Eric Rohmer (1920-2010)
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Meilleur topic de l'univers
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Etonnant, non ?AtCloseRange a écrit :
Sacré Momo !
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Conte d'hiver - 1992
L'histoire d'une femme indécise qui a trois hommes dans sa vie (dont un amour de vacances qu'elle estime être l'homme de sa vie mais qu'elle a bêtement 'perdue') et qui n'arrive pas à se décider où et avec qui faire sa vie...
Après un prologue idyllique très fleur bleue (on avait rarement vu Rohmer filmer des scènes de ce style sur une mélodie qu'il a lui même composé), le film prend la grisaille de la saison à laquelle il se déroule, cette grisaille rejaillissant sur certaines scènes un peu trop étirées, un peu trop fades, certaines mêmes inutiles. Ceci étant dit, Charlotte Very est très convaincante dans un personnage pas forcément toujours aimable et ses partenaires masculins ne manquent pas de talent eux non plus. Dommage que la séquence des retrouvailles miraculeuses dans le car ne fasse pas plus d'étincelles ; j'ai cru comprendre pourquoi tout de suite après en lisant le bouquin de Noel Herpe et Antoine de Baeque ; pour des raisons de contraintes techniques et en opposition aux conditions de tournage habituelles de Rohmer (qui aime filmer les séquences dans l'ordre de l'intrigue), elle a dû être tournée en début de film alors que les comédiens ne s'étaient pas encore pleinement appropriés leurs personnages ; résultat, on y croit guère. Heureusement tout le final rattrape grandement cette faiblesse, peut-être l'un des plus lumineux de Rohmer. Ne fait pas partie de ses réussites majeurs mais néanmoins tout à fait charmant et délectable.
Ceci dit, le DVD est tellement mauvais (contrairement à celui de Conte d'automne) qu'une revision à partir d'une bonne copie a des chances de faire rehausser mon avis.
7/10
A ce stade, je trouve que Rohmer n'a encore pas réalisé de mauvais films
L'histoire d'une femme indécise qui a trois hommes dans sa vie (dont un amour de vacances qu'elle estime être l'homme de sa vie mais qu'elle a bêtement 'perdue') et qui n'arrive pas à se décider où et avec qui faire sa vie...
Après un prologue idyllique très fleur bleue (on avait rarement vu Rohmer filmer des scènes de ce style sur une mélodie qu'il a lui même composé), le film prend la grisaille de la saison à laquelle il se déroule, cette grisaille rejaillissant sur certaines scènes un peu trop étirées, un peu trop fades, certaines mêmes inutiles. Ceci étant dit, Charlotte Very est très convaincante dans un personnage pas forcément toujours aimable et ses partenaires masculins ne manquent pas de talent eux non plus. Dommage que la séquence des retrouvailles miraculeuses dans le car ne fasse pas plus d'étincelles ; j'ai cru comprendre pourquoi tout de suite après en lisant le bouquin de Noel Herpe et Antoine de Baeque ; pour des raisons de contraintes techniques et en opposition aux conditions de tournage habituelles de Rohmer (qui aime filmer les séquences dans l'ordre de l'intrigue), elle a dû être tournée en début de film alors que les comédiens ne s'étaient pas encore pleinement appropriés leurs personnages ; résultat, on y croit guère. Heureusement tout le final rattrape grandement cette faiblesse, peut-être l'un des plus lumineux de Rohmer. Ne fait pas partie de ses réussites majeurs mais néanmoins tout à fait charmant et délectable.
Ceci dit, le DVD est tellement mauvais (contrairement à celui de Conte d'automne) qu'une revision à partir d'une bonne copie a des chances de faire rehausser mon avis.
7/10
A ce stade, je trouve que Rohmer n'a encore pas réalisé de mauvais films

- ed
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Non non, j'ai pas laissé tomber. Je maintiens qu'un film comme Le Rayon vert (oui oui, c'est mon chouchou) est assez proche de la nullité totale pour peu qu'on essaye de le passer, raisonnablement, au filtre des critères habituels de l'évaluation cinématographique. Ceci dit, et réaffirmé autant de fois qu'il le faudra, je parviens à concevoir qu'à l'aune d'autres modalités (essentiellement émotionnelles, si j'ai bien suivi -et c'est là, où toi tu peux embrayer sur ce qu'on pourrait appeler une forme de dévotion au cinéaste, qui fait qu'il peut filmer une mauvaise comédienne manger une salade en bégayant des banalités, il s'en trouvera pour se pâmer) on puisse lui trouver de l'intérêt. Jeremy Fox a même le droit de l'aimer. Mais ça continuera de me faire rire à chaque fois qu'il dira que Rohmer n'a fait aucun mauvais filmAtCloseRange a écrit :Les ed, Watkinssien, Roy (il y en a forcément d'autres) ont finalement laissé tomber alors que comme je le disais plus haut, on discute le cinéma de Truffaut même entre amateurs/voire adorateurs.

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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Là j'avoue que je ne comprends pas du tout cet argument. Si le cinéma était une science exacte, ça se saurait. Tu en parles un peu comme s'il s'agissait de mathématiques. Tous les critiques l'ayant porté aux nues auraient-ils été aveuglés à ce point ? Et je ne trouve pas que Marie Rivière soit mauvaise comédienne ; elle l'a encore prouvé (en ce qui me concerne) dans Conte d'automne.ed a écrit : Non non, j'ai pas laissé tomber. Je maintiens qu'un film comme Le Rayon vert (oui oui, c'est mon chouchou) est assez proche de la nullité totale pour peu qu'on essaye de le passer, raisonnablement, au filtre des critères habituels de l'évaluation cinématographique.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Ouais, parce que même en cherchant bien je ne comprends pas ce qu'on peut aimer dans Conte de printemps.ed a écrit :Jeremy Fox a même le droit de l'aimer. Mais ça continuera de me faire rire à chaque fois qu'il dira que Rohmer n'a fait aucun mauvais film
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Ben tout çabruce randylan a écrit :Ouais, parce que même en cherchant bien je ne comprends pas ce qu'on peut aimer dans Conte de printemps.ed a écrit :Jeremy Fox a même le droit de l'aimer. Mais ça continuera de me faire rire à chaque fois qu'il dira que Rohmer n'a fait aucun mauvais film

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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
On va pas repartir sur la même discussion en faisant semblant d'avoir oublié la précédente, si ? Si. Bon, allons-y : il existe des techniciens du cinéma, qui maîtrisent donc une technique, que ce soit au niveau de l'écriture, de la lumière, du son, voire du jeu des comédiens, et comme pour la peinture ou l'ébénisterie, il est possible de juger une oeuvre cinématographique en ne prenant en compte que ces critères. Ce n'est certainement pas la seule manière d'évaluer une oeuvre (ce n'est probablement pas la bonne, d'ailleurs, si tant est qu'il y en ait une), et tu le prouves constamment en adoptant (et en portant en étendard) une autre manière, essentiellement centrée sur le ressenti émotionnel. Maintenant, si tu as bien lu ce que j'ai écrit en entier, je n'ai jamais parlé d' "aveuglement" ou jamais laissé entendre l'idée que des gens "se trompent" parce qu'ils ont aimé un film peu écrit (ce n'est pas péjoratif, concernant Le rayon vert, c'est factuel, vu la part laissée à l'improvisation des comédiens), mal éclairé ou - c'est plus discutable, mais je tiens ma position - mal joué. Ils y ont trouvé autre chose, du registre de la sensation, de l'émotion, de l'impalpable, du divin, que sais-je, eh ben c'est chouette pour eux, en l'occurrence je les jalouse... Tu aimes Le Rayon vert, tant mieux, et bravo.Jeremy Fox a écrit :Là j'avoue que je ne comprends pas du tout cet argument. Si le cinéma était une science exacte, ça se saurait. Tu en parles un peu comme s'il s'agissait de mathématiques. Tous les critiques l'ayant porté aux nues auraient-ils été aveuglés à ce point ?ed a écrit : Non non, j'ai pas laissé tomber. Je maintiens qu'un film comme Le Rayon vert (oui oui, c'est mon chouchou) est assez proche de la nullité totale pour peu qu'on essaye de le passer, raisonnablement, au filtre des critères habituels de l'évaluation cinématographique.
Maintenant, je peux te donner une sculpture de Camille Claudel et un caillou ramassée par ta fille sur la plage de Châtelaillon, et tu auras le droit de préférer le deuxième parce que tu l'investis d'autre chose, de plus beau, de plus émouvant, de plus sensible, etc... Ne t'inquiète pas, je le fais aussi. Mais malgré la conviction personnelle de celui qui croit (que, donc, ce soit toi ou moi), tu ne me feras pas mettre les deux objets sur le même plan.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Toujours le même débat subjectivité/objectivité. Et toujours pas plus d'accord ; bref, c'est un débat sans fin et tu ne me feras toujours pas affirmer objectivement que Le rayon vert est un film "cinématographiquement" nul.
Pour la suite, je vais laisser parler d'autres amateurs du film bien plus doués pour le débat d'idées.

Pour la suite, je vais laisser parler d'autres amateurs du film bien plus doués pour le débat d'idées.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
J'aurais plutôt dit Hong Sang-soo plus que Ozu (les marivaudages de l'amour, un certain "naturalisme" pictural, la direction d'acteurs... tout ça, tout ça). Et je trouve d'ailleurs leurs laudateurs assez proches dans leurs argumentaires (bon, les "Hongiens" sont plus radicaux dans affirmation cela dithomerwell a écrit :Je suis moi aussi d'accord avec ce que tu écris quand tu le formules de cette façon.AtCloseRange a écrit : Rohmer n'est pas un cinéaste mineur ou méconnu, c'est juste que son style (qu'on y adhère ou pas) fait qu'il rend toute discussion caduque.
Tu vas avoir du mal à trouver un autre cinéaste de cette trempe sur Classik avec le même genre de topic.
J'assimile souvent Rohmer à Ozu pour les raisons que tu évoques.

Mais en effet, j'ai vu 6-7 Rohmer, je vois plus trop de raison de persévérer (je dois en avoir 2 en DVDs encore à regarder quand même) mais je ne me vois pas venir radoter les mêmes éléments de critiques. Encore que certains ne m'ont pas entièrement déplu (Pauline à la plage) et j'ai même bien aimé conte d'automne
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
En relisant tout avis, je me suis vraiment demandé si j'avais bien celui-ci. Je ne me rappelle que d'interminables conversations stériles entre prof de philo.Jeremy Fox a écrit :Ben tout çabruce randylan a écrit : Ouais, parce que même en cherchant bien je ne comprends pas ce qu'on peut aimer dans Conte de printemps.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Débat intéressant d'ailleurs : je me contente d'affirmer qu'il existe plusieurs manières d'évaluer un film, dont la tienne ; tu me rétorques qu'il n'y en a qu'une, la tienne.Jeremy Fox a écrit :Toujours le même débat subjectivité/objectivité.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
...celle qui repose sur la sacro-sainte subjectivité du spectateur.Jeremy Fox a écrit :ed a écrit : tu me rétorques qu'il n'y en a qu'une, la tienne.
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