La vie est belle
Je me sentais un peu lasse et déprimée hier soir, et comme mon chocolat avait justement choisit ce jour pour perdre ses vertus thérapeutiques (cette saloperie m’a surtout rendu nauséeuse), il ne me restait plus qu’une seule issue : découvrir le film qu’on présente souvent comme l’antidépresseur miracle. Conclusion : j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps du début à la fin du film, mais je me suis endormie apaisée et heureuse ! Merci Capra !
On a beau lui reprocher son optimiste abusif, Frank Capra a décidément le don de rendre heureux, et dans un monde comme le nôtre, dieu sait que ce n’est pas rien. Alors bien sûr, les gens sont rarement aussi bons et reconnaissants, bien sûr, un ange sans ailes venu de nul part ne nous sauve pas toujours du suicide, bien sûr, il est difficile de trouver une épouse aussi dévouée et aimante, comme il est difficile de faire ainsi le bien autour de soi et avec tant de naturel. Mais n’oublions pas que le film prend avant tout la forme d’un conte de Noël, et que ce n’est pas tant la vraisemblance qui importe, mais plutôt la moralité qui s’en dégage, et ici elle est plutôt claire : « Personne ne mérite la mort plus que la vie. On ne peut pas rater sa vie. Il faut faire le bien autour de soi, et se réjouir de tous ces petits riens que l’argent n’achète pas et qui valent tellement. Un homme ne connaît pas l’échec s’il a des amis. Bref, aimons-nous les uns les autres. » Vu de là, le film semblerait indigeste car débordant d’optimiste crémeux, et pourtant ce n’est pas le cas : jamais il ne sombre dans le sentimentalisme facile et excessif, au contraire, il dépeint avec brio tous ces sentiments universels qui nous habitent quelle que soit l’époque ou le milieu social, et on s’identifie sans peine aux personnages. Que ce soit Noël ou pas, la magie opère, et c’est un vrai délice.
9/10