Notez les films d'aujourd'hui

[Alibabass]

Merci Flol
J'en avais entendu parlé via la musique de Mica Levi (je suis très très fan de cette productrice, en solo, en OST et en productrice de la chanteuse Tirzah dont son nouvel album arrive en octobre sur le label Domino).

Donc voilà : on en est donc maintenant rendu à faire des adaptations ciné de threads Twitter pas super intéressants.

Le concept d'abstraction / Arty par excellence ... pour les musées ^^ . Il sortira au cinéma ? C'est produit par A24 ?

[Flol]

Production A24 oui (ça semble même cocher toutes les cases de ce que l'on peut attendre d'une prod' de chez eux).
Sorti en salles aux US à la fin du mois de juin.

Sinon je donne l'impression de me moquer de Mica Levi, alors que je suradore son boulot pour Under the Skin et que sa musique sur celui-là est certainement ce qu'il y a de mieux dans le film.

[Torrente]

Quand même hâte de voir son prochain.

Et bien mes aïeux, quel courage !!!

[Flol]

Quand même hâte de voir son prochain.

Et bien mes aïeux, quel courage !!!

Encore une fois, il suffit de voir son 1er (Lemon) et le talent formel qu'elle démontre dans son second, pour réaliser que la nana a grave du potentiel.

[Torrente]

le talent formel qu'elle démontre dans son second

Très déçu que tu te laisses berner par cette esbroufe de Prisunic (qu'à une certaine époque, on n'aurait même pas osé comparer à du MTV).
Nullité crasse sans aucun intérêt.

[Flol]

Oui enfin, tu as lu ma critique jusqu'au bout ou pas ?
Parce que je n'ai pas du tout été convaincu par le film, mais je ne peux pas nier qu'il y a incontestablement du style.

Et tiens en parlant de "jusqu'au bout", t'avais finalement dépassé les 10 premières minutes ?

[Torrente]

Il faudrait me payer (et encore). Toi, ton calvaire, c'est Traîné sur le bitume, moi, c'est ce genre de machins. Ça m'effraie.
J'avais un Lundgren à mater

[Zelda Zonk]

Mon chien Stupide (Yvan Attal - 2019) : 6/10

Une relativement bonne surprise, tant je craignais le pire. Il faut dire que John Fante figure parmi mes auteurs préférés et que j'avais adoré ce bouquin, découvert dans mon adolescence.
La transposition de la Californie aux pays Basque, et plus généralement de la culture américaine à la France actuelle m'inquiétait assez, mais finalement, ça passe relativement bien. Attal suit le bouquin de manière assez fidèle, et les quelques entorses au roman sont justifiées par cette transposition française et les mises à niveau par rapport à l'actualité de 2017, le roman original se passant dans les années 80. Attal est plutôt convaincant dans le rôle titre, de même que Charlotte Gainsbourg. Je n'en dirais pas de même pour tous les seconds rôles. Et le chien, rôle ô combien important, est très drôle et bien casté. A noter que Claude Berri devait le réaliser et tourner le film en anglais avec Peter Falk dans le premier rôle.
Alors certes, il manque la petite musique si singulière de Fante, son style inimitable, mais c'est le lot courant des adaptations de roman, au risque d'ajouter une voix-off vite plombante. Au final, le pari est plutôt réussi, surtout si on fait la comparaison avec l'autre adaptation de Fante que j'avais vue il y a quelques années, Demande à la poussière, qui elle, pour le coup, était catastrophique.
Mais bon, lisez Fante, si ce n'est déjà fait.

[AtCloseRange]

Mon chien Stupide (Yvan Attal - 2019) : 6,5/10

Une relativement bonne surprise, tant je craignais le pire. Il faut dire que John Fante figure parmi mes auteurs préférés et que j'avais adoré ce bouquin, découvert dans mon adolescence.
La transposition de la Californie aux pays Basque, et plus généralement de la culture américaine à la France actuelle m'inquiétait assez, mais finalement, ça passe relativement bien. Attal suit le bouquin de manière assez fidèle, et les quelques entorses au roman sont justifiées par cette transposition française et les mises à niveau par rapport à l'actualité de 2017, le roman original se passant dans les années 80. Attal est plutôt convaincant dans le rôle titre, de même que Charlotte Gainsbourg. Je n'en dirais pas de même pour tous les seconds rôles. Et le chien, rôle ô combien important, est très drôle et bien casté. A noter que Claude Berri devait le réaliser et tourner le film en anglais avec Peter Falk dans le premier rôle.
Alors certes, il manque la petite musique si singulière de Fante, son style inimitable, mais c'est le lot courant des adaptations de roman, au risque d'ajouter une voix-off vite plombante. Au final, le pari est plutôt réussi, surtout si on fait la comparaison avec l'autre adaptation de Fante que j'avais vue il y a quelques années, Demande à la poussière, qui elle, pour le coup, était catastrophique.
Mais bon, lisez Fante, si ce n'est déjà fait.

Je ne crois pas qu'on en ait parlé mais l'adaptation de Bandini avec Joe Mantegna est sur Netflix depuis quelques mois.

[Profondo Rosso]

Denise au téléphone de Hal Salwen (1995)



Portraits de New-Yorkais célibataires dans l'air du temps, qui ne vivent et ne communiquent que par téléphone, fax, ordinateur, de leur salle de bains au réveil jusqu'au moment de s'endormir en pensant à l'élu de leur cœur.

Denise au téléphone est une œuvre "high concept" du cinéma indépendant américain des années 90 avec sa narration entièrement constituée d'échanges téléphoniques entre de jeunes new-yorkais. Le film s'ouvre sur une matérialisation de cette impossibilité d'une proximité physique avec les images d’une fête qui n'a pas eu lieu puisque aucun invité ne s'est rendu à la soirée donnée par Linda (Aida Turturro). Ce non-évènement aura été source d'espérances manquées, notamment le rendez-vous arrangé par Gail (Dana Wheeler-Nicholson) entre son amie Barbara (Caroleen Feeney) et Jerry (Liev Schreiber), copain de son ex petit amie Frank (Tim Daly). Tout cela semble rattrapable en rappelant les uns et les autres et en organisant une autre rencontre, une autre discussion possiblement physique, mais avant tout téléphonique. Le film s'avère grandement anachronique à l'ère des smartphones, des réseaux sociaux et de l'interaction hyperconnectée entre les individus. La circulation de l'information ralentie et involontaire à travers des vecteur comme le téléphone fixe, le répondeur n'existerait aujourd'hui que par une intention assumée de ne pas être joint, de ne pas répondre, d'esquiver l'autre. Ici l'on reste encore dans une échelle acceptable où les codes de l'interaction physique perdurent malgré tout dans les canaux téléphoniques, ce qui fait que malgré leur réticence initiale, Barbara et Jerry finiront par avoir un échange, même s'il tournera court dans un premier temps.

Sous cet aspect désuet, Denise au téléphone est également assez visionnaire d'une certaine apathie et solitude urbaine éloignant les citadins entre eux. A plusieurs reprises les dialogues révèlent que certains personnages "amis" ne se sont pas vu depuis plusieurs mois, voire plusieurs années malgré les fréquent échanges téléphoniques. Accaparés par leur travail, enfermés dans leurs appartement et rivés sur leurs écrans, retrouver l'autre, ami ou inconnu est pour eux du temps perdu mais surtout une peur de l'incertitude dans un quotidien maîtrisé. Hal Salween capture parfaitement cela dans les atermoiements divers qui empêche ou retarde les rencontres, mêmes virtuelles, des personnages. La narration assez habile fonctionne un peu sur le principe littéraire et épistolaire de Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos où l'on assiste à la discussion téléphonique (tout comme on lisait les lettres dans le roman) et que c'est la différence de ton, d'un échange à l'autre par les ellipses, qui nous laisse combler les trous et comprendre ce qui a changé. Là aussi le film est grandement visionnaire en dépeignant l'immense intimité qui peut naître de ces romances virtuelles (Barbara et Jerry devenant "amants") mais aussi la superficialité et la lassitude à la manière d'une application de rencontre aujourd'hui. Même si reposant avant tout sur le champ contre champs, la mise en scène parvient à capturer le fossé ou le rapprochement entre les individus par le travail sur le cadrage, la posture durant la discussion téléphonique, le simple fait de décrocher ou pas le combiné. L'écho avec le monde actuel, où l'isolement a encore été renforcé par les confinements, est puissant et toutes les situations semblent crédibles et transposables dans les attitudes de chacun. Ironiquement c'est la situation la plus ouvertement farfelue et improbable (et la plus éloignée géographiquement) entre la femme enceinte et son donneur de sperme retrouvé qui débouchera sur une possible vraie romance. Toutes les autres où dégager du temps, se déplacer et retrouver dans la même ville aurait suffi, conduit à cette même impasse de solitude et d'incommunicabilité. 4,5/6

[Zelda Zonk]

Dawson City : Le Temps suspendu (Bill Morrison - 2016)



Un documentaire qu'il me tardait de découvrir suite aux bons échos lus ici ou là. Alors certes le sujet est passionnant, voire fascinant par moment, et l'intention du cinéaste est tout à fait louable, mais j'ai de grosses réserves sur la forme. Je regrette vraiment le choix d'avoir opté pour cette succession de textes à l'écran retraçant la chronologie des événements, le tout sur une musique souvent pénible et envahissante. J'aurais largement préféré que ce même texte soit lu par un comédien sur une bande son discrète. Cela aurait apporté davantage de vie et d'incarnation à cette histoire, plutôt que cette approche didactique et professorale qui donne parfois l'impression d'assister à un cours magistral. A la longue, tout ces cartons écrits finissent par fatiguer les yeux et provoquer une baisse d'attention, sachant qu'ils chevauchent également parfois le texte original et que la lisibilité n'est donc pas toujours optimale. Un parti-pris d'autant plus dommageable que ces textes à l'écran "polluent" quelque peu le contenu principal, à savoir les extraits de films muets et les photos dont on ne peut profiter pleinement. Par ailleurs, Bill Morrison a clairement fait un travail remarquable de recherche et de compilation pour retrouver toutes ces pépites, mais il a tendance à se disperser dans son récit et à accumuler les documents comme on enfile des perles, au détriment d'une ligne conductrice et d'une perspective qui lui est propre : il manque, à mon sens, son point de vue de cinéaste et son apport personnel.
Ceci étant dit, il m'est difficile de mettre une note inférieure à 6/10 tant le contenu est riche et les extraits de films muets constituent un véritable objet de fascination par leur pouvoir ensorcelant, comme ressuscités des entrailles de la terre. Quand on pense que 75 % des films muets tournés à cette époque auraient disparu de la circulation (brûlés, détruits, enterrés...), ça laisse songeur.

6/10

[-magik-]

ça fait plusieurs fois que j’entends parler de ce film, et malgré ton bémol, j'ai toujours envie de le voir. C'est disponible quelque part avec STF (dvd, blu-ray, vod) ?

[Zelda Zonk]

ça fait plusieurs fois que j’entends parler de ce film, et malgré ton bémol, j'ai toujours envie de le voir. C'est disponible quelque part avec STF (dvd, blu-ray, vod) ?

Perso, je ne l'ai trouvé sur AUCUNE plateforme VOD, bizarrement.

Du coup, j'ai emprunté le DVD à ma médiathèque locale.

(il n'y a que la VOSTF à ma connaissance, en tout cas pas de VF sur le Blu-Ray que j'ai emprunté, et comme il y a peu d'audio de toute façon, mais surtout du texte...)

[-magik-]

Ok merci, je vais partir en quête du combo dans ce cas.

[Zelda Zonk]

La passante du Sans-Souci (Jacques Rouffio - 1982) : 5/10



Une œuvre qui vaut avant tout pour la présence de Romy Schneider et l'émotion suscitée immanquablement par le fait que ce soit son dernier film, vécu dans des conditions éprouvantes pour elle (le fait qu'elle tourne beaucoup de scènes avec un garçon de 12 ans ne lui facilitant pas la tâche...). Michel Piccoli est également convaincant, mais il s'éclipse malheureusement rapidement, dès que la machine à flash-back se met en route. Malgré un sujet fort, adapté du roman du même titre de Joseph Kessel publié en 1936, le film ne parvient que trop rarement à susciter l'émotion, la faute à un manque de subtilité dans la mise en scène et à des facilités parfois grossières, à une direction d'acteur quelque peu boiteuse (à l'image du personnage principal) et à une direction artistique qui laisse à désirer (Gérard Klein grimé en octogénaire, ouh la la, et tous les vieillissements peu crédibles des personnages). Surtout, le récit tend à trop s'éparpiller et à s'écarter de son véritable enjeu, le méchant nazi, bien trop lisse, n'ayant finalement droit qu'à quelques scènes éparses (au début et à la fin), ce qui ne provoque pas de véritable rejet à son égard et diminue l'empathie qu'on devrait ressentir pour ses futures victimes. En somme, Jacques Rouffio n'a pas retenu la leçon d'Hitchcock : « Meilleur est le méchant, meilleur est le film ».