Tu m'inquiètes, je viens d'acheter Gloria Mais c'est vrai que j'ai adoré tous les Cassavetes que j'ai vus jusqu'à présent. Opening night, mon premier, garde une place à part dans mon coeur, mais je dois avouer que l'énergie fiévreuse de Shadows le place à égalité.phylute a écrit :Une femme sous influenceBoubakar a écrit :Je commence mon cycle Cassavetes avec :
Shadows
j'ai beaucoup aimé cette chronique du New-York des années 50, où le jeu des acteurs parait improvisé, on les voit presque se chercher pendant les scènes
Par contre, leur accent Neww-yorkais fait que c'est pas facile à comprendre, même en lisant les sous-titres anglais.
Selon vous, quel est le meilleur de Cassavetes ?
J'aime au plus haut point tous ses films, sauf Gloria auquel je n'arrive pas à accrocher
John Cassavetes (1929-1989)
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Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, les amateurs de Cassavettes aiment beaucoup ce film ! Je ne sais pas, peut-être ne l'ais-je jamais vu au bon moment car objetivement je pense que le film est très bon.Jack Sullivan a écrit : Tu m'inquiètes, je viens d'acheter Gloria Mais c'est vrai que j'ai adoré tous les Cassavetes que j'ai vus jusqu'à présent. Opening night, mon premier, garde une place à part dans mon coeur, mais je dois avouer que l'énergie fiévreuse de Shadows le place à égalité.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Husbands. Comme Phylute, et bizarrement, je n'apprécie que moyennement Gloria.Boubakar a écrit :Selon vous, quel est le meilleur de Cassavetes ?
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J'ai vu trop peu de films de Cassavettes pour pouvoir dire que tel film est son meilleur, mais ce qui est sûr, c'est qu'Husbands fait partie de mes films fétiches.
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Gloria
Et hop, film du mois ! Pour l'instant en tout cas.
Un film qui colle aux tripes dès son entame et qui est sublime.
Il y a des scènes absolument formidables .
J'adore le moment où, au début,
J'ai trouvé aussi que la musique était très bien, toujours à propos.
Et hop, film du mois ! Pour l'instant en tout cas.
Un film qui colle aux tripes dès son entame et qui est sublime.
Il y a des scènes absolument formidables .
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La ballade des sans-espoirs (John Cassavetes, 1961)
Un Cassavetes qui m'intrigue et que j'ai jamais vu : "Too late Blues"/"La ballade des sans-espoirs" avec Stella Stevens.
Quelqu'un l'a-t-il vu ? Existe-il en Z1 ?
Merci d'avance !
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Re: Quelqu'un connait "La ballade des sans-espoirs"
Ben oui Banane ! (pardon, je n'ai pas pu résister)Banane a écrit :Quelqu'un l'a-t-il vu ?
C'est un film de commande, moins personnel et donc assez éloigné de Shadows ou de Faces par exemple.
Pour le zone 1, je ne crois pas.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Opening Night (John Cassavetes, 1977) :
7.5/10
_______________
Déconcertant. Vu en vo sans sous-titres français, j'ai passé le plus clair de mon temps à lire de l'anglais. Et j'ai eu le sentiment de ne pas tout comprendre. De naviguer en eaux troubles. Entre cauchemar ou réalité. De nager entre les relations floues et les amours hésitantes de Myrtle. En plein désarroi, ce personnage erre et pas étonnant que je suive son chemin. C'est presque une invitation à la dérive, une main tendu et serré, celle de Myrtle, qui nous pousse dans les retranchements de la narration, vers des recoins assombris, ambigus que la mise en scène agitée, naturelle, angoissée, accolée à l'histoire, et donc parfaitement en adéquation avec son sujet accompagne avec brillance.
C'est mon premier Cassavetes. Et il m'a laissé d'abord sans voix. Difficile de mettre des mots sur ce que j'avais cru ne pas comprendre. Tout aussi dur est d'en mettre sur un ressenti partagé entre désorientation, incompréhension et admiration. Incompréhension quant à cette souffrance du mal vieillir que je n'ai pas encore appréhendée et qui me reste étrangère, étrange, éloignée, difficile à cerner. Admiration pour le jeu des comédiens/acteurs, la malicieuse et pertinente association entre la scène du théâtre et la "vraie" vie des personnages, entre la réalité et le rêve cauchemar.
J'ai bien senti que le film avait de la puissance sous le capot, que je ne l'ai qu'approximativement apprécié et qu'il me faudra le revoir, plus tard, plus âgé, pour le siroter à sa juste valeur.
7.5/10
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Déconcertant. Vu en vo sans sous-titres français, j'ai passé le plus clair de mon temps à lire de l'anglais. Et j'ai eu le sentiment de ne pas tout comprendre. De naviguer en eaux troubles. Entre cauchemar ou réalité. De nager entre les relations floues et les amours hésitantes de Myrtle. En plein désarroi, ce personnage erre et pas étonnant que je suive son chemin. C'est presque une invitation à la dérive, une main tendu et serré, celle de Myrtle, qui nous pousse dans les retranchements de la narration, vers des recoins assombris, ambigus que la mise en scène agitée, naturelle, angoissée, accolée à l'histoire, et donc parfaitement en adéquation avec son sujet accompagne avec brillance.
C'est mon premier Cassavetes. Et il m'a laissé d'abord sans voix. Difficile de mettre des mots sur ce que j'avais cru ne pas comprendre. Tout aussi dur est d'en mettre sur un ressenti partagé entre désorientation, incompréhension et admiration. Incompréhension quant à cette souffrance du mal vieillir que je n'ai pas encore appréhendée et qui me reste étrangère, étrange, éloignée, difficile à cerner. Admiration pour le jeu des comédiens/acteurs, la malicieuse et pertinente association entre la scène du théâtre et la "vraie" vie des personnages, entre la réalité et le rêve cauchemar.
J'ai bien senti que le film avait de la puissance sous le capot, que je ne l'ai qu'approximativement apprécié et qu'il me faudra le revoir, plus tard, plus âgé, pour le siroter à sa juste valeur.
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- Dédé du Pacifique
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C'est à peu près ce que j'ai aussi éprouvé en voyant ce film. Je suspends mon jugement, n'étant pas même sûr de ce que je viens de ressentir.
J'ai vu Shadows, Faces, Une femme sous influence, Meurtre d'un bookmaker chinois (un film que je n'ai compris que grâce au contre-exemple qu'un Scorcese en a proposé plus tard -même si le contre-exemple c'est plutôt le Cassavetes) Opening Night et Gloria.
Tous m'ont échappé -hormis Gloria et Meurtre... dans la mesure où ces deux-là permettent d'apprécier le décalage entre le genre très codifié dans lequel ils sont censés s'inscrire et la subversion que le cinéaste inflige à l'égard de ce genre même qui est donc le polar.
Shadows m'avait emballé aussi: j'avais trouvé que pour une fois un cinéaste ne disait pas de bêtise sur les questions de racisme.
J'ai tenté de revoir les autres mais c'était sans doute encore trop tôt: j'étais exténué dès les premières images.
J'ai vu Shadows, Faces, Une femme sous influence, Meurtre d'un bookmaker chinois (un film que je n'ai compris que grâce au contre-exemple qu'un Scorcese en a proposé plus tard -même si le contre-exemple c'est plutôt le Cassavetes) Opening Night et Gloria.
Tous m'ont échappé -hormis Gloria et Meurtre... dans la mesure où ces deux-là permettent d'apprécier le décalage entre le genre très codifié dans lequel ils sont censés s'inscrire et la subversion que le cinéaste inflige à l'égard de ce genre même qui est donc le polar.
Shadows m'avait emballé aussi: j'avais trouvé que pour une fois un cinéaste ne disait pas de bêtise sur les questions de racisme.
J'ai tenté de revoir les autres mais c'était sans doute encore trop tôt: j'étais exténué dès les premières images.
- MJ
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Minnie et Moskowitz grâce à son passage sur cinecinema.
Ah ben tiens puisqu'on en parle, nul doute que Tarantino ait vu ce film, p'têtre bien Woody aussi (Broadway Danny Rose!).
Pour ce qui est de l'oeuvre en soi on est en plein dans cette thématique du refus de la solitude, qui pousse à la recherche de l'Autre. Les rapports sont toujours foireux, douloureux, mais on ne peut pas faire sans. Une vision pessimiste de l'existence donc (Minnie qui ne peut présenter son "amant" à son groupe social habituel à l'entrée du dancing, Cassavetes en beauf arriviste, le regard sur les laissés pour comptes), pourtant loin du portrait "au vitriol" ou d'un quelconque misérabilise. Le film baigne plutôt dans une douce mélancolie, une nonchalance qui évite le pathos. Il possède son propre rythme, dans lequel il faut entrer mais qui promet mille petits plaisirs, quelques grosses joies sur le chemin.
Vraiment très beau, à l'image de cette discussion autour d'une table à bâtons rompus comme on en fait plus: posée, cruelle, faussement apaisée doucement angoisée, triste et fatiguée.
Pas l'un de ses gros chocs ahuris mais tout aussi indispensable que le reste.
Ah ben tiens puisqu'on en parle, nul doute que Tarantino ait vu ce film, p'têtre bien Woody aussi (Broadway Danny Rose!).
Pour ce qui est de l'oeuvre en soi on est en plein dans cette thématique du refus de la solitude, qui pousse à la recherche de l'Autre. Les rapports sont toujours foireux, douloureux, mais on ne peut pas faire sans. Une vision pessimiste de l'existence donc (Minnie qui ne peut présenter son "amant" à son groupe social habituel à l'entrée du dancing, Cassavetes en beauf arriviste, le regard sur les laissés pour comptes), pourtant loin du portrait "au vitriol" ou d'un quelconque misérabilise. Le film baigne plutôt dans une douce mélancolie, une nonchalance qui évite le pathos. Il possède son propre rythme, dans lequel il faut entrer mais qui promet mille petits plaisirs, quelques grosses joies sur le chemin.
Vraiment très beau, à l'image de cette discussion autour d'une table à bâtons rompus comme on en fait plus: posée, cruelle, faussement apaisée doucement angoisée, triste et fatiguée.
Pas l'un de ses gros chocs ahuris mais tout aussi indispensable que le reste.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Re: Notez les films Naphtas- Janvier 2009
Opening night (Cassavetes)
Un film assez immense sur l'art, qui se fond dans la vie, sur le temps qui passe, sur la vieillesse, sur la souffrance.
Opening night développe une densité exceptionnelle de thèmes, avec une aisance confondante. Car on a toujours l'impression d'un flot continu de gestes et de paroles, tout coule de source. Et Cassavetes dévoile une énergie, une euphorie assez admirables. Si le film est rude, brûlant, éprouvant parfois, il reste toujours l'impression d'une force, d'une légereté vertigineuse, les personnages, malgré leurs failles, étant toujours portés par leurs passions, leur tendresse, leur affection.
Gena Rowlands est évidemment éblouissante. Le drame inaugural est un symbole, un catalyseur d'une réflexion, d'une angoisse décisives. Son cheminement poignant bouleverse, il offre une nudité magistrale, une fragilité de tous les instants. Ce trouble est d'abord brutal et ingérable, mais c'est cette crise, au bout du tunnel, va lui offrir une apothéose libératrice.
Son jeu est d'un naturel déconcertant et foudroyant. Il magnifie une confusion entre cinéma, théâtre, et vie quotidienne...son regard est si proche, son attitude si touchante, que toujours on est saisi, incapable de prendre de la distance. Cassavetes célèbre l'instant, la fierté d'être submergé par son émotion, et c'est le triomphe d'une vision passionnée de l'existence.
Opening night reflète aussi la nécessité pour Cassavetes de travailler autour d'un groupe resserré et soudé. Si bien que souvent, on ne sait plus très bien si la troupe joue, répète...la spontanéité et fulgurante. Le dernier face à face Cassavetes/Rowlands, prodigieux, hilarant, et saisissant, est particulièrement caractéristique de cet état d'esprit. La simplicité des retrouvailles du final scellent définitivement une complicité généreuse. Indispensable.
Cassavetes pose toujours la question des relations humaines...en se mettant en danger, l'équilibre du film ne tenant qu'à un fil, il sublime la vérité des liens, la puissance quotidienne de nos sentiments. Dans un tourbillon qui se renouvelle sans cesse.
Un film assez immense sur l'art, qui se fond dans la vie, sur le temps qui passe, sur la vieillesse, sur la souffrance.
Opening night développe une densité exceptionnelle de thèmes, avec une aisance confondante. Car on a toujours l'impression d'un flot continu de gestes et de paroles, tout coule de source. Et Cassavetes dévoile une énergie, une euphorie assez admirables. Si le film est rude, brûlant, éprouvant parfois, il reste toujours l'impression d'une force, d'une légereté vertigineuse, les personnages, malgré leurs failles, étant toujours portés par leurs passions, leur tendresse, leur affection.
Gena Rowlands est évidemment éblouissante. Le drame inaugural est un symbole, un catalyseur d'une réflexion, d'une angoisse décisives. Son cheminement poignant bouleverse, il offre une nudité magistrale, une fragilité de tous les instants. Ce trouble est d'abord brutal et ingérable, mais c'est cette crise, au bout du tunnel, va lui offrir une apothéose libératrice.
Son jeu est d'un naturel déconcertant et foudroyant. Il magnifie une confusion entre cinéma, théâtre, et vie quotidienne...son regard est si proche, son attitude si touchante, que toujours on est saisi, incapable de prendre de la distance. Cassavetes célèbre l'instant, la fierté d'être submergé par son émotion, et c'est le triomphe d'une vision passionnée de l'existence.
Opening night reflète aussi la nécessité pour Cassavetes de travailler autour d'un groupe resserré et soudé. Si bien que souvent, on ne sait plus très bien si la troupe joue, répète...la spontanéité et fulgurante. Le dernier face à face Cassavetes/Rowlands, prodigieux, hilarant, et saisissant, est particulièrement caractéristique de cet état d'esprit. La simplicité des retrouvailles du final scellent définitivement une complicité généreuse. Indispensable.
Cassavetes pose toujours la question des relations humaines...en se mettant en danger, l'équilibre du film ne tenant qu'à un fil, il sublime la vérité des liens, la puissance quotidienne de nos sentiments. Dans un tourbillon qui se renouvelle sans cesse.