Sympathy for the devil / One+One (Jean-Luc Godard - 1968)
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Sympathy for the devil / One+One (Jean-Luc Godard - 1968)
Alors que l'hommage à Jean-Luc Godard bat son plein à Beaubourg, Franck Suzanne se penche sur un des expériences les plus célèbres de JLG : Sympathy for the devil / One+One. Vos avis sur le film et la chronique, c'est sur ce topic !
- Jack Griffin
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Chronique instructive pour moi qui ne connaissait pas grand chose aux histoires internes du groupe en allant voir le film. ça doit aider à mieux apprécier et enrichir la vision de cette session d'enregistrement qui, en tant que telle, m'a paru déjà assez fascinante. Ce que réussi Godard est d'arriver à nous placer comme spectateur privilégié et de nous faire ressentir cette séance de travail comme un moment unique au cours de laquelle nous sommes peu à peu enjoint, de par la longue durée des plans-séquences, à observer chaque détail...C'est passionant et en dit bien plus long qu'une banale interview.
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Re: Sympathy for the devil / One+One (Jean-Luc Godard, 1968)
Ce One + One perd vite de son intérêt au fur et à mesure que le film avance.
Si le fait de se retrouver dans la salle de répétitions et d'enregistrement avec les Stones est fascinant au début et si suivre l'évolution de la chanson Sympathy for the devil, en tant que work in progress, jusqu'à sa forme finale est d'un intérêt documentaire certain, l'expérience peut vite s'avérer fastidieuse. La chanson elle-même peut même devenir insupportable lorsqu'il s'agit de l'écouter au moins 6 ou 7 fois d'affilée, même avec des rythmiques différentes.
Et puis il y a les digressions politiques, qui finissent par se révéler barbantes aussi au bout d'une heure est demie de film...
Ceci-dit, One + One a le mérite de montrer le génie de Godard et surtout son intuition: avec le recul, One + One est un véritable condensé de tout ce qui caractérise les bouleversements et les aspirations de la fin des bouillonnantes années soixante: révolution musicale (l'intrusion de la pop via l'un des groupes phares, Les Rolling Stones), révolution sociale ( révolution sexuelle et intrusion de la pornographie dans la culture de masse, que Godard semble comparer au nazisme), révolution politique (Black panthers, contestation du Vietnam, gauchisme...). Bref, Godard réussit un véritable condensé de l'époque, ce qui n'est pas facile d'effecteur lorsque l'on est contemporain au mouvement.
De plus, par référence à la dernière séquence sur la plage, Godard semble faire son "au revoir" au cinéma: cette caméra surmontée d'une grue, avec une femme morte à ses pieds; la voix off d'un homme qui contemple le tournage et qui annonce "Assez de temps perdu; je pars"; même Godard semble apparaître à la fin et adresser un furtif geste de la main en direction du spectateur. Godard n'annonçait t-il pas pas sa mue, son abandon du cinéma pour sa participation à l'action politique, toujours par le biais de l'image, avec le groupe Dziga Vertov, dans les années qui allaient suivre?
One + One ne serait alors que le film de la transition...
Si le fait de se retrouver dans la salle de répétitions et d'enregistrement avec les Stones est fascinant au début et si suivre l'évolution de la chanson Sympathy for the devil, en tant que work in progress, jusqu'à sa forme finale est d'un intérêt documentaire certain, l'expérience peut vite s'avérer fastidieuse. La chanson elle-même peut même devenir insupportable lorsqu'il s'agit de l'écouter au moins 6 ou 7 fois d'affilée, même avec des rythmiques différentes.
Et puis il y a les digressions politiques, qui finissent par se révéler barbantes aussi au bout d'une heure est demie de film...
Ceci-dit, One + One a le mérite de montrer le génie de Godard et surtout son intuition: avec le recul, One + One est un véritable condensé de tout ce qui caractérise les bouleversements et les aspirations de la fin des bouillonnantes années soixante: révolution musicale (l'intrusion de la pop via l'un des groupes phares, Les Rolling Stones), révolution sociale ( révolution sexuelle et intrusion de la pornographie dans la culture de masse, que Godard semble comparer au nazisme), révolution politique (Black panthers, contestation du Vietnam, gauchisme...). Bref, Godard réussit un véritable condensé de l'époque, ce qui n'est pas facile d'effecteur lorsque l'on est contemporain au mouvement.
De plus, par référence à la dernière séquence sur la plage, Godard semble faire son "au revoir" au cinéma: cette caméra surmontée d'une grue, avec une femme morte à ses pieds; la voix off d'un homme qui contemple le tournage et qui annonce "Assez de temps perdu; je pars"; même Godard semble apparaître à la fin et adresser un furtif geste de la main en direction du spectateur. Godard n'annonçait t-il pas pas sa mue, son abandon du cinéma pour sa participation à l'action politique, toujours par le biais de l'image, avec le groupe Dziga Vertov, dans les années qui allaient suivre?
One + One ne serait alors que le film de la transition...
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Re: Sympathy for the devil / One+One (Jean-Luc Godard, 1968)
Je trouve, pour ma part, le film toujours intéressant, où des artistes au sommet de leur art (le Godard et les Stones dans les années 60) semblent en symbiose.
Néanmoins, il faudrait que je le revoie.
Néanmoins, il faudrait que je le revoie.
Mother, I miss you
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Re: Sympathy for the devil / One+One (Jean-Luc Godard - 1968
Les inserts politiques ont pris un gros coup de vieux (tant qu'à prendre le Godard militant, je le préfère dans 2 ou 3 choses que je sais d'elle, par exemple) mais pour ce qui est de la partie Stones, alors là, c'est le pied intégral. Il a réussi une des deux plus fabuleuses captation de naissance d'une chanson que je connaisse. L'autre étant le documentaire d'exception sur la création de Initials B.B. par Gainsbourg et ses arrangeurs anglais. Egalement de 1968.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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