Eric Rohmer (1920-2010)
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Ci-dessous, un entretien mené par Claude-Jean Philippe avec Rohmer au moment de la sortie des Nuits de la pleine lune.
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... n-09091984
Un parfait complément au film.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Merci ! Et merci aussi pour la vidéo de Luchini. J'en ai eu des crampes d'estomac.
Concernant La collectionneuse, je ne pourrais jamais dire à quel point je trouve ce film merveilleux.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Vu La Femme de l'Aviateur.
Un film à première vue aussi "léger" et aéré (dans tous les sens du terme) que Les Nuits de la pleine Lune était rigoureux et implacable, avec de surcroit peu de scènes en extérieur.
Ça m'a donné une envie folle de passer aux Buttes-Chaumont à ma prochaine escapade parisienne, théâtre ici de la grosse scène centrale du long-métrage. A ce titre, elle se place en totale opposition à l'autre "moment de bravoure" : l'explication finale dans la chambre de bonne très exiguë de Marie Rivière ("explication au sommet" si je puis dire !). A côté de cela, chaque film de Rohmer semble avec le temps offrir également une vision précieuse sur l'époque du tournage. En partie dans la manière dont les lieux sont investis et dans la durée des plans qui nous laissent le loisir de saisir une foule de détails dans le cadre. D'autant plus sur ce film-ci qui montre une certaine propension à la flânerie.
Marie Rivière est très bien et propose une interprétation vraiment carrée, loin à mon sens des éternelles critiques de l'inconstance des acteurs chez le réalisateur. En fait, il n'y a eu guère que dans Le Rayon Vert que Rohmer ait ouvertement encouragé l'improvisation de ses interprètes. D'où le contraste avec cette même Marie Rivière qui officiera également dans le film de 1987. J'avoue par ailleurs être tombé sous le charme de la jeune Anne-Laure Meury, dont la diction rappelle de façon troublante Arielle Dombasle (j'ai même pensé à un lien de parenté à un moment). Le très tôt disparu Philippe Marlaud confirmait quant à lui sa prestation dans Passe ton Bac d'abord.
Bon, le prochain sur la liste c'est L'Amie de mon ami, histoire de boucler le cycle des Comédies et Proverbes.
Un film à première vue aussi "léger" et aéré (dans tous les sens du terme) que Les Nuits de la pleine Lune était rigoureux et implacable, avec de surcroit peu de scènes en extérieur.
Ça m'a donné une envie folle de passer aux Buttes-Chaumont à ma prochaine escapade parisienne, théâtre ici de la grosse scène centrale du long-métrage. A ce titre, elle se place en totale opposition à l'autre "moment de bravoure" : l'explication finale dans la chambre de bonne très exiguë de Marie Rivière ("explication au sommet" si je puis dire !). A côté de cela, chaque film de Rohmer semble avec le temps offrir également une vision précieuse sur l'époque du tournage. En partie dans la manière dont les lieux sont investis et dans la durée des plans qui nous laissent le loisir de saisir une foule de détails dans le cadre. D'autant plus sur ce film-ci qui montre une certaine propension à la flânerie.
Marie Rivière est très bien et propose une interprétation vraiment carrée, loin à mon sens des éternelles critiques de l'inconstance des acteurs chez le réalisateur. En fait, il n'y a eu guère que dans Le Rayon Vert que Rohmer ait ouvertement encouragé l'improvisation de ses interprètes. D'où le contraste avec cette même Marie Rivière qui officiera également dans le film de 1987. J'avoue par ailleurs être tombé sous le charme de la jeune Anne-Laure Meury, dont la diction rappelle de façon troublante Arielle Dombasle (j'ai même pensé à un lien de parenté à un moment). Le très tôt disparu Philippe Marlaud confirmait quant à lui sa prestation dans Passe ton Bac d'abord.
Bon, le prochain sur la liste c'est L'Amie de mon ami, histoire de boucler le cycle des Comédies et Proverbes.
Dernière modification par cinéfile le 10 mai 21, 22:29, modifié 2 fois.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Un opus mineur mais pas mineur à la Woody Allen quand Woody Allen est mineur : mineur à la Rohmer, c'est-à-dire d'un haut intérêt quoiqu'il en soit.
D'ailleurs je viens de redécouvrir Les Amours d'Astrée et de Céladon avec éblouissement. Un des grands films des années 2000, d'une fraîcheur, d'une originalité et d'un culot affolants (seule réserve : le dvd n'est pas à la hauteur de ce que j'avais vu sur l'écran à sa sortie).
Je pense que je tiens mon film du mois.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Bon courage, il est loin le temps ou Rohmer pouvait y tourner tranquillou
Sinon, je me demande s'il ne s'agit pas de mon préféré du cycle Comédies et proverbes. On sent qu'on est à la jonction entre deux époques, et le film conserve une sorte d'innocence un peu adolescente très plaisante.
Comme tu l'écris, Marie Rivière y est également très bien, et à titre personnel, nettement plus supportable que dans Le rayon vert, film qui ne passe toujours pas dans mon cerveau.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Jacques ?
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Lourcelles ? Non, moi c'est Dadal. Jacques Dadal si tu veux.
Je ne serai pas du tout aussi dur que lui, car même le moins bon Rohmer se regarde sans pousser des cris d'orfraie, mais force est d'admettre que ce film me fait l'effet d'une pilule très amère. Et ce qui m'en reste principalement, en dehors du parti pris de l'interprétation, c'est son côté hautement théorique. Pour une thématique qui lorgne furieusement du côté des sens et de l'abandon, j'y avais plutôt vu un petit guide guindé et programmatique.
Je ne serai pas du tout aussi dur que lui, car même le moins bon Rohmer se regarde sans pousser des cris d'orfraie, mais force est d'admettre que ce film me fait l'effet d'une pilule très amère. Et ce qui m'en reste principalement, en dehors du parti pris de l'interprétation, c'est son côté hautement théorique. Pour une thématique qui lorgne furieusement du côté des sens et de l'abandon, j'y avais plutôt vu un petit guide guindé et programmatique.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
C'est difficile à dire pour moi car il a été mon premier Rohmer (EDIT en fait ce fut Perceval Le Gallois vu à la télé mais dont j'avais pas compris grand chose, à part l'originalité du parti-pris artistique -et surtout, je ne me disais pas que je voyais là mon premier Rohmer) et je l'ai vu au cinéma à sa sortie (en même temps à peu près sortait Mélo, de Resnais : elle était bien la rentrée 1986).El Dadal a écrit : ↑10 mai 21, 20:54 Lourcelles ? Non, moi c'est Dadal. Jacques Dadal si tu veux.
Je ne serai pas du tout aussi dur que lui, car même le moins bon Rohmer se regarde sans pousser des cris d'orfraie, mais force est d'admettre que ce film me fait l'effet d'une pilule très amère. Et ce qui m'en reste principalement, en dehors du parti pris de l'interprétation, c'est son côté hautement théorique. Pour une thématique qui lorgne furieusement du côté des sens et de l'abandon, j'y avais plutôt vu un petit guide guindé et programmatique.
J'avais été immédiatement conquis et quasi exalté par la conclusion. Il m'a fallu cette rétrospective perso (motivée par l'acquisition du coffret Potemkine) pour, en effet, sentir la dimension "impro" du film, faisant contraste avec les textes "au cordeau" des autres œuvres.
Alors "guindé", je ne crois pas. Mais il est sûr qu'il y a un côté crispant (les harcèlements exagérés de Rivière par Béatrice Romand, laquelle, entre nous, me rebute toujours un peu même si, effet Rohmer, je la trouve toujours bonne et irremplaçable).
En même temps Rohmer, par ce choix de procédé (et l'utilisation de comédiens amateurs lors des scènes de repas par exemple) nous fait sentir l'isolement moral de son héroïne. A d'autres moments du film, le parti-pris sert aussi à "croquer" des portraits de "dragueurs sauvages" qui ont tous l'air con (surtout un, dans un quartier de Paris). Air con qu'il n'est pas possible de penser qu'il puisse être fortuit, non recherché par le réal.
A force d'avoir revu ses films, j'ai ressenti que Rohmer a parfaitement conscience qu'ici ou là, il va énerver le spectateur. Il ne cherche pas systématiquement à le provoquer mais il ne veut surtout pas l'éviter, si cela peut servir le sujet et la mise en scène.
Par exemple dans La Marquise d'O, il dit expressément en interview, que certains effets risibles dans le jeu des acteurs, qu'on pourrait croire involontaires (comme mus par une sorte de croyance aveugle dans le lettre) est dicté en fait par la contingence d'un certain humour présent dans la nouvelle de Kleist!
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Cette scène finale tant louée du Rayon vert me pose justement problème. Le jeu des comédiens vient s'opposer au naturalisme que pourrait dicter une pareille situation. Et la grammaire du champ / contrechamp renforce cette sensation d'artifice très cinématographique (en vérité, j'ai envie de remonter la scène en remplaçant tous les contrechamps sur le soleil couchant par... autre chose, là il se passerait quelque chose !). Rohmer penserait-il qu'il faille savoir se satisfaire de l'illusion ? Que nos exigences seront forcément déçues ? Y aurait-il un dogme à briser pour espérer être heureux ?
Je laisse à Ed le soin et le plaisir de répondre
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Je te comprends mal : peux-tu expliciter ?El Dadal a écrit : ↑11 mai 21, 10:11 Cette scène finale tant louée du Rayon vert me pose justement problème. Le jeu des comédiens vient s'opposer au naturalisme que pourrait dicter une pareille situation. Et la grammaire du champ / contrechamp renforce cette sensation d'artifice très cinématographique (en vérité, j'ai envie de remonter la scène en remplaçant tous les contrechamps sur le soleil couchant par... autre chose, là il se passerait quelque chose !). Rohmer penserait-il qu'il faille savoir se satisfaire de l'illusion ? Que nos exigences seront forcément déçues ? Y aurait-il un dogme à briser pour espérer être heureux ?

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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Dans le "Rayon vert" une scène comme lorsque Marie Rivière se balade seule dans un sentier au milieu des champs et se met à pleurer, me tire moi aussi les larmes à chaque fois : là Rohmer y est quasi métaphysique, on y ressent au plus profond la solitude et la peine qui anime l'héroïne...
Quand un cinéaste réussit cela avec une scène en apparence aussi simple on sent qu'on a affaire à un grand...
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Alexandre Angel a écrit : ↑11 mai 21, 12:48 Je te comprends mal : peux-tu expliciter ?merci pour ta compréhension

Je viens de me repasser la scène pour me rafraîchir la mémoire. Ça ne passe toujours pas, et ce pour les raisons invoquées plus haut. Qui relèvent principalement d'une théorie de montage appliquée de manière tellement brutale et frontale que je ne peux pas me défaire d'un sentiment d'artificialité, rehaussé par les prestations anti-naturalistes des deux acteurs (on sent par ailleurs que c'est du chiqué, qu'ils ne réagissent à rien - un peu comme un acteur jouant devant un fond bleu aujourd'hui - et que le contrechamp a été filmé aux Canaries 7 mois plus tard). Pour faire passer la pilule, Rohmer utilise le son pour juxtaposer certaines réactions avec le contrechamp (le petit cri poussé par Marie Rivière par exemple). Pour le dire clairement, le montage me semble trop grossier et les coutures trop voyantes pour prendre la scène au premier degré. Mais qu'en reste-t-il ?
Par contre, signe que je jette pas le bébé avec l'eau du bain, j'apprécie un peu plus la scène solitaire choisie plus haut par damdouss, même si Rohmer coupe un peu de la même manière (soit juste avant la montée émotionnelle).
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Cette artificialité nous renvoie à celle de Stromboli quand Ingrid Bergman assiste à la pêche au thon. C'est le cinoche qui s'immisce dans la captation documentaire, qui s'interpose, qui dialogue avec et qui fait sens.El Dadal a écrit : ↑11 mai 21, 15:12 Je viens de me repasser la scène pour me rafraîchir la mémoire. Ça ne passe toujours pas, et ce pour les raisons invoquées plus haut. Qui relèvent principalement d'une théorie de montage appliquée de manière tellement brutale et frontale que je ne peux pas me défaire d'un sentiment d'artificialité, rehaussé par les prestations anti-naturalistes des deux acteurs (on sent par ailleurs que c'est du chiqué, qu'ils ne réagissent à rien - un peu comme un acteur jouant devant un fond bleu aujourd'hui - et que le contrechamp a été filmé aux Canaries 7 mois plus tard). Pour faire passer la pilule, Rohmer utilise le son pour juxtaposer certaines réactions avec le contrechamp (le petit cri poussé par Marie Rivière par exemple). Pour le dire clairement, le montage me semble trop grossier et les coutures trop voyantes pour prendre la scène au premier degré. Mais qu'en reste-t-il ?
Je ne trouve pas que c'est du chiqué de la part des acteurs. Je ne peux aller dans ce sens alors que je suis ému par le bonheur de Marie Rivière. Et c'est justement l'artifice, puisque c'en est un, qui contribue à l'émotion parce qu'il irréalise ce bonheur. Il introduit du romanesque fantastique dans une fiction qui en était dénuée malgré les quelques indices disséminés ici ou là (les cartes de bonne aventure sur lesquelles tombe Delphine).
Et j'aime beaucoup que Rohmer choisisse de nous montrer le rayon par le biais d'un trucage complètement artisanal (qui passait mieux au cinéma qu'en video, surtout en blu ray, car j'ai le souvenir que le grain du 16 mm camouflait l'artefact, donc faisait gagner l'effet en réalisme, en plausibilité).
Oh bah c'est un pépère ça. Oh bah oui.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
C'est marrant, tu cites Stromboli et j'aurai parié sur un parallèle avec sa scène finale, qui est le rapprochement et l'incrustation terminale du mélodrame hollywoodien dans le néoréalisme, la soumission à un acte de foi auquel le personnage résiste tout du long. Dans mon souvenir, le Rossellini se tenait pourtant au cordeau jusque là, jonglant habilement entre les deux mondes. Et j'avais effectivement eu une réaction de recul par rapport à cette scène, comme Le rayon vert a pu en produire dans celle qui nous préoccupe.
Il me faut tout de même injecter une note de subjectivité dans mon commentaire, car je pense ne pas répondre très favorablement au concept d'artifice voyant. C'est pour cette raison que, en généralisant bien entendu, j'aurai plus de mal à apprécier un tournage en studio qu'en décors réels, et que je ne porte pas vraiment les discours métatextuels dans mon cœur, du moins s'ils sont érigés par le cinéaste en étendard.
Ce romanesque fantastique que tu évoques arrive dans le film de Rohmer comme un cheveu sur la soupe. Certes, on nous prépare progressivement, au fil des scènes, au fil des hommes, au fil des disputes, à une échappée vers un ailleurs absolu. En un sens, c'est ça ou le suicide. Mais la littéralité de cette dernière scène, mariée à la frontalité de son exécution et à la brutalité d'un champ / contrechamp dans l'axe, bafouant la règle des 180° à plusieurs reprises en un temps court... c'est une succession de décisions malheureuses en ce qui me concerne, qui m'abandonnent, interdit, sur le quai de la gare. Cela dit, je comprends volontiers que d'autres spectateurs y soient plus sensibles.
Excuses au passage à cinéphile pour avoir hijacké son commentaire...
Il me faut tout de même injecter une note de subjectivité dans mon commentaire, car je pense ne pas répondre très favorablement au concept d'artifice voyant. C'est pour cette raison que, en généralisant bien entendu, j'aurai plus de mal à apprécier un tournage en studio qu'en décors réels, et que je ne porte pas vraiment les discours métatextuels dans mon cœur, du moins s'ils sont érigés par le cinéaste en étendard.
Ce romanesque fantastique que tu évoques arrive dans le film de Rohmer comme un cheveu sur la soupe. Certes, on nous prépare progressivement, au fil des scènes, au fil des hommes, au fil des disputes, à une échappée vers un ailleurs absolu. En un sens, c'est ça ou le suicide. Mais la littéralité de cette dernière scène, mariée à la frontalité de son exécution et à la brutalité d'un champ / contrechamp dans l'axe, bafouant la règle des 180° à plusieurs reprises en un temps court... c'est une succession de décisions malheureuses en ce qui me concerne, qui m'abandonnent, interdit, sur le quai de la gare. Cela dit, je comprends volontiers que d'autres spectateurs y soient plus sensibles.
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