Les livres impossibles à adapter au cinéma ?

Ouf Je Respire · Message par **Ouf Je Respire** » 21 août 03, 23:37

Il parait que Kubrick a essayé d'adapter Le parfum, mais il a capitulé.

Sinon un bouquin que je ne vois pas adaptable tellement l'expérience est mentale est L'étranger de Camus.

Message par **Jeremy Fox** » 22 août 03, 09:11

Memento a écrit :
lowtec a écrit :Fante a malheureusement déjà été adapté, mais par des européens :
http://www.imdb.com/Title?0098615
Il a par ailleurs complètement abandonné sa carrière d'écrivain pour travailler pour Hollywood, ce qui l'a perdu. Seul son ultime livre, Rêves de Bunker Hill, retrouve le souffle des premiers à mon avis.
Merci pour le lien. Effectivement, ça à l'air d'être un ratage cette adaptation de Bandini.

Un ratage total effectivement

Message par **Jeremy Fox** » 22 août 03, 09:11

Nikita a écrit :C'est accorder beaucoup d'importance à "l'histoire" dans le livre ou dans le film non ?

Or ce n'est pas mon cas

Tout pareil ! Ouf !!!

Message par **Jeremy Fox** » 22 août 03, 09:13

harry callahan a écrit :
Memento a écrit :Il faudrait peut-être inventer des salles de cinéma avec diffuseurs d'odeurs intégrés dans les murs.
Justement non : le bouquin n'use pas de ces artifices, il est "simplement" remarquablement écrit. C'est ça qui me fait dire qu'il est inadapatable, il faudrait un talent au moins égal pour retranscrire toutes ces odeurs inexistantes qui envahissent pourant le lecteur autant que Grenouille. Sans oublier sa monomanie et son abscence totale d'humanité.

Serais je le seul à n'avoir que moyennement apprécié ce roman, je me le demande ?

Zelda Zonk · Message par **Zelda Zonk** » 22 août 03, 09:30

Jeremy Fox a écrit : Serais je le seul à n'avoir que moyennement apprécié Le parfum, je me le demande ?

Y'aurait pas du bannissement dans l'air là ?

Message par **Jeremy Fox** » 22 août 03, 09:35

Ouf Je Respire a écrit :tellement l'expérience est mentale est L'étranger de Camus.

Visconti l'a fait mais c'est son seul film que je n'ai pas vu.

Billy Budd · Message par **Billy Budd** » 22 août 03, 09:38

Jeremy Fox a écrit :
harry callahan a écrit :
Justement non : le bouquin n'use pas de ces artifices, il est "simplement" remarquablement écrit. C'est ça qui me fait dire qu'il est inadapatable, il faudrait un talent au moins égal pour retranscrire toutes ces odeurs inexistantes qui envahissent pourant le lecteur autant que Grenouille. Sans oublier sa monomanie et son abscence totale d'humanité.
Serais je le seul à n'avoir que moyennement apprécié ce roman, je me le demande ?

Ca devient lassant !

Je ne dirais pas que c'est mauvais, loin de là, mais bon oui pas mal ....

Message par **Jeremy Fox** » 22 août 03, 09:39

Nikita a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Serais je le seul à n'avoir que moyennement apprécié ce roman, je me le demande ?
Ca devient lassant !

Je ne dirais pas que c'est mauvais, loin de là, mais bon oui pas mal ....

Pas mal est le mot qui me serait venu à l'esprit si on m'avait demandé mon avis sur le Susskind.

Bon Nikita, l'un de nous est désormais en trop sur ce forum, ça fait un peu écho

Zelda Zonk · Message par **Zelda Zonk** » 22 août 03, 09:44

Effectivement, c'est pas une rumeur... :

Joel Schumacher n'en finit pas d'annoncer de nouveaux tournages. Dans les mois à venir, il devrait enchainer un remake du classique A Star is Born, le lancement de son thriller The number 23, et le tournage d'une nouvelle production, Social Crimes. Toujours plus aventureux, il prévoit aussi une adaptation du livre culte de Jack Kerouac, Sur la route, apparemment avec Russel Banks au scénario. Le web bruisse de rumeurs : collaboration avec Francis Ford Coppola, Brad Pitt en vedette. Affaire à suivre…

Billy Budd · Message par **Billy Budd** » 22 août 03, 09:55

Jeremy Fox a écrit : Bon Nikita, l'un de nous est désormais en trop sur ce forum, ça fait un peu écho

Dimanche, 5 h du matin derrière la Sainte Chapelle - je te laisse le choix de l'arme

Zelda Zonk · Message par **Zelda Zonk** » 22 août 03, 10:03

Le problème dans "l'affaire" Kerouac c'est qu'on demande à un type (Schumacher), dont le point culminant de la filmographique n'est rien d'autre que... Batman, d'adapter ça :

L'endroit était vide, nous étions les premiers clients, il n'était que dix heures. Sharing apparut, aveugle, mené par la main jusqu'au clavier. C'était un anglais, d'aspect distingué, un col blanc, empesé, assez costaud, blond, d'une grâce très nuit d'été britannique qui perça dès les premières mesures d'une douceur ondoyante qu'il joua, tandis que le contre-bassiste s'inclinait respectueusement vers lui et pinçait la cadence. Le batteur, Denzil Best, était assis, immobile, à part ses poignets qui claquaient les balais. Et Shearing commença à se balancer – un sourire apparu sur son visage extatique – à se balancer sur le tabouret du piano, d'arrière en avant, lentement d'abord, puis le rythme s'accéléra et il se mit à se balancer rapidement, le pied gauche bondissant avec la batterie, à balancer son cou avec mille contorsions, couchant son visage jusque sur les touches, rejetant ses cheveux en arrière, ses cheveux dépeignés maintenant, et commença à transpirer. La musique s'emballa. Le contrebassiste faisait le dos rond et dérouillait son instrument de plus en plus vite, il semblait que ce fût de plus en plus vite, pas autre chose. Shearing commença à plaquer des accords ; c'était un déluge somptueux et majestueux qui déferlait du piano, on aurait dit que l'homme n'avait pas le temps de les mettre en ordre. Ils déferlaient sans relâche comme un océan. Les types lui gueulaient : "Go !". Dean était en nage ; la sueur dégouttait de son col. "Le voilà, c'est lui ! Ce vieux Dieu ! Ce vieux Dieu Shearing ! Oui ! Oui ! Oui !". Et Shearing savait qu'il avait ce dingue derrière lui, il pouvait entendre le moindre des hoquets et des imprécations de Dean, il pouvait le deviner bien qu'il ne pût le voir. "C'est ça ! fit Dean. Oui !". Shearing sourit ; il se balançait. Shearing se leva du piano, ruisselant de transpiration ; c'était en 1949, à sa grande époque, avant qu'il ne devienne tiède et commercial. Quand il fut parti, Dean désigna du doigt le siège vide. "Le siège vide de Dieu", dit-il. Sur le piano était posé un cuivre ; son reflet d'or jouait étrangement sur la fresque d'une caravane dans le désert qui couvrait le mur derrière la batterie. Dieu n'était plus là ; on se recueillait dans le silence de son départ. C'était une nuit pluvieuse. C'était une nuit mythiquement pluvieuse. Dean terrifié roulait des yeux en bille de loto. Celle loufoquerie ne conduirait nulle part. Je ne savais pas ce qui m'arrivait et, soudain, je me rendis compte que c'était tout bonnement le thé qu'on était en train de fumer ; Dean s'en était procuré à New York. Cela me fit penser que tout pouvait arriver – j'étais dans cet état où l'on sait que tout est décidé à jamais.

Ou encore ça :

Soudain, comme dans une vision, je vis Dean, ange de feu, frissonnant, effroyable, venir à moi tout palpitant sur la route, s'approcher comme un nuage, à une vitesse énorme, me poursuivre dans la plaine tel le Voyageur au Suaire, et fondre sur moi. Je vis son visage immense au-dessus des plaines avec son idée fixe démentielle et décharnée et ses yeux rayonnants ; je vis ses ailes ; je vis sa vieille guimbarde, son char d'où jaillissaient des milliers d'étincelles et de flammes ; je la vis qui embrasait tout sur son parcours, qui se frayait même sa propre route et passait à travers le maïs, les villes, anéantissait les ponts, asséchait les fleuves. Elle venait de l'Ouest comme la colère. Je compris que Dean était de nouveau saisi de folie. Plus question qu'il expédie de l'argent à aucune de ses épouses s'il avait retiré toutes ses économies de la banque et acheté une auto. Tout était cuit, les carottes et le reste. Derrière lui, fumaient des ruines carbonisées. Il fonçait de nouveau vers l'Ouest à travers le continent gémissant et terrible, et bientôt il allait arriver.

Et c'est comme ça pendant 437 pages...

Comment voulez-vous après ça ne pas être écoeuré et ne pas avoir envie de troquer votre Pass Cinéma contre une carte d'abonnement à la bibliothèque ?...

Zelda Zonk · Message par **Zelda Zonk** » 22 août 03, 10:37

Apparemment, les ayant-droits de Salinger refusent de vendre les droits du bouquin pour une adaptation cinématographique. A l'origine, le projet devait être confié à Wes Anderson (The Royal Tennenbaums) avec Tobey Maguire dans le rôle de Holden Caufield.

I can't believe I hadn't read this book before. I never got to read it in high school, which is when most people read it. It sat on my list of books to read for years. I picked it up last week and read it in like three days. There's a reason why most classics are called that. If you don't know the story, this book is about 16 year old Holden Caulfield's journey in the city, and on a larger scale, into manhood. My brother was telling me the other day that Salinger's estate refuses to give anyone the rights to film it. I find that both good and bad. It's good because no one will ever be able to ruin this beautiful peace of literature with a crappy movie. It's sad because with a good screenplay, this could be one fantastic movie. I guess that's why I like reading so much. You get to make a movie in your mind with an unlimited amount of resources. The only limit is one's imagination. I think that's why the book is almost always better than the movie. Anyways, if you haven't read this book, you are definitely missing out. It's pretty short and cheap too, so don't let that hold you back.

-Kaonashi- · Message par **-Kaonashi-** » 22 août 03, 10:41

Swan a écrit :
-Kaonashi Yota- a écrit :De ce point de vue, il serait intéressant de faire un film sur la vie d'Edgar Allan Poe, vu qu'il s'est marié à une fille de 14 ans, alors que lui en avait 30 (voire un peu plus).
Un projet que Sylvester Stallone veut monter depuis vingt ans environ.

Naaaaaan ?
Dans ses mains, je ne sais pas ce que ça risquerait de donner, mais s'il a un bon scénar dessus, et un réal qui convienne bien au projet (Tim Burton, ou alors moi

), ça pourrait faire un excellent film, bien sombre, déséspéré...

-Kaonashi- · Message par **-Kaonashi-** » 22 août 03, 10:45

Ouf Je Respire a écrit :Il parait que Kubrick a essayé d'adapter Le parfum, mais il a capitulé.

Et il n'est pas le seul ! Apparemment, parmi les réalisateurs qui se sont penchés sur le projet, il y a aussi Scorsese, Tim Burton, Ridley Scott, Michael Mann, etc...
Aux dernières nouvelles, ce serait un réalisateur moyen, un faiseur, qui serait en passe de réaliser l'adaptation...

Bob Harris · Message par **Bob Harris** » 22 août 03, 10:54

Memento a écrit :Le problème dans "l'affaire" Kerouac c'est qu'on demande à un type (Schumacher), dont le point culminant de la filmographique n'est rien d'autre que... Batman.

Faut arrêter la mauvaise foi. tu cites son plus mauvais film, mais Schumacher a aussi fait des bons films. Désolé de le défendre mais je ne pense pas qu'il mérite une réputation aussi négative.