les mêmes que sur la cote Est, c'est très bien rendu dans Casino comme dans les Parrain de Copppola d'ailleurs. Ce n'est pas le film qui est clinquant, ce sont les mafieux de Las Vegas. Mais c'est vrai que l'on s'éloigne de l'image traditionnel du mafieux "old school".
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Peux-tu expliquer pourquoi ? En dehors de la scène d'ouverture (Battes dans le coffre), la construction des Affranchis est très linéaire et l'utilisation de la voix off assez classique non ?AlexRow a écrit : J'ai le sentiment intime que la construction de Affranchis est d'une audace et d'une maîtrise supérieure
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Bah les comparer, c'est un peu le but de ce topic que je trouve intéressant. Moi ça m'intrigue quand même que Scorsese est fait deux films d'après le même auteur (Nicholas Pileggi) sur des sujets très voisins, avec en partie les mêmes acteurs, voir pour le personnage de Joe Pesci quasiment le même personnage.Addis-Abeba a écrit :Oui et surtout je ne vois pas pourquoi il faudrait les comparer, leur univers et leur traitement différent tellement, que ces deux films sur le fond et même sur le forme sont radicalement différents. Casino étant plus une étude de Las Vegas que des gangsters à proprement parler.
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Deux films que je ne supporte pas: si on pouvait placer un point sur une droite représentant ce pourquoi j’aime le cinéma, Casino et Les Affranchis seraient diamétralement opposés.
Pour synthétiser, ces deux films sont pour moi des symboles de l’esthétique du trop. Quand Casino démarre par exemple, le ton est donné : Scorsese va tout filmer (volonté documentaire), sous tous les angles (il emploie toute la panoplie stylistique – voir les scènes de la salle de jeu avec plongées, gros plans, ralentis, pano etc), mais je n’y vois aucune cohérence (par exemple la bande-son qui fait se succéder en fondu la musique classique et la chanson populaire italienne). Mais surtout, surtout, ça va trop vite. Sur une durée de 2h ça passe mais là, sur la longueur, je ne tiens pas. Et pourtant, le guet-apens final est l’une des scènes qui m’a le plus impressionné. Cette séquence est une leçon de cinéma : montage, choix du point du vue, découpage, cette scène est tellement forte, tellement puissante, j’ai encore mal à la regarder.
Enfin, autant dans Casino j’arrive à trouver un peu d’humanité en Sam, autant je déteste tous les personnages des Affranchis et le regard complaisant de Scorsese envers le milieu.
Je sais que je vais me faire dégommer pour cette dernière phrase mais je n'en démordrai pas.
Pour synthétiser, ces deux films sont pour moi des symboles de l’esthétique du trop. Quand Casino démarre par exemple, le ton est donné : Scorsese va tout filmer (volonté documentaire), sous tous les angles (il emploie toute la panoplie stylistique – voir les scènes de la salle de jeu avec plongées, gros plans, ralentis, pano etc), mais je n’y vois aucune cohérence (par exemple la bande-son qui fait se succéder en fondu la musique classique et la chanson populaire italienne). Mais surtout, surtout, ça va trop vite. Sur une durée de 2h ça passe mais là, sur la longueur, je ne tiens pas. Et pourtant, le guet-apens final est l’une des scènes qui m’a le plus impressionné. Cette séquence est une leçon de cinéma : montage, choix du point du vue, découpage, cette scène est tellement forte, tellement puissante, j’ai encore mal à la regarder.
Enfin, autant dans Casino j’arrive à trouver un peu d’humanité en Sam, autant je déteste tous les personnages des Affranchis et le regard complaisant de Scorsese envers le milieu.
Je sais que je vais me faire dégommer pour cette dernière phrase mais je n'en démordrai pas.
- harry callahan
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Rien à foutre du Nouvel Hollywood.
Ensuite, personnellement, je suis fasciné par certains "monstres humains" divers tels que Jack l'éventreur, Staline ou Hitler. Pour autant, je ne ressens aucune sympathie pour ces hommes, ni ce qu'ils ont fait. Et je ne risque pas de coller une photo d'un de ces personnages chez moi, même pas sur le mur des toilettes.
Et en plus je suis pas commissaire.
Ensuite, personnellement, je suis fasciné par certains "monstres humains" divers tels que Jack l'éventreur, Staline ou Hitler. Pour autant, je ne ressens aucune sympathie pour ces hommes, ni ce qu'ils ont fait. Et je ne risque pas de coller une photo d'un de ces personnages chez moi, même pas sur le mur des toilettes.
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[...]But being this a .44 magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you have to ask yourself one question : "Do I feel lucky ?". Well, do you, punk ?
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Ete fasciné, ne veut pas dire cautionner, et encore moins etre complaisant avec. Il suffit d'ailleurs de voir à quel point le personnage joué par De Niro dans les affranchis est une ordure finie sans foi ni loi, pour s'en convaincre...Boubakar a écrit :Certes, il n'y adhère pas complètement, mais il avoue être fasciné par ce milieu depuis son enfance.harry callahan a écrit :Cent fois non.
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Grillé au poteau. Décidemment, je suis bien souvent d'accord avec ce cher Harryharry callahan a écrit :Rien à foutre du Nouvel Hollywood.
Ensuite, personnellement, je suis fasciné par certains "monstres humains" divers tels que Jack l'éventreur, Staline ou Hitler. Pour autant, je ne ressens aucune sympathie pour ces hommes, ni ce qu'ils ont fait. Et je ne risque pas de coller une photo d'un de ces personnages chez moi, même pas sur le mur des toilettes.
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EDIT: Et pour répondre à la question, quand même, je prends les deux évidemment... mais sur une île déserte, ce sera Casino, un film somme que j'assimile à mon idéal de Cinéma, tout simplement.
- AlexRow
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Je vais simplifier à outrance : toute la première partie donne à la pègre une dimension quasi mythologique. Les procédés narratifs vont dans ce sens et réussissent à rendre évident le lustre que les affranchis pouvaient avoir aux yeux de ceux qui les considéraient comme des héros. Peu à peu, cette vision cède la place à l'aspect destructuré de cette vie sans vrais repères. La fin est frénétique, décousue... on se sent littéralement dans la peau d'un maffieu flippé. La chute des protagonistes est viscéralement rendue par la maîtrise du montage. La construction de Casino y ressemble mais il y a une unité de ton plus forte du début à la fin, notamment avec cette construction en épanalepse (l'explosion de la fin annoncée dès le début). Je vois en Casino une approche plus sereine car le fatum y est explicité d'entrée de jeu. Casino ne m'a pas "retourné" comme les Affranchis. Mais je le répète : je ressens le même plaisir devant les deux films. C'est justement cette diversité qui fait l'intérêt des deux volets de ce diptyque.Jihl a écrit :Peux-tu expliquer pourquoi ?AlexRow a écrit : J'ai le sentiment intime que la construction des Affranchis est d'une audace et d'une maîtrise supérieures
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harry callahan a écrit :Ensuite, personnellement, je suis fasciné par certains "monstres humains" divers tels que Jack l'éventreur, Staline ou Hitler. Pour autant, je ne ressens aucune sympathie pour ces hommes, ni ce qu'ils ont fait. Et je ne risque pas de coller une photo d'un de ces personnages chez moi, même pas sur le mur des toilettes.